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Actualités

Moorea – Le maire souhaite une marina de Vaiare agrandie et labellisée Pavillon Bleu

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La Dépêche de Tahiti a souhaité en savoir plus sur la situation de ces touristes itinérants à Moorea avec Evans Haumani, le maire de la commune.

Moorea dispose d’une marina à Vaiare mais celle-ci est aujourd’hui complètement satu-rée par des voiliers sédentaires. Une projet d’extension est prévu et la commune se dit favorable mais sous certaines conditions dont celle d’une marina labellisée Pavillon Bleu.
Moorea dispose d’une marina à Vaiare mais celle-ci est aujourd’hui complètement saturée par des voiliers sédentaires. Une projet d’extension est prévu et la commune se dit favorable mais sous certaines conditions dont celle d’une marina labellisée Pavillon Bleu. (©J Rey/LDT)

L’île Sœur est une destination privilégiée de la plaisance, voiliers et « mega-yachts ». Aussi, il n’est pas rare de voir sur certains sites lagonaires une soixantaine de bateaux en même temps. Les mouillages les plus convoités sont ceux situés près de la passe de Vaiare, dans la baie de Paopao et face à la plage Ta’ahiamanu. C’est là qu’il y a quelques semaines, un dramatique accident a causé la mort d’un enfant issu d’un de ces voiliers, percuté par un bateau à moteur qui circulait trop près des voiliers. Il a alors été décidé d’interdire par un arrêté territorial cette zone au mouillage.

Alors que la polémique enfle sur la présence des voiliers de croisière en Polynésie française et en particulier sur le principe du mouillage forain, La Dépêche de Tahiti a souhaité en savoir plus sur la situation de ces touristes itinérants à Moorea avec Evans Haumani, le maire de la commune.

Que penser de la situation en général des voiliers en Polynésie ?

Il y a quelques années, notamment lors de l’élaboration du premier plan de gestion de l’espace maritime (PGEM), la gestion des voiliers ne constituait pas un enjeu particulier. Or, avec la promotion touristique effectuée par le Pays, ces usagers sont de plus en plus présents dans nos lagons. De ce fait, la réglementation existante sur le mouillage, pilotée par la direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) en collaboration avec les communes, n’est plus suffisante et doit être améliorée pour mieux répondre à cette problématique d’accueil et de gestion des bateaux de plaisance.

Quelle place a la plaisance à Moorea ?

Le PGEM actuellement en vigueur propose des zones de mouillage dédiées dans le lagon : baies de Paopao, Opunohu et Nuarei, ainsi que Ta’ahiamanu. Cependant, avec le temps, les bouées jaunes destinées à baliser ces zones ont disparu et nous pouvons constater que les voiliers occupent des espaces autres que ceux prévus par le PGEM.

La brigade nautique de la commune tente, tant bien que mal, de sensibiliser et informer les voiliers, mais les moyens humains mais aussi juridiques (compétences) ne permettent pas de faire respecter suffisamment le PGEM. Le projet de PGEM révisé maintient certaines zones de mouillage mais instaure des quotas qui peuvent être réévalués chaque année. Il faut savoir que l’objectif de la commune est de mettre en place un vrai cadre réglementaire pour ce type d’usager du lagon mais aussi de travailler sur un service d’accueil et de gestion.

Il est prévu de se rendre à Bora Bora pour s’inspirer du service actuellement en place et géré par un privé. Au niveau de la population de Moorea, elle est mal perçue car selon les signalements reçus, elle constate des dépôts d’ordures sur les côtes ou dans ses poubelles, des stationnement trop proches du littoral pouvant gêner l’intimité des habitations, de la pollution des eaux par le rejet des eaux usées, des tapages nocturnes…

La commune a apporté son soutien pour l’organisation de la Tahiti-Moorea Sailing RDV, est-ce qu’elle continuera à le faire ?

La commune a toujours soutenu la Tahiti-Moorea Sailing RDV et elle continuera car c’est un événement qui est temporaire, organisé à l’avance avec un partenariat bien cadré. Un rendez-vous touristique bénéfique pour toute l’île et les différents acteurs de Moorea. Par ailleurs, la présidente Stéphanie Betz s’est toujours montrée coopérative en communiquant à chaque événement la réglementation du PGEM et a mis en place des poubelles à sa charge mises à la disposition des plaisanciers.

La commune va-t-elle rétablir le dialogue entre le Port autonome et la population pour le projet d’agrandissement de la marina de Vaiare ?

La commune est en contact avec le Port autonome notamment avec les responsables de Moorea pour trouver ensemble des solutions pour encadrer l’arrivée des voiliers sur l’île : communication entre vigies de Papeete et Moorea et la commune pour informer les voiliers arrivant des zones de mouillage et des règles du PGEM.

Pour ce qui concerne la marina de Vaiare, la commune doit s’impliquer, notamment dans la communication avec la population, car elle constitue une vraie alternative au mouillage dans le lagon et une solution de service à terre pour les plaisanciers.

Le projet qui fait l’objet d’une notice d’impact sur l’environnement (NIE), actuellement soumise à enquête publique jusqu’au 9 septembre, concerne le rajout de deux pontons flottants mais surtout la «mise aux normes?» de la marina. Les termes sont importants. Cette mise aux normes va permettre, entre autres, de proposer un service de vidange des eaux grises à tous les plaisanciers, ce qui est une vraie plus-value pour la préservation de notre lagon. La commune doit être là pour assurer une communication claire auprès de la population et prévenir ainsi tout conflit.

La commune est-elle favorable à l’agrandissement de cette marina comme cela avait été proposé il y a quelques années ?

L’agrandissement est une bonne chose qui permettrait de regrouper les voiliers et de limiter le mouillage dans les autres parties du lagon, par exemple, dans les baies de Opunohu et de Paopao que la commune souhaite préserver. L’idée d’une marina labellisée Pavillon Bleu a été soumise au Pays car elle pourrait être de nature à rassurer la population sur la prise en compte du développement durable. Pour rappel, le Port autonome dispose déjà d’une marina labellisée à Punaauia (marina Taina).

À ce jour, les voiliers de passage n’ont aucun endroit pour faire escale à Moorea si ce n’est que de mouiller dans les lagons. Que préconisez-vous ?

Les zones de mouillage existent, l’enjeu aujourd’hui est surtout de les faire connaître malgré l’absence de balisage, mais aussi communiquer sur les dangers du lagon. La multiplication des activités nautiques est un facteur de risque important et il est primordial que la commune et les services et établissements du Pays concernés puissent trouver des solutions pour mieux informer les voiliers arrivant. La commune n’a pas véritablement le projet de créer des structures à terre pour les plaisanciers mais de s’appuyer sur des alternatives privées telles que la mise en place d’une marina privée dans la baie de Opunohu mais aussi la mise aux normes de la marina de Vaiare qui sont de nature à répondre aux besoins des voiliers.

Le sujet du site Ta’ahiamanu ne date pas d’aujourd’hui. Pourquoi vouloir l’interdire plutôt que de le réglementer ?

Effectivement, le mouillage à Ta’ahiamanu a commencé à faire débat depuis le début de la révision du PGEM, c’est-à-dire depuis 2015. La quantité des voiliers, parfois quarante en même temps, pour beaucoup, dans le chenal de navigation donc en dehors de la zone de mouillage dédiée, a engendré des problèmes de sécurité mais aussi de pollution constatés par les baigneurs de la plage publique et par la brigade nautique de la commune.

La volonté de la commune est bien de réglementer, mais force est de constater que nos tentatives de déplacement des voiliers ne portent pas leurs fruits du fait d’une absence d’assermentation des agents communaux sur des compétences du Pays, mais aussi d’un manque de moyens humains : quatre agents et un bateau pour couvrir 5 000 ha de lagon ! C’est pourquoi j’ai toujours milité pour une évacuation des voiliers de cette zone, pour limiter les risques d’accident. En 2018, à la suite d’une enquête publique, le conseil municipal s’est prononcé en ce sens (délibération n°93/2018 du 13/09/2018). L’accident qui a eu lieu, suivi de la visite gouvernementale, a permis de soulever de nouveau ce problème de sécurité et a incité le président à proposer un arrêté d’interdiction de mouillage dans cette zone sans attendre le PGEM révisé.

Tant que le balisage, une structure à terre et la limitation de la vitesse ne sont pas réglés avec le Pays, il est préférable d’interdire le mouillage à Ta’ahiamanu pour l’instant et reconsidérer cette question plus tard dès que le Pays se sera positionné sur la thématique du mouillage dans toute la Polynésie française.

