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Vigilantisme en Polynésie française

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Vigilantisme en Polynésie française

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[ATTENTION : le terme de « locaux » employés ici signifie les « habitants de Polynésie », qu’ils soient polynésiens, français ou de toute autre origine]

Les citations entre guillemets de ce post ont été extraites de cet article de La Relève et La Peste, paru le 5 août 2021.

 

Gilles Favarel-Garrigues et Laurent Gayer, deux chercheurs du CNRS, ont publié une enquête sur les « justiciers autoproclamés ». Ils ont même sorti un livre, sous forme d’essai, courant mai 2021 : Fiers de punir – Le monde des justiciers hors-la-loi.

Au vu des différents articles et analyses de cet essai, il en ressort, malheureusement, une similitude flagrante avec ce qui peut se passer concernant la plaisance en Polynésie française.

En effet, au vu des nombreux faits-divers ou « accrochages » concernant des voiliers et des locaux (notamment sur Raiatea, encore très récemment [voir plus bas], Haapiti, Huahine ou encore au mouillage de l’aéroport), on s’aperçoit d’ « un engouement croissant pour le vigilantisme, c’est-à-dire pour le recours à des méthodes extra-légales, de la part de citoyens ordinaires, en vue de maintenir l’ordre ou de rendre la justice par eux-mêmes, en réponse à une défaillance présumée des appareils policiers et judiciaires. »

Qu’il y ait un souci ou plutôt des flous (juridique, législatif, ou autre) concernant la plaisance en Polynésie française, personne ne semble le nier. Il est pourtant nécessaire de clarifier tout cela très rapidement.

Car depuis maintenant quelques années, ces personnes, organisées en groupe voire même en association, semble avoir pris de l’ampleur. « Excédés par le présumé laxisme des tribunaux, les justiciers autoproclamés s’évertuent à punir par eux-mêmes les soi-disant fauteurs de trouble. Violant la loi pour maintenir l’ordre, ils s’improvisent détectives, juges et bourreaux. Adeptes du lynchage et autres châtiments spectaculaires, ils trouvent un nouveau public sur les réseaux sociaux. […] Le développement de ces nouvelles technologies d’information et de communication accroît en effet le risque de passage à l’auto-justice en soulevant des émotions intenses, en diffusant des rumeurs anxiogènes et en accroissant la tentation de jouer au détective, seul ou en groupe, avec tous les risques de bavure que cela comporte.»

Il n’y a qu’à voir le haut niveau de diatribe qui se déverse bien souvent sur les réseaux sociaux concernant les plaisanciers. Pour exemple, lors de l’explosion d’un voilier à Huahine en juin dernier, de très hauts philosophes locaux de la réflexion « fessebouquienne anti-plaisance" réagissaient à chaud et allaient même jusqu’à espérer qu’il y ait des morts ! … avant même de savoir qu’effectivement, il y en avait eu un.
De part l’utilisation de ces réseaux notamment, ces soi-disant redresseurs de tort « s’adressent à un public, pris à partie, dont ils attendent la validation de leurs actions controversées ». Il est même possible d’envisager que « ces justiciers recherchent l’approbation, au moins tacite, des autorités officielles. »

Évidemment, même si les niveaux de « vigilantisme » atteints ici en Polynésie n’ont absolument rien à voir en intensité avec ceux décrits dans le livre (en Russie, au Nigéria, en Inde, …), la croissance de cette pratique a tout de même de quoi inquiéter et surtout questionner.

En juillet 2019, à Raiatea vers Miri Miri, des plaisanciers se sont clairement fait agresser verbalement et le passage à l'acte de ces "shérifs locaux" n'étaient pas loin au vu du matériel amené pour la "discussion" : pince Monseigneur et couteau de chasse.

Très récemment, fin juillet 2021, des ressortissants anglo-saxons mouillent leur voilier à Raiatea.
Voici leur témoignage : « Aujourd'hui, nous avons jeté l'ancre dans une baie à l'ouest de Raiatea afin de visiter un restaurant local pour le déjeuner. Comme il n'y avait pas d'amarrage, nous avons jeté l'ancre en eau profonde, bien à l'écart du récif. Lorsque nous sommes revenus environ deux heures et demie plus tard, une de nos lignes avait été coupée. Elle faisait partie de l'appareil permettant de soulever le canot pneumatique. Un bateau local s'est approché et un jeune homme nous a dit que c'était une baie privée et que nous ne pouvions pas jeter l'ancre. Il a nié toute connaissance de la ligne coupée. »

