Cet article de Radio1.pf (retranscrit ci-dessous) a le mérite de poser très clairement la problématique du "fiu ambiant" des plaisanciers en Polynésie française. De part cette initiative, Fidji appelle de manière ostentatoire les voiliers en Polynésie française à venir séjourner chez lui.
Il semble évident que bon nombre de voiliers vont se laisser convaincre, à juste titre. Inutile de rappeler que ce seront des "touristes" en moins qui ne consommeront plus en Polynésie française. Mais à l'heure actuelle, au vu de la situation économique et sanitaire, la Polynésie française peut-elle se passer de cette manne financière ? Au vu des récents événements, de l'augmentation du vigilantisme, des prises de décisions contradictoires des autorités, ... il semble évident que la Polynésie française ne fait rien pour tenter de garder cette (la seule actuellement ?) ressource touristique financière.
C'est la dure réalité actuelle de la plaisance en Polynésie française.
Fidji fait les yeux doux aux plaisanciers
Alors qu’en Polynésie l’atmosphère est parfois devenue suffocante pour les plaisanciers, Fidji courtise cette niche touristique avec son dispositif « Blue Lane », en étendant de 2 à 5 ans l’admission temporaire des navires de plaisance.
Une loi votée fin juin permet désormais aux plaisanciers étrangers de rester à Fidji « tax-free » durant 5 ans au lieu de 2 ans. Jusqu’ici, à l’expiration de l’admission temporaire de 18 mois et d’une extension de 6 mois, les plaisanciers étrangers devaient soit payer les taxes d’importation sur leur bateau, soit quitter le pays.
Selon la nouvelle règle, les yachts et voiliers autorisés à bénéficier de ce statut sont uniquement ceux entièrement consacrés à l’utilisation personnelle de leurs propriétaires. Les voiliers participant à des courses au large peuvent également être admis dans le pays par ce biais. La période d’exemption de taxe est de 4 ans et demi, avec là encore une extension de 6 mois.
Total : 5 ans pour explorer les 300 et quelques îles fidjiennes contre seulement 2 ans en Polynésie française, où la « route des 36 mois » mise en place en 2018 pour booster le tourisme nautique avait pris fin en juin 2020 quand l’admission temporaire avait été réduite à 24 mois.
Le début de la fin d’une niche touristique ?
Pour rappel, l’épidémie de Covid-19 a bloqué en Polynésie française de nombreux voiliers (la DPAM parlait d’environ 600 bateaux) qui ont rencontré à certains endroits une franche hostilité, non seulement verbale mais aussi physique. Les marinas sont pleines, les mouillages manquent, et si à Tahiti les plans de mouillage ont été modifiés et des corps morts promis par le Port autonome ont été mouillés, ils sont encore inutilisables faute d’être équipés des bouées, filins et chaînes nécessaires à l’amarrage. De nombreux plaisanciers souhaitaient poursuivre leur route vers l’Ouest mais la plupart des ports du Pacifique entre le fenua et l’Australie sont fermés. Ils disposent à présent d’une porte de sortie, vers un territoire accueillant doté de services aux navigateurs et où le coût de la vie est bien moins élevé qu’en Polynésie. « La nouvelle réglementation de Fidji renforce notre position en tant que première destination nautique du Pacifique Sud et nous permet de conserver notre avantage compétitif sur ce marché », déclare la directrice de la marine de Port Denarau au Fiji Sun.
« On peut présumer que cela risque de « motiver » un certain nombre de plaisanciers internationaux en fin d’admission temporaire à quitter la Polynésie pour rejoindre les Fidji », estime l’Association des voiliers en Polynésie sur sa page Facebook. Des modalités de test et de surveillance (des services payants) sont déjà en place pour permettre aux plaisanciers de se rendre à Fidji même en cette période d’épidémie. Mais la durée de navigation à la voile entre la Polynésie et Fidji étant d’environ 15 jours, les équipages qui s’y rendront peuvent être exemptés de quarantaine.
titou
Bonjour
Merci pour cette article. Quelqu´un a t´il des infos sur les taxes d´entrée?