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“Le mouillage est interdit partout en Polynésie ! sauf là où il est autorisé…”

Cathy-ROCHETEAU
Ce message de Cathy ROCHETEAU, directrice des Affaires Maritimes qui a fait bondir tout le monde de la plaisance !

Suite aux demandes répétées de l’AVP auprès des médias télévisés afin d’alerter sur la situation, la plupart a accepté de venir à notre rencontre afin d’essayer de comprendre la problématique.
C’est ainsi que l’AVP a pu obtenir la parole et celle-ci a été relayée à plusieurs reprises ces dernières semaines auprès de TNTV et Polynésie la 1ère.

La plaisance en Polynésie en péril
Lors de notre dernière intervention pour dénoncer l’actuel acharnement contre la plaisance et la stigmatisation qu’elle subit en ce moment de plein fouet, les journalistes de Polynésie la 1ère sont allés à la rencontre de la directrice de la DPAM, Cathy ROCHETEAU, pour essayer de comprendre d’où venait le problème.
Si vous avez manqué cette interview, elle est disponible ici : reportage “la plaisance en péril - Polynésie la 1ère”

Nous avions en effet avancé qu’il existait un manque TOTAL d’information concernant la réglementation sur le mouillage temporaire dans les lagons pour les plaisanciers, ce qui laissait l’opportunité à tous les niveaux de l’administration de produire des arrêtés pour “se protéger de l’envahisseur” arrêtés pour la plupart totalement illégaux, sur lesquels il va falloir un jour se pencher pour définir une réglementation appropriée dans un VRAI cadre légal.
Les plaisanciers sont malheureusement les premières victimes de cette totale opacité de la réglementation.

“Considérez que le mouillage est interdit partout en Polynésie, et que vous avez le droit de ne mouiller nulle part sans autorisation préalable” - Cathy ROCHETEAU (Directrice des Affaires Maritimes polynésiennes)

Nous avions donc rencontré il y a quelques temps la directrice de la DPAM pour lui faire part de notre inquiétude face à cette opacité totale de la réglementation et les dérives engendrées par l’apparition de “shérifs” improvisés, voir de milices se sentant investies d’un pouvoir suprême, qui se sont arrogé le droit de menacer et d’agresser les usagers du lagon, en toute impunité.
A l’évocation de ces faits, nous avons reçu une réponse pour la moins surprenante : “Considérez que le mouillage est interdit partout en Polynésie, et que vous avez le droit de mouiller nulle part sans autorisation préalable.
Encore aurait-il fallu savoir à qui demander cette autorisation vu que la délégation de la gestion du lagon est multiple : la DPAM, le Port Autonome, les Affaires Foncières, les communes, PGEM, Direction de la Pêche - Rahui - et la Direction de l’environnement, et que chacun est à même de créer un arrêté quand il le souhaite pour légiférer comme bon lui semble selon l’humeur de la population ou la pression politique des élections.

Comme il n’existe à ce jour aucun registre sur lequel un plaisancier en Polynésie peut avoir une information claire sur les parties du lagon interdites au mouillage, il est évidemment plus facile de lui interdire purement et simplement le mouillage et laisser la population ignorante de la réglementation se charger abusivement de “faire la police” elle-même.

Ce qui nous semble TRÈS GRAVE aujourd’hui, c’est qu’une autorité maritime laisse entendre à toute la population face aux médias, que le “mouillage est interdit partout en Polynésie”.
Au pire moment où la crise du Covid-19 a contraint les plaisanciers de passage à se confiner là où la concentration des voiliers était déjà la plus forte sur ordre des mêmes Affaires Maritimes (ce qui a contribué à attiser de façon exponentielle le rejet de la population), la directrice des Affaires Maritimes envoie un message clair à la population : tous ces voiliers n’ont pas le droit de mouiller en Polynésie !
C’est tout à fait scandaleux de la part d’une autorité maritime.

L'Art. 5 des Droits de l'Homme bafoué par un législateur
Ce qui est encore plus insupportable, c’est que le législateur (la directrice des Affaires Maritimes participe à la rédaction des arrêtés) ait l’aplomb de prononcer une phrase en totale contradiction avec la Constitution et les Droits de l’Homme. Ses mots remettent question la liberté d’usage du domaine public : « Le mouillage est interdit partout en Polynésie... sauf là où il est autorisé… »

L'Art 5 des Droits de l'Homme : " Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas."

Que l’on laisse aujourd’hui un législateur bafouer les droits fondamentaux nous paraît inconcevable.
Pourtant, il part du principe que le mouillage est interdit PARTOUT a priori, pour ensuite légiférer et autoriser certaines zones.
Ce ne serait donc plus aux autorités de vous signifier que vous n’avez pas le droit de mouiller là où vous êtes, mais bien à vous de prouver que vous en avez le droit !

