Pourquoi adhérer à l'AVP en 2022 ?
Pourquoi adhérer à l'AVP en 2022 ?

Créer du lien au sein de l’association et nous connaître un peu mieux. Parce qu’une association c’est avant tout créer des occasions de se rencontrer, d’échanger, nous avons décidé de déclencher ces occasions afin que tous les adhérents puissent avoir un vrai rôle participatif, que chacun puisse...

Diapositive 1- Copie
Comment adhérer à l'Association ?
1 - Chez nos représentants :
TAHITI : Tahiti Yacht Accessoire à la marina Taina (Michel Baltzer)
HIVA OA : Maintenance Marquises Service (Chantier naval)
FAKARAVA : Fakarava Yacht Services (au village)
FAKARAVA : Pakokota Yacht Services (Pension Pakokota)
2 - Ou en ligne sur ce site
Diapositive 1- Copie- Copie- Copie
Diapositive 1- Copie- Copie
Un espace membre réservé
- Accès privilégié à des bons plans partagés
- Participation aux commandes groupées
- Des informations actualisées au quotidien
- Des forums pour s'exprimer et échanger
Diapositive 1- Copie- Copie- Copie- Copie- Copie
L'Association des Voiliers en Polynésie c'est avant tout un réseau de :
317 adhérents et 293 voiliers
606 abonnés Newsletter
6 antennes dans les iles
3347 abonnés sur Facebook
previous arrowprevious arrow
next arrownext arrow

Home Actualités Posts Categorized as “Problème de voisinage !” (Page 3)

Espace d’énumération et d’analyses des altercations diverses et variées entre des plaisanciers et des riverains ou autres soi-disant excédés par la présence des voiliers.

La Polynésie : un paradis qui n’en est plus un – Chronique de la haine ordinaire

No Comments

Une dramatique accident survient le 9 août 2020 à Moorea. Un jeune garçon, qui vit sur un voilier et se baigne à proximité, est tué par un bateau à moteur passant à vive allure. En réaction, les autorités... décident de chasser les voiliers du mouillage le plus populaire de l'île ! Explication d'une hérésie.

23 août 2020 - Par  - Blog : Le blog de William Wallace - BLOG MEDIAPART

Tahiti, Bora Bora, Moorea, ces noms vous font rêver ? Si vous avez le désir d’y séjourner, alors préparez vous à une cruelle désillusion.

La réalité, depuis quelques années, est bien différente de l’image que tout un chacun conserve de ces îles jadis paradisiaques : circulation effrénée, bouchons interminables aux heures de pointe à Papeete, mendiants omniprésents au centre ville, pollution sans équivalent des paquebots de croisière, piètre qualité de la nourriture importée, coût de la vie exorbitant, délinquance et trafic de drogue, vente d’alcool réglementée en fin de semaine en raison des innombrables rixes et violences, taux record de violences conjugales, chiens errants faméliques à tous les coins de rue, tel est le quotidien d’un tahitien lambda.

Où sont passées les vahinés au corps de rêve et au sourire enjôleur qui venaient jouer du ukulélé sur la plage pour souhaiter la bienvenue aux arrivants ? Elles ont disparu depuis longtemps. 70% de la population est en surpoids et près de 50% au stade de l’obésité.

Qu’importe, rétorquent ceux qui considèrent que l’attrait principal de ces îles, précisément, réside dans le fait que ce sont des îles. Il faut y aller en bateau et s’offrir une croisière de rêve, affirment ceux qui croient encore au mythe polynésien.

Seulement, ça, c’était avant... Avant qu’une incompréhensible vague de haine anti-voiliers déferle sur les rivages de Tahiti et des 117 autres îles de l’archipel polynésien. Que s’est-il donc passé pour que les voiliers soient désormais jugés indésirables un peu partout, et essentiellement dans les mouillages les plus prisés ? Qu’est ce qui explique ce rejet de plus en plus marqué de ces voyageurs atypiques, qui, le plus souvent, ont tout abandonné pour vivre une vie en dehors de sentiers battus sur leur coque de noix ?

Retour en arrière...

 

2016-2017. La Polynésie française s’étend sur un territoire vaste comme l’Europe. Pourtant, en dépit de cette immensité, les comportements, à Fakarava aux Tuamotu, ou à Bora-Bora aux îles de la Société, sont les mêmes.

Fakarava : immense atoll au cœur de l’archipel des Tuamotu, classé "réserve de biosphère" par l’Unesco. Un paradis pour les plongeurs et les voiliers, qui ont l’habitude d’aller mouiller près de la passe sud, aux "sables roses". A l’écart des habitations, des plongeurs, et des pensions de famille qui accueillent les touristes.

Mais les sables roses, c’est "la" curiosité de Fakarava, que les prestataires de services touristiques font découvrir lors de leurs excursions. Or, selon eux, les voiliers gênent, ils gâchent la vue. Il faut les chasser. S’est on posé la question de savoir si les touristes, eux, n’apprécient pas de voir un beau voilier à l’ancre dans ce décor de carte postale ? Non... A-t-on demandé leur avis à ceux qu’on allait déloger ? Non plus...

Alors, avec une mauvaise foi qui dépasse l’entendement, et sous prétexte de préserver l’environnement, on interdit le mouillage sur les sables roses, et on oblige les voiliers à aller mouiller de l’autre côté de la passe, au beau milieu des patates de corail ! Une hérésie.

Un voilier doit en effet si possible jeter son ancre sur fond de sable. Elle y est plus efficace, donc la sécurité est assurée. Et surtout, elle n’abîme rien. Au milieu des patates de corail, l’ancre et la chaîne font des dégâts considérables sur l'écosystème. Mais les touristes peuvent désormais faire leurs photos de rêve sans qu’un voilier traîne dans un coin du cliché. Les prestataires sont satisfaits. Les coraux beaucoup moins. L’Unesco pas davantage.

 

2018-2019. Bora Bora. Le nom fait rêver la planète entière. Les célébrités s’y bousculent, l’hôtellerie de luxe y est florissante. Enfin, en théorie. En pratique, la concurrence acharnée entre les grands hôtels fait rage, et les faillites se succèdent aussi vite que les reprises et les rénovations. Bora Bora, c’est le haut du panier. L’élite. L’inaccessible. Depuis des décennies, les voiliers y jetaient leur ancre sans problème, et sans qu’il y ait le moindre incident avec les riverains. Un plaisancier témoigne. "J’étais arrivé depuis quelques jours, et je me trouvais à une manifestation culturelle. Le hasard me met en présence de la femme du maire, charmante. Nous devisons, quand je lui apprends que je suis venu avec mon voilier. Glaciale, elle me lance qu’elle déteste les bateaux. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’elle vit au bord de l’eau (évidemment, sur ces îles minuscules, tout le monde vit au bord de l’eau) et que les voiliers... lui gâchent la vue ! Je crois à une plaisanterie. Il n’en est rien."

En effet, quelques semaines plus tard, le mouillage devant chez elle, jusqu’alors prisé, sera définitivement interdit. Quelques mois plus tard, une société privée héritera du monopole de gérer des corps morts partout dans le lagon. Il est interdit de mouiller sur son ancre, et payer un corps mort devient obligatoire, alors que le lagon fait 78 km2...! Les voiliers s’indignent, car la majeure partie du lagon est éloignée des habitations, donc ils ne gênent personne, et ne créent aucune nuisance. Pire, quelques semaines après l’installation desdits corps morts, l’un d’eux cède alors qu’un catamaran américain est amarré dessus. Le bateau finit encastré sur un ponton d’hôtel proche. Les dégâts sont considérables, pour l’hôtel mais surtout pour le bateau. La société qui gère, exploite et entretient les corps morts décline toute responsabilité. La mairie ne veut pas en entendre parler... Malgré cela, les voiliers qui, par souci de sécurité, refusent de s’amarrer sur ces corps morts inadaptés font l’objet de menaces !

