Voilà très clairement où en est la plaisance en Polynésie française ...
ubuesque (adjectif)
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Sens Littéraire : Totalement absurde, grotesque, caricatural.Exemple : Une situation ubuesque, un personnage ubuesque.
Synonyme : clownesque
Étymologie : mot dérivé du personnage "Ubu" créé par Alfred Jarry.Traduction en anglais : grotesque, farcical
(https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/ubuesque/)
Nous ne reprendrons pas toutes les remarques et autres informations déjà écrites dans les articles de presse de la place, nous vous mettons les liens ci-dessous, à titre d'information.
L’association des voiliers dénonce la hausse “colossale” des tarifs de la marina Taina - ladepeche
Vent de colère à la marina Taina - tahiti-infos
La marina Taina augmente ses tarifs, les voileux sous le choc - radio1
L'amarrage va coûter 3 à 5 fois plus cher pour les bateaux habités - la1ère
Les plaisanciers saisissent le tribunal - tahiti-info (3 mars 2024)
En revanche "caricatural", on est en plein dedans : quand il est annoncé une hausse énorme pour les voiliers habités de plus de 24 pieds alors qu'inversement une baisse sera effectuée sur les embarcations de moins de 24 pieds ... qui correspond pile poil à la taille des poti marara. La stigmatisation d'une certaine partie des utilisateurs de la marina ne pouvait pas être mieux mis en exergue !
L'idée dissimulée derrière tout ça semble bien être une forme de "Dégagez si cela ne vous convient pas !". Encore une fois, les "plaisanciers" (sont exclus de ce terme les 5 à 7 % de brebis galeuses de la communauté) sont prêts à payer. Qu'il y ait une augmentation, soit ... MAIS QU'ELLE SOIT RAISONNÉE, ORGANISÉE, PLANIFIÉE ET AVEC DES SERVICES À DISPOSITION ! Il y a des règles pour augmenter un loyer, des règles diligentées par des lois françaises ou polynésiennes.
Jeter sa haine, stigmatiser une communauté n'a jamais permis de construire quoi que ce soit, ni de faire grandir une société. La plaisance en Polynésie française représente un revenu compris entre 4 et 5 Milliards (Étude d'impact de la plaisance sur l'économie de la Polynésie française).
À l'heure de discours plutôt bleu Marine que bleu ciel dans une optique d'indépendance, il semblerait inapproprié de "cracher" (c'est le terme) sur cette entrée d'argent. Ou alors on n'a pas tout compris à la notion d'indépendance.
Dans une vision systémique des choses (si chère à Joël de Rosnay), il ne faut pas oublier que ce genre de décisions (hausse des tarifs de la marina en stigmatisant les personnes qui vivent à l'année sur des voiliers, y compris des polynésiens qui y trouvent une solution de logement pour certains, de se rapprocher de l'océan pour d'autres) engendre des effets néfastes sur certains riverains qui, du coup, s'octroient une petite étoile de shériff pour aller faire régner le soi-disant ordre sur le lagon. Pour seul exemple, la recrudescence des tensions entre plaisanciers et riverains sur le mouillage de Patae à Moorea (en face Champion). Les riverains se permettent de monter à bord de certains voiliers, au moins une fois, armé avec un coupe-coupe pour dire aux gens de dégager. Des rameurs passent et insultent les voiliers au mouillage, une barque alu (dont le PY et la personne sont connus, au moins deux plaintes ont d'ailleurs été déposées vu que c'est le même avec le coupe-coupe) slalome entre les voiliers à vive allure pour leur faire des vagues, etc etc ...
Il existe des lois et des arrêtés pour gérer tout ça ! Que ce soit le plaisancier qui se fait insulter, "envahir" sur sa propriété privée OU le riverain gêné par la vue des voiliers qui ne respectent pas les zones ou les temps autorisés ... la Gendarmerie peut et doit jouer son rôle. Au lieu de cela, c'est très clairement, une sensation de Far-West qui s'installe. Attention au jour où des riverains tomberont sur un tour-du-mondiste américain pro NRA, qui est passé par la Mer Rouge et qui a donc un fusil à pompe dans la descente de son voilier ! Ou quand un riverain tabassera un père de famille devant ses enfants sur un voilier. Il sera trop tard. On ne pourra pas dire qu'on ne s'en doutait pas.
Il est à se demander jusqu'où pourra encore aller cette situation "clownesque". Pour le moment, nous ne pouvons que faire preuve d'une "indignation lucide".