Nouvel arrêté : Mouillage interdit dans toute la zone de Papeete - Faa’a - Punaauia
Le 2 juin a été voté l’arrêté 00650 définissant une interdiction de mouillage sur ancre sous peine d’amende de classe 4 entre les passes de Papeete et Taapuna à tout navire ponté supérieur à 6m de long.
Disparition définitive de zones de mouillage libre : Il n’est donc plus possible pour un plaisancier propriétaire d’un voilier de profiter du lagon devant Faa’a et Punaauia, ne serait-ce que quelques minutes ou quelques heures durant son week-end…
Il est donc également hors de question qu’un plaisancier étranger de passage en Polynésie puisse poser son ancre le temps de se reposer ou réparer une avarie.
Un voilier doit rester dans une marina, c’est donc l’alternative unique que propose le gouvernement aux plaisanciers.
Ce texte prévoit des zones autorisées dans lesquels SERONT implantées des corps-morts. L’utilisation de ces corps-morts sera soumise à autorisation préalable, payante et révocable à tout moment. Pour l’heure, les zones existent, mais pas les corps-morts…
Or, ces zones font pourtant l’objet d’une farouche opposition de la population locale, qui a pour l’occasion créé un collectif (TEARAI), manifesté, menacé et agressé verbalement des plaisanciers qui mouillaient dans ces zones. Par ailleurs, ces zones deviennent, par arrêté, interdites à tout autre embarcation et toute forme “d’activité nautique”, ce qui en ferme donc l’accès à la population locale et notamment des pêcheurs qui voient une partie de lagon qui leur est dorénavant interdite, privatisée.
Une pétition qui a reçu plus de 2000 signatures est bien la preuve que la population locale ne veut pas de ces zones et que si les voiliers s’y installent comme la loi les y obligent, ils s’exposent à une vive réaction. Un décision qui risque encore une fois d’alimenter le rejet et la stigmatisation dont les plaisanciers victimes aujourd’hui.

« Les plaisanciers sont invités à libérer les mouillages et continuer leur voyage » - Edouard FRITCH (président de le la Polynésie Française)
Il est temps aujourd’hui d’agir et d’informer tous les plaisanciers, résidents ou de passage, ainsi que tous ceux qui avaient prévus de venir naviguer dans les eaux polynésiennes. La Polynésie française se moque du développement de l’économie de la plaisance et montre un profond mépris vis-à-vis de l’ensemble des plaisanciers et des acteurs économiques qui y sont attachés.

Après la phrase assassine du président de la Polynésie : « Les plaisanciers sont invités à libérer les mouillages et continuer leur voyage », celle de la directrice des Affaires Maritimes est-elle un moyen de se débarrasser d’un secteur économique et touristique gênant ? Le gouvernement pourrait-il, au contraire, s’engager dans une politique cohérente et concertée afin de recueillir durablement les fruits d’une niche touristique rentable, pérenne et respectueuse aussi bien de l’environnement que des habitants de ce pays.

Au vu de la multiplication de ces privations de libertés fondamentales qui se multiplient sans concertation et sans aucune réflexion, peut-être est-il venu le temps pour l’Association des Voiliers en Polynésie de se lancer également dans un combat juridique ?

Vous avez des commentaires ? Une réflexion ? Nous sommes à l'écoute, vous pouvez poster ici votre commentaire : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeJbQv8Z3kJHr7gq39KP8ya-cYyJVofuwp1MXYBmyexlbEa3A/viewform

Bien cordialement,
L'Association des Voiliers en Polynésie

"Anchoring is forbidden everywhere in Polynesia! Except where it is allowed…"
- The end of cruising in French Polynesia ? -

Cathy-ROCHETEAU
This message from Cathy ROCHETEAU, Director of Maritime Affairs has got everyone’s attention in the cruising world...

Following repeated requests from the Association des Voiliers de Polynésie to the television media to alert them of this critical situation, most agreed to come to our meeting to try to understand the problem.
This is how the AVP was able to spread the word and the report has been relayed several times in the last few weeks on TNTV and Polynesia 1st.

‘Yachting in Polynesia at risk’
During our last intervention to denounce the current stigmatization of yachting due to the ongoing turbulent situation, the journalists from Polynesia 1st went to meet the director of the DPAM to try to understand where the problem was coming from.
If you missed this interview, it's available here: report "yachting in danger - French Polynesia".
We argued that there was a TOTAL lack of information provided regarding the regulations on temporary mooring in lagoons for recreational boaters and that this left the opportunity for all levels of government to issue orders to "protect themselves from the invader (ie. sailboats).” Most of these orders are illegal and will one day have to be addressed to define appropriate regulations in a REAL legal framework.
Boaters are the first victims of this total travesty of regulation.

