La situation de la plaisance en Polynésie n’est pas forcément au beau fixe. Rien de nouveau là-dessus.
Loin de se centraliser sur son nombril et de pleurnicher sur son sort, l’A.V.P. pose une réflexion sur un sujet malheureusement trop présent dans notre société. Ce sujet n’est pas spécifique à la plaisance, ni spécifique à la Polynésie française ; toutefois, la stigmatisation d’une communauté semble être assez prégnant ici.
« La stigmatisation est un processus qui, à terme, marque l'individu ou le groupe d'un opprobre : les stigmatisés sont ceux et celles qui subissent une réprobation sociale parce qu'ils auraient contrevenu à une loi ou une norme sociale ; ils sont vus comme étant déviants. » [1]
Les mots sont là … posés, forts, explicites. « subissent », « réprobation sociale », « contrevenu à une loi ou une norme sociale », « déviants ».
La stigmatisation serait comme une étiquette négative que l’on colle à une personne ou une communauté. Elle inclut la discrimination, les préjugés, le jugement et les stéréotypes, qui permettent d’isoler des personnes sur de simples présomptions.
La plaisance en Polynésie française en est un flagrant exemple. Il n’y a qu’à voir ce qui peut être lâché sur les réseaux sociaux notamment, mais aussi de manière générale dans les propos des gens.
En effet, même sans être spécialement « anti-voileux » ou contre la plaisance, beaucoup de personnes posent des postulats génériques sur les plaisanciers, suite à ce qu’ils auraient entendu ou lu, colporté par quelques médias peu scrupuleux et les quelques 15 % de la population véritablement anti-plaisance[2]. Ce sont des « pollueurs », des « profiteurs », qui « ne dépensent pas leur argent », qui « occupent illégalement le domaine publique », qui « laissent pourrir leur voilier en épave dans les lagons », …
En fait, tout simplement, les gens ne savent pas ! Ce mode de vie n’est pas connu, voire même il ne serait pas reconnu comme répondant aux attentes d’une société « normalement » constituée. Par conséquent, les plaisanciers ne peuvent qu’être « déviants ». Une similitude avec les Roms de métropole est évidemment envisageable.
Quelle facilité de rester derrière son écran de vini ou d’ordinateur et de cataloguer les gens sans rien, ou peu, connaître de leur mode de vie. Caché derrière ces écrans, il est facile de se sentir fort et dans son droit de cracher sur une communauté quelle qu’elle soit. Et surtout, il n’y a pas besoin de réfléchir au pourquoi ou au comment ; il suffit de suivre le mouvement de haine influencé par quelques leaders auto-proclamés de la bonne parole et de l’avis certifié conforme.
Ce n’est pas propre à la plaisance. Il n’y a qu’à voir le flot d’immondices déversé là aussi sur l’adoption d’enfants fa’amu en 2021. Deux couples ont effectivement tenté d’abuser de la situation ; ils devaient être sanctionnées et l’ont été. Deux couples pour combien de familles, sérieuses, attentionnées, respectueuses dont les adoptions dans le concept du fa’amu se passent très bien ?
Arrêtons ces généralisations à l’emporte-pièce !
Alors oui, il y a très clairement des plaisanciers qui ne font pas de la bonne publicité pour leur communauté, pour les voiliers en Polynésie de manière générale. Oui, il y a des « brebis galeuses » dans le monde de la plaisance. L’A.V.P. le regrette et ne les cautionne pas, bien évidemment.
Mais faut-il toujours généraliser lorsqu’un voilier quitte une marina sans payer ? Encore généraliser lorsqu’un plaisancier jette ses déchets organiques par-dessus bord ? Encore généraliser quand un plaisancier manque de respect à des riverains ? Encore généraliser quand un voilier mouille dans un endroit non autorisé ? Encore généraliser quand on voit un voilier-épave ?
De là à « marquer d’un opprobre » toute la communauté des plaisanciers pour des cas, certes existants et qu’il faut réprimander, mais isolés ? Oui, il y a des comportements honteux mais ils ne concernent qu’une minorité de plaisanciers.
« Il y a des brebis galeuses dans la police, des collègues qui doivent être sanctionnés. Mais on ne peut pas mettre dans le même sac 150 000 fonctionnaires » [3]
Il y en a marre de toutes ces stigmatisations à la va-vite en ne prenant que l’exemple de quelques brebis galeuses, de quelques personnes indésirables dans un groupe par leurs comportements, pour décrire et cataloguer une communauté entière, une administration, une entreprise, …
Il faut arrêter avec la généralisation et voir plus loin que le bout de son nez.