Polynesia : a paradise that is no longer one – Chronicle of ordinary hate

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A dramatic accident occurred on August 9, 2020 in Moorea. A young boy, living on a sailboat and swimming nearby, was killed by a speeding motorboat. In reaction, the authorities... decide to chase sailboats away from the most popular anchorage of the island! Explaining a heresy.

(August 23, 2020 - By William Wallace - Blog: William Wallace's blog - MEDIAPART BLOG)

 

Tahiti, Bora Bora, Moorea, these names make you dream ? If you have the desire to stay there, then prepare yourself for a cruel disillusionment.

The reality, since a few years, is quite different from the image that everyone keeps of these once paradisiacal islands: frantic traffic, endless traffic jams during rush hour in Papeete, omnipresent beggars in the city center, pollution without equivalent from cruise ships, poor quality of imported food, exorbitant cost of living, delinquency and drug trafficking, sale of alcohol regulated on weekends due to innumerable brawls and violence, record rate of domestic violence, starving stray dogs on every street corner, such is the daily life of an ordinary Tahitian.

What happened to the wahines with their dreamy bodies and charming smiles who used to come and play the ukulele on the beach to welcome the newcomers? They disappeared a long time ago. 70% of the population is overweight and almost 50% is obese.

 

Who cares, say those who consider that the main attraction of these islands, precisely, lies in the fact that they are islands. You have to go there by boat and offer yourself a dream cruise, say those who still believe in the Polynesian myth.

But that was before... Before an incomprehensible wave of anti-sailing hatred swept the shores of Tahiti and the 117 other islands of the Polynesian archipelago. What happened to make sailboats undesirable everywhere, especially in the most popular anchorages? What explains this growing rejection of these atypical travelers, who, most often, have given up everything to live a life off the beaten track on their hull?

Back to the past...

 

2016-2017. French Polynesia covers a territory as vast as Europe. Yet, despite this vastness, the behaviors, in Fakarava in the Tuamotus, or in Bora-Bora in the Society Islands, are the same.

Fakarava: a huge atoll in the heart of the Tuamotu archipelago, classified as a "biosphere reserve" by UNESCO. It is a paradise for divers and sailboats, which usually anchor near the southern pass, at the "pink sands". Away from the houses, the divers, and the guesthouses that welcome tourists.

But the pink sands are "the" curiosity of Fakarava, which the tourist service providers make discover during their excursions. But, according to them, the sailboats are a nuisance, they spoil the view. They must be chased away. Has the question been asked whether tourists do not appreciate seeing a beautiful sailboat at anchor in this postcard setting? No... Was their opinion asked to those who were going to be dislodged? No...

So, with a bad faith that goes beyond understanding, and under the pretext of preserving the environment, anchoring on the pink sands is forbidden, and sailboats are forced to anchor on the other side of the pass, in the middle of the coral patches! A heresy.

A sailboat should indeed drop its anchor on a sandy bottom. It is more efficient there, so safety is assured. And above all, it does not damage anything. In the middle of the coral sponge, the anchor and the chain do considerable damage to the ecosystem. But tourists can now take their dream photos without a sailboat hanging around in the corner. The providers are satisfied. The corals much less. Unesco is not satisfied either.

 

2018-2019. Bora Bora. The name makes the whole planet dream. Celebrities flock there, the luxury hotel industry is flourishing. Well, in theory. In practice, the fierce competition between the big hotels is raging, and bankruptcies follow one another as quickly as takeovers and renovations. Bora Bora is the top of the line. The elite. The unattainable. For decades, sailboats have been dropping their anchors there without any problem, and without the slightest incident with local residents. A yachtsman testifies. "I had arrived a few days before, and I was at a cultural event. By chance, I met the mayor's wife, who was charming. We were talking, when I told her that I had come with my sailboat. Icy, she tells me that she hates boats. I ask her why. She answers that she lives by the water (obviously, on these tiny islands, everyone lives by the water) and that sailboats... spoil her view! I think it's a joke. It's not."

Indeed, a few weeks later, the anchorage in front of her house, which had been popular until then, was definitively prohibited. A few months later, a private company will inherit the monopoly of managing dead bodies everywhere in the lagoon. It is forbidden to anchor, and paying for a mooring becomes mandatory, even though the lagoon is 78 km2...! The sailboats are indignant, because most of the lagoon is far from the houses, so they do not bother anyone, and do not create any nuisance. Worse, a few weeks after the installation of these dead bodies, one of them broke while an American catamaran was moored on it. The boat ended up embedded on a nearby hotel pontoon. The damage was considerable, for the hotel but especially for the boat. The company that manages, operates and maintains the dead bodies declines all responsibility. The town hall does not want to hear about it... In spite of this, the sailboats which, for safety reasons, refuse to moor on these unsuitable dead bodies are threatened!

 

2020. Moorea. An American drops the anchor of his catamaran on the west coast of the island. A kite surfing fan, he just wants to enjoy the place and kite a little. He is also handicapped. As soon as he arrived, a municipal police patrol asked him to leave. Not wanting to cause trouble, he complies. He still asks the reasons for this injunction. "It is X who called us, he is fed up with having sailboats in front of his house. Indeed X lives "very close": 800 meters away! What right does he have to demand the expulsion of the sailboat? A mystery... By virtue of what right does the municipal police interfere in this private dispute ? A mystery...

But the height of anti-sailboat hatred is reached these days. On August 9, 2020, a young boy from a family of English boaters living on a sailboat was mauled by a motorboat while snorkeling near Ta'ahiamanu beach, the island's most popular anchorage. The Public Prosecutor's Office opened an investigation.

The boaters, bereaved, are terribly saddened by this dramatic accident. For 4 years, the Association des Voiliers de Polynésie (AVP) had been asking the authorities to mark out a channel so that motorboats (most often service providers) could bypass the anchorage, instead of passing right through it at speeds that were often excessive.

Thus, the service providers could continue their activity, and the boaters, as well as the bathers of the nearby beach, were safe. Thanks to this tragedy, the AVP naively imagined that it would finally be heard.

A few days later, the authorities, under the impulse of the newly re-elected mayor of Moorea, decided... to forbid the anchorage to sailboats and to chase them away! A decree in this sense is expected soon. Unbelievable: it is the victims who are punished! The parents of the young deceased express their indignation.

Here it is... In a few years, sailboats have become undesirable almost everywhere in Polynesia. Theft, insults, altercations, they are not allowed any respite. Polynesia lives essentially from tourism. Sailboats are therefore an unexpected windfall for all the islands, especially during this period of turmoil caused by the Covid-19.

Until then, the temporary admission period (the period during which a French boat can stay in Polynesia without paying taxes) was three years. We imagined that if not a relaxation, at least a status quo, since tourists are kept away from the islands for sanitary reasons, which constitutes a considerable loss of revenue.

Nay! The duration of temporary admission has just been shortened to two years. Polynesia is reducing the length of stay for sailing tourists while this economic sector is in a state of disaster. A rather disconcerting logic...

 

What explains this hunt for sailboats? Criticism is rife:

  • Sailing boats pollute. This is not true. The analysis, by certified and independent organizations, of the water in the areas where the sailboats drop their anchor shows that these areas are... cleaner than elsewhere. At the same time, we welcome gigantic cruise ships that pollute as much as a million vehicles, without any qualms. Pollution has a good back...

 

  • Sailboats destroy corals with their anchors. This is not true. No sailboat would have the crazy idea of dropping its anchor in the middle of the corals. It is dangerous, noisy, and inefficient. Anchors are designed to be efficient in virgin sand. That's where the boats anchor.

 

  • Sailboats do not earn anything, they take advantage of the infrastructure without paying anything. This is not true. Each sailboat spends considerable amounts of money during its stay in Polynesia (food, clothes, spare parts, repairs, restaurants, excursions with service providers...), in short, just like an "ordinary" tourist. Official data confirms it.

 

  • Sailboats dump their excrement in the lagoons. This is not true. The vast majority of boats today are equipped with black water tanks, which store organic waste and are discharged into the sea. What's more, even if the idea offends, it is natural and perfectly biodegradable waste. At the same time, the sewage of the "landlubbers" are all dumped in the lagoons (except for Bora Bora).

When you want to kill your dog, you say it has rabies. When you want to chase away sailboats, you make them responsible for all possible and imaginable evils.

 

A discriminatory attitude, not to say racist, which obviously goes against the interests of Polynesia as well as those of the sailors.

A very rare fact is observed: for the first time, the international nautical press recommends to sailors not to go to Polynesia! Cruising Word, the prestigious American magazine, recommends that sailors with the star-spangled banner avoid these islands, specifying that they "send a strong message that the presence of yachtsmen is no longer desired", recalling moreover incidents that occurred in Huahine and a local demonstration hostile to yachts. The same recommendation is made by Voiles & Voiliers to yachtsmen.

