Pourquoi adhérer à l'AVP en 2022 ?
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Créer du lien au sein de l’association et nous connaître un peu mieux. Parce qu’une association c’est avant tout créer des occasions de se rencontrer, d’échanger, nous avons décidé de déclencher ces occasions afin que tous les adhérents puissent avoir un vrai rôle participatif, que chacun puisse...

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L’invité café : Arnaud Jordan – 24/09/2020

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L'invité café du jeudi 24 septembre est Arnaud Jordan, président de l'association des voiliers en Polynésie.

Arnaud Jordan est le président de l’association des voiliers en Polynésie, il est venu s’exprimer sur les tensions actuelles entre les voiliers et certains riverains de Moorea, Faa'a et Mahina.

"Les voiliers font ce qu'on leur demande. Rester plusieurs mois au mouillage ? C'est un usage normal du domaine public, tant que cela ne gène pas les autres. (...) Lorsque l'on dit partout que le mouillage est interdit, c'est faux ; on met de fausses idées dans la tête des gens qui permettent des débordements. C'est dangereux pour les voiliers. Les voiliers rapportent de l'argent au Pays et respectent très largement le lagon. Nous ne sommes pas des nuisances, mais plutôt une chance".

Arnaud Jordan est interrogé en direct par téléphone par Ibrahim Ahmed Hazi :

Moorea : la mairie s’apprête à renforcer son PGEM

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La mairie de Moorea réfléchit à un renforcement de la règlementation dans ses zones de mouillage. Un nouveau plan de gestion de l’espace maritime est en cours de finalisation. Il devrait  être opérationnel d’ici le mois de novembre.

Bientôt fini la pagaille sur le lagon de Moorea... La mairie s'apprête en effet à renforcer son PGEM, son plan de gestion de l’espace maritime. Ce nouveau PGEM est en cours de finalisation. Il devrait être opérationnel d’ici le mois de novembre. Pour cela, un nouveau comité du PGEM sera renforcé.

Le temps de présence des voiliers sur le lagon ainsi que leur lieu de mouillage seront mieux règlementés, explique Ataria Firiapu, 1er adjoint au maire de Moorea-Maiao. "Interdire pour interdire, non, c'est réglementer les zones de mouillage et qu'on les respecte (...) Ils peuvent mouiller partout en dehors des AMP, c'est-à-dire des zones marines protégées mais limité en temps de mouillage (...) On va durcir cette régelementation pour dire qu'il faut quitter au-delà de 38h et ne plus revenir au bout d'un laps de temps".

Les voiliers invités à quitter la baie de Matavai

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La police municipale de Mahina est intervenue hier, à la pointe Vénus, pour signaler à neuf voiliers que la baie de Matavai n’était pas une zone de mouillage de longue durée.

Les propriétaires des voiliers actuellement au mouillage dans la baie ont été invités à partir dans les 24 heures.
Les propriétaires des voiliers actuellement au mouillage dans la baie ont été invités à partir dans les 24 heures. (©JLM/LDT)

Usant de son pouvoir de maire sur la bande des 300 mètres du littoral, le tavana de Mahina a dépêché, hier après-midi, la police municipale afin d’inviter les voiliers ancrés dans la baie de Matavai à quitter les lieux dans les 24 heures.

Depuis quinze jours, ce ne sont pas moins de neuf voiliers qui se sont installés devant la plage de la pointe Vénus. Il n’y en avait jamais eu autant à la fois.

Cela a particulièrement exaspéré les habitants de la zone qui, sur Facebook, ont manifesté leur crainte de voir leur site pollué ou que la baie soit un jour saturée de bateaux, comme à Faa’a et Punaauia.

Avec le zodiac des pompiers, deux mutoi sont allés informer les propriétaires de voiliers que la baie n’était pas une zone de mouillage dédiée (comme Faa’a et Punaauia) et qu’un récent arrêté du maire interdisait le stationnement dans la baie au-delà de 24 heures.

Les propriétaires interpellés hier, originaires d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique et de France, ont regretté cette situation, se disant stigmatisés partout où ils passaient. Tous souhaitaient savoir comment s’informer sur la réglementation. Une navigatrice a même montré, sur son téléphone, une application (non institutionnelle) qui signalait la possibilité de mouillage dans la baie.

À l’issue de l’intervention, le chef adjoint de la PM, Aa Oopa a constaté que les navigateurs n’étaient pas tous au courant de la réglementation. « Ils cherchent un moyen de mouiller gratuitement pour de ne pas être obligés d’aller dans une marina. Mais à Mahina, il n’y a aucune structure pour accueillir leurs déchets. Des gens ont constaté que certains propriétaires de voiliers emmenaient leurs déchets dans les quartiers pour les abandonner sur place. Je ne sais pas non plus où ils vont faire leurs besoins. »

Les voiliers qui n’auraient pas quitté les lieux pourraient avoir la visite de la gendarmerie maritime avec la menace d’une amende.

Depuis quinze jours, ce ne sont pas moins de neuf voiliers qui se sont installés devant la plage de la pointe Vénus.
Depuis quinze jours, ce ne sont pas moins de neuf voiliers qui se sont installés devant la plage de la pointe Vénus. (©JLM)
Avec le zodiac des pompiers, deux mutoi sont allés infor-mer les propriétaires de voiliers que la baie n’était pas une zone de mouillage dédiée.
Avec le zodiac des pompiers, deux mutoi sont allés informer les propriétaires de voiliers que la baie n’était pas une zone de mouillage dédiée. (©JLM) 

Moorea : un homme avec un couteau menace un yacht

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À Moorea, le capitaine et les passagers d'un grand voilier ont reçu une visite plutôt hostile ce matin...