"Consider that anchorage is forbidden anywhere in Polynesia, and that you do not have the right to anchor anywhere without prior permission" - Cathy ROCHETEAU

We met with the director of the DPAM some time ago to express our concern about the total lack of transparency of the regulations and to address the abuses caused by the appearance of self-imposed "sheriffs" (or even local militias) using the situation to justify their feelings of power to threaten and attack the users of the lagoon. We received a response that was surprising to say the least: "Consider that anchoring is forbidden everywhere in Polynesia, and that you do not have the right to anchor anywhere without prior authorization".

In order to obtain “prior authorization” one would need to know who to contact but the management of the lagoon is delegated to several bodies: the DPAM, the Autonomous Port of Papeete, the Land Affairs, the communes, PGEM, the Fisheries Department - Rahui - and the Environment Department, and each of these entities is able to create decrees when it wishes to legislate as it sees fit according to the mood of the population or the political pressure of the elections.

‘Art. 5 of Human Rights violated by a legislator’
What is even more unbearable is that the legislator (the Director of Maritime Affairs participates in the drafting of the decrees) should have the gall to pronounce a decree in total contradiction with the constitution and human rights. This seems to us to forget the freedom for everyone to use the public domain: "Mooring is forbidden everywhere in Polynesia... except where it is authorized...".

Article 5 of the French “Declaration of the Rights of Man and of the Citizen” states in part that "...all that is not forbidden by law cannot be prevented, and no one can be forced to do what the law does not order."

To allow a legislator to flout fundamental rights seems totally unreal.

She starts from the premise that anchoring is forbidden EVERYWHERE, and then she legislates to authorize areas. This means it is no longer up to the authorities to tell you that you do not have the right to anchor where you are, but it would be up to you to prove that you have the right!

New decree: Anchoring forbidden in the whole area of Papeete - Faa'a - Punaauia
On 2 June, decree 00650 was passed defining a ban on anchoring on pain of a class 4 fine between Papeete and Taapuna passes for any deck ship over 6m long.

With the concurrent elimination of free anchorage areas, it is no longer possible for a sailor to enjoy the lagoon, even if only for a few minutes or a few hours during the weekend.
It is also now out of the question for a foreign sailor passing through Polynesia to anchor in order to rest or to repair damage to their boat.
A sailboat must now stay in a marina as this is the only alternative that the government offers to sailors.
The new text provides for authorized zones in which moorings WILL BE implanted. The use of these berths will be subject to prior authorization, which is subject to payment and can be revoked at any time. For the time being, the zones exist, but there are no moorings installed...
Anchoring and/or mooring in the defined areas are the subject of fierce opposition from the local population, who have created a collective (TEARAI) which has demonstrated, threatened, and verbally attacked boaters who anchor in these areas. Decrees defining zones that are closed to all other boats and forms of "nautical activity" are closing off access to the local population, including fishermen who are now forbidden to use these parts of the lagoon.

A petition which has received more than 2000 signatures is proof that the local population does not want these areas for cruisers and that if the sailing boats settle there as the law obliges them to do, they are exposed to a strong reaction. This risks once again fuelling the rejection and stigmatisation to which sailors are currently subjected.

"Cruisers are invited to vacate the anchorages and continue their journey." - Edouard FRITCH, president of French Polynesia
It is now time to act and to inform all boaters currently in French Polynesia, as well as all those who are planning to come in the future. French Polynesia does not actually care about the development of the yachting economy and shows a deep contempt towards all yachting enthusiasts and the economic actors attached to it.

Is the murderous statement from the President of Polynesia, "Cruisers are invited to vacate the anchorages and continue their journey", as well as the one of the Director of Maritime Affairs, the way to help the troubled economy? Could the government not instead develop a coherent and concerted policy to reap the lasting benefits of a profitable, sustainable tourism economy that includes sailors and respects both the environment and the people of this country?

In view of the increasing deprivations of peoples' fundamental freedoms, which seem to be increasing without any consultation or reflection, perhaps the time has come for the Association des Voiliers en Polynésie to engage in a legal battle?

You want to share your feeling or thoughts ? Post your comment here : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeJbQv8Z3kJHr7gq39KP8ya-cYyJVofuwp1MXYBmyexlbEa3A/viewform

Kind regards,
The Association des Voiliers de Polynésie