Technique de mouillage au-dessus du corail :
Tous les plaisanciers qui naviguent dans les eaux des Tuamotu et Gambiers rencontrent des difficultés de mouillage. Ils peuvent se retrouver piégés sur les rivages après un changement de direction de la houle ou du vent, coincer leur ancre ou chaîne dans le corail, et finir dans des manoeuvres stressantes pour remonter l’ancre, avec des rouleaux d’étraves tordus et des guindeaux cassés voire arrachés. Les coraux, structures vivantes et fragiles, sont souvent les premières victimes de ces manoeuvres ratées. Un mouillage avec des coraux colorés et habités de poissons n’est-il pas bien meilleur que sur un fond de débris ?
Il est facile d’éviter des dégâts sur les coraux et sur votre bateau.
Vous pouvez :
• Choisir une zone de mouillage avec une bonne visibilité (ne pas mouiller l’ancre à l’aveugle)
• Essayer de trouver une large zone sablonneuse pour jeter l’ancre
• Mouiller en eau peu profonde, où - vous pouvez voir le fond - généralement moins de coraux se développent sur les fonds sableux, vous n’aurez pas besoin d’une longue ligne de mouillage
• Faire flotter la chaîne pour que le bateau puisse tourner selon la houle et les vents
sans se coincer dans les patates de corail
• Surveiller les prévisions météo et se déplacer vers une zone de mouillage sécurisée avant d’éventuels changements de direction du vent.
Dans le cas où il serait impossible de trouver une zone totalement dépourvue de têtes de corail, il existe une technique à mettre en œuvre afin d'éviter le contact de la chaîne avec le corail.
Faire flotter la chaîne est une procédure simple.
Vous aurez seulement besoin de :
2 bouées de taille moyenne (Pare-battage, ou bouées en plastique des fermes pelières que l'on trouve facilement au Tuamotu échouées sur les récifs au vent des atolls... vous dépoluerez par la même occasion les récifs !)
2 mousquetons appropriés pour votre chaîne.
- Jeter l’ancre au centre du plus grand espace sablonneux que vous aurez trouvé
- Laisser filer chaîne en reculant doucement à l’aide du moteur
- Vérifier la présence des patates de corail aux alentours pour évaluer la longueur de rayon suffisante pour attacher une bouée avant que la chaîne ne touche le corail
- Continuer de laisser filer la ligne en faisant tête sur l’ancre.
- Si la portée n’est pas suffisante une seconde (ou plusieurs) bouées peuvent être ajoutées et suivie de chaîne.
(Référence : Birgit Hackl, S/Y PITUFA : www.pitufa.at)
Réglementation sur la pêche (préconisations DRMM)
Pêche au filet
La règle générale stipule que le filet doit mesurer au maximum 50 m de long, et sa maille doit faire au minimum 4 cm de côté.
Il existe 3 exceptions à cette règle pour la pêche :
- des ouma alevins de mullidés (upe’a ouma autorisé),
- des inaa alevins de gobiidés (upe’a inaa ou tava’e),
- des ature selar crumenophthalmus et des operu decapterus macarellus (upe’a ature ou upe’a anave).
Par ailleurs, la distance entre 2 filets ne doit pas être inférieure à 100m et la pose d’un filet ne doit pas dépasser 24h séparée par intervalle de 24h.Les filets dormants ou dérivants doivent être signalés au moyen de flotteurs avec un pavillon carré de couleur vive et ne doivent pas gêner la navigation notamment au niveau des passes. Ils sont interdits à l’extérieur du lagon.
En saison de ature uniquement :
- de 5h à 17h, la pêche à l’aide de filets est réservée aux sennes de plage dont les grands filets à ature (upe’a anave), pour la capture des poissons pélagiques (Ature, Operu, Orare,…).
- de 17h à 5h, la pêche au filet est réservée aux petits filets de la catégorie dite Parava qui devront être localisés par des repères bien visibles (bouées ou autres).
Les pêcheurs utilisant d’autres moyens de capture à condition que ceux-ci soient conformes : lignes diverses, harpon, fusil-harpon, etc.…. pourront exercer en tout temps leurs activités sans toutefois gêner la pêche au grand filet.
Pêche sous-marine
Il est interdit aux pêcheurs (ou chasseurs) sous-marins :
- de s’approcher à moins de 150 m d’une prise d’eau, des établissements de cultures marines (ferme perlière, élevages aquacoles) ainsi que des filets et des engins de pêche balisés ;
- de capturer des animaux marins pris dans des engins ou filets posés par d’autres pêcheurs ;
- de conserver chargé, hors de l’eau, tout appareil de pêche sous-marine,
- d’utiliser pour l’exercice de la pêche sous-marine, tout équipement autonome ou non permettant à une personne immergée de respirer sans revenir à la surface (scaphandre autonome, narguilé), excepté pour la destruction de la Taramea Acanthaster planci,
- l’utilisation conjointe d’un équipement autonome et d’un fusil sous-marin à l’exception des Lupara utilisés comme arme de défense contre les squales.