TNTV - Publié le 21/09/2020 à 17:10 - Mise à jour le 21/09/2020 à 17:10

Ancré dans le lagon de Haapiti par sécurité, ils ont été menacés par un individu avec un couteau. Cet homme s’est approché du voilier de luxe à bord d’une pirogue et a commencé à proférer des menaces et à insulter les passagers. Le capitaine du yacht a prévenu la police municipale.

Toujours selon lui, difficile pour les voiliers de jeter l’ancre dans le lagon de Haapiti à l’heure où la principale ressource de la Polynésie est au plus bas.

REPORTAGEBrandy Tevero

Moorea : le balisage toujours en question après un nouvel accident nautique

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Deux mois après le décès d’un adolescent britannique, percuté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à proximité de la plage de Taahiamanu, et quelques jours après qu'une touriste autrichienne s'est également fait percuter à Patae, du côté de Vaiare, la question du balisage des zones de baignade à Moorea se pose toujours.

TNTV - Publié le 18/09/2020 à 11:00

La plage de Taahiamanu attire du monde, aussi bien sur terre que sur mer. C’est dans ce chenal de Moorea que séjournent les voiliers et que fréquentent également les jet skis, les petits bateaux de pêche et de tourisme. Depuis l’accident de l’adolescent britannique, l’inquiétude des prestataires d’excursions touristiques ne cesse de grandir. Tous sont en attente de propositions.

Comme « bien ponctuer les voiliers, les baigneurs et les bateaux, confie Juliano Arapari, prestataire d’excursions touristiques sur Moorea. Normalement, quand tu es dans le chenal, c’est limité à 5 nœuds, mais on voit des bateaux qui ne respectent pas la limitation sur le plan d’eau. Aussi nous n’avons pas de limite pour les nageurs. Donc quand ils traversent le chenal, ils se mettent en danger. »

Du côté du PGEM de Moorea, des discussions sont en cours, avec un objectif : la protection de toutes les personnes qui fréquentent ce lieu.

« L’avantage de Taahiamanu, c’est un lieu accessible à tous, indique Alain Druet, vice-président du PGEM de Moorea. A la population locale et à la population de passage. Mais la cohabitation voiliers, prestataires de service qui passent des fois à des vitesses excessives il faut le reconnaître, un balisage pas très bien marqué, un lieu de baignade pas bien délimité, fait qu’on peut encore s’attendre à différents accidents comme le triste accident que nous venons d’avoir. »

En effet, lundi dernier, un autre drame s’est produit à Patae, près du port de Vaiare. Une touriste autrichienne a été percutée par une embarcation. Transportée à l’hôpital de Afareaitu, ses jours ne sont pas en danger.

En attendant des travaux, la population est appelée à rester très prudente.

Un nouveau drame évité de peu dans le lagon de Moorea

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Un nouveau drame évité de peu dans le lagon de Moorea

Moorea, le 15 septembre 2020 – Un drame a été évité de peu le week-end dernier à Moorea où une plaisancière autrichienne qui nageait dans le chenal a été heurtée par un bateau. Blessée à la tête et à l'épaule, la touriste a été évasanée sur Tahiti.

Après l’accident de Tahiamanu le 9 août dernier qui a couté la vie à un jeune touriste de 14 ans, on a bien failli assister à un second drame dans le lagon de Moorea le week-end dernier. Un accident similaire s’est en effet produit samedi après-midi à Patae (commune associée d’Afareaitu). C’est cette fois-ci une plaisancière autrichienne qui s’est fait heurter par un bateau de 6 mètres dans le lagon alors qu’elle faisait du snorkeling avec son mari. L’accident s’est produit non loin de la zone de mouillage dans laquelle le couple a ancré son  voilier. La victime a été transportée dans un premier temps à la marina de Vaiare, puis a été immédiatement prise en charge par un groupe de sapeurs-pompiers de l’île sœur. L’Autrichienne de 58 ans se retrouve avec une plaie au niveau de la tête ainsi qu’à l’épaule gauche, ce qui lui a valu d’être évasanée à l’hôpital de Taaone. Selon l’équipage du bateau incriminé, le couple nageait dans le chenal alors que le capitaine suivait les poteaux de signalisation. Une enquête est toutefois en cours à la gendarmerie nationale de Moorea pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.

TAHITI INFO - Rédigé par Toatane Rurua le Mardi 15 Septembre 2020 à 09:30

Au tour de la famille d’Eddie de faire un don à la Polynésie

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TAHITI INFO - Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 8 Septembre 2020 à 18:53

Au tour de la famille d'Eddie de faire un don à la Polynésie

Tahiti, le 8 septembre 2020 - La famille d'Eddie, le jeune adolescent mortellement percuté par un bateau à Tahiamanu à Moorea en août dernier, a décidé d'offrir une partie des dons récoltés pour son fils à des jeunes musiciens polynésiens, à travers le Conservatoire artistique de la Polynésie française (CAPF).

La famille du jeune Eddie, décédé à Moorea le 9 août dernier percuté par un bateau à Tahiamanu, a rencontré le directeur du Conservatoire artistique, Fabien Dinard, vendredi dernier. Les proches du jeune homme ont visité l'établissement et ont surtout découvert tous les cours proposés aux artistes en herbe du fenua. Mais cette visite avait un autre but. En effet, en souvenir de l'amour que portait Eddie pour la musique, la famille du jeune a décidé d'aider de jeunes musiciens, en leur offrant des cours au Conservatoire ou en leur achetant des instruments de musique, grâce aux nombreux dons reçus pour permettre le rapatriement du corps du jeune homme.

Rappelons en effet que lorsque ce drame est survenu, la famille de l'adolescent avait lancé une campagne de financement pour rapatrier Eddie au Royaume-Uni. "Malheureusement, nous n'étions pas couverts pour de telles dépenses. Alors nous avons lancé une campagne de financement sur Internet. Et en quelques heures, nous avons rassemblé tout l'argent dont nous avions besoin et plus encore". La famille a donc décidé de créer un fonds de bienfaisance intitulé Eddie Jarman Young Musicians Trust Fund pour les jeunes musiciens.