The needs of the latter are however plethoric, they are waiting for marinas, landing docks for dinghies, shipyards, repairers, mechanics, sailmakers, spare parts, as many jobs that can generate an important economic activity, jobs that Polynesia cruelly needs.

A yachtsman testifies: "I have been trying for years to open a shipyard in Tahiti or Moorea. Each time I find a site and propose solutions, I am systematically refused. I don't understand."

Yet Tahiti-Infos wrote in 2018 about super yachts: "300 to 400 visitors, 1 billion XPF to the local economy, 3 million XPF average economic impact per visitor." That is a total of 2.5 billion XPF. For sailors, it is 1.5 billion XPF that falls into the pocket of Polynesia. In spite of a crying lack of reception infrastructures. The French Polynesian Nautical Activities Union declares that work is in progress "to better welcome local and international users of the lagoons".

This is undoubtedly the reason why sailboats will be forbidden to anchor at Ta'ahiamanu...!

Concerning the lack of means and services for yachts, which would generate considerable economic activity, the union indicates: "some have been realized, others will be in the next few years. It seems important to us to encourage the creation of micro-services for yachts in the other islands, in order to limit the stay of these boats on Tahiti."

A nice theoretical speech, but in practice, yachts are facing increasing hostility, measures that tend to prevent them from anchoring in suitable places, and worse, they will soon be sanctioned while they have just lost one of their own in dramatic circumstances.

An accident occurred precisely because the precautionary measures recommended for years by the sailboats themselves were superbly ignored by those responsible.

In short, almost everywhere in Polynesia, sailboats are now considered undesirable. This astonishing withdrawal of these islands, traditionally portrayed as hospitable and welcoming, is questionable.

Indirect effects of the Covid-19 crisis? Resurgence of an ordinary racism as unfounded as condemnable? A reawakening of pro-independence tendencies?

Whatever the motivations of the ever-increasing number of opponents of sailboats, and their ecological and security justifications, it is distressing to note that human beings are incapable of living in harmony in places that nevertheless have all the assets to be true paradises on earth.

The landlubbers intend to impose perfectly unjustified constraints on the sailors. And the seafarers should suffer them without batting an eyelid? Let's imagine for a moment that, caught up in a brutal frenzy to have all their aspirations satisfied, the sailors, suddenly invested with the power to regulate, decide to have the houses in front of the place where they have dropped their anchor razed to the ground, under the pretext that it spoils their view, and that they prefer a nature untouched by any occupant... We would laugh at them, of course...

And yet, the opposite should be accepted ?

A passing tourist, a sailor on occasion, sums up the situation well: "Polynesia is so far away, so expensive, if it is to be welcomed in this way, never again... there are many other countries in the world, just as beautiful and much less expensive, where I will not have the feeling of being unwanted as I do here. It's detestable..."

In short, by ostracizing sailboats, Polynesia is dutifully sawing off the branch on which it is sitting. Its image around the world is being tarnished, its reputation as a welcoming land is being damaged, and it is depriving itself of considerable resources that it badly needs given the impact of the health crisis.

Sailboats are not the enemy of landlubbers, and they only aspire to peace and tranquility, just as landlubbers should not make enemies of sailboats under false pretences.

To hunt sailboats like the McCarthyites hunted witches in the past is futile and will not help anyone.

Will the political leaders continue on this dead-end path, or will they correct their course and finally understand that there is room for everyone in the lagoons, provided that everyone shows a little tolerance, understanding and humanity?

 

 

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La Polynésie : un paradis qui n’en est plus un – Chronique de la haine ordinaire

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Une dramatique accident survient le 9 août 2020 à Moorea. Un jeune garçon, qui vit sur un voilier et se baigne à proximité, est tué par un bateau à moteur passant à vive allure. En réaction, les autorités... décident de chasser les voiliers du mouillage le plus populaire de l'île ! Explication d'une hérésie.

23 août 2020 - Par  - Blog : Le blog de William Wallace - BLOG MEDIAPART

Tahiti, Bora Bora, Moorea, ces noms vous font rêver ? Si vous avez le désir d’y séjourner, alors préparez vous à une cruelle désillusion.

La réalité, depuis quelques années, est bien différente de l’image que tout un chacun conserve de ces îles jadis paradisiaques : circulation effrénée, bouchons interminables aux heures de pointe à Papeete, mendiants omniprésents au centre ville, pollution sans équivalent des paquebots de croisière, piètre qualité de la nourriture importée, coût de la vie exorbitant, délinquance et trafic de drogue, vente d’alcool réglementée en fin de semaine en raison des innombrables rixes et violences, taux record de violences conjugales, chiens errants faméliques à tous les coins de rue, tel est le quotidien d’un tahitien lambda.

Où sont passées les vahinés au corps de rêve et au sourire enjôleur qui venaient jouer du ukulélé sur la plage pour souhaiter la bienvenue aux arrivants ? Elles ont disparu depuis longtemps. 70% de la population est en surpoids et près de 50% au stade de l’obésité.

Qu’importe, rétorquent ceux qui considèrent que l’attrait principal de ces îles, précisément, réside dans le fait que ce sont des îles. Il faut y aller en bateau et s’offrir une croisière de rêve, affirment ceux qui croient encore au mythe polynésien.

Seulement, ça, c’était avant... Avant qu’une incompréhensible vague de haine anti-voiliers déferle sur les rivages de Tahiti et des 117 autres îles de l’archipel polynésien. Que s’est-il donc passé pour que les voiliers soient désormais jugés indésirables un peu partout, et essentiellement dans les mouillages les plus prisés ? Qu’est ce qui explique ce rejet de plus en plus marqué de ces voyageurs atypiques, qui, le plus souvent, ont tout abandonné pour vivre une vie en dehors de sentiers battus sur leur coque de noix ?

Retour en arrière...

 

2016-2017. La Polynésie française s’étend sur un territoire vaste comme l’Europe. Pourtant, en dépit de cette immensité, les comportements, à Fakarava aux Tuamotu, ou à Bora-Bora aux îles de la Société, sont les mêmes.

Fakarava : immense atoll au cœur de l’archipel des Tuamotu, classé "réserve de biosphère" par l’Unesco. Un paradis pour les plongeurs et les voiliers, qui ont l’habitude d’aller mouiller près de la passe sud, aux "sables roses". A l’écart des habitations, des plongeurs, et des pensions de famille qui accueillent les touristes.

Mais les sables roses, c’est "la" curiosité de Fakarava, que les prestataires de services touristiques font découvrir lors de leurs excursions. Or, selon eux, les voiliers gênent, ils gâchent la vue. Il faut les chasser. S’est on posé la question de savoir si les touristes, eux, n’apprécient pas de voir un beau voilier à l’ancre dans ce décor de carte postale ? Non... A-t-on demandé leur avis à ceux qu’on allait déloger ? Non plus...

Alors, avec une mauvaise foi qui dépasse l’entendement, et sous prétexte de préserver l’environnement, on interdit le mouillage sur les sables roses, et on oblige les voiliers à aller mouiller de l’autre côté de la passe, au beau milieu des patates de corail ! Une hérésie.

Un voilier doit en effet si possible jeter son ancre sur fond de sable. Elle y est plus efficace, donc la sécurité est assurée. Et surtout, elle n’abîme rien. Au milieu des patates de corail, l’ancre et la chaîne font des dégâts considérables sur l'écosystème. Mais les touristes peuvent désormais faire leurs photos de rêve sans qu’un voilier traîne dans un coin du cliché. Les prestataires sont satisfaits. Les coraux beaucoup moins. L’Unesco pas davantage.

 

2018-2019. Bora Bora. Le nom fait rêver la planète entière. Les célébrités s’y bousculent, l’hôtellerie de luxe y est florissante. Enfin, en théorie. En pratique, la concurrence acharnée entre les grands hôtels fait rage, et les faillites se succèdent aussi vite que les reprises et les rénovations. Bora Bora, c’est le haut du panier. L’élite. L’inaccessible. Depuis des décennies, les voiliers y jetaient leur ancre sans problème, et sans qu’il y ait le moindre incident avec les riverains. Un plaisancier témoigne. "J’étais arrivé depuis quelques jours, et je me trouvais à une manifestation culturelle. Le hasard me met en présence de la femme du maire, charmante. Nous devisons, quand je lui apprends que je suis venu avec mon voilier. Glaciale, elle me lance qu’elle déteste les bateaux. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’elle vit au bord de l’eau (évidemment, sur ces îles minuscules, tout le monde vit au bord de l’eau) et que les voiliers... lui gâchent la vue ! Je crois à une plaisanterie. Il n’en est rien."