- Pêche en eau douce
Il est interdit de pêcher des espèces d’eau douce dans l’ensemble des cours d’eau et lacs du territoire avec des filets, des rets (type de filets) ou des éperviers
Méthodes de pêche, matériaux et outils
Il est interdit :
- d’utiliser une substance naturelle ou artificielle susceptible d’enivrer, d’endormir, de paralyser ou de détruire les animaux marins et les espèces d’eau douce (hora, hora papua, hutu, eau de javel, etc.),
- d’utiliser des procédés électriques,
- d’utiliser des barres à mine, pioches ou de tous autres outils ou engins de pêche susceptibles de bouleverser l’habitat des espèces (destruction du corail),
- d’utiliser des substances explosives (dynamite) et gazeuses (air comprimé) en tout lieu en vue d’effrayer, de paralyser, de détruire ou de tuer les animaux marins et les espèces d’eau douce à l’exception des balles à tête explosive utilisées comme arme de défense contre les requins.
Saisonnalité de la pêche des crustacés (RAHUI) :
- La langouste ne peut être pêché de février à avril. Le reste de l'année, elles doivent au moins mesurer 20cm.
- Le crabe vert ou "upai" ne peut être pêché de novembre à janvier. Le reste de l'année, ils doivent au moins mesurer 12cm.
- La cigale de mer ou "tiane'e" ne peut être pêchée de novembre à janvier. Le reste de l'année, elles doivent au moins mesurer 14cm.
- La squille ou "varo" ne peut être pêchée de novembre à janvier. Le reste de l'année, la squille doit au moins mesurer 18cm.
- Le burgau ou "ma'oa taratoni" et le troca ne peuvent être ramassés, sauf dans le cadre d'une exploitation organisée par le comité de surveillance de la commune. Mais la période, le quota, les tailles ainsi que les modalités de commercialisation sont fixés par le conseil des ministres.
- Le bénitier ou "pahua" peut être pêché à tout moment de l'année, mais sa taille doit au moins atteindre 12cm.
- La perche de rivière ou "nato" ne peut être pêchée de novembre à février. En dehors de cette période, la perche peut être pêchée si elle mesure au moins 12cm.
- La chevrette ou "'oura pape" ne peut être pêchée de novembre à février. Le reste de l'année, la chevrette doit mesurer au moins 6 cm, avant d'être pêchée.
Règles d'observation et d'approche des cétacés (Préconisations MATA TOHORA)
Pour une bonne approche avec une observation respectueuse :
- Réduire sa vitesse à 3 nœuds dans un rayon de 300 m (ce qui laisse le temps d’observer la situation)
- Analyse préalable de la situation (présence de baleineau ? comportement des animaux : déplacement, repos, jeux, parade nuptiale, allaitement…)
- Distance d’observations : 100 mètres AVEC ou SANS baleineau ; 30 mètres pour les dauphins
- Adaptation au comportement (faire route parallèle au déplacement des animaux à 100 m avec ou sans baleineau ; rester à 100 m minimum en cas de saut ou frappe répéter de la nageoire caudale)
- Position au niveau du récif : si la distance est suffisante (> 100 m entre baleine et récif) nous devons nous positionner coté récif. Sinon observation impossible (restez dans la zone des 300 m).
- Ne jamais pousser les animaux au fond d’une baie ou dans une passe
- Stopper l’observation si les baleines entrent ou sont dans le lagon (si présence dans le lagon, prévenir la Direction de l’Environnement ou Mata Tohora)
- A tout moment, reculer ou interrompre l’observation si on constate un changement de comportement ou présence d’un baleineau trop jeune (blanc ou très clair)
- Mettre le moteur au point mort si l’animal se rapproche volontairement du bateau
- Ne jamais arrêter son moteur même à l’arrêt (rester au point mort pour indiquer votre localisation à l’animal et rester manœuvrable)
- Approche au ¾ arrière : jamais frontale ni à l’arrière
- Suivre une trajectoire parallèle (cote à cote, ne pas couper la route, ne pas dépasser, ne pas se mettre au milieu d’un groupe de cétacés)
- Pas de changement brusque de vitesse ou de direction
- Rester groupé : chaque nouveau bateau sur la zone doit veiller à rejoindre les embarcations déjà présentes, groupées et du même coté de la baleine (pas d’encerclement)
- Limiter le temps d’observation
- L’ordre d’arrivée des bateaux définit l’ordre des mises à l’eau pour limiter le nombre de personnes à l’eau en même temps
- Cas de mise à l’eau impossible : mer agitée, eau trouble, animaux nerveux, baleineau trop jeune (blanc, clair et nageoires molles)
- Dans l’eau, rester à 30 m : Nage calme, pas de saut ni de mouvement brusque, ni de cri
- Nageurs regroupés évoluant dans le même sens
- En fin d’observation : S’éloigner à vitesse réduite (3 nœuds sur 300 mètres)
- Observation interdite dans les baies, les passes et les lagons
Pour les professionnels : un guide de mise à l’eau est obligatoire pour accompagner les clients
Textes réglementaires
Pour rappel, voici les extraits les plus importants des derniers textes réglementaires (2017/2018) concernant les mammifères marins et autres espèces protégées de Polynésie.