 

"Très beau geste"

"Nous avons voulu étendre ce don aux jeunes de la Polynésie, car c'est là qu'Eddie a passé les neuf derniers mois de sa vie, qui ont été des moments très heureux, même lors du confinement", explique la mère du jeune homme, Barbara. "Nous voulons garder un lien avec le pays où Eddie était le plus heureux et où il est mort". La famille du jeune Eddie compte essayer de financer les études de deux à quatre jeunes musiciens sur du "long terme" au Conservatoire. Et pour ce faire, elle a décidé de continuer à collecter des fonds, auprès notamment de la communauté musicale du Royaume-Uni mais aussi à l'international. Elle a même mis en place une autre campagne de financement : www.justgiving / crowdfunding / eddie-jarman. Et par ailleurs, les proches d'Eddie comptent mettre aux enchères les instruments du jeune homme ainsi que ses enregistrements piano et violon pour participer à cette cagnotte.

"C'est un très beau geste de financer des études artistiques d'un enfant ou de plusieurs enfants,  considérant ce qui s'est passé pour cette famille", a réagi Fabien Dinard. "J'aurais pensé qu'ils auraient eu un mauvais souvenir de notre pays. Finalement le geste est très fort envers les enfants de la Polynésie". Le directeur du Conservatoire explique que cette aide va être destinée à la fois aux enfants les moins favorisés et aux plus méritants. "Que cela soit des études musicales, de danse ou même de théâtre. On va identifier quelques enfants. Mais maintenant, on doit avoir des échanges avec la famille surtout pour savoir quelles sont les disciplines qu'elle aimerait soutenir"

 

Une stèle en mémoire d'Eddie

Autre projet que la famille d'Eddie aimerait voir sortir de terre, la mise en place d'une pierre commémorative, à Tahiamanu, lieu de l'accident, en souvenir de leur fils. "Nous espérons que le mémorial va sensibiliser tous ceux qui utilisent le lagon à être plus réfléchis et plus respectueux (…).Un court moment de plaisir dû à un excès de vitesse peut entraîner un accident tragique", assure la mère de l'adolescent. À travers cette stèle, la famille espère qu'une réglementation fera son apparition. Quant au souhait du tāvana de Moorea d'interdire le mouillage des voiliers à Tahiamanu, la famille concède que cette décision n'a pas dû être facile, mais trouve que cette annonce est mal venue une semaine après l'accident. "Cela nous a semblé malheureusement comme une tentative de rendre les voiliers responsables de ce qui s'est passé, et ce n'est clairement pas juste".

La famille considère qu'une enquête "appropriée et approfondie" aurait dû être menée pour déterminer les responsabilités de chacun. La mère d'Eddie affirme que beaucoup de questions restent encore en suspens et que cette interdiction de mouillage est "une décision précipitée (…). Comment l'interdiction des voiliers pourra résoudre le problème des bateaux à grande vitesse et des jet-skis qui s'approchent de la plage?". La famille endeuillée rappelle d'ailleurs que "'l'argent des voiliers' va directement à la communauté (…), contrairement au cas des grands hôtels où les dépenses ne sont pas toujours distribuées à la population locale."

Moorea – Le maire souhaite une marina de Vaiare agrandie et labellisée Pavillon Bleu

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La Dépêche de Tahiti a souhaité en savoir plus sur la situation de ces touristes itinérants à Moorea avec Evans Haumani, le maire de la commune.

Moorea dispose d’une marina à Vaiare mais celle-ci est aujourd’hui complètement satu-rée par des voiliers sédentaires. Une projet d’extension est prévu et la commune se dit favorable mais sous certaines conditions dont celle d’une marina labellisée Pavillon Bleu.
Moorea dispose d’une marina à Vaiare mais celle-ci est aujourd’hui complètement saturée par des voiliers sédentaires. Une projet d’extension est prévu et la commune se dit favorable mais sous certaines conditions dont celle d’une marina labellisée Pavillon Bleu. (©J Rey/LDT)

L’île Sœur est une destination privilégiée de la plaisance, voiliers et « mega-yachts ». Aussi, il n’est pas rare de voir sur certains sites lagonaires une soixantaine de bateaux en même temps. Les mouillages les plus convoités sont ceux situés près de la passe de Vaiare, dans la baie de Paopao et face à la plage Ta’ahiamanu. C’est là qu’il y a quelques semaines, un dramatique accident a causé la mort d’un enfant issu d’un de ces voiliers, percuté par un bateau à moteur qui circulait trop près des voiliers. Il a alors été décidé d’interdire par un arrêté territorial cette zone au mouillage.

Alors que la polémique enfle sur la présence des voiliers de croisière en Polynésie française et en particulier sur le principe du mouillage forain, La Dépêche de Tahiti a souhaité en savoir plus sur la situation de ces touristes itinérants à Moorea avec Evans Haumani, le maire de la commune.

Que penser de la situation en général des voiliers en Polynésie ?

Il y a quelques années, notamment lors de l’élaboration du premier plan de gestion de l’espace maritime (PGEM), la gestion des voiliers ne constituait pas un enjeu particulier. Or, avec la promotion touristique effectuée par le Pays, ces usagers sont de plus en plus présents dans nos lagons. De ce fait, la réglementation existante sur le mouillage, pilotée par la direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) en collaboration avec les communes, n’est plus suffisante et doit être améliorée pour mieux répondre à cette problématique d’accueil et de gestion des bateaux de plaisance.

Quelle place a la plaisance à Moorea ?