En effet, quelques semaines plus tard, le mouillage devant chez elle, jusqu’alors prisé, sera définitivement interdit. Quelques mois plus tard, une société privée héritera du monopole de gérer des corps morts partout dans le lagon. Il est interdit de mouiller sur son ancre, et payer un corps mort devient obligatoire, alors que le lagon fait 78 km2...! Les voiliers s’indignent, car la majeure partie du lagon est éloignée des habitations, donc ils ne gênent personne, et ne créent aucune nuisance. Pire, quelques semaines après l’installation desdits corps morts, l’un d’eux cède alors qu’un catamaran américain est amarré dessus. Le bateau finit encastré sur un ponton d’hôtel proche. Les dégâts sont considérables, pour l’hôtel mais surtout pour le bateau. La société qui gère, exploite et entretient les corps morts décline toute responsabilité. La mairie ne veut pas en entendre parler... Malgré cela, les voiliers qui, par souci de sécurité, refusent de s’amarrer sur ces corps morts inadaptés font l’objet de menaces !

 

2020. Moorea. Un américain jette l’ancre de son catamaran sur la côte ouest de l’île. Fan de kite surf, il veut seulement profiter de l’endroit et kiter un peu. Il est également handicapé. À peine est-il arrivé qu’une patrouille de la police municipale lui demande de déguerpir. Soucieux de ne pas créer d’ennuis, il s’exécute. Il demande tout de même les raisons de cette injonction. "C’est X qui nous a appelé, il en a marre d’avoir des voiliers devant chez lui." En effet X habite "tout près" : à 800 mètres de là ! De quel droit exige-t-il l’expulsion du voilier ? Mystère... En vertu de quoi la police municipale s’immisce dans ce litige privé ? Mystère...

Mais le summum de la haine anti-voiliers est atteint ces jours-ci. Le 9 août 2020, un jeune garçon d’une famille de plaisanciers anglais vivant sur un voilier est déchiqueté par un bateau à moteur tandis qu’il faisait du snorkeling, à proximité de la plage de Ta’ahiamanu, le mouillage le plus populaire de l’île. Le Parquet ouvre une information.

Les plaisanciers, endeuillés, sont terriblement attristés par cet accident dramatique. Depuis 4 ans, l’Association des Voiliers de Polynésie (AVP) demandait aux autorités de baliser un chenal afin que les bateaux à moteur (le plus souvent des prestataires) contournent le mouillage, au lieu de passer en plein milieu à des vitesses souvent excessives.

Ainsi les prestataires pouvaient continuer leur activité, et les plaisanciers, comme les baigneurs de la plage toute proche, étaient en sécurité. À la faveur de ce drame, l’AVP imaginait naïvement qu’elle allait enfin être entendue.

Coup de tonnerre quelques jours plus tard : les autorités, sous l’impulsion du maire de Moorea fraîchement réélu, décident... d’interdire le mouillage aux voiliers et de les chasser ! Un arrêté en ce sens est attendu sous peu. Incroyable : ce sont les victimes qui sont punies ! Les parents du jeune défunt expriment leur indignation.

Voilà... En quelques années, les voiliers sont devenus indésirables un peu partout en Polynésie. Vols, insultes, altercations, on ne leur laisse aucun répit. La Polynésie vit essentiellement du tourisme. Les voiliers sont donc une manne inespérée pour toutes les îles, en particulier en cette période troublée par le Covid-19.

Jusqu’alors, la durée d’admission temporaire (la période durant laquelle un bateau français peut séjourner en Polynésie sans payer de taxes) était de trois ans. On imaginait si ce n’est un assouplissement, du moins un statu quo, puisque les touristes sont tenus à l’écart des îles pour des raisons sanitaires, ce qui constitue un manque à gagner considérable.

Que nenni ! La durée d’admission temporaire vient d’être raccourcie à deux ans. La Polynésie réduit la durée de séjour des touristes à la voile alors que ce secteur économique est sinistré. Une logique un peu déconcertante...

 

Qu'est-ce qui explique cette chasse aux voiliers ? Les critiques vont bon train :

  • les voiliers polluent. C’est faux. L’analyse, par des organismes certifiés et indépendants, de l’eau des zones où les voiliers jettent leur ancre démontre que celles-ci sont... plus propres qu’ailleurs. Dans le même temps on accueille de gigantesques paquebots de croisière qui polluent autant qu'un million de véhicules, sans états d'âme. La pollution a bon dos...
  • les voiliers détruisent les coraux avec leur ancre. C’est faux. Aucun voilier n’aurait l’idée saugrenue d’aller jeter son ancre au milieu des coraux. C’est dangereux, bruyant, et inefficace. Les ancres sont conçues pour être performantes dans le sable vierge. C’est là que les bateaux mouillent.
  • les voiliers ne rapportent rien, ils profitent des infrastructures sans rien payer. C’est faux. Chaque voilier dépense des sommes considérables lors de son passage en Polynésie (nourritures, vêtements, pièces détachées, réparations, restaurants, excursions avec des prestataires...), bref, tout comme un touriste "ordinaire". Des données officielles le confirment.
  • les voiliers déversent leurs excréments dans les lagons. C’est faux. L’immense majorité des bateaux aujourd’hui est équipée de cuves à eaux noires, qui stockent les déchets organiques et sont déversées au large. Qui plus est, même si l’idée heurte, il s’agit de déchets naturels et parfaitement biodégradables. Dans le même temps, les égouts des "terriens" sont, eux, tous déversés dans les lagons (à l’exception de Bora Bora).

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut chasser les voiliers, on les rend responsables de tous les maux possibles et imaginables.

 

Une attitude discriminatoire, pour ne pas dire raciste, qui va bien évidemment à l’encontre des intérêts de la Polynésie comme de ceux des plaisanciers.

On observe un fait rarissime : pour la première fois, la presse nautique internationale recommande aux voiliers de ne pas aller en Polynésie ! Cruising Word, le prestigieux magazine américain, recommande aux navigateurs à la bannière étoilée d’éviter ces îles, précisant que celles-ci "envoient un message fort selon lequel la présence des plaisanciers n’est plus souhaitée", rappelant en outre des incidents survenus à Huahine et une manifestation locale hostile aux voiliers. La même recommandation est faite par Voiles & Voiliers aux plaisanciers.

Les besoins de ces derniers sont pourtant pléthoriques, ils sont en attente de marinas, de quais de débarquement pour les annexes, de chantiers navals, de réparateurs, de mécaniciens, de voileries, de pièces détachées, autant de postes pouvant générer une importante activité économique, des emplois, dont la Polynésie a cruellement besoin.

 

Un plaisancier témoigne : "cela fait des années que je tente d’ouvrir un chantier naval à Tahiti ou Moorea. Chaque fois que je trouve un terrain, et que je propose des solutions, je me heurte à des refus systématiques. Je ne comprends pas."

Pourtant Tahiti-Infos écrit en 2018 à propos des super yachts : "300 à 400 visiteurs, 1 milliard XPF à l’économie locale, 3 millions XPF de retombées économiques moyenne par visiteur." Soit au total 2,5 milliards XPF. Pour les plaisanciers à la voile, c’est 1,5 milliard XPF qui tombe dans l’escarcelle de la Polynésie. Malgré un manque criant d’infrastructures d’accueil. Le syndicat des activités nautiques de Polynésie française déclare qu’un travail est en cours "pour accueillir toujours mieux les usagers locaux et internationaux des lagons".

C’est sans doute pour cela qu’on va interdire aux voiliers de mouiller à Ta’ahiamanu...!

A propos du manque de moyens et d’offres de service aux voiliers qui permettraient pourtant de générer une activité économique considérable, le syndicat indique : "certains ont été réalisés, d’autres le seront dans les prochaines années. Il nous semble important d’encourager la création de micro-services aux yachts dans les autres îles, afin de limiter le temps de séjour de ces bateaux sur Tahiti."

Un beau discours théorique, mais en pratique, les voiliers se heurtent à une hostilité croissante, des mesures qui tendent à les empêcher de mouiller dans les endroits adaptés, et pire encore, ils vont prochainement être sanctionnés alors qu’ils viennent de perdre l’un des leurs dans des circonstances dramatiques.

Un accident survenu précisément parce que les mesures de prudence préconisées depuis des années par les voiliers eux-mêmes ont été superbement ignorées par les responsables.

 

Bref, un peu partout en Polynésie désormais, les voiliers sont jugés indésirables. Cet étonnant repli sur soi de ces îles traditionnellement dépeintes comme hospitalières et accueillantes interpelle.

Effets indirects de la crise du Covid-19 ? Résurgence d’un racisme ordinaire aussi infondé que condamnable ? Réveil de velléités indépendantistes ?