Avant de balancer ce genre d’affirmations pas forcément vérifiées, il faut aussi faire le point sur ce que l’on pense soi-même. Car autour de soi, il y a forcément des « brebis galeuses » qui font du tort à notre métier, à notre activité sportive, à notre communauté quelle qu’elle soit … Est-ce que l’on va définir un métier, une administration, une communauté en fonction des quatre connards que l’on aurait rencontrés ?
Voici une illustration pour montrer ce qui devrait arriver à ceux qui usent et abusent de la stigmatisation.
Suite au verdict de L’affaire Zemmour (18 février 2011), le polémiste de l’époque avait été condamné pour provocation à la haine raciale et s’était retrouvé à payer une amende suite à des propos éminemment choquants sur les Noirs et les Arabes. Chems-Eddine Hafiz, avocat et vice-président du Conseil français du culte musulman à l’époque, maintenant recteur de la Grande mosquée de Paris, avait réagi :
« Le tribunal de Paris a rappelé un principe de droit essentiel : la stigmatisation d'une communauté ne saurait être considérée comme une opinion, mais comme un délit et une atteinte aux principes républicains. » [4]
Et voilà tout le problème.
Aujourd’hui, se faire une opinion, c’est attendre le murmure, le on-dit-que, voir comment il évolue et aller dans son sens. Avec maintenant les réseaux sociaux, il faut dans la seconde décider ce qu’on pense de tout … et surtout de rien. Le plus facile est donc de suivre plutôt que de penser. On n’exprime pas sa préférence mais l’idée qu’on se fait de la préférence des autres. L’effet de groupe est, là encore, rarement du meilleur éclat, mais tellement essentiel pour avoir l’impression d’avoir un avis et de se fondre dans la masse, en un mot : exister.
La plaisance en Polynésie française est stigmatisée actuellement, certes, comme d’autres d’ailleurs. Elle se doit de montrer l’exemple, de se détacher de ses « brebis galeuses » qui ne respectent pas leur communauté et les autres, de faire les efforts pour montrer sa bonne foi, de s’expliquer avec ceux qui ne la portent pas dans leur cœur … mais s’il vous plaît, c’est aussi à chacun de l’aider, de tenter de la comprendre, d’accepter que ses « brebis galeuses » ne représentent pas toute la communauté, ...
D’ailleurs, en parlant de cœur, certains feraient bien de tourner sept fois leur haine dedans avant de l’ouvrir [5], … leur gueule et/ou leur cœur.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Stigmatisation
[2] Étude de la sensibilisation de la population polynésienne à la plaisance et aux plaisanciers (https://voiliers.asso.pf/2021/10/13/plaisanciers-les-mal-aimes-du-tourisme/)
[3] Nicolas Chapuis et Juliette Bénézit, Les policiers « en colère » après que l’exécutif a durci le ton contre le racisme et les violences, Le Monde. Mis en ligne le 10 juin 2020 - https://fr.wiktionary.org/wiki/brebis_galeuse
[5] Cédric Sapin-Defour
dewaele
oui, c’est dépriment tout cela, je ne pense pas que les habitant de Makemo se sont plein quand j’ai distribué gratuitement des kilos de pamplemousse et mangue et citron et banane que j’ai ramené des Marquises, alors concernant les pipi caca,c est trop drole ,je me demande si toutes leurs maisons ont des fosses septiques, et alors que penser de tout ces bateaux avec leur moteur hors-bord , il faudra aussi penser à éliminer tous les poissons de la mer qui font aussi caca .
Personnellement je ne jette rien dans les lagons et en mer seulement de l organique.
Je constate encore une fois que c’est une question d ‘argent, donc les plus riches seront de nouveau favorisé.
quand on parle de dévaliser les magasins quand vient le ravitaillement cela me fait bien rigoler , à part de la bière,du coca
et d’autre alcool, des boites de conserve du sirop des chips il n’y a pas grand chose, je serai commerçant j’en ferrai du bénef
Il rentre des pommes, des raisins, des avocats, des oranges : des états unis, du chili, de nouvelle zélande ,bravo l’impact écologique ; alors que vous avez tous les fruits disponibles bien frais au Marquises.