Suite à cet article paru dans la presse le 11 septembre 2017 :
PAPEETE, le 11 septembre 2017 - Fin août, un représentant de TNAD accompagné d'un huissier ont réalisé un état de la situation à la marina Taina. Ils ont listé le nombre de bateaux installés à l'ancre sur la zone entre le chenal et la terre et entre la marina et les bungalows de l'hôtel Intercontinental. Ils ont demandé aux propriétaires de déplacer leur embarcation dans les plus brefs délais.
https://www.tahiti-infos.com/Marina-Taina-les-bateaux-a-l-ancre-pries-de-demenager_a164532.html
le port Autonome, délégataire de la zone, avait été contacté. Les bateaux peuvent mouiller à l'est du chenal "jusqu'à nouvel ordre"
Par voix de presse, TNTV cette fois, l'association apprend de la bouche du président du gouvernement que les voiliers ne sont plus les bienvenus dans cette zone. "Le port autonome, avec les moyens dont il dispose, va prendre des mesures drastiques pour l'évacuation, petit à petit, des voiliers de cette zone" nous dit Édouard FRITSCH.
Nous allons assister, comme ailleurs à une privatisation de l'espace public. Il est tout de même paradoxal de voir que cette zone sera, selon les projets de TNAD, partiellement remblayée, que la marina pourrait être étendue vers l'est ce qui dans les deux cas signifie la mort totale des coraux et de la vie marine actuelle alors que le gouvernement reproche aux bateaux leur pollution, de ne pas rejeter leurs eaux noires et grises hors du lagon ? Quand on voit ce que charrie une rivière, les quantités de boue qui se déversent chaque jour sur les coraux, les remblais sauvages ou autorisés, il faut rappeler que la pollution de la mer, et du lagon en particulier, est très largement causée par la vie à terre.
Il est bien triste de voir que ces zones de mouillage libres ne sont pas préservés par les pouvoirs publics. Cette zone tampon, tolérée par la Marina Taina et le port autonome, permettait de trouver un abri pour quelques jours. Par ailleurs, aucun marin responsable ne resterait trop longtemps au mouillage car cela nécessite une surveillance de chaque jour : un mouillage ne résiste pas à une renverse de vent, contrairement à un corps-mort, beaucoup plus sûr.
Il y a trois type de bateaux sur ce mouillage :
- Des épaves sur lesquelles il faut effectivement légiférer. C'est au gouvernement de trouver les moyens légaux d'agir et de travailler à une filière de déconstruction des épaves. Nous savons qu'ils y travaillent.
- Des bateaux qui stationnent ici parce qu'ils n'arrivent pas à trouver des corps-morts car tout est saturé
- Des bateaux en transit. C'est la fonction essentielle de cette zone : une zone tampon qui accueille les bateaux en provenance des autres îles, qui vont s'approvisionner avant de repartir. Au niveau du droit maritime, il est indispensable que soit laissé des zones qui sont des abris, au sens de la loi. C'est le simple bon sens : qui construirait des autoroutes sans aires de repos ? (ou bande d'arrêt d'urgence).
Le gouvernement à ouvert les portes à l'économie de la plaisance : 1.5 Milliards injecté dans l'économie chaque année, en allongeant le droit de séjour à 36 mois au-lieu d'un an avant 2014.
Le gouvernement à baissé le montant de la taxe d'importation des bateaux (chaque personne qui veut laisser son bateau sur le territoire plus de 36 mois doit s'acquitter d'une taxe "Papeetisation" qui était d'environ 30% de la valeur du bateau avant 2014 et qui est de 7% aujourd'hui. Il n'est donc pas question d'exonération comme le mentionne TNTV.
Le gouvernement a donc accepté d'empocher les taxes des navigateurs, profite aujourd'hui de la manne financière générée par cette activité économique, mais n'a rien fait depuis 2014 pour développer des infrastructures pour accueillir tous ces navires. Aujourd'hui c'est près de 600 bateaux qui font escale en Polynésie et les 4/5eme qui repartent dans la même année. Le port autonome investi des milliards chaque année pour développer des infrastructures pour recevoir des bateaux de croisières qui sont une vraie source de pollution et qui eux ne payent aucune taxe au territoire (il faut le savoir) mais aucun projet concernant les plaisanciers. Aujourd'hui si le mouillage est saturé, c'est en grande partie parce qu'il n'y a plus de place disponible, ni de corps-morts dans la marina Taina.
Les voiliers n'ont pas d'autre choix que de se mettre au seul endroit disponible, est certains sont d'ailleurs résidents de Polynésie, travaillent et en plus d'avoir payé une lourde taxe d'importation ils contribuent comme tous les résidents terrestres en payant taxes et impôts.
Non seulement le gouvernement n'a développé aucune infrastructure pour accueillir mais bien au contraire, il ferme à la plaisance des îles, comme Bora Bora récemment et peut-être d'autres bientôt. On ne peut pas exiger de l'argent à la population et la chasser quand elle a payé...
La prétendue pollution générée par les voiliers est un leurre qui permet de stigmatiser cette population. C'est souvent par méconnaissance totale de la réalité de la vie des plaisanciers qui ont une réelle sensibilité écologique du milieu sur lequel ils vivent et qu'ils respectent plus que quiconque. Il n'y a aucune pollution et j'en ai pour preuve les prélèvements qui sont effectués régulièrement et qui ont permis à la Marina Taina d'obtenir un Pavillon bleu, tout comme les plages de Bora Bora ! Ça c'est la réalité des analyses faites dans une concentration de plus de 300 bateaux.
En Nouvelle-Calédonie ils sont en train d'investir dans une marina qui devra accueillir 900 bateaux ! Car ils ont compris l'intérêt économique que représente la plaisance.
Vous pouvez accéder à l' affiche qualite des eaux de baignade et on peut constater que la zone de la marina qui englobe les points "Papearia" et "Intercontinental" et qui concentre le plus grand nombre de bateaux sont respectivement BLEU et VERT.