Chères plaisancières, chers plaisanciers,
L’Association des Voiliers en Polynésie s’est donné pour mission d’être l’interlocuteur incontournable et représentatif des plaisanciers⋅ières, qu’ils ou elles soient d’ici ou de passage auprès des décideur⋅euse⋅s, des représentant⋅e⋅s politiques qui n’ont pas souvent une bonne image de la plaisance. C’est dans ce but que vous nous avez rejoint. Nous travaillons à multiplier les contacts mais aussi à ce que l’image de la plaisance soit mieux perçue et acceptée par les habitant⋅e⋅s. Enfin, nous sommes tous sensibles à l’environnement marin, axe de communication qu’il me tient à cœur de privilégier.
Vous trouverez dans cette longue lettre les liens sur nos actions en cours ainsi que l’esprit dans lequel nous voudrions travailler ensemble pour que la plaisance soit un loisir et peut-être même une façon de vivre en harmonie avec les habitant⋅e⋅s des îles dans un environnement préservé.
Nous voulons que les responsables comprennent mieux les problématiques spécifiques de la plaisance. Peut-être faut-il répéter que de Tahiti, il nous faut, nous plaisanciers⋅ières, une demie journée pour arriver à Moorea, une journée entière (oui, oui, 24 h chrono) pour aller au Îles-Sous-le-Vent, quelquefois le double pour en revenir. Nous parcourons l’étendue du Pacifique à la vitesse d’un coureur à pied. Et pas Usain Bolt, prenez plutôt un coureur moyen. Pendant ce temps, nous dormons peu, pouvons avoir des difficultés pour nous nourrir et assurons une veille nuit et jour. Bref, les escales sont indispensables à notre sécurité, sinon à notre bien-être. Que nous soyons alors cantonnés au fond des baies pour de mauvaises raisons et au profit d’autres activités touristiques nous paraît extrêmement injuste car nous sommes, tous, amoureux de notre environnement. Nous utilisons le vent pour nous déplacer et non des énergies non renouvelables, nous sommes tributaires des conditions météo en conséquence les limites de temps de mouillage nous paraissent difficiles à appliquer.
C’est pourquoi la révision du Plan de Gestion de l’Espace Maritime (PGEM) de Moorea est un de nos grands chantiers. En résumé, nous voulons conserver la possibilité de mouiller partout où ce n’est pas interdit.
Les raisons sont diverses, la sécurité des transports en est une et vous pouvez participer à la rédaction des nombreuses autres raisons que nous ajouterons à l'enquête d’utilité publique que devrait lancer bientôt la municipalité de Moorea. Car c’est la pratique même de la plaisance qui est en danger, rien de moins. Si toutes les îles emboîtent le pas sur ce genre de décisions, nous passerons plus de temps à réserver des bouées en fond de baie qu’à profiter de mouillages agréables. À quoi bon avoir un voilier dans ces conditions… Nous sommes convaincus, au contraire, que la plaisance est un réservoir d’emplois et que son impact environnemental est très supportable. C’est ce message que nous voudrons délivrer au Tavana Franck TAPUTUARAI et Hereiti ARAPARI de la mairie de Moorea qui viendront présenter le projet de PGEM samedi 16 juin 2018 à 9:00, dans les jardins de l’Assemblée de Polynésie française.
Bien entendu, il faut aussi que nous soyons irréprochables. Et il nous faudra un peu balayer devant notre porte. Il faudra faire nôtre le slogan “Rien par-dessus bord, tous mes déchets au port !” et agir pour que les ports soient capables de recevoir nos poubelles, triées. Quelle tristesse de voir, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, les poubelles parfaitement triées de trois bateaux de la Tahiti Pearl Regatta (verre, plastiques/aluminium, déchets ménagers) finir dans des conteneurs approximatifs, abandonnés au centre ville… Nos eaux noires doivent être collectées ou rejetées au large, le lagon doit être préservé et protégé. Les ancrages doivent se faire sur des fonds de sable… C’est dans cet esprit et pour diffuser ce message que nous participerons à la journée mondiale des Océans le 9 juin, à l’action de nettoyage sous-marin du Yacht Club de Tahiti le 24 juin...
Nous défendons les plaisanciers, ceux qui naviguent avec un bateau en état, manœuvrant, qu’il soit au port ou au mouillage. Nous recensons les bateaux-poubelles, bateaux-épaves, et bateaux-ventouses car nous nous considérons qu’un bateau de plaisance n’est pas une maison mais un moyen de transport habitable et en ce sens doit pouvoir naviguer ! Alertés par la pratique du airbnb sur les bateaux, nous ne sommes pas opposés car elle n’est pas illégale mais nous condamnons l’utilisation de bateaux ancrés quasiment à demeure pour le faire, notamment à Moorea, car ils sont en contradiction avec le PGEM actuel.
Nous sommes respectueux de la loi et des règles administratives, de sécurité, de protection de l’environnement mais entendons aussi faire respecter nos droits. Il n’est pas normal, comme nous le voyons de plus en plus, d’être agressés par des riverains qui outrepassent leurs droits et font la police eux-même. Mais c’est en étant particulièrement irréprochables sur les arrêtés, les usages et les pratiques locales que nous parviendrons, j’en suis sûr à naviguer paisiblement, en respect avec l’environnement et les habitant⋅e⋅s des îles.
Les membres de notre association que vous êtes ne souhaitent rien d’autre que maintenir le lien entre plaisancier⋅ière⋅s, environnement et habitant⋅e⋅s.
Arnaud JORDAN, Président de l’Association des Voiliers en Polynésie
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