 

2020. Moorea. Un américain jette l’ancre de son catamaran sur la côte ouest de l’île. Fan de kite surf, il veut seulement profiter de l’endroit et kiter un peu. Il est également handicapé. À peine est-il arrivé qu’une patrouille de la police municipale lui demande de déguerpir. Soucieux de ne pas créer d’ennuis, il s’exécute. Il demande tout de même les raisons de cette injonction. "C’est X qui nous a appelé, il en a marre d’avoir des voiliers devant chez lui." En effet X habite "tout près" : à 800 mètres de là ! De quel droit exige-t-il l’expulsion du voilier ? Mystère... En vertu de quoi la police municipale s’immisce dans ce litige privé ? Mystère...

Mais le summum de la haine anti-voiliers est atteint ces jours-ci. Le 9 août 2020, un jeune garçon d’une famille de plaisanciers anglais vivant sur un voilier est déchiqueté par un bateau à moteur tandis qu’il faisait du snorkeling, à proximité de la plage de Ta’ahiamanu, le mouillage le plus populaire de l’île. Le Parquet ouvre une information.

Les plaisanciers, endeuillés, sont terriblement attristés par cet accident dramatique. Depuis 4 ans, l’Association des Voiliers de Polynésie (AVP) demandait aux autorités de baliser un chenal afin que les bateaux à moteur (le plus souvent des prestataires) contournent le mouillage, au lieu de passer en plein milieu à des vitesses souvent excessives.

Ainsi les prestataires pouvaient continuer leur activité, et les plaisanciers, comme les baigneurs de la plage toute proche, étaient en sécurité. À la faveur de ce drame, l’AVP imaginait naïvement qu’elle allait enfin être entendue.

Coup de tonnerre quelques jours plus tard : les autorités, sous l’impulsion du maire de Moorea fraîchement réélu, décident... d’interdire le mouillage aux voiliers et de les chasser ! Un arrêté en ce sens est attendu sous peu. Incroyable : ce sont les victimes qui sont punies ! Les parents du jeune défunt expriment leur indignation.

Voilà... En quelques années, les voiliers sont devenus indésirables un peu partout en Polynésie. Vols, insultes, altercations, on ne leur laisse aucun répit. La Polynésie vit essentiellement du tourisme. Les voiliers sont donc une manne inespérée pour toutes les îles, en particulier en cette période troublée par le Covid-19.

Jusqu’alors, la durée d’admission temporaire (la période durant laquelle un bateau français peut séjourner en Polynésie sans payer de taxes) était de trois ans. On imaginait si ce n’est un assouplissement, du moins un statu quo, puisque les touristes sont tenus à l’écart des îles pour des raisons sanitaires, ce qui constitue un manque à gagner considérable.

Que nenni ! La durée d’admission temporaire vient d’être raccourcie à deux ans. La Polynésie réduit la durée de séjour des touristes à la voile alors que ce secteur économique est sinistré. Une logique un peu déconcertante...

 

Qu'est-ce qui explique cette chasse aux voiliers ? Les critiques vont bon train :

  • les voiliers polluent. C’est faux. L’analyse, par des organismes certifiés et indépendants, de l’eau des zones où les voiliers jettent leur ancre démontre que celles-ci sont... plus propres qu’ailleurs. Dans le même temps on accueille de gigantesques paquebots de croisière qui polluent autant qu'un million de véhicules, sans états d'âme. La pollution a bon dos...
  • les voiliers détruisent les coraux avec leur ancre. C’est faux. Aucun voilier n’aurait l’idée saugrenue d’aller jeter son ancre au milieu des coraux. C’est dangereux, bruyant, et inefficace. Les ancres sont conçues pour être performantes dans le sable vierge. C’est là que les bateaux mouillent.
  • les voiliers ne rapportent rien, ils profitent des infrastructures sans rien payer. C’est faux. Chaque voilier dépense des sommes considérables lors de son passage en Polynésie (nourritures, vêtements, pièces détachées, réparations, restaurants, excursions avec des prestataires...), bref, tout comme un touriste "ordinaire". Des données officielles le confirment.
  • les voiliers déversent leurs excréments dans les lagons. C’est faux. L’immense majorité des bateaux aujourd’hui est équipée de cuves à eaux noires, qui stockent les déchets organiques et sont déversées au large. Qui plus est, même si l’idée heurte, il s’agit de déchets naturels et parfaitement biodégradables. Dans le même temps, les égouts des "terriens" sont, eux, tous déversés dans les lagons (à l’exception de Bora Bora).

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut chasser les voiliers, on les rend responsables de tous les maux possibles et imaginables.

 

Une attitude discriminatoire, pour ne pas dire raciste, qui va bien évidemment à l’encontre des intérêts de la Polynésie comme de ceux des plaisanciers.

On observe un fait rarissime : pour la première fois, la presse nautique internationale recommande aux voiliers de ne pas aller en Polynésie ! Cruising Word, le prestigieux magazine américain, recommande aux navigateurs à la bannière étoilée d’éviter ces îles, précisant que celles-ci "envoient un message fort selon lequel la présence des plaisanciers n’est plus souhaitée", rappelant en outre des incidents survenus à Huahine et une manifestation locale hostile aux voiliers. La même recommandation est faite par Voiles & Voiliers aux plaisanciers.

Les besoins de ces derniers sont pourtant pléthoriques, ils sont en attente de marinas, de quais de débarquement pour les annexes, de chantiers navals, de réparateurs, de mécaniciens, de voileries, de pièces détachées, autant de postes pouvant générer une importante activité économique, des emplois, dont la Polynésie a cruellement besoin.

 

Un plaisancier témoigne : "cela fait des années que je tente d’ouvrir un chantier naval à Tahiti ou Moorea. Chaque fois que je trouve un terrain, et que je propose des solutions, je me heurte à des refus systématiques. Je ne comprends pas."

Pourtant Tahiti-Infos écrit en 2018 à propos des super yachts : "300 à 400 visiteurs, 1 milliard XPF à l’économie locale, 3 millions XPF de retombées économiques moyenne par visiteur." Soit au total 2,5 milliards XPF. Pour les plaisanciers à la voile, c’est 1,5 milliard XPF qui tombe dans l’escarcelle de la Polynésie. Malgré un manque criant d’infrastructures d’accueil. Le syndicat des activités nautiques de Polynésie française déclare qu’un travail est en cours "pour accueillir toujours mieux les usagers locaux et internationaux des lagons".

C’est sans doute pour cela qu’on va interdire aux voiliers de mouiller à Ta’ahiamanu...!

A propos du manque de moyens et d’offres de service aux voiliers qui permettraient pourtant de générer une activité économique considérable, le syndicat indique : "certains ont été réalisés, d’autres le seront dans les prochaines années. Il nous semble important d’encourager la création de micro-services aux yachts dans les autres îles, afin de limiter le temps de séjour de ces bateaux sur Tahiti."

Un beau discours théorique, mais en pratique, les voiliers se heurtent à une hostilité croissante, des mesures qui tendent à les empêcher de mouiller dans les endroits adaptés, et pire encore, ils vont prochainement être sanctionnés alors qu’ils viennent de perdre l’un des leurs dans des circonstances dramatiques.

Un accident survenu précisément parce que les mesures de prudence préconisées depuis des années par les voiliers eux-mêmes ont été superbement ignorées par les responsables.

 

Bref, un peu partout en Polynésie désormais, les voiliers sont jugés indésirables. Cet étonnant repli sur soi de ces îles traditionnellement dépeintes comme hospitalières et accueillantes interpelle.