Quelles que soient les motivations des adversaires toujours plus nombreux des voiliers, et leurs justifications écologico-sécuritaires, il est navrant de constater que des êtres humains sont incapables de vivre en harmonie dans des endroits qui ont pourtant tous les atouts pour être de véritables paradis sur terre.

Les terriens entendent imposer des contraintes parfaitement injustifiées aux marins. Et les marins devraient les subir sans sourciller ? Imaginons un instant que, pris d’une brutale frénésie d’avoir eux aussi toutes leurs aspirations satisfaites, les marins, soudainement investis du pouvoir de réglementer, décident de faire raser les maisons qui se trouvent devant l’endroit où ils ont jeté leur ancre, sous prétexte que ça leur gâche la vue, et qu’ils préfèrent une nature vierge de tout occupant... On leur rirait au nez, bien sûr...

Et pourtant, l’inverse devrait être accepté ?

 

Un touriste de passage, navigateur à l’occasion, résume bien la situation : "la Polynésie, c’est tellement loin, tellement cher, si c’est pour être accueilli de cette façon, plus jamais... il y a bien d’autres pays dans le monde tout aussi beaux et beaucoup moins onéreux, où je n’aurai pas le sentiment comme ici d’être indésirable. C’est détestable..."

Bref, en frappant d’ostracisme les voiliers, la Polynésie est en train de scier consciencieusement la branche sur laquelle elle est assise. Son image à travers le monde est ternie, sa réputation de terre d’accueil est écornée, et elle se prive de ressources considérables dont elle a pourtant grand besoin compte tenu de l’impact de la crise sanitaire.

Les voiliers ne sont pas les ennemis des terriens, et n’aspirent qu’à la paix et la tranquillité, de même que les terriens n’ont pas à se faire les ennemis des voiliers sous des prétextes fallacieux.

Faire la chasse aux voiliers comme jadis le maccarthysme a fait la chasse aux sorcières est vain et n’apportera rien à personne.

Les responsables politiques vont-ils continuer sur cette voie sans issue, ou bien corriger le tir, et enfin comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans les lagons, pour autant que chacun fasse preuve d’un peu de tolérance, de compréhension et d’humanité ?

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Moorea : après le décès d’un adolescent faut-il interdire le mouillage à Ta’ahiamanu ?

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A Moorea, suite à l’accident survenu il y a près de deux semaines dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu, et au cours duquel un adolescent a perdu la vie : les voiliers ne pourront plus rester au mouillage sur ce site. Une décision que les parents d’Eddie, la victime, disent déplorer. Ils ont l’impression que la commune utilise cette affaire comme une excuse pour se débarrasser de cette zone de mouillage. Certains dénoncent une réponse qui ne répond pas au problème de la vitesse excessive dans le chenal.

Publié le 22/08/2020 à 6:53 - Mise à jour le 22/08/2020 à 7:24- TNTV

C’est dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu qu’il y a une dizaine de jours, Eddie, un adolescent britannique de 14 ans de passage en Polynésie avec ses parents, a succombé à un accident dans le lagon. Il a été heurté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à quelques mètres du voilier familial.

A Ta’ahiamanu, le chenal passe à moins de 30 mètres de la plage publique, fréquentée. La problématique est connue et une réflexion est en cours, dans la cadre de la révision du PGEM : le plan de gestion de l’espace maritime.

Plage Ta’ahiamanu – Crédit photo TNTV

« On s’est rendus compte que la vitesse de navigation actuelle n’était pas forcément adaptée dans certaines zones », explique Hereiti Arapari, chargée des projets maritimes de la commune de Moorea. « On l’a du coup réduite à 15 nœuds dans l’ensemble du lagon, et dans les espaces fréquentés, on l’a réduite à 5 nœuds. Cette problématique a été abordée et elle doit continuer à être discutée avec la direction polynésienne des affaires maritimes ».

La commune va prendre un arrêté pour interdire le mouillage. Mais impossible d’obtenir des explications quant à ce choix : le maire et ses adjoints étant aux abonnés absents. Pas plus d’interlocuteur du côté du Pays qui nous renvoie vers la mairie…

Site de Ta’ahiamanu, Moorea – Crédit photo TNTV

« Suite à la tournée gouvernementale [postérieure à l’accident – NDLR], notre tavana a mis en avant les problématiques qu’il y avait face au mouillage, à Ta’ahiamanu », indique la responsable des projets maritimes de Moorea, « et c’est suite à l’intervention de notre tavana que le président a mis en avant le fait qu’il ne faudrait plus qu’il y ait de mouillage à Ta’ahiamanu pour des raisons de sécurité ».

Pourtant la commune est interpellée depuis des années sur la dangerosité de ce site, et des solutions ont été proposées.

« Nous avons fait des propositions au maire il y a 4 ans, pour déplacer le chenal plus près du récif, et laisser les baigneurs et les bateaux stationnés plus près de la plage, afin de protéger tout le monde… mais on n’a pas été entendus, c’est dommage. Mais là, on a une personne qui est décédée », déplore Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers en Polynésie.

Proposition de modifier le balisage par l’Association des voiliers en Polynésie – DR AVP

« On entend parler d’une décision qui va être prise par la commune ou le pays d’enlever ces voiliers. Ce n’est pas la solution », s’exclame Hiro Kelley, habitant de Moorea et professionnel du tourisme sur l’île. C’est juste le balisage qui pose problème. Les prestataires ne savent pas où passer parce-qu’il n’y a pas de balisage. Il n’y a pas d’indications pour montrer par où passer! »

La réponse apportée par la commune est pour le moins surprenante : « Bouger une balise sous entendrait aller détruire encore du corail. Parce-qu’une balise, ça ne s’installe pas comme ça! »

« Si ça sauve la vie de quelqu’un, je ne vois pas pourquoi la question se pose », réplique une riveraine.

La responsable des projets maritimes apporte des éléments complémentaires : « Pour l’instant, il n’y a pas d’arrêté qui est pris, parce-que notre tavana attendait de faire adopter la révision du PGEM au conseil des ministres. Cependant, il y a différentes problématiques qu’il faut traiter dans leur ensemble, et tavana voulait prendre une décision globale. Il attendait que la révision du PGEM soit adoptée en Conseil des ministres. Retirer le mouillage permettra de limiter les accidents, la pollution. C’est vrai qu’on n’a pas assez pris en compte le monde de la plaisance, tout simplement parce-qu’avant, on n’en avait pas autant. C’est une question qui va au delà de l’échelle de Moorea. On doit avoir une réflexion générale. La DPAM va venir échanger avec nous sur la question du mouillage à Moorea. »

Balises dans le lagon de Ta’ahiamanu – crédit photo TNTV

Toujours une vitesse excessive dans le chenal

Malgré cet accident, les prises de risques continuent. Un responsable de la sécurité recense toute l’activité sur le site de Ta’ahiamanu, dans un registre consciencieusement tenu. Dimanche dernier, une semaine après l’accident mortel, une cohorte de 5 jetski a failli percuter un baigneur. En parcourant la plage, nous observons deux jet skis en train de faire la course à moins de 25 mètres du rivage.

« J’estime que c’est dangereux », confie une baigneuse. « Je vois là où est mon fils, ils sont passés très près. Quand on pense à l’accident qu’il y a eu, il faudrait peut-être faire quelque chose ». Une riveraine ajoute : « Ici c’est une plage publique. Ca veut dire qu’on peut se mettre à l’eau et nager devant. Déjà, on passe quelques patates, et après, on est à l’aise pour nager. Juste à ce moment là, on se retrouve en plein milieu du chenal, avec des jets skis qui passent à toute vitesse. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents! »

Les parents d’Eddie, rentrés en Grande Bretagne enterrer leur garçon, nous ont fait part de leur désarroi quant à cette décision. Ils considèrent que les propriétaires de voiliers sont des boucs émissaires…

La famille d’Eddie Jarman, à bord de son voilier – Crédit photo TNTV

« La victime est un membres d’un équipage d’un voilier, or, ce sont les voiliers qu’on interdit. Nous sommes doublement victimes. C’est un peu comme si on traversait la rue, et qu’on disait, si un accident se passe, qu’on interdit les piétons », regrette Arnaud Jordan.

La famille d’Eddie sollicitée par la BBC pour témoigner

Sollicitée par la chaîne télévisée BBC, Barbara, la mère d’Eddie, compte bien exprimer son désarroi dans les médias internationaux. De quoi ternir encore davantage l’image de la destination Polynésie.

Laure Philiber

« Faire croire que les voiliers ne sont pas les bienvenus est mensonger »

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La réponse du gouvernement concernant les voiliers suite à un dossier rédigé par Voiles et voiliers, dressant un tableau peu reluisant de la situation des voiliers au fenua.

« Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens »,explique le ministre Jean-Christophe Bouissou.
« Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens »,explique le ministre Jean-Christophe Bouissou. (©présidence)

La semaine dernière, La Dépêche a relayé une partie d’un dossier rédigé par nos confrères de Voiles et voiliers, dressant un tableau peu reluisant de la situation des voiliers et des amateurs de bateaux en tout genre dans nos eaux.

Le ministre de l’Aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, a souhaité réagir à la publication de nos confrères sur une situation polynésienne qui n’est pas aussi catastrophique que le magazine métropolitain a bien voulu le dépeindre, d’autant que seul l’article pointant les aspects négatifs du problème reste consultable gratuitement sur le site du magazine. Les réponses apportées par les autorités, sont, elles, payantes.

« Par souci d’équilibrer les points de vue, nous avons demandé au magazine Voiles et voiliers de rendre l’intégralité de l’article accessible sur son site internet, mais celui-ci n’a pas estimé utile de faire suite à notre demande. C’est donc un nouvel article à charge que nous devons essayer de rectifier et c’est bien regrettable », explique le ministre.

« Jamais cette association (l’Association des voiliers de Polynésie, citée dans l’article de Voiles et voiliers, NDLR), qui a brusquement fait parler d’elle durant le confinement, n’a jugé utile de solliciter un rendez-vous, ni auprès de moi, ni auprès de la DPAM (direction polynésienne des affaires maritimes, NDLR), pour se présenter, se faire expliquer la réglementation qui existe et qui n’est pas floue contrairement à ce qui est colporté. On ne peut pas d’un côté affirmer ne pas être entendu par les autorités et dans le même temps les ignorer et ne pas chercher à les rencontrer. Je m’interroge donc sur les réelles intentions du responsable de l’association dont l’agitation partisane ne sert pas la cause des voiliers en Polynésie française. »

Le ministre poursuit : « Faire croire que les voiliers ne sont pas les bienvenus et que les autorités les ignorent est mensonger. Je l’ai dit et redit maintes fois lors d’entretiens dans la presse locale, que ce soit à La Dépêche de Tahiti ou à Tahiti Pacifique Magazine, les voiliers sont les bienvenus. Le président du Pays dans deux courriers, ainsi que moi-même, avons même pris la défense des plaisanciers auprès des associations de riverains, et nous les avons tous accueillis en toute sécurité durant la période de confinement, mettant en pratique la tradition d’accueil polynésienne. Je ne vois pas en quoi nous aurions tenu des propos qui exacerberaient les tensions, comme le journal l’affirme. Les seuls propos qui exacerbent les tensions et qui stigmatisent de surcroit les Polynésiens sont ceux de cette association. »

Des propos « inexacts, excessifs, voire méprisants »

« Il ne faut pas mélanger les problèmes comme cela est le cas. Nous avons été confrontés à une situation difficile, comme partout dans le monde, lorsque les frontières se sont fermées et que les navires ont dû regagner leur port d’attache ou le port le plus proche. Cela a eu pour effet en Polynésie française de concentrer les voiliers dans des zones adaptées près des services, comme ce fut le cas dans le lagon de Faa’a et de Punaauia, ou vers des zones de mouillage dédiées et protégées. Mais cette situation était transitoire. À l’occasion du confinement, cette concentration a eu pour effet d’occasionner ici ou là quelques tensions avec des riverains ou d’autres utilisateurs du lagon, excédés par cette présence soudaine de voiliers que certains ont pu juger envahissante. Nous le regrettons, et nous nous sommes employés à apaiser les relations avec les associations de riverains, en particulier pour rappeler que le lagon est un bien commun qu’il convient de partager dans le respect des règles existantes et de notre tradition d’accueil. Ce n’est pas toujours facile à faire accepter, de part et d’autre d’ailleurs. Les problèmes de voisinage existent aussi sur l’eau ! Certains dérapages regrettables se sont aussi produits dans certaines îles, probablement consécutifs à la peur que cette pandémie mondiale a pu susciter, mais ils sont très minoritaires et il n’y a pas lieu d’en faire une règle générale. Dans l’ensemble, les plaisanciers ont été bien accueillis dans la plupart des îles. Des initiatives d’accueil et des dons en produits frais offerts aux plaisanciers ont même été prises par la population. De tout ceci, l’association ne dit mot. Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens. »

« Les voiliers sont les bienvenus »

« S’agissant de la réglementation, naturellement elle existe et elle n’a pas changé depuis des années. Les voiliers sont les bienvenus en Polynésie, des marinas sont disponibles pour cela. Celle de Taina est saturée, c’est exact, mais celle de Papeete a été refaite, celle de Vaiare à Moorea est en cours de rénovation, et d’autres projets existent. Des zones de mouillage dédiées sont créées pour permettre aux voiliers de jeter l’ancre légalement là où il n’y a pas de marina, et des corps morts sont même installés dans certaines de ces zones pour faciliter le mouillage. Des communes comme Bora Bora, Huahine, Hitia’a par exemple, sollicitent les autorités pour définir des zones dédiées parce qu’elles n’ont pas de marina. On le voit, chacun s’organise pour accueillir le mieux possible les plaisanciers de passage chez nous dans le respect des contraintes environnementales. La plaisance et le tourisme nautique sont essentiels au développement de notre pays et laisser croire que les autorités y seraient opposées est simplement mensonger et malveillant. Tout s’est toujours bien passé pour les voiliers jusqu’à présent et il n’y pas de raison que cela change à condition que chacun fasse preuve de bonne volonté et le gouvernement s’inscrit bien évidemment dans cette démarche. Comme toute législation, elle existe et elle consultable auprès des autorités concernées ou sur leurs sites internet, en l’occurrence celui de la DPAM. Pour qui veut la trouver, elle est disponible. Et si le président de l’association s’était donné la peine de venir à la rencontre des autorités pour échanger, faire part de ses observations, comprendre ce qui existe, nous n’en serions pas à communiquer par articles de presse interposés. Ce n’est pas en jetant le discrédit sur les autorités et en faisant une publicité injuste et déplorable à la Polynésie française que les choses avanceront. Je jugerai la bonne foi du responsable de l’association à sa volonté de solliciter une rencontre avec les autorités. Le reste n’est que de l’affichage et du brassage polémique qui n’est ni justifié, ni constructif. »

Moorea – Vers une interdiction de mouillage à Ta’ahiamanu

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Le président Édouard Fritch et une partie de son gouvernement et collaborateurs techniques ont passé la journée d'hier à Moorea.

Les voiliers ne pourront plus mouiller à Ta’ahiamanu. Le gouvernement en a décidé ainsi à la demande du maire. (©J. Rey/LDT)

 

Le président du Pays, Édouard Fritch, sa suite ministérielle et ses collaborateurs techniques sont arrivés à Moorea par le bateau de 8 heures. Accueilli par Evans Haumani, maire de Moorea-Maiao, et quelques membres de son conseil municipal, le groupe a rapidement pris la direction de Maatea pour établir un premier point sur les projets de la commune, les modes de financements possibles ainsi que sur les grands projets de la commune comme la transition énergétique que Moorea-Maiao compte bien lancer rapidement.

Ainsi, après les présentations d’usage, Tiare Derock, gestionnaire des marchés publics en charge du suivi des financements auprès du Pays, a présenté différents projets qui comptent sur un partenariat financier avec le Pays et par le FIP. C’est le cas pour une BOM (benne à ordures ménagères) de 16 m3 pour un coût de 35 millions de francs. Le Pays qui est favorable aura à sa charge 60 % et la commune 40 %.

Deux autres projets attendent un financement FIP : des équipements de protection individuel pour jeunes sapeurs-pompiers, soit un coût de 625 450 francs répartis à raison de 50 % FIP, 50 % commune, et l’acquisition d’un camion-citerne rural pour un montant total de 46 millions. Cette intervention a été suivie de celle de Frédéric Metayer, directeur des services publiques environnementaux. Le technicien de la commune a fait un point sur les enjeux du service public de l’électricité à Moorea au travers d’une démarche qu’elle s’est fixée et qui consiste à obtenir 30 % de la ressource en provenance des énergies renouvelables et en particulier du solaire (lire La Dépêche de Tahiti du 31 juillet).

Pour atteindre l’objectif d’un mixe énergétique, la commune mise sur des supports existants pour installer ses panneaux solaires. Les grandes toitures de Moorea ont déjà été identifiées, bâtiments publics, établissements scolaires ; elles devraient toutes être recouvertes de cellules photovoltaïques. Une première démarche cadastro-solaire a permis une quantification des surfaces mobilisables pour évaluer la « puissance installée » et son impact sur le réseau.