Le PGEM actuellement en vigueur propose des zones de mouillage dédiées dans le lagon : baies de Paopao, Opunohu et Nuarei, ainsi que Ta’ahiamanu. Cependant, avec le temps, les bouées jaunes destinées à baliser ces zones ont disparu et nous pouvons constater que les voiliers occupent des espaces autres que ceux prévus par le PGEM.

La brigade nautique de la commune tente, tant bien que mal, de sensibiliser et informer les voiliers, mais les moyens humains mais aussi juridiques (compétences) ne permettent pas de faire respecter suffisamment le PGEM. Le projet de PGEM révisé maintient certaines zones de mouillage mais instaure des quotas qui peuvent être réévalués chaque année. Il faut savoir que l’objectif de la commune est de mettre en place un vrai cadre réglementaire pour ce type d’usager du lagon mais aussi de travailler sur un service d’accueil et de gestion.

Il est prévu de se rendre à Bora Bora pour s’inspirer du service actuellement en place et géré par un privé. Au niveau de la population de Moorea, elle est mal perçue car selon les signalements reçus, elle constate des dépôts d’ordures sur les côtes ou dans ses poubelles, des stationnement trop proches du littoral pouvant gêner l’intimité des habitations, de la pollution des eaux par le rejet des eaux usées, des tapages nocturnes…

La commune a apporté son soutien pour l’organisation de la Tahiti-Moorea Sailing RDV, est-ce qu’elle continuera à le faire ?

La commune a toujours soutenu la Tahiti-Moorea Sailing RDV et elle continuera car c’est un événement qui est temporaire, organisé à l’avance avec un partenariat bien cadré. Un rendez-vous touristique bénéfique pour toute l’île et les différents acteurs de Moorea. Par ailleurs, la présidente Stéphanie Betz s’est toujours montrée coopérative en communiquant à chaque événement la réglementation du PGEM et a mis en place des poubelles à sa charge mises à la disposition des plaisanciers.

La commune va-t-elle rétablir le dialogue entre le Port autonome et la population pour le projet d’agrandissement de la marina de Vaiare ?

La commune est en contact avec le Port autonome notamment avec les responsables de Moorea pour trouver ensemble des solutions pour encadrer l’arrivée des voiliers sur l’île : communication entre vigies de Papeete et Moorea et la commune pour informer les voiliers arrivant des zones de mouillage et des règles du PGEM.

Pour ce qui concerne la marina de Vaiare, la commune doit s’impliquer, notamment dans la communication avec la population, car elle constitue une vraie alternative au mouillage dans le lagon et une solution de service à terre pour les plaisanciers.

Le projet qui fait l’objet d’une notice d’impact sur l’environnement (NIE), actuellement soumise à enquête publique jusqu’au 9 septembre, concerne le rajout de deux pontons flottants mais surtout la «mise aux normes?» de la marina. Les termes sont importants. Cette mise aux normes va permettre, entre autres, de proposer un service de vidange des eaux grises à tous les plaisanciers, ce qui est une vraie plus-value pour la préservation de notre lagon. La commune doit être là pour assurer une communication claire auprès de la population et prévenir ainsi tout conflit.

La commune est-elle favorable à l’agrandissement de cette marina comme cela avait été proposé il y a quelques années ?

L’agrandissement est une bonne chose qui permettrait de regrouper les voiliers et de limiter le mouillage dans les autres parties du lagon, par exemple, dans les baies de Opunohu et de Paopao que la commune souhaite préserver. L’idée d’une marina labellisée Pavillon Bleu a été soumise au Pays car elle pourrait être de nature à rassurer la population sur la prise en compte du développement durable. Pour rappel, le Port autonome dispose déjà d’une marina labellisée à Punaauia (marina Taina).

À ce jour, les voiliers de passage n’ont aucun endroit pour faire escale à Moorea si ce n’est que de mouiller dans les lagons. Que préconisez-vous ?

Les zones de mouillage existent, l’enjeu aujourd’hui est surtout de les faire connaître malgré l’absence de balisage, mais aussi communiquer sur les dangers du lagon. La multiplication des activités nautiques est un facteur de risque important et il est primordial que la commune et les services et établissements du Pays concernés puissent trouver des solutions pour mieux informer les voiliers arrivant. La commune n’a pas véritablement le projet de créer des structures à terre pour les plaisanciers mais de s’appuyer sur des alternatives privées telles que la mise en place d’une marina privée dans la baie de Opunohu mais aussi la mise aux normes de la marina de Vaiare qui sont de nature à répondre aux besoins des voiliers.

Le sujet du site Ta’ahiamanu ne date pas d’aujourd’hui. Pourquoi vouloir l’interdire plutôt que de le réglementer ?

Effectivement, le mouillage à Ta’ahiamanu a commencé à faire débat depuis le début de la révision du PGEM, c’est-à-dire depuis 2015. La quantité des voiliers, parfois quarante en même temps, pour beaucoup, dans le chenal de navigation donc en dehors de la zone de mouillage dédiée, a engendré des problèmes de sécurité mais aussi de pollution constatés par les baigneurs de la plage publique et par la brigade nautique de la commune.

La volonté de la commune est bien de réglementer, mais force est de constater que nos tentatives de déplacement des voiliers ne portent pas leurs fruits du fait d’une absence d’assermentation des agents communaux sur des compétences du Pays, mais aussi d’un manque de moyens humains : quatre agents et un bateau pour couvrir 5 000 ha de lagon ! C’est pourquoi j’ai toujours milité pour une évacuation des voiliers de cette zone, pour limiter les risques d’accident. En 2018, à la suite d’une enquête publique, le conseil municipal s’est prononcé en ce sens (délibération n°93/2018 du 13/09/2018). L’accident qui a eu lieu, suivi de la visite gouvernementale, a permis de soulever de nouveau ce problème de sécurité et a incité le président à proposer un arrêté d’interdiction de mouillage dans cette zone sans attendre le PGEM révisé.