Effets indirects de la crise du Covid-19 ? Résurgence d’un racisme ordinaire aussi infondé que condamnable ? Réveil de velléités indépendantistes ?

Quelles que soient les motivations des adversaires toujours plus nombreux des voiliers, et leurs justifications écologico-sécuritaires, il est navrant de constater que des êtres humains sont incapables de vivre en harmonie dans des endroits qui ont pourtant tous les atouts pour être de véritables paradis sur terre.

Les terriens entendent imposer des contraintes parfaitement injustifiées aux marins. Et les marins devraient les subir sans sourciller ? Imaginons un instant que, pris d’une brutale frénésie d’avoir eux aussi toutes leurs aspirations satisfaites, les marins, soudainement investis du pouvoir de réglementer, décident de faire raser les maisons qui se trouvent devant l’endroit où ils ont jeté leur ancre, sous prétexte que ça leur gâche la vue, et qu’ils préfèrent une nature vierge de tout occupant... On leur rirait au nez, bien sûr...

Et pourtant, l’inverse devrait être accepté ?

 

Un touriste de passage, navigateur à l’occasion, résume bien la situation : "la Polynésie, c’est tellement loin, tellement cher, si c’est pour être accueilli de cette façon, plus jamais... il y a bien d’autres pays dans le monde tout aussi beaux et beaucoup moins onéreux, où je n’aurai pas le sentiment comme ici d’être indésirable. C’est détestable..."

Bref, en frappant d’ostracisme les voiliers, la Polynésie est en train de scier consciencieusement la branche sur laquelle elle est assise. Son image à travers le monde est ternie, sa réputation de terre d’accueil est écornée, et elle se prive de ressources considérables dont elle a pourtant grand besoin compte tenu de l’impact de la crise sanitaire.

Les voiliers ne sont pas les ennemis des terriens, et n’aspirent qu’à la paix et la tranquillité, de même que les terriens n’ont pas à se faire les ennemis des voiliers sous des prétextes fallacieux.

Faire la chasse aux voiliers comme jadis le maccarthysme a fait la chasse aux sorcières est vain et n’apportera rien à personne.

Les responsables politiques vont-ils continuer sur cette voie sans issue, ou bien corriger le tir, et enfin comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans les lagons, pour autant que chacun fasse preuve d’un peu de tolérance, de compréhension et d’humanité ?

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

Moorea : après le décès d’un adolescent faut-il interdire le mouillage à Ta’ahiamanu ?

No Comments

A Moorea, suite à l’accident survenu il y a près de deux semaines dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu, et au cours duquel un adolescent a perdu la vie : les voiliers ne pourront plus rester au mouillage sur ce site. Une décision que les parents d’Eddie, la victime, disent déplorer. Ils ont l’impression que la commune utilise cette affaire comme une excuse pour se débarrasser de cette zone de mouillage. Certains dénoncent une réponse qui ne répond pas au problème de la vitesse excessive dans le chenal.

Publié le 22/08/2020 à 6:53 - Mise à jour le 22/08/2020 à 7:24- TNTV

C’est dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu qu’il y a une dizaine de jours, Eddie, un adolescent britannique de 14 ans de passage en Polynésie avec ses parents, a succombé à un accident dans le lagon. Il a été heurté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à quelques mètres du voilier familial.

A Ta’ahiamanu, le chenal passe à moins de 30 mètres de la plage publique, fréquentée. La problématique est connue et une réflexion est en cours, dans la cadre de la révision du PGEM : le plan de gestion de l’espace maritime.

Plage Ta’ahiamanu – Crédit photo TNTV

« On s’est rendus compte que la vitesse de navigation actuelle n’était pas forcément adaptée dans certaines zones », explique Hereiti Arapari, chargée des projets maritimes de la commune de Moorea. « On l’a du coup réduite à 15 nœuds dans l’ensemble du lagon, et dans les espaces fréquentés, on l’a réduite à 5 nœuds. Cette problématique a été abordée et elle doit continuer à être discutée avec la direction polynésienne des affaires maritimes ».

La commune va prendre un arrêté pour interdire le mouillage. Mais impossible d’obtenir des explications quant à ce choix : le maire et ses adjoints étant aux abonnés absents. Pas plus d’interlocuteur du côté du Pays qui nous renvoie vers la mairie…

Site de Ta’ahiamanu, Moorea – Crédit photo TNTV

« Suite à la tournée gouvernementale [postérieure à l’accident – NDLR], notre tavana a mis en avant les problématiques qu’il y avait face au mouillage, à Ta’ahiamanu », indique la responsable des projets maritimes de Moorea, « et c’est suite à l’intervention de notre tavana que le président a mis en avant le fait qu’il ne faudrait plus qu’il y ait de mouillage à Ta’ahiamanu pour des raisons de sécurité ».

Pourtant la commune est interpellée depuis des années sur la dangerosité de ce site, et des solutions ont été proposées.

« Nous avons fait des propositions au maire il y a 4 ans, pour déplacer le chenal plus près du récif, et laisser les baigneurs et les bateaux stationnés plus près de la plage, afin de protéger tout le monde… mais on n’a pas été entendus, c’est dommage. Mais là, on a une personne qui est décédée », déplore Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers en Polynésie.

Proposition de modifier le balisage par l’Association des voiliers en Polynésie – DR AVP

« On entend parler d’une décision qui va être prise par la commune ou le pays d’enlever ces voiliers. Ce n’est pas la solution », s’exclame Hiro Kelley, habitant de Moorea et professionnel du tourisme sur l’île. C’est juste le balisage qui pose problème. Les prestataires ne savent pas où passer parce-qu’il n’y a pas de balisage. Il n’y a pas d’indications pour montrer par où passer! »

La réponse apportée par la commune est pour le moins surprenante : « Bouger une balise sous entendrait aller détruire encore du corail. Parce-qu’une balise, ça ne s’installe pas comme ça! »

« Si ça sauve la vie de quelqu’un, je ne vois pas pourquoi la question se pose », réplique une riveraine.

La responsable des projets maritimes apporte des éléments complémentaires : « Pour l’instant, il n’y a pas d’arrêté qui est pris, parce-que notre tavana attendait de faire adopter la révision du PGEM au conseil des ministres. Cependant, il y a différentes problématiques qu’il faut traiter dans leur ensemble, et tavana voulait prendre une décision globale. Il attendait que la révision du PGEM soit adoptée en Conseil des ministres. Retirer le mouillage permettra de limiter les accidents, la pollution. C’est vrai qu’on n’a pas assez pris en compte le monde de la plaisance, tout simplement parce-qu’avant, on n’en avait pas autant. C’est une question qui va au delà de l’échelle de Moorea. On doit avoir une réflexion générale. La DPAM va venir échanger avec nous sur la question du mouillage à Moorea. »

Balises dans le lagon de Ta’ahiamanu – crédit photo TNTV

Toujours une vitesse excessive dans le chenal

Malgré cet accident, les prises de risques continuent. Un responsable de la sécurité recense toute l’activité sur le site de Ta’ahiamanu, dans un registre consciencieusement tenu. Dimanche dernier, une semaine après l’accident mortel, une cohorte de 5 jetski a failli percuter un baigneur. En parcourant la plage, nous observons deux jet skis en train de faire la course à moins de 25 mètres du rivage.