Maiao a sa part de projets dont certains sont déjà avancés comme l’achat d’un nouveau navire (financé partiellement par le Pays) et la mise en place d’un schéma directeur pour l’eau potable. L’électrification est l’une des grandes priorités qui devrait se concrétiser par l’installation d’une centrale en mode hybride. Une enquête parcellaire a été lancée pour déterminer l’emplacement de la centrale.

Aménagements du quai de Vaiare

La délégation s’est rendue à Vaiare pour en savoir plus sur les projets d’aménagements du quai en vue de l’arrivée du Ferry Terevau, des aménagement de places de parkings et de la marina (La Dépêche de Tahiti du 5 août). Un projet de remise aux normes est actuellement en cours d’enquête publique. Un autre projet, celui de l’extension, n’est pas encore à l’ordre du jour, mais les plans sont là. Celui-ci avait été contesté il y a trois ans par la population de Teavaro, il devra être présenté à la population par la nouvelle équipe en place pour trouver un terrain d’entente.

Un petit tour vers Temae, plus précisément sur la servitude du golf qui deviendra une route territoriale réaménagée par le Pays donc ouverte à tout le monde. En attendant, cette servitude appartenant au golf est toujours fermée et en cours d’une procédure judiciaire lancée par l’association des résidents de Temae.

Après une halte au quai de Paopao où une darse est prévue pour les pêcheurs, la délégation s’est rendue à Ta’ahiamanu, la plage publique superbement aménagée. Le récent accident du jeune garçon d’origine anglaise fauché par un hors-bord alors qu’il effectuait du snorkling a été évoqué parallèlement à la problématique du mouillage des voiliers sur ce site très prisé mais qui ne dispose d’aucune réglementation précise sur qui peut faire quoi et où. Il a donc été décidé, à la demande du maire, d’interdire le mouillage des voiliers sur ce site. L’arrêté du Pays devrait être pris très prochainement.

Le pont de Opunohu, dont la reconstruction a été arrêtée depuis le confinement pour cause de dépassement budgétaire (La Dépêche de Tahiti du 4 août), a reçu la visite de la délégation. Ce chantier affiche aujourd’hui un retard de travaux de près de six mois. L’entreprise qui avait répondu à l’appel d’offre avait demandé un avenant de 25 millions pour un chantier d’un peu plus de 200 millions. Il a été décidé qu’il n’y aura pas d’avenant possible, et l’entreprise se doit de reprendre les travaux rapidement, ce qui sera fait dès la semaine prochaine. Trois mois seront encore nécessaires pour son terme.

Après un repas à la salle paroissiale de Maatea, la délégation a repris la direction de Tahiti par le bateau de 16 h 30.

Édouard Fritch a dit…

Cette visite était l’occasion pour la commune de présenter ses différents projets tels que son programme de transition énergétique, divers travaux d’aménagement comme le port de Paopao et des zones de mouillages. (©présidence)

Enquête. Plaisanciers accusés, parole publique floue, mouillages saturés : du rififi à Tahiti

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Des plaisanciers qui se font insulter alors qu’ils sont mouillés tout à fait légalement, des zones de mouillage bondées qui se réduisent comme peau de chagrin, une parole publique qui exacerbe les tensions… Mais que se passe-t-il dans ce coin de paradis qu’est la Polynésie ? Enquête et éléments de réponse dans le n° 594 de Voiles et Voiliers. Extraits.

Les trois marinas de Tahiti (ici celle de Taina à Punaauia), gérées par le Port autonome, sont saturées suite à l’augmentation des voiliers de passage et de charter, mais aussi à cause de la pandémie en cours qui y a confiné tous les bateaux sur zone.
Les trois marinas de Tahiti (ici celle de Taina à Punaauia), gérées par le Port autonome, sont saturées suite à l’augmentation des voiliers de passage et de charter, mais aussi à cause de la pandémie en cours qui y a confiné tous les bateaux sur zone. | D.R
Jean-Luc GOURMELEN. Publié le

 

 

« Ce matin, un local est venu pagayer autour de mon bateau et s’est mis à me crier dessus en disant : “Vous n’êtes pas les bienvenus, il est interdit de mouiller ici et vous devez partir.” Nous sommes ancrés sans aucun autre bateau en vue, loin de la côte, sur du sable et sommes arrivés ce matin. En d’autres mots, nous avons suivi la loi et mouillé de la manière la plus respectueuse qu’il soit. Un peu plus tard dans la matinée, la police est arrivée dans un bateau pour nous dire qu’une femme qui habite sur la côte les avait appelés pour se plaindre et que nous n’avions pas le droit d’être ici. Cette femme a menti et leur a dit que nous étions ici depuis longtemps. La police nous a confirmé que nous pouvions rester pendant deux jours, comme la loi l’indique. Ils étaient d’ailleurs très sympathiques. Je suis souvent venu mouiller ici depuis cinq ans et j’ai toujours eu d’amicales relations avec les personnes qui y vivent. Cette récente hostilité est la conséquence des frustrations engendrées par la pandémie du Covid-19, mais aussi lorsque Cathy Rocheteau, directrice des Affaires maritimes, a annoncé à la télévision “qu’il est interdit de mouiller partout…” Je ne peux pas prouver qu’il s’agit d’une relation de cause à effet, mais les mots utilisés par l’homme en colère de ce matin étaient quasiment les mêmes que ceux qui ont été prononcés à la télévision. » Bien qu’atteint de dystrophie musculaire, Ryan navigue à bord de son catamaran (un Looping 48 baptisé Kiapa Nui) et se trouvait au mouillage de Haapiti (Moorea) lors de cet incident.

Que ce soit en marina ou comme ici au mouillage derrière un motu, les places sont chères pour les voiliers, au propre comme au figuré… | D.R

 

"Les voiliers sont en effet accusés de plein de choses"

Parmi les divers témoignages recueillis, citons celui de Pascal, qui navigue sur un modeste Dufour 29 (baptisé Kini, en hommage à Ella Maillart) et qui est arrivé en Polynésie après avoir réalisé le tour de l’Amérique du Sud par le cap Horn et les canaux de Patagonie. Soit une navigation forte et engagée qui rend humble et lui a permis d’apprécier à sa juste valeur l’accueil des populations rencontrées le long de sa route et d’analyser la situation polynésienne avec du recul : « Les voiliers sont en effet accusés de plein de choses (pollution, destruction du corail…) par les locaux qui, il faut le savoir, ont une pratique de la mer très différente. Les voiliers détestent logiquement coincer leurs mouillages dans les patates de corail, et n’ont aucune envie d’abîmer ce qu’ils viennent justement admirer. Accusation idiote. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que ça n’arrive pas. Et tout le monde préfère prendre un corps-mort que mouiller par 25 mètres de fond. Encore faut-il qu’il y en ait et qu’ils soient sûrs. Les eaux noires sont également un faux problème. La carte de pollution de l’eau récemment publiée par le pays montre que, justement, les zones de mouillage des voiliers sont nickel. Les zones polluées se trouvent au débouché des rivières qui drainent les ordures et les résidus de fosses septiques (dont 80 % sont non conformes !). Mais c’est plus facile de nous accuser…

De plus, le contenu des toilettes est immédiatement entraîné par le courant, car il n’y a pas d’eau stagnante dans les lagons. Et les rémoras qui vivent sous les bateaux sont stupéfiants d’efficacité, ils se régalent en cinq secondes… Mais c’est bien la pollution visuelle qui pose problème. C’est surtout le fait des riches propriétaires de bord de lagon qui ne veulent pas un seul mât interposé entre leur terrasse et l’horizon. Il faut bien voir que la loi locale n’est pas la loi littorale métropolitaine. Ici, la notion de littoral public existe peu. Il y a très peu de plages publiques, ni de cales pour embarcations. Les propriétaires d’une maison pied dans l’eau s’estiment aussi propriétaires de leur rivage et de leur morceau de lagon, c’est le concept traditionnel. Ici à Raiatea, il y a quelques années, ces riches propriétaires ont monté la tête de la population et organisé des expéditions d’intimidation musclées en toute illégalité : un directeur d’école, un fonctionnaire de la sécurité sociale, etc. se sont arrogé le droit de faire le ménage devant leurs villas. Et les pires sont les “demis”, qui en tant que métis se sentent obligés d’être plus royalistes que le roi. »

MOUILLAGES INTERDITS A TAHITI ?

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Grâce au nombre répété de nos alertes auprès des médias sur la situation en Polynésie ainsi que notre réseau qui s’étend, Tahiti fait la une des magazines nationaux et internationaux qui sont à présent à notre écoute et se font le relais de notre parole.
  1. Article VOILES ET VOILIERS,
  2. Article dans MULTICOQUES MAG

Il devient urgent que le gouvernement réagisse et lance des signes positifs vers la plaisance.