Tant que le balisage, une structure à terre et la limitation de la vitesse ne sont pas réglés avec le Pays, il est préférable d’interdire le mouillage à Ta’ahiamanu pour l’instant et reconsidérer cette question plus tard dès que le Pays se sera positionné sur la thématique du mouillage dans toute la Polynésie française.

La Polynésie : un paradis qui n’en est plus un – Chronique de la haine ordinaire

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Une dramatique accident survient le 9 août 2020 à Moorea. Un jeune garçon, qui vit sur un voilier et se baigne à proximité, est tué par un bateau à moteur passant à vive allure. En réaction, les autorités... décident de chasser les voiliers du mouillage le plus populaire de l'île ! Explication d'une hérésie.

23 août 2020 - Par  - Blog : Le blog de William Wallace - BLOG MEDIAPART

Tahiti, Bora Bora, Moorea, ces noms vous font rêver ? Si vous avez le désir d’y séjourner, alors préparez vous à une cruelle désillusion.

La réalité, depuis quelques années, est bien différente de l’image que tout un chacun conserve de ces îles jadis paradisiaques : circulation effrénée, bouchons interminables aux heures de pointe à Papeete, mendiants omniprésents au centre ville, pollution sans équivalent des paquebots de croisière, piètre qualité de la nourriture importée, coût de la vie exorbitant, délinquance et trafic de drogue, vente d’alcool réglementée en fin de semaine en raison des innombrables rixes et violences, taux record de violences conjugales, chiens errants faméliques à tous les coins de rue, tel est le quotidien d’un tahitien lambda.

Où sont passées les vahinés au corps de rêve et au sourire enjôleur qui venaient jouer du ukulélé sur la plage pour souhaiter la bienvenue aux arrivants ? Elles ont disparu depuis longtemps. 70% de la population est en surpoids et près de 50% au stade de l’obésité.

Qu’importe, rétorquent ceux qui considèrent que l’attrait principal de ces îles, précisément, réside dans le fait que ce sont des îles. Il faut y aller en bateau et s’offrir une croisière de rêve, affirment ceux qui croient encore au mythe polynésien.

Seulement, ça, c’était avant... Avant qu’une incompréhensible vague de haine anti-voiliers déferle sur les rivages de Tahiti et des 117 autres îles de l’archipel polynésien. Que s’est-il donc passé pour que les voiliers soient désormais jugés indésirables un peu partout, et essentiellement dans les mouillages les plus prisés ? Qu’est ce qui explique ce rejet de plus en plus marqué de ces voyageurs atypiques, qui, le plus souvent, ont tout abandonné pour vivre une vie en dehors de sentiers battus sur leur coque de noix ?

Retour en arrière...

 

2016-2017. La Polynésie française s’étend sur un territoire vaste comme l’Europe. Pourtant, en dépit de cette immensité, les comportements, à Fakarava aux Tuamotu, ou à Bora-Bora aux îles de la Société, sont les mêmes.

Fakarava : immense atoll au cœur de l’archipel des Tuamotu, classé "réserve de biosphère" par l’Unesco. Un paradis pour les plongeurs et les voiliers, qui ont l’habitude d’aller mouiller près de la passe sud, aux "sables roses". A l’écart des habitations, des plongeurs, et des pensions de famille qui accueillent les touristes.

Mais les sables roses, c’est "la" curiosité de Fakarava, que les prestataires de services touristiques font découvrir lors de leurs excursions. Or, selon eux, les voiliers gênent, ils gâchent la vue. Il faut les chasser. S’est on posé la question de savoir si les touristes, eux, n’apprécient pas de voir un beau voilier à l’ancre dans ce décor de carte postale ? Non... A-t-on demandé leur avis à ceux qu’on allait déloger ? Non plus...

Alors, avec une mauvaise foi qui dépasse l’entendement, et sous prétexte de préserver l’environnement, on interdit le mouillage sur les sables roses, et on oblige les voiliers à aller mouiller de l’autre côté de la passe, au beau milieu des patates de corail ! Une hérésie.

Un voilier doit en effet si possible jeter son ancre sur fond de sable. Elle y est plus efficace, donc la sécurité est assurée. Et surtout, elle n’abîme rien. Au milieu des patates de corail, l’ancre et la chaîne font des dégâts considérables sur l'écosystème. Mais les touristes peuvent désormais faire leurs photos de rêve sans qu’un voilier traîne dans un coin du cliché. Les prestataires sont satisfaits. Les coraux beaucoup moins. L’Unesco pas davantage.

 

2018-2019. Bora Bora. Le nom fait rêver la planète entière. Les célébrités s’y bousculent, l’hôtellerie de luxe y est florissante. Enfin, en théorie. En pratique, la concurrence acharnée entre les grands hôtels fait rage, et les faillites se succèdent aussi vite que les reprises et les rénovations. Bora Bora, c’est le haut du panier. L’élite. L’inaccessible. Depuis des décennies, les voiliers y jetaient leur ancre sans problème, et sans qu’il y ait le moindre incident avec les riverains. Un plaisancier témoigne. "J’étais arrivé depuis quelques jours, et je me trouvais à une manifestation culturelle. Le hasard me met en présence de la femme du maire, charmante. Nous devisons, quand je lui apprends que je suis venu avec mon voilier. Glaciale, elle me lance qu’elle déteste les bateaux. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’elle vit au bord de l’eau (évidemment, sur ces îles minuscules, tout le monde vit au bord de l’eau) et que les voiliers... lui gâchent la vue ! Je crois à une plaisanterie. Il n’en est rien."