« J’estime que c’est dangereux », confie une baigneuse. « Je vois là où est mon fils, ils sont passés très près. Quand on pense à l’accident qu’il y a eu, il faudrait peut-être faire quelque chose ». Une riveraine ajoute : « Ici c’est une plage publique. Ca veut dire qu’on peut se mettre à l’eau et nager devant. Déjà, on passe quelques patates, et après, on est à l’aise pour nager. Juste à ce moment là, on se retrouve en plein milieu du chenal, avec des jets skis qui passent à toute vitesse. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents! »

Les parents d’Eddie, rentrés en Grande Bretagne enterrer leur garçon, nous ont fait part de leur désarroi quant à cette décision. Ils considèrent que les propriétaires de voiliers sont des boucs émissaires…

La famille d’Eddie Jarman, à bord de son voilier – Crédit photo TNTV

« La victime est un membres d’un équipage d’un voilier, or, ce sont les voiliers qu’on interdit. Nous sommes doublement victimes. C’est un peu comme si on traversait la rue, et qu’on disait, si un accident se passe, qu’on interdit les piétons », regrette Arnaud Jordan.

La famille d’Eddie sollicitée par la BBC pour témoigner

Sollicitée par la chaîne télévisée BBC, Barbara, la mère d’Eddie, compte bien exprimer son désarroi dans les médias internationaux. De quoi ternir encore davantage l’image de la destination Polynésie.

Laure Philiber

« Faire croire que les voiliers ne sont pas les bienvenus est mensonger »

No Comments

La réponse du gouvernement concernant les voiliers suite à un dossier rédigé par Voiles et voiliers, dressant un tableau peu reluisant de la situation des voiliers au fenua.

« Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens »,explique le ministre Jean-Christophe Bouissou.
« Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens »,explique le ministre Jean-Christophe Bouissou. (©présidence)

La semaine dernière, La Dépêche a relayé une partie d’un dossier rédigé par nos confrères de Voiles et voiliers, dressant un tableau peu reluisant de la situation des voiliers et des amateurs de bateaux en tout genre dans nos eaux.

Le ministre de l’Aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, a souhaité réagir à la publication de nos confrères sur une situation polynésienne qui n’est pas aussi catastrophique que le magazine métropolitain a bien voulu le dépeindre, d’autant que seul l’article pointant les aspects négatifs du problème reste consultable gratuitement sur le site du magazine. Les réponses apportées par les autorités, sont, elles, payantes.

« Par souci d’équilibrer les points de vue, nous avons demandé au magazine Voiles et voiliers de rendre l’intégralité de l’article accessible sur son site internet, mais celui-ci n’a pas estimé utile de faire suite à notre demande. C’est donc un nouvel article à charge que nous devons essayer de rectifier et c’est bien regrettable », explique le ministre.

« Jamais cette association (l’Association des voiliers de Polynésie, citée dans l’article de Voiles et voiliers, NDLR), qui a brusquement fait parler d’elle durant le confinement, n’a jugé utile de solliciter un rendez-vous, ni auprès de moi, ni auprès de la DPAM (direction polynésienne des affaires maritimes, NDLR), pour se présenter, se faire expliquer la réglementation qui existe et qui n’est pas floue contrairement à ce qui est colporté. On ne peut pas d’un côté affirmer ne pas être entendu par les autorités et dans le même temps les ignorer et ne pas chercher à les rencontrer. Je m’interroge donc sur les réelles intentions du responsable de l’association dont l’agitation partisane ne sert pas la cause des voiliers en Polynésie française. »

Le ministre poursuit : « Faire croire que les voiliers ne sont pas les bienvenus et que les autorités les ignorent est mensonger. Je l’ai dit et redit maintes fois lors d’entretiens dans la presse locale, que ce soit à La Dépêche de Tahiti ou à Tahiti Pacifique Magazine, les voiliers sont les bienvenus. Le président du Pays dans deux courriers, ainsi que moi-même, avons même pris la défense des plaisanciers auprès des associations de riverains, et nous les avons tous accueillis en toute sécurité durant la période de confinement, mettant en pratique la tradition d’accueil polynésienne. Je ne vois pas en quoi nous aurions tenu des propos qui exacerberaient les tensions, comme le journal l’affirme. Les seuls propos qui exacerbent les tensions et qui stigmatisent de surcroit les Polynésiens sont ceux de cette association. »

Des propos « inexacts, excessifs, voire méprisants »

« Il ne faut pas mélanger les problèmes comme cela est le cas. Nous avons été confrontés à une situation difficile, comme partout dans le monde, lorsque les frontières se sont fermées et que les navires ont dû regagner leur port d’attache ou le port le plus proche. Cela a eu pour effet en Polynésie française de concentrer les voiliers dans des zones adaptées près des services, comme ce fut le cas dans le lagon de Faa’a et de Punaauia, ou vers des zones de mouillage dédiées et protégées. Mais cette situation était transitoire. À l’occasion du confinement, cette concentration a eu pour effet d’occasionner ici ou là quelques tensions avec des riverains ou d’autres utilisateurs du lagon, excédés par cette présence soudaine de voiliers que certains ont pu juger envahissante. Nous le regrettons, et nous nous sommes employés à apaiser les relations avec les associations de riverains, en particulier pour rappeler que le lagon est un bien commun qu’il convient de partager dans le respect des règles existantes et de notre tradition d’accueil. Ce n’est pas toujours facile à faire accepter, de part et d’autre d’ailleurs. Les problèmes de voisinage existent aussi sur l’eau ! Certains dérapages regrettables se sont aussi produits dans certaines îles, probablement consécutifs à la peur que cette pandémie mondiale a pu susciter, mais ils sont très minoritaires et il n’y a pas lieu d’en faire une règle générale. Dans l’ensemble, les plaisanciers ont été bien accueillis dans la plupart des îles. Des initiatives d’accueil et des dons en produits frais offerts aux plaisanciers ont même été prises par la population. De tout ceci, l’association ne dit mot. Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens. »

« Les voiliers sont les bienvenus »

« S’agissant de la réglementation, naturellement elle existe et elle n’a pas changé depuis des années. Les voiliers sont les bienvenus en Polynésie, des marinas sont disponibles pour cela. Celle de Taina est saturée, c’est exact, mais celle de Papeete a été refaite, celle de Vaiare à Moorea est en cours de rénovation, et d’autres projets existent. Des zones de mouillage dédiées sont créées pour permettre aux voiliers de jeter l’ancre légalement là où il n’y a pas de marina, et des corps morts sont même installés dans certaines de ces zones pour faciliter le mouillage. Des communes comme Bora Bora, Huahine, Hitia’a par exemple, sollicitent les autorités pour définir des zones dédiées parce qu’elles n’ont pas de marina. On le voit, chacun s’organise pour accueillir le mieux possible les plaisanciers de passage chez nous dans le respect des contraintes environnementales. La plaisance et le tourisme nautique sont essentiels au développement de notre pays et laisser croire que les autorités y seraient opposées est simplement mensonger et malveillant. Tout s’est toujours bien passé pour les voiliers jusqu’à présent et il n’y pas de raison que cela change à condition que chacun fasse preuve de bonne volonté et le gouvernement s’inscrit bien évidemment dans cette démarche. Comme toute législation, elle existe et elle consultable auprès des autorités concernées ou sur leurs sites internet, en l’occurrence celui de la DPAM. Pour qui veut la trouver, elle est disponible. Et si le président de l’association s’était donné la peine de venir à la rencontre des autorités pour échanger, faire part de ses observations, comprendre ce qui existe, nous n’en serions pas à communiquer par articles de presse interposés. Ce n’est pas en jetant le discrédit sur les autorités et en faisant une publicité injuste et déplorable à la Polynésie française que les choses avanceront. Je jugerai la bonne foi du responsable de l’association à sa volonté de solliciter une rencontre avec les autorités. Le reste n’est que de l’affichage et du brassage polémique qui n’est ni justifié, ni constructif. »

Enquête. Plaisanciers accusés, parole publique floue, mouillages saturés : du rififi à Tahiti

No Comments

Des plaisanciers qui se font insulter alors qu’ils sont mouillés tout à fait légalement, des zones de mouillage bondées qui se réduisent comme peau de chagrin, une parole publique qui exacerbe les tensions… Mais que se passe-t-il dans ce coin de paradis qu’est la Polynésie ? Enquête et éléments de réponse dans le n° 594 de Voiles et Voiliers. Extraits.