Grâce au nombre répété de nos alertes auprès des médias sur la situation en Polynésie ainsi que notre réseau qui s’étend, Tahiti fait la une des magazines nationaux et internationaux qui sont à présent à notre écoute et se font le relais de notre parole.
Il devient urgent que le gouvernement réagisse et lance des signes positifs et constructifs vis à vis de la communauté des plaisanciers si la Polynésie ne veut pas souffrir des conséquences à terme d’une image qui se détériore gravement à l’international.

Plaisance : l’admission temporaire des navires étrangers réduite de 36 à 24 mois

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Le Vice-président de la Polynésie française a présenté au Conseil des ministres une restriction du régime d’admission temporaire des navires de plaisance étrangers stationnant en Polynésie française. Le séjour autorisé est raccourci d’un an, passant désormais à 24 mois au lieu de 36.

Dans le cadre de la stratégie de développement du tourisme 2015-2020, le gouvernement avait mis en place en 2018 le dispositif dit de la « Route des 36 mois ». Ce dispositif d’admission temporaire permet aux plaisanciers d’origine étrangère de naviguer dans les eaux polynésiennes en exonération totale de tous droits et taxes, et ceci pour une durée maximale de trois ans, renouvelable sans limite.

Il est cependant constaté que ce dispositif, détourné de sa vocation initiale par certains plaisanciers, engendre aujourd’hui de nombreux effets néfastes. En effet, la présence permanente de certains de ces navires sur les différents lagons génère de multiples plaintes, issues de riverains, de touristes ou d’entreprises locales, tant elle détériore la beauté naturelle des paysages polynésiens.

Afin d’encadrer de façon plus appropriée le régime d’admission de ces navires étrangers, il a donc été proposé au Conseil des ministres un ensemble de modifications qui, sans revenir sur le droit accordé aux navires étrangers de visiter les îles polynésiennes, permettent d’en restreindre certaines conditions.

Dorénavant, la durée maximale d’admission en exonération de droits et taxes sera de 24 mois, et ne sera renouvelable qu’après avoir passé une période de 6 mois minimum en dehors des eaux polynésiennes. Si les propriétaires des navires souhaitent prolonger leur séjour, ils pourront s’acquitter des droits et taxes afférents.

Le service des douanes est chargé de s’assurer du respect de la réglementation par l’ensemble des plaisanciers étrangers en voyage en Polynésie française. A ce titre, l’exercice sur le territoire d’une activité lucrative par des étrangers sous le régime de l’admission temporaire, est passible de poursuites.

« Le gouvernement semble avoir intégré le délit de sale gueule », se désole l’Association des voiliers de Polynésie

« Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le tourisme. Le gouvernement semble avoir intégré le délit de sale gueule », dit Arnaud Jordan, le président de l’Association des voiliers de Polynésie, qui reconnaît cependant que le « charter au black, pour alimenter la caisse de bord » est bien l’un des « effets néfastes » mentionné au conseil des ministres. Mais il s’inquiète surtout de savoir à partir de quand seront décomptés les deux ans, et où les plaisanciers en fin de séjour vont pouvoir aller, alors que de nombreux pays ont fermé leurs frontières pour cause de covid-19. La Nouvelle-Zélande par exemple, l’une des escales incontournables pour les navigateurs dans le Pacifique, est fermée et pourrait le rester jusqu’au début 2021.

 

Bouissou : « Pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde »

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PLAISANCE - Le ministre des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou répond à nos questions.

Pour le ministre, « pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde ». Il estime que la manifestation dans le lagon de Faa’a est aussi une instrumentalisation politique.
Pour le ministre, « pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde ». Il estime que la manifestation dans le lagon de Faa’a est aussi une instrumentalisation politique. (©archives LDT)

Le week-end dernier, le collectif Tearai réunissait une nouvelle fois la population à Vaitupa pour se plaindre de la nouvelle réglementation des mouillages de voiliers dans la zone. Quelques jours plus tôt, le ministre en charge des Transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, nous recevait pour faire le point sur ses questions. Pour lui, « pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde ».

Cette histoire de mouillage dans les lagons commence à prendre des proportions importantes. Les voiliers dans le lagon de Faa’a étaient ceux bloqués pendant le confinement et la population est venue se plaindre. Les pêcheurs aussi. Il y a un vrai problème. Ailleurs, les voiliers sont accueillis à bras ouverts car ils sont générateurs de ressources pour les communes.

Il y a deux attitudes très différentes que je constate au niveau des voiliers. Il y a l’attitude des populations dans les îles et celle à Tahiti. Dans les îles, ils veulent de la plaisance. Aux Marquises et aux Tuamotu, ils veulent qu’on aménage des marinas, des corps-morts. La route des 36 mois est quelque chose qui est totalement assimilé, alors qu’à Faa’a et Punaauia, il y a la crispation d’une certaine frange de la population.

La volonté du gouvernement est de sortir du bourbier à Outoumaoro et dans la baie du Maeva Beach. Prévoir des zones de mouillage à Faa’a et Punaauia a provoqué l’insatisfaction de la population, surtout dans un contexte où arrivaient les élections municipales. Les gens qui ont réagi au travers de cette association sont des gens très impliqués politiquement.

Les plaisanciers sont-ils responsables de la détérioration des lagons ?

Pointer du doigt les plaisanciers qui salissent le lagon, c’est se moquer du monde. J’ai dénoncé le déversement depuis la décharge de Mumuvai directement dans la Piafau, et ensuite tout cela se retrouve dans le lagon. On retrouve les pneus dans le lagon. Ce sont les voiliers qui les ont amenés ? La même association, chaque année, fait des plongées pour nettoyer le lagon et sait pertinemment que la pollution vient de là-haut. Il faut arrêter de dire que ce sont les plaisanciers. Ce sont au contraire des gens très respectueux de leur environnement.

La crise de la Covid-19 a-telle cristallisé les choses ?

Cette crise a provoqué une arrivée massive de bateaux. Mais pour quelle raison ? C’est parce qu’on leur a donné l’ordre de venir. L’arrêté du haut-commissaire leur ordonnait de venir directement à Tahiti et de s’y mettre en confinement. Voilà comment nous nous sommes retrouvés avec tous ces voiliers, même s’il n’y avait pas de réglementation précise pour cela dans le lagon de Faa’a.

La question est peut-être naïve, mais en quoi ces voiliers dérangent ?

Le lagon de Faa’a n’est pas une zone de pêche. Je suis riverain de cette zone. La commune de Faa’a a créé une zone d’interdiction de pêche. Les pêcheurs n’ont rien à voir avec la problématique de mouillage. Moi-même, quand j’allais ramer sur le lagon, je passais à côté des voiliers, c’est très bien, on peut faire des rencontres. Je dis qu’il y a un prétexte utilisé pour disséminer un sentiment de méfiance envers les étrangers au sein de la population de Faa’a.

Une question qui n’a jamais été réellement posée parce qu’elle dérange, mais le problème n’est-il pas simplement que, sur ces voiliers, ce sont des étrangers et des popa’a ?

Je pense.

Comment essayer d’harmoniser le tout ?

Le rôle du Pays est de réglementer l’usage du domaine public. Nous l’avons fait. Le chenal, depuis Papeete jusqu’à Taapuna, est sous l’égide du Port autonome. Autant sur la réglementation, c’est moi qui fixe les règles, autant sur la surveillance et sur la perception de redevances, c’est au Port autonome d’agir. Il y a une police portuaire qui doit faire en sorte que le bateau ne reste pas trop longtemps à la même place. Certains voiliers n’ont pas bougé depuis 30 ans. Là, il y a quelque chose à faire.

Il faut légiférer sur ces bateaux qui ne bougent pas et laisser la plaisance se faire ?

Exactement. Il faut que le Port autonome sorte un règlement intérieur sur l’occupation de ses zones. Par exemple, un plaisancier pourrait rester un mois sur une zone, éventuellement renouveler sa demande, mais pas plus. S’ils ont des besoins de mouiller plus longtemps, il faut les diriger sur les zones adéquates, les marinas. On y travaille. On va prévoir d’autres infrastructures dans la zone de la baie de Phaëton. On veut reprendre le projet à Moorea. L’annonce est déjà parue au Journal officiel. Avec Evans Haumani, nous sommes enfin d’accord sur l’extension de la marina de Vaiare. Il y a aussi le projet d’extension de la marina Taina, en lien avec le projet de Village tahitien. Cela laisse tout de même peu de possibilités, sinon il y a la baie de Phaëton. Dans le projet de parc à Vaitupa, il y a aussi une marina qui est souhaitée.

Sur la côte est aussi le mouillage se fait. La baie de Matavai a souvent des voiliers qui restent plusieurs jours.

On va interdire ces mouillages. Comment se