En effet, quelques semaines plus tard, le mouillage devant chez elle, jusqu’alors prisé, sera définitivement interdit. Quelques mois plus tard, une société privée héritera du monopole de gérer des corps morts partout dans le lagon. Il est interdit de mouiller sur son ancre, et payer un corps mort devient obligatoire, alors que le lagon fait 78 km2...! Les voiliers s’indignent, car la majeure partie du lagon est éloignée des habitations, donc ils ne gênent personne, et ne créent aucune nuisance. Pire, quelques semaines après l’installation desdits corps morts, l’un d’eux cède alors qu’un catamaran américain est amarré dessus. Le bateau finit encastré sur un ponton d’hôtel proche. Les dégâts sont considérables, pour l’hôtel mais surtout pour le bateau. La société qui gère, exploite et entretient les corps morts décline toute responsabilité. La mairie ne veut pas en entendre parler... Malgré cela, les voiliers qui, par souci de sécurité, refusent de s’amarrer sur ces corps morts inadaptés font l’objet de menaces !

 

2020. Moorea. Un américain jette l’ancre de son catamaran sur la côte ouest de l’île. Fan de kite surf, il veut seulement profiter de l’endroit et kiter un peu. Il est également handicapé. À peine est-il arrivé qu’une patrouille de la police municipale lui demande de déguerpir. Soucieux de ne pas créer d’ennuis, il s’exécute. Il demande tout de même les raisons de cette injonction. "C’est X qui nous a appelé, il en a marre d’avoir des voiliers devant chez lui." En effet X habite "tout près" : à 800 mètres de là ! De quel droit exige-t-il l’expulsion du voilier ? Mystère... En vertu de quoi la police municipale s’immisce dans ce litige privé ? Mystère...

Mais le summum de la haine anti-voiliers est atteint ces jours-ci. Le 9 août 2020, un jeune garçon d’une famille de plaisanciers anglais vivant sur un voilier est déchiqueté par un bateau à moteur tandis qu’il faisait du snorkeling, à proximité de la plage de Ta’ahiamanu, le mouillage le plus populaire de l’île. Le Parquet ouvre une information.

Les plaisanciers, endeuillés, sont terriblement attristés par cet accident dramatique. Depuis 4 ans, l’Association des Voiliers de Polynésie (AVP) demandait aux autorités de baliser un chenal afin que les bateaux à moteur (le plus souvent des prestataires) contournent le mouillage, au lieu de passer en plein milieu à des vitesses souvent excessives.

Ainsi les prestataires pouvaient continuer leur activité, et les plaisanciers, comme les baigneurs de la plage toute proche, étaient en sécurité. À la faveur de ce drame, l’AVP imaginait naïvement qu’elle allait enfin être entendue.

Coup de tonnerre quelques jours plus tard : les autorités, sous l’impulsion du maire de Moorea fraîchement réélu, décident... d’interdire le mouillage aux voiliers et de les chasser ! Un arrêté en ce sens est attendu sous peu. Incroyable : ce sont les victimes qui sont punies ! Les parents du jeune défunt expriment leur indignation.

Voilà... En quelques années, les voiliers sont devenus indésirables un peu partout en Polynésie. Vols, insultes, altercations, on ne leur laisse aucun répit. La Polynésie vit essentiellement du tourisme. Les voiliers sont donc une manne inespérée pour toutes les îles, en particulier en cette période troublée par le Covid-19.

Jusqu’alors, la durée d’admission temporaire (la période durant laquelle un bateau français peut séjourner en Polynésie sans payer de taxes) était de trois ans. On imaginait si ce n’est un assouplissement, du moins un statu quo, puisque les touristes sont tenus à l’écart des îles pour des raisons sanitaires, ce qui constitue un manque à gagner considérable.

Que nenni ! La durée d’admission temporaire vient d’être raccourcie à deux ans. La Polynésie réduit la durée de séjour des touristes à la voile alors que ce secteur économique est sinistré. Une logique un peu déconcertante...

 

Qu'est-ce qui explique cette chasse aux voiliers ? Les critiques vont bon train :

  • les voiliers polluent. C’est faux. L’analyse, par des organismes certifiés et indépendants, de l’eau des zones où les voiliers jettent leur ancre démontre que celles-ci sont... plus propres qu’ailleurs. Dans le même temps on accueille de gigantesques paquebots de croisière qui polluent autant qu'un million de véhicules, sans états d'âme. La pollution a bon dos...
  • les voiliers détruisent les coraux avec leur ancre. C’est faux. Aucun voilier n’aurait l’idée saugrenue d’aller jeter son ancre au milieu des coraux. C’est dangereux, bruyant, et inefficace. Les ancres sont conçues pour être performantes dans le sable vierge. C’est là que les bateaux mouillent.
  • les voiliers ne rapportent rien, ils profitent des infrastructures sans rien payer. C’est faux. Chaque voilier dépense des sommes considérables lors de son passage en Polynésie (nourritures, vêtements, pièces détachées, réparations, restaurants, excursions avec des prestataires...), bref, tout comme un touriste "ordinaire". Des données officielles le confirment.
  • les voiliers déversent leurs excréments dans les lagons. C’est faux. L’immense majorité des bateaux aujourd’hui est équipée de cuves à eaux noires, qui stockent les déchets organiques et sont déversées au large. Qui plus est, même si l’idée heurte, il s’agit de déchets naturels et parfaitement biodégradables. Dans le même temps, les égouts des "terriens" sont, eux, tous déversés dans les lagons (à l’exception de Bora Bora).

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut chasser les voiliers, on les rend responsables de tous les maux possibles et imaginables.

 

Une attitude discriminatoire, pour ne pas dire raciste, qui va bien évidemment à l’encontre des intérêts de la Polynésie comme de ceux des plaisanciers.