Les trois marinas de Tahiti (ici celle de Taina à Punaauia), gérées par le Port autonome, sont saturées suite à l’augmentation des voiliers de passage et de charter, mais aussi à cause de la pandémie en cours qui y a confiné tous les bateaux sur zone.
Les trois marinas de Tahiti (ici celle de Taina à Punaauia), gérées par le Port autonome, sont saturées suite à l’augmentation des voiliers de passage et de charter, mais aussi à cause de la pandémie en cours qui y a confiné tous les bateaux sur zone. | D.R
Jean-Luc GOURMELEN. Publié le

 

 

« Ce matin, un local est venu pagayer autour de mon bateau et s’est mis à me crier dessus en disant : “Vous n’êtes pas les bienvenus, il est interdit de mouiller ici et vous devez partir.” Nous sommes ancrés sans aucun autre bateau en vue, loin de la côte, sur du sable et sommes arrivés ce matin. En d’autres mots, nous avons suivi la loi et mouillé de la manière la plus respectueuse qu’il soit. Un peu plus tard dans la matinée, la police est arrivée dans un bateau pour nous dire qu’une femme qui habite sur la côte les avait appelés pour se plaindre et que nous n’avions pas le droit d’être ici. Cette femme a menti et leur a dit que nous étions ici depuis longtemps. La police nous a confirmé que nous pouvions rester pendant deux jours, comme la loi l’indique. Ils étaient d’ailleurs très sympathiques. Je suis souvent venu mouiller ici depuis cinq ans et j’ai toujours eu d’amicales relations avec les personnes qui y vivent. Cette récente hostilité est la conséquence des frustrations engendrées par la pandémie du Covid-19, mais aussi lorsque Cathy Rocheteau, directrice des Affaires maritimes, a annoncé à la télévision “qu’il est interdit de mouiller partout…” Je ne peux pas prouver qu’il s’agit d’une relation de cause à effet, mais les mots utilisés par l’homme en colère de ce matin étaient quasiment les mêmes que ceux qui ont été prononcés à la télévision. » Bien qu’atteint de dystrophie musculaire, Ryan navigue à bord de son catamaran (un Looping 48 baptisé Kiapa Nui) et se trouvait au mouillage de Haapiti (Moorea) lors de cet incident.

Que ce soit en marina ou comme ici au mouillage derrière un motu, les places sont chères pour les voiliers, au propre comme au figuré… | D.R

 

"Les voiliers sont en effet accusés de plein de choses"

Parmi les divers témoignages recueillis, citons celui de Pascal, qui navigue sur un modeste Dufour 29 (baptisé Kini, en hommage à Ella Maillart) et qui est arrivé en Polynésie après avoir réalisé le tour de l’Amérique du Sud par le cap Horn et les canaux de Patagonie. Soit une navigation forte et engagée qui rend humble et lui a permis d’apprécier à sa juste valeur l’accueil des populations rencontrées le long de sa route et d’analyser la situation polynésienne avec du recul : « Les voiliers sont en effet accusés de plein de choses (pollution, destruction du corail…) par les locaux qui, il faut le savoir, ont une pratique de la mer très différente. Les voiliers détestent logiquement coincer leurs mouillages dans les patates de corail, et n’ont aucune envie d’abîmer ce qu’ils viennent justement admirer. Accusation idiote. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que ça n’arrive pas. Et tout le monde préfère prendre un corps-mort que mouiller par 25 mètres de fond. Encore faut-il qu’il y en ait et qu’ils soient sûrs. Les eaux noires sont également un faux problème. La carte de pollution de l’eau récemment publiée par le pays montre que, justement, les zones de mouillage des voiliers sont nickel. Les zones polluées se trouvent au débouché des rivières qui drainent les ordures et les résidus de fosses septiques (dont 80 % sont non conformes !). Mais c’est plus facile de nous accuser…

De plus, le contenu des toilettes est immédiatement entraîné par le courant, car il n’y a pas d’eau stagnante dans les lagons. Et les rémoras qui vivent sous les bateaux sont stupéfiants d’efficacité, ils se régalent en cinq secondes… Mais c’est bien la pollution visuelle qui pose problème. C’est surtout le fait des riches propriétaires de bord de lagon qui ne veulent pas un seul mât interposé entre leur terrasse et l’horizon. Il faut bien voir que la loi locale n’est pas la loi littorale métropolitaine. Ici, la notion de littoral public existe peu. Il y a très peu de plages publiques, ni de cales pour embarcations. Les propriétaires d’une maison pied dans l’eau s’estiment aussi propriétaires de leur rivage et de leur morceau de lagon, c’est le concept traditionnel. Ici à Raiatea, il y a quelques années, ces riches propriétaires ont monté la tête de la population et organisé des expéditions d’intimidation musclées en toute illégalité : un directeur d’école, un fonctionnaire de la sécurité sociale, etc. se sont arrogé le droit de faire le ménage devant leurs villas. Et les pires sont les “demis”, qui en tant que métis se sentent obligés d’être plus royalistes que le roi. »

Bouissou : « Pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde »

No Comments

PLAISANCE - Le ministre des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou répond à nos questions.

Pour le ministre, « pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde ». Il estime que la manifestation dans le lagon de Faa’a est aussi une instrumentalisation politique.
Pour le ministre, « pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde ». Il estime que la manifestation dans le lagon de Faa’a est aussi une instrumentalisation politique. (©archives LDT)

Le week-end dernier, le collectif Tearai réunissait une nouvelle fois la population à Vaitupa pour se plaindre de la nouvelle réglementation des mouillages de voiliers dans la zone. Quelques jours plus tôt, le ministre en charge des Transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, nous recevait pour faire le point sur ses questions. Pour lui, « pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde ».

Cette histoire de mouillage dans les lagons commence à prendre des proportions importantes. Les voiliers dans le lagon de Faa’a étaient ceux bloqués pendant le confinement et la population est venue se plaindre. Les pêcheurs aussi. Il y a un vrai problème. Ailleurs, les voiliers sont accueillis à bras ouverts car ils sont générateurs de ressources pour les communes.

Il y a deux attitudes très différentes que je constate au niveau des voiliers. Il y a l’attitude des populations dans les îles et celle à Tahiti. Dans les îles, ils veulent de la plaisance. Aux Marquises et aux Tuamotu, ils veulent qu’on aménage des marinas, des corps-morts. La route des 36 mois est quelque chose qui est totalement assimilé, alors qu’à Faa’a et Punaauia, il y a la crispation d’une certaine frange de la population.

La volonté du gouvernement est de sortir du bourbier à Outoumaoro et dans la baie du Maeva Beach. Prévoir des zones de mouillage à Faa’a et Punaauia a provoqué l’insatisfaction de la population, surtout dans un contexte où arrivaient les élections municipales. Les gens qui ont réagi au travers de cette association sont des gens très impliqués politiquement.

Les plaisanciers sont-ils responsables de la détérioration des lagons ?

Pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde. J’ai dénoncé le déversement depuis la décharge de Mumuvai directement dans la Piafau, et ensuite tout cela se retrouve dans le lagon. On retrouve les pneus dans le lagon. Ce sont les voiliers qui les ont amenés ? La même association, chaque année, fait des plongées pour nettoyer le lagon et sait pertinemment que la pollution vient de là-haut. Il faut arrêter de dire que ce sont les plaisanciers. Ce sont au contraire des gens très respectueux de leur environnement.

La crise de la Covid-19 a-telle cristallisé les choses ?