ART. LP. 2200-1. du code de l’environnement de la Polynésie française
Sous réserve des dispositions spécifiques prévues par le présent code en matière de protection, de conservation et de gestion des espaces et des espèces et en l’absence de réglementation contraire, il est strictement interdit, en tout temps et en tout lieu, de perturber de manière intentionnelle le développement naturel des espèces sauvages et des écosystèmes qui leur sont associés.
On entend par perturbation intentionnelle la ou les actions menées par un être humain afin d’obtenir, pour son seul divertissement, une modification d’un comportement naturel d’un spécimen d’espèce sauvage.
Il est notamment interdit :
- d'utiliser une chose qui, par son bruit ou ses vibrations, est de nature à troubler le calme et la tranquillité des espèces sauvages et de provoquer leur divagation ;
- d’attirer à soi de quelques manières que se soit des espèces sauvages, notamment par des gestes, bruits ou promesses de nourriture, lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour les autres utilisateurs de l’espace ou d’attirer des prédateurs.
En outre, toute action menée par un être humain en présence d’un spécimen d’espèce sauvage doit respecter des principes stricts de sécurité ou de prudence afin de ne pas s’exposer lui-même ou exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente.
ART. A. 2213-1-4. du code de l’environnement de la Polynésie française
La recherche et l'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins sont interdites à toute personne, quelque soit le mode de transport utilisé dans les lagons, les baies, les passes et dans un rayon de 1 kilomètre centré sur l'axe de la passe.
En dehors des lieux fixés par l'alinéa précédent, la recherche et l'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins sont soumises à autorisation pour toute personne physique ou morale qui se propose d'exercer habituellement ou professionnellement l'activité de recherche et d'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins.
ART. A. 2213-1-7. du code de l’environnement de la Polynésie française
I- La poursuite des animaux est strictement interdite. Il est strictement interdit de couper la route des animaux. Toute embarcation utilisée pour la recherche et l'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins doit suivre une route parallèle, dans la même direction de déplacement des animaux.
La distance de sécurité minimale requise, entre l'embarcation et le mammifère marin, est de 100 mètres pour les baleines et de 30 mètres pour les dauphins et les autres mammifères marins, à moins que les mammifères marins ne réduisent volontairement la distance. Dans ce cas, le moteur des embarcations motorisées doit être mis au point mort, et non arrêté, puis les embarcations doivent reprendre une position permettant de maintenir la distance de sécurité prévue au présent article.
II- Les règles suivantes sont à observer :
- La vitesse d'approche ne doit pas être supérieure à 3 nœuds à l'intérieur d'un rayon de 300 mètres.
Le navire doit alors hisser les signes flottants « Romeo-Yankee » afin de signaler à tous les autres
navires le message suivant : « faites route à petite vitesse quand vous passez près de moi » ;
- Les embarcations doivent maintenir la distance de sécurité minimale prévue au I du présent article
afin de limiter la pression exercée sur les animaux ;
- Tout changement brusque de direction et de régime de moteur est interdit ;
- Les mises à l'eau s'effectuent dans les conditions prévues par la réglementation applicable aux
activités de randonnée aquatique ;
- L'utilisation de sonars, à des fréquences autres que celles utilisées normalement pour la
navigation, est strictement interdite.
Si la recherche et l'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins sont faites par plusieurs embarcations au même moment, celles-ci ne peuvent encercler les baleines et autres mammifères marins. Elles doivent se tenir toutes du même côté.
III- Lorsque la recherche et l'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins se font depuis un aéronef, la hauteur obligatoire entre ces appareils et les animaux doit être supérieure à 300 mètres.
IV- La recherche et l'approche aux fins d'observation, ou pour la prise de vue ou de son des baleines et autres mammifères marins par les nageurs et plongeurs doivent se faire latéralement en respectant une distance de sécurité minimale et permanente de 30 mètres.