On observe un fait rarissime : pour la première fois, la presse nautique internationale recommande aux voiliers de ne pas aller en Polynésie ! Cruising Word, le prestigieux magazine américain, recommande aux navigateurs à la bannière étoilée d’éviter ces îles, précisant que celles-ci "envoient un message fort selon lequel la présence des plaisanciers n’est plus souhaitée", rappelant en outre des incidents survenus à Huahine et une manifestation locale hostile aux voiliers. La même recommandation est faite par Voiles & Voiliers aux plaisanciers.

Les besoins de ces derniers sont pourtant pléthoriques, ils sont en attente de marinas, de quais de débarquement pour les annexes, de chantiers navals, de réparateurs, de mécaniciens, de voileries, de pièces détachées, autant de postes pouvant générer une importante activité économique, des emplois, dont la Polynésie a cruellement besoin.

 

Un plaisancier témoigne : "cela fait des années que je tente d’ouvrir un chantier naval à Tahiti ou Moorea. Chaque fois que je trouve un terrain, et que je propose des solutions, je me heurte à des refus systématiques. Je ne comprends pas."

Pourtant Tahiti-Infos écrit en 2018 à propos des super yachts : "300 à 400 visiteurs, 1 milliard XPF à l’économie locale, 3 millions XPF de retombées économiques moyenne par visiteur." Soit au total 2,5 milliards XPF. Pour les plaisanciers à la voile, c’est 1,5 milliard XPF qui tombe dans l’escarcelle de la Polynésie. Malgré un manque criant d’infrastructures d’accueil. Le syndicat des activités nautiques de Polynésie française déclare qu’un travail est en cours "pour accueillir toujours mieux les usagers locaux et internationaux des lagons".

C’est sans doute pour cela qu’on va interdire aux voiliers de mouiller à Ta’ahiamanu...!

A propos du manque de moyens et d’offres de service aux voiliers qui permettraient pourtant de générer une activité économique considérable, le syndicat indique : "certains ont été réalisés, d’autres le seront dans les prochaines années. Il nous semble important d’encourager la création de micro-services aux yachts dans les autres îles, afin de limiter le temps de séjour de ces bateaux sur Tahiti."

Un beau discours théorique, mais en pratique, les voiliers se heurtent à une hostilité croissante, des mesures qui tendent à les empêcher de mouiller dans les endroits adaptés, et pire encore, ils vont prochainement être sanctionnés alors qu’ils viennent de perdre l’un des leurs dans des circonstances dramatiques.

Un accident survenu précisément parce que les mesures de prudence préconisées depuis des années par les voiliers eux-mêmes ont été superbement ignorées par les responsables.

 

Bref, un peu partout en Polynésie désormais, les voiliers sont jugés indésirables. Cet étonnant repli sur soi de ces îles traditionnellement dépeintes comme hospitalières et accueillantes interpelle.

Effets indirects de la crise du Covid-19 ? Résurgence d’un racisme ordinaire aussi infondé que condamnable ? Réveil de velléités indépendantistes ?

Quelles que soient les motivations des adversaires toujours plus nombreux des voiliers, et leurs justifications écologico-sécuritaires, il est navrant de constater que des êtres humains sont incapables de vivre en harmonie dans des endroits qui ont pourtant tous les atouts pour être de véritables paradis sur terre.

Les terriens entendent imposer des contraintes parfaitement injustifiées aux marins. Et les marins devraient les subir sans sourciller ? Imaginons un instant que, pris d’une brutale frénésie d’avoir eux aussi toutes leurs aspirations satisfaites, les marins, soudainement investis du pouvoir de réglementer, décident de faire raser les maisons qui se trouvent devant l’endroit où ils ont jeté leur ancre, sous prétexte que ça leur gâche la vue, et qu’ils préfèrent une nature vierge de tout occupant... On leur rirait au nez, bien sûr...

Et pourtant, l’inverse devrait être accepté ?

 

Un touriste de passage, navigateur à l’occasion, résume bien la situation : "la Polynésie, c’est tellement loin, tellement cher, si c’est pour être accueilli de cette façon, plus jamais... il y a bien d’autres pays dans le monde tout aussi beaux et beaucoup moins onéreux, où je n’aurai pas le sentiment comme ici d’être indésirable. C’est détestable..."

Bref, en frappant d’ostracisme les voiliers, la Polynésie est en train de scier consciencieusement la branche sur laquelle elle est assise. Son image à travers le monde est ternie, sa réputation de terre d’accueil est écornée, et elle se prive de ressources considérables dont elle a pourtant grand besoin compte tenu de l’impact de la crise sanitaire.

Les voiliers ne sont pas les ennemis des terriens, et n’aspirent qu’à la paix et la tranquillité, de même que les terriens n’ont pas à se faire les ennemis des voiliers sous des prétextes fallacieux.

Faire la chasse aux voiliers comme jadis le maccarthysme a fait la chasse aux sorcières est vain et n’apportera rien à personne.

Les responsables politiques vont-ils continuer sur cette voie sans issue, ou bien corriger le tir, et enfin comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans les lagons, pour autant que chacun fasse preuve d’un peu de tolérance, de compréhension et d’humanité ?

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Moorea : après le décès d’un adolescent faut-il interdire le mouillage à Ta’ahiamanu ?

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A Moorea, suite à l’accident survenu il y a près de deux semaines dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu, et au cours duquel un adolescent a perdu la vie : les voiliers ne pourront plus rester au mouillage sur ce site. Une décision que les parents d’Eddie, la victime, disent déplorer. Ils ont l’impression que la commune utilise cette affaire comme une excuse pour se débarrasser de cette zone de mouillage. Certains dénoncent une réponse qui ne répond pas au problème de la vitesse excessive dans le chenal.