Cette crise a provoqué une arrivée massive de bateaux. Mais pour quelle raison ? C’est parce qu’on leur a donné l’ordre de venir. L’arrêté du haut-commissaire leur ordonnait de venir directement à Tahiti et de s’y mettre en confinement. Voilà comment nous nous sommes retrouvés avec tous ces voiliers, même s’il n’y avait pas de réglementation précise pour cela dans le lagon de Faa’a.

La question est peut-être naïve, mais en quoi ces voiliers dérangent ?

Le lagon de Faa’a n’est pas une zone de pêche. Je suis riverain de cette zone. La commune de Faa’a a créé une zone d’interdiction de pêche. Les pêcheurs n’ont rien à voir avec la problématique de mouillage. Moi-même, quand j’allais ramer sur le lagon, je passais à côté des voiliers, c’est très bien, on peut faire des rencontres. Je dis qu’il y a un prétexte utilisé pour disséminer un sentiment de méfiance envers les étrangers au sein de la population de Faa’a.

Une question qui n’a jamais été réellement posée parce qu’elle dérange, mais le problème n’est-il pas simplement que, sur ces voiliers, ce sont des étrangers et des popa’a ?

Je pense.

Comment essayer d’harmoniser le tout ?

Le rôle du Pays est de réglementer l’usage du domaine public. Nous l’avons fait. Le chenal, depuis Papeete jusqu’à Taapuna, est sous l’égide du Port autonome. Autant sur la réglementation, c’est moi qui fixe les règles, autant sur la surveillance et sur la perception de redevances, c’est au Port autonome d’agir. Il y a une police portuaire qui doit faire en sorte que le bateau ne reste pas trop longtemps à la même place. Certains voiliers n’ont pas bougé depuis 30 ans. Là, il y a quelque chose à faire.

Il faut légiférer sur ces bateaux qui ne bougent pas et laisser la plaisance se faire ?

Exactement. Il faut que le Port autonome sorte un règlement intérieur sur l’occupation de ses zones. Par exemple, un plaisancier pourrait rester un mois sur une zone, éventuellement renouveler sa demande, mais pas plus. S’ils ont des besoins de mouiller plus longtemps, il faut les diriger sur les zones adéquates, les marinas. On y travaille. On va prévoir d’autres infrastructures dans la zone de la baie de Phaëton. On veut reprendre le projet à Moorea. L’annonce est déjà parue au Journal officiel. Avec Evans Haumani, nous sommes enfin d’accord sur l’extension de la marina de Vaiare. Il y a aussi le projet d’extension de la marina Taina, en lien avec le projet de Village tahitien. Cela laisse tout de même peu de possibilités, sinon il y a la baie de Phaëton. Dans le projet de parc à Vaitupa, il y a aussi une marina qui est souhaitée.

Sur la côte est aussi le mouillage se fait. La baie de Matavai a souvent des voiliers qui restent plusieurs jours.

On va interdire ces mouillages. Comment se font ces mouillages puisqu’il n’y a pas d’ancrage ? Ils balancent leurs ancres et s’accrochent comme ils peuvent. Ce n’est pas possible et il va falloir réglementer. La vraie question est de savoir à quel niveau d’accueil sommes-nous prêts à faire face ? Il ne faut pas aller au-delà d’une certaine limite. Ces plaisanciers, il faut qu’ils aillent aussi dans les îles.

La route des 36 mois est-elle toujours souhaitable ?

Nous y réfléchissons. Trois ans dans nos eaux, c’est long. Cela était justifié pour les super-yachts. Est-ce que pour la plaisance, il faut laisser la possibilité aux gens de rester pendant 36 mois ? C’est une vraie question. C’est un sujet d’actualité au sein du gouvernement.

Pour que ces voiliers aillent dans les îles, il va falloir là-encore des infrastructures pour éviter les ancrages sauvages dans le corail.

Une marina est prévue à Bora Bora, par exemple. Une belle marina aussi grande que la marina Taina. Il y a énormément de demandes, il y aura des branchements pour l’assainissement, l’électricité, etc. Il y a aussi une redevance à percevoir.

Les devoirs des plaisanciers
– Respect des règles internationales de navigation
– Limitation de la vitesse de circulation à 5 nœuds
– Règles applicables aux navires abandonnés et aux épaves maritimes
– Interdiction de la pratique de toute activité autre que le mouillage des navires dans les zones dédiées
– Interdiction de rejeter, déverser ou laisser s’écouler dans les eaux leurs ordures ménagères et déchets de toute sorte, les eaux souillées ou chargées d’hydrocarbures, d’huiles ou de produits toxiques.
– Obligation de disposer de tous les déchets dans des installations à terre prévues à cet effet
– Interdiction d’effectuer tous travaux de réparation, opérations de carénage, applications de produits ou peintures.

“Les secteurs de plaisance et du nautisme ne sont pas en danger”

No Comments

"Les secteurs de plaisance et du nautisme ne sont pas en danger"

Tahiti, le 30 juin 2020 - Un communiqué conjoint du cluster maritime de Polynésie française et du syndicat des activités nautiques Tai Moana défend le travail mené au fenua pour la réglementation et la structuration des secteurs de la plaisance et du nautisme.  "Les secteurs de plaisance et du nautisme n'y sont pas en danger, mais se structurent"

Dans un communiqué conjoint diffusé en fin de semaine dernière, le cluster maritime et le syndicat des activités nautiques de Polynésie française tente de rassurer sur la situation du nautisme et de la plaisance en Polynésie française, suite aux "plaintes exprimées par certains plaisanciers ou clients du charter". Dernières doléances en date : celles, fin mai, de l’association des voiliers de Polynésie. Elle avait alerté sur le "mauvais accueil" réservé par les riverains de certaines îles aux plaisanciers coincés sur place pendant la crise du coronavirus, suite aux restrictions de la circulation maritime entre les îles de Polynésie.

Ce secteur de l’économie bleue génère annuellement près de 1,5 milliard de francs de chiffre d’affaires. Entre 600 et 800 navires de plaisance jettent l’ancre au fenua chaque année. Un travail est en cours pour "accueillir toujours mieux les usagers locaux et internationaux [des] lagons", rappelle ce communiqué conjoint diffusé jeudi dernier. "Le mouillage temporaire y est toujours autorisé. L’objectif aujourd’hui est de définir et structurer des espaces de mouillage de plus longue durée sur dans les zones à flux important."

Un arrêté gouvernemental vient de mettre à jour, le 2 juin dernier, une précédente réglementation datant de 1987. Ce texte précise les zones de mouillage et le cadre de leur utilisation à l’usage des plaisanciers dans les lagons de Faa’a et de Punaauia. Sept zones de mouillage sont par ailleurs établies dans le lagon de Bora Bora depuis fin 2018. Un travail préparatoire pour définir de tels espaces maritimes se poursuit à Huahine, Taha’a, Raiatea et à Tahiti, à Teva i Uta et Taiarapu-Ouest, pour permettre "aux plaisanciers d’y stationner en toute légalité et en toute sécurité".
En outre, une loi du Pays visant à donner pouvoir de verbalisation aux agents de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) en projet est actuellement transmise pour avis au ministère des Outremers à Paris.

Au-delà de ces aménagements réglementaires, "notre syndicat souhaite que les aménagements nautiques puissent se multiplier, dans toute la Polynésie, et notamment dans ces îles à fort flux", assure le communiqué en évoquant l’installation de corps morts écologiques, la création de nouvelles marinas, la multiplication des services aux navires. "Certains ont été réalisés, d’autres le seront dans les prochaines années. Il nous semble important d’encourager la création de micro-services aux yachts dans les autres îles, afin de limiter le temps de séjour de ces bateaux sur Tahiti."

En somme, assurent le cluster maritime et le syndicat des activités nautiques Tai Moana à la faveur de cette mise au point, en Polynésie française "les secteurs de plaisance et du nautisme [ne] sont pas en danger, mais se structurent".