Quelques jours plus tard, voici ce que cette même personne relate de sa visite à la gendarmerie de Uturoa : « Aujourd'hui, je me suis rendu à la Gendarmerie Nationale à Uturoa, Raiatea, pour signaler l'incident de la semaine dernière. J'avais en ma possession mon récit traduit en français. La femme officier m'a dit que je devais payer un droit pour jeter l'ancre et que c'était une baie privée (Baie Pufau). J'ai été surpris et j'ai dit que nous n'étions pas au courant de cette taxe et que je n'avais jamais entendu cela de la part de quelqu'un d'autre. Elle parlait peu l'anglais et son supérieur est sorti. Il parlait mieux anglais et a dit qu'il y avait une taxe. Il a dit que le gouvernement national devrait le dire aux croisiéristes. Il a dit que nous ne pouvions jeter l'ancre que pour deux nuits n'importe où. J'ai demandé ce qui allait être fait pour les dégâts et, à contrecœur, le jeune officier a rédigé un compte rendu qui ne ressemblait que vaguement au mien. On m'a dirigé vers le DPAM, sans doute pour payer les frais. J'avais l'impression d'être le criminel.

À la DPAM, une dame très gentille m'a dit qu'il n'y avait pas de frais, mais que nous ne pouvions jeter l'ancre que pour deux nuits n'importe où dans le lagon. Elle a dit que la Baie Pufau n'est pas privée mais que c'est un très mauvais endroit !
Je ne peux rien faire de plus. Nous nous sentons tous deux malvenus et en détresse. »


Une baie privée ??? … et dire qu’on accuse les plaisanciers d’ « occupation illégale du domaine publique ». Que dire de cette APPROPRIATION ILLÉGALE du domaine publique ! Et bizarrement, le « on » là ne fait rien ! À croire que ces justiciers auto-proclamés semblent pouvoir agir en toute impunité … en tout cas, au vu de la recrudescence de ce genre d’acte, cela questionne.
Que dire aussi de la façon dont les plaisanciers sont reçus dans certaines gendarmeries qui, visiblement, n’ont pas les bonnes informations. N’osons pas imaginer qu’elles y mettent de la mauvaise volonté. Là encore, cela questionne.

Il est primordial d’éviter la mise en place d’un « Far West lagonaire ». Les plaisanciers sont, dans l’ensemble, compréhensifs et prêts à respecter des règles, encore faut-il qu’elles soient explicites, respectueuses, voire construites d’un commun accord.

 

 

le petit Colibri de l'AVP

 

Gilles Favarel-Garrigues est chercheur au CNRS (Sciences Po-CERI). Il travaille sur les questions de déviance, de police et de justice à partir d’enquêtes menées notamment en Russie.

Laurent Gayer est chercheur au CNRS (Sciences Po-CERI). Spécialiste du sous-continent indien, il s'intéresse plus particulièrement aux dynamiques urbaines et aux mobilisations violentes en Inde et au Pakistan.

 

Pour illustrer ces propos d’un exemple simple, voici des extraits d’un article paru dans la Dépêche de Tahiti, le 22 avril 2021 :

« Le week-end dernier, ce sont nos clients qui ont été agressés. Il y a trois semaines, un voileux qui avait pris son annexe pour aller faire quelques courses sur l’île, s’est fait massacrer son zodiaque à coup de cutter par un type en jet-ski venu exprès du quai jusqu’au bateau pour vandaliser l’embarcation. Il y a un mois, c’est un septuagénaire qui s’est fait casser la figure. En février, c’est ma skippeuse qui s’est faite agresser verbalement, puis physiquement, devant ses clients, par un habitant qui ne voulait pas qu’elle prenne de l’eau… À force de ne rien faire, il va y avoir un vrai drame, c’est sûr », explique le gérant.

« Quand la skipper a déposé plainte à la gendarmerie après son agression, les gendarmes qui avaient retrouvé l’assaillant et l’avait menotté pour l’entendre, l’ont relâché alors même que la skipper était encore en train de raconter les faits. Et c’est la même personne qui a saboté le zodiaque. Sur Huahine tout le monde sait qui sait, les autorités aussi, mais on laisse faire. C’est normal de se faire taper dessus, de se faire casser son matériel ? ».

 

Et malheureusement, cela ne concerne pas seulement le milieu de la plaisance :
- vers 2010, pitbull lâchés, renversé en VTT par une voiture puis agressé au marteau à la fin de la traversière à Tahiti (Papenoo→Mataia) pour être passé sous la chaîne sur la route « normale » bloquée pour X raisons (à juste titre ou pas, ... mais de là à se faire presque lyncher !) ;
- plus récemment, « Dans cette affaire, les victimes – un couple disposant d’un permis de construire – souhaitent pouvoir continuer la construction de leur fare sans encombre. Selon l’avocat du couple, « Elles se font barrer la route de manière totalement abusive ! On ne se fait pas justice soi-même ». Quant aux riverains, ils estiment que le couple, de par son empressement à réaliser les travaux, aurait méprisé leurs droits. »
(https://actu.fr/polynesie-francaise/moorea-maiao_98729/les-riverains-de-teavaro-juges-sous-huitaine_43907924.html) 

 

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