Publié le 22/08/2020 à 6:53 - Mise à jour le 22/08/2020 à 7:24- TNTV

C’est dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu qu’il y a une dizaine de jours, Eddie, un adolescent britannique de 14 ans de passage en Polynésie avec ses parents, a succombé à un accident dans le lagon. Il a été heurté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à quelques mètres du voilier familial.

A Ta’ahiamanu, le chenal passe à moins de 30 mètres de la plage publique, fréquentée. La problématique est connue et une réflexion est en cours, dans la cadre de la révision du PGEM : le plan de gestion de l’espace maritime.

Plage Ta’ahiamanu – Crédit photo TNTV

« On s’est rendus compte que la vitesse de navigation actuelle n’était pas forcément adaptée dans certaines zones », explique Hereiti Arapari, chargée des projets maritimes de la commune de Moorea. « On l’a du coup réduite à 15 nœuds dans l’ensemble du lagon, et dans les espaces fréquentés, on l’a réduite à 5 nœuds. Cette problématique a été abordée et elle doit continuer à être discutée avec la direction polynésienne des affaires maritimes ».

La commune va prendre un arrêté pour interdire le mouillage. Mais impossible d’obtenir des explications quant à ce choix : le maire et ses adjoints étant aux abonnés absents. Pas plus d’interlocuteur du côté du Pays qui nous renvoie vers la mairie…

Site de Ta’ahiamanu, Moorea – Crédit photo TNTV

« Suite à la tournée gouvernementale [postérieure à l’accident – NDLR], notre tavana a mis en avant les problématiques qu’il y avait face au mouillage, à Ta’ahiamanu », indique la responsable des projets maritimes de Moorea, « et c’est suite à l’intervention de notre tavana que le président a mis en avant le fait qu’il ne faudrait plus qu’il y ait de mouillage à Ta’ahiamanu pour des raisons de sécurité ».

Pourtant la commune est interpellée depuis des années sur la dangerosité de ce site, et des solutions ont été proposées.

« Nous avons fait des propositions au maire il y a 4 ans, pour déplacer le chenal plus près du récif, et laisser les baigneurs et les bateaux stationnés plus près de la plage, afin de protéger tout le monde… mais on n’a pas été entendus, c’est dommage. Mais là, on a une personne qui est décédée », déplore Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers en Polynésie.

Proposition de modifier le balisage par l’Association des voiliers en Polynésie – DR AVP

« On entend parler d’une décision qui va être prise par la commune ou le pays d’enlever ces voiliers. Ce n’est pas la solution », s’exclame Hiro Kelley, habitant de Moorea et professionnel du tourisme sur l’île. C’est juste le balisage qui pose problème. Les prestataires ne savent pas où passer parce-qu’il n’y a pas de balisage. Il n’y a pas d’indications pour montrer par où passer! »

La réponse apportée par la commune est pour le moins surprenante : « Bouger une balise sous entendrait aller détruire encore du corail. Parce-qu’une balise, ça ne s’installe pas comme ça! »

« Si ça sauve la vie de quelqu’un, je ne vois pas pourquoi la question se pose », réplique une riveraine.

La responsable des projets maritimes apporte des éléments complémentaires : « Pour l’instant, il n’y a pas d’arrêté qui est pris, parce-que notre tavana attendait de faire adopter la révision du PGEM au conseil des ministres. Cependant, il y a différentes problématiques qu’il faut traiter dans leur ensemble, et tavana voulait prendre une décision globale. Il attendait que la révision du PGEM soit adoptée en Conseil des ministres. Retirer le mouillage permettra de limiter les accidents, la pollution. C’est vrai qu’on n’a pas assez pris en compte le monde de la plaisance, tout simplement parce-qu’avant, on n’en avait pas autant. C’est une question qui va au delà de l’échelle de Moorea. On doit avoir une réflexion générale. La DPAM va venir échanger avec nous sur la question du mouillage à Moorea. »

Balises dans le lagon de Ta’ahiamanu – crédit photo TNTV

Toujours une vitesse excessive dans le chenal

Malgré cet accident, les prises de risques continuent. Un responsable de la sécurité recense toute l’activité sur le site de Ta’ahiamanu, dans un registre consciencieusement tenu. Dimanche dernier, une semaine après l’accident mortel, une cohorte de 5 jetski a failli percuter un baigneur. En parcourant la plage, nous observons deux jet skis en train de faire la course à moins de 25 mètres du rivage.

« J’estime que c’est dangereux », confie une baigneuse. « Je vois là où est mon fils, ils sont passés très près. Quand on pense à l’accident qu’il y a eu, il faudrait peut-être faire quelque chose ». Une riveraine ajoute : « Ici c’est une plage publique. Ca veut dire qu’on peut se mettre à l’eau et nager devant. Déjà, on passe quelques patates, et après, on est à l’aise pour nager. Juste à ce moment là, on se retrouve en plein milieu du chenal, avec des jets skis qui passent à toute vitesse. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents! »

Les parents d’Eddie, rentrés en Grande Bretagne enterrer leur garçon, nous ont fait part de leur désarroi quant à cette décision. Ils considèrent que les propriétaires de voiliers sont des boucs émissaires…

La famille d’Eddie Jarman, à bord de son voilier – Crédit photo TNTV

« La victime est un membres d’un équipage d’un voilier, or, ce sont les voiliers qu’on interdit. Nous sommes doublement victimes. C’est un peu comme si on traversait la rue, et qu’on disait, si un accident se passe, qu’on interdit les piétons », regrette Arnaud Jordan.

La famille d’Eddie sollicitée par la BBC pour témoigner

Sollicitée par la chaîne télévisée BBC, Barbara, la mère d’Eddie, compte bien exprimer son désarroi dans les médias internationaux. De quoi ternir encore davantage l’image de la destination Polynésie.

Laure Philiber