 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 30 Juin 2020 à 13:45 | Tahiti-Infos

Jean-Christophe Bouissou : “Je voudrais dire aux plaisanciers qu’ils sont tous les bienvenus”

No Comments

Vendredi 26 Juin 2020 - écrit par Dominique SCHMITT - Tahiti Pacifique

Alors que l’Association des voiliers en Polynésie (AVP) s’interroge sur l’avenir de la plaisance au fenua, suite aux tensions exacerbées avec certains riverains pendant le confinement, Jean-Christophe Bouissou, a accepté de répondre en exclusivité aux questions de Tahiti Pacifique. Le ministre chargé des Transports interinsulaires maritimes et aériens se veut rassurant : "Non, il n’y a pas de problèmes avec les plaisanciers en Polynésie française" et la polémique "n’a pas lieu d’être".

 

Jean-Christophe Bouissou, ministre chargé des Transports interinsulaires maritimes et aériens

Comme la circulation maritime des navires de plaisance était interdite entre les îles de Polynésie française entre le 21 mars et le 20 mai 2020, les navires autorisés à arriver à Papeete, Nuku Hiva, Hiva Oa ou Rikitea sont restés plus longtemps sur place, générant un afflux de navires plus important par rapport aux années précédentes et donc des désagréments entre plaisanciers, et entre les plaisanciers et les riverains. Mais c’était une situation exceptionnelle et temporaire qui, depuis ce mois de juin 2020, n’existe plus et ne pose plus de problèmes. Crédit photo : Dominique Schmitt

Comme la circulation maritime des navires de plaisance était interdite entre les îles de Polynésie française entre le 21 mars et le 20 mai 2020, les navires autorisés à arriver à Papeete, Nuku Hiva, Hiva Oa ou Rikitea sont restés plus longtemps sur place, générant un afflux de navires plus important par rapport aux années précédentes et donc des désagréments entre plaisanciers, et entre les plaisanciers et les riverains. Mais c’était une situation exceptionnelle et temporaire qui, depuis ce mois de juin 2020, n’existe plus et ne pose plus de problèmes. Crédit photo : Dominique Schmitt
L’Association des voiliers en Polynésie (AVP) regrette le manque de réglementation concernant les mouillages en Polynésie. Vous avez déclaré en effet : "Le mouillage est interdit partout, sauf là où il est autorisé." Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
"Comme partout dans le monde, et en particulier dans les zones touristiques très fréquentées, le mouillage des navires de plaisance est possible partout où il est autorisé, et par conséquent interdit partout où il n’est pas autorisé, c’est presque une lapalissade. Il n’y a rien d’anormal dans ce principe, et rien qui permette de dire que les voiliers et les plaisanciers ne seraient plus les bienvenus en Polynésie française. Rien de fondamental n’a changé dans la législation actuelle qui existe depuis 1987, elle a simplement un peu évolué pour s’adapter aux enjeux économiques et à la croissance du trafic.
À la faveur de la crise de la Covid-19 et du recensement des voiliers qui a été effectué à cette occasion, certains ont peut-être découvert qu’une législation existait. Je les invite simplement à la respecter. La réglementation applicable aujourd’hui est la même depuis des années et les ajustements apportés n’ont pas d’autre objectif que de permettre une meilleure cohabitation entre les différents usagers du lagon."Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 435 en cliquant ICI

Occupation du lagon – Les voiliers lancent un pavé dans l’amarre

1 Comment

Les voiliers ne veulent plus voir jeter de pavés dans l’amarre.

« La plupart des voiliers sont un exemple écologique », explique le communiqué.
« La plupart des voiliers sont un exemple écologique », explique le communiqué. (©DR)

Après un coup de force mené par le collectif Tearai, prétextant un « hommage au lagon » samedi dernier, pour demander à dégager les voiliers au mouillage, l’association des voiliers de Polynésie est montée au créneau.

Las d’être accusée régulièrement de pollution, fatiguée, comme à Raiatea, de voir les propriétaires de voiliers agressés pour une soi-disant pollution visuelle, l’association a fait parvenir un long courrier pour défendre sa cause et répondre au collectif mené par des membres de la Fédération tahitienne de kayak. « Sur Tahiti, des débordements graves, ainsi que des abus de pouvoir nous ont été rapportés. Des résidents, des associations et même des mairies exercent une pression très forte en menaçant de représailles physiques des plaisanciers qui se sont aventurés à mouiller, dans leur droit le plus absolu, dans des zones autorisées », constate l’association des voiliers.

« De nouvelles règles ont donc été édictées de façon totalement illégales afin de chasser les plaisanciers du domaine maritime, de façon arbitraire. »

Un mode de vie fantasmé

Devant la persistance de l’image des voiliers pollueurs qui rejettent eaux noires et grises dans le lagon, l’association replace quelques vérités.

« Tous les bateaux fabriqués depuis 15 ans sont tous équipés de cuves à eaux noires. (…) Un partenariat avec Tikitea est mis en place pour approvisionner les bateaux, dès leur arrivée aux Marquises, de détergents 100 % écologiques, sans aucun impact sur le lagon. Selon le rapport des eaux de baignade 2019, il est incontestable que la pollution du lagon vient de la terre, et à l’endroit où se trouve la plus grande concentration de voiliers, les eaux de baignade sont vertes et bleues ! »

« La plupart des voiliers sont un exemple écologique », poursuit le communiqué. Les voiliers produisent leur propre énergie uniquement avec le soleil et le vent. Ils produisent leur propre eau douce grâce à un système embarqué de désalinisation. Ils limitent leur production de déchets au maximum (pour un problème de stockage et parce qu’ils n’ont pas accès au système terriens de traitement ou dépotoirs. » Enfin, revenant sur le problème des épaves de bateau, l’association en appelle aux autorités, capables de mettre en place des collectes d’épaves de voiture, mais incapables de faire de même pour les bateaux.

« Cette situation est en train d’entacher gravement l’image de la Polynésie sur les réseaux, et cela va définitivement mettre un frein considérable au redémarrage du tourisme », conclut l’association.

« Les plaisanciers sont une catégorie de touristes dont la Polynésie n’a pas le luxe de se passer aujourd’hui face à la crise profonde qui l’attend. »

Par : - La dépêche de Tahiti

L’Association des voiliers en Polynésie s’insurge contre les fausses vérités véhiculées par les médias et colportées sur les réseaux sociaux

No Comments

Mardi 26 Mai 2020 - écrit par Dominique Schmitt - Tahiti Pacifique

 

"La stigmatisation incessante de cette communauté et la médiatisation effectuée autour d’elle est en train de cristalliser un rejet de la population que les plaisanciers reçoivent de façon violente et insupportable", déplore l'AVP.

"La stigmatisation incessante de cette communauté et la médiatisation effectuée autour d’elle est en train de cristalliser un rejet de la population que les plaisanciers reçoivent de façon violente et insupportable", déplore l'AVP.
"L’Association des Voiliers en Polynésie s'insurge contre les fausses vérités véhiculées par les médias et colportées sur les réseaux sociaux.
Fort est de constater que ces deux dernières semaines, la communauté des plaisanciers a été l’objet d’un déversement d’agressivité, de haine, de violence et de menaces physiques dont elle ne saurait accepter plus longtemps sans réagir.
La stigmatisation des plaisanciers a été en effet attisée par une série de reportages et interventions télévisées à charge en occultant volontairement la réalité des faits et la situation objective que les plaisanciers rencontrent en cette période tout à fait particulière et inédite.
Sur Tahiti, des débordements graves ainsi que des abus de pouvoir nous ont été rapportés. Des résidents, des associations et même des mairies exercent une pression très forte en menaçant de représailles physiques des plaisanciers qui se sont aventurés à mouiller dans leur droit le plus absolu dans des zones autorisées.
Les autorités maritimes n’ont eux-mêmes su empêcher ces débordements gravement répréhensibles qui portent atteinte à la liberté de chacun de disposer légalement du domaine maritime public à partir du moment où il en respecte les règles.
De nouvelles règles ont donc été édictées de façon totalement illégales afin de chasser les plaisanciers du domaine maritime de façon arbitraire.

"Une situation explosive"

Nous faisons le constat aujourd’hui d’une situation explosive dont les autorités vont avoir à supporter les conséquences si la vérité sur la réalité actuelle n’est pas clairement exposée.
L’Association oeuvre sans relâche à défendre l’image de la plaisance et tente régulièrement au travers de différentes actions de rétablir la vérité sur le mode vie souvent ignoré et fantasmé des plaisanciers.
→ Mise en place de la Charte ECOCEAN qui a pour vocation de résoudre la plupart de la problématique en sensibilisant les plaisanciers visiteurs sur les spécificités de la Polynésie et à les inciter à un comportement encore plus rigoureux qu’ailleurs car un écosystème fragile et peu d’infrastructure.Rejets des eaux noires et grises dans le lagon : "Pollution du lagon" ?Eaux noires : Tous les bateaux fabriqués depuis 15 ans sont TOUS équipés de cuves à eaux noires = cuves de rétention qui agissent comme une fosse septique.
Eaux grises : Partenariat avec TIKITEA pour approvisionner les bateaux dès leur arrivée aux Marquises de détergents 100% écologique sans aucun impact sur le lagon. (Tikitea → Emploi local)
→ Selon le rapport des eaux de baignade 2019 (annexe 1) qui vient d’être publié, il est incontestable que la pollution du lagon vient de la terre, et à l’endroit où se trouve la plus grande concentration de voiliers, les eaux de baignade sont vertes et bleues !
L’argument du collectif TEARAI de Faa’a VAITUPA largement médiatisé qui met en cause la pollution des voiliers ment à la population : la pollution vient bien de la terre, la qualité de l’eau relevée à VAITUPA est impropre à la baignade. Un comble de rejeter la responsabilité sur les voiliers...
Idées reçues du voilier pollueur :

La plupart des voiliers sont un exemple écologique

- Tous les voiliers qui se trouvent sur le territoire ont traversé les océans à la voile et continuent à le faire en Polynésie (Zéro émission de gaz à effet de serre, le même qui est généré par les avions et cargos qui sera à l’origine de la disparition des atolls du Pacifique avec la montée des eaux)
- Ils produisent leur propre énergie uniquement avec le soleil et le vent.
- Ils produisent leur propre eau douce grâce à un système embarqué de désalinisation.
- Ils limitent leur production de déchets au maximum (pour un problème de stockage et parce qu’ils n’ont pas accès au système terriens de traitement ou dépotoirs.
La plupart des plaisanciers participent largement au nettoyage du lagon au travers d’actions personnelles (photos de ramassage des déchets terrestres flottants par les enfants bateaux : annexe 3) ou collective : organisation des clean-up days en coordination avec des associations.

Mouillage de l’aéroport :

Seule zone de mouillage disponible pour tous les voiliers à qui on a demandé de quitter les Marquises pour se rendre sur Papeete. Toutes les marinas de Tahiti étant saturées.
- Une compagnie de charter locale y entrepose également ses bateaux (jusqu’à ¼ des bateaux présents sur le mouillage) -
La plupart des plaisanciers qui occupent actuellement ce mouillage sont des touristes en transit en attente de pouvoir quitter la Polynésie pour une autre destination du Pacifique (Dont toutes les frontières sont pour l’heure toujours fermées).
Ces bateaux n’ont donc pas vocation à s’installer sur ce mouillage, ils le quitteront dès qu’il leur sera possible de naviguer à nouveau. Il faudra rappeler à l’ordre les 2 ou 3 voiliers qui auraient l’intention de s’y installer à l’année.
Pour l'heure aucune nouvelle réglementation n'est venu modifier l'occupation de cette zone malgré les indications de M. Bouissou lors de la réunion avec les plaisanciers en 2019.

Problème des épaves :

L’Association ne cesse de dénoncer et d’alerter les pouvoirs publics sur ce problème. Il faut que le pays légifère pour pouvoir intervenir sur les bateaux qui sont abandonnés afin qu’ils soient extraient de l’eau et déconstruit avant qu’il devienne une épave.
Plus de 1 400 épaves de voitures ont été récupérées ces dernières années sur la voie publique pour être compactées et envoyées en Nouvelle Zélande. C’est probablement plus de 5 000 épaves qui doivent encore être disséminées partout sur le territoire. Pourquoi le territoire n’est aujourd’hui pas capable de légiférer également pour se débarrasser des épaves de bateaux ?

Réalité sur les retombées économiques de la plaisance en Polynésie :

L’Association des Voiliers en Polynésie a effectué ces derniers jours grâce à son réseau, une étude auprès de plus de 350 plaisanciers afin de déterminer clairement les chiffres de ce que cette forme de tourisme (la seule présente probablement en 2020 sur le territoire) apportait à l’économie du Fenua.
Nous publierons prochainement en détail cette étude jamais réalisée en Polynésie à ce niveau.
Quelques chiffres essentiels à retenir issus de cette étude :
- 72% des plaisanciers actuellement sur le territoire sont de passage et seuls 65% d’entre eux resteront moins d’un an en Polynésie.
Ce qu’il faut comprendre c’est que ces 72% représente un flux touristique donc pas vocation à s’installer en Polynésie.
- En grande majorité, ils vont visiter les 5 archipels (Ils vont dépenser partout en Polynésie, même sur des îles non développées par le tourisme traditionnel).
- Les marinas ne sont qu’un stop, souvent obligé plus ou moins long pour les plaisanciers : 75% d’entre eux dépensent chacun entre 200 000 francs et 1 million par an en marina en Polynésie, mais ils n’ont pas vocation à rester dans une marina puisqu’ils sont pour les ¾ uniquement de passage.
Dépense moyenne d’un plaisancier pendant son séjour en Polynésie :
Dépenses dans l’entretien annuel du bateau : 584 000 xpf/an
Dépenses dans la main d’oeuvre locale (prestataires techniques) : 371 000 xpf/an
Dépenses en place de marina et Corps-morts : 277 000 xpf/an
Dépense moyenne d’un plaisancier pour son quotidien en Polynésie :
Dépenses dans la nourriture/téléphone/internet/essence/… : 171 000 xpf/mois
Dépenses dans les loisirs : prestataires touristiques (activités/location voiture/restaurants/… : 92 000 xpf/mois
Dépenses dans l’artisanat et les vendeurs ambulants : 26 500 xpf/mois
Ce que dépense leur famille et amis étrangers qui viennent les visiter pendant chaque séjour à bord : 275 000 xpf
En conclusion, il apparaît que la plaisance en Polynésie est une ressource essentielle à la Polynésie.
Les plaisanciers sont et seront probablement cette année les seuls touristes que la Polynésie sur lesquels elle peut compter.
La stigmatisation incessante de cette communauté et la médiatisation effectuée autour d’elle est en train de cristalliser un rejet de la population que les plaisanciers reçoivent de façon violente et insupportable.
Cette situation est en train d’entacher gravement l’image de la Polynésie sur les réseaux et cela va définitivement mettre un frein considérable au redémarrage du tourisme.
Les plaisanciers sont une catégorie de touristes dont la Polynésie n’a pas le luxe de se passer aujourd’hui face à la crise profonde qui l’attend.
Il nous apparaît donc évident qu’il en va de la responsabilité de tous de rétablir les vérités afin de réduire cette stigmatisation dommageable à l’ensemble de la Polynésie".

  • Page 3 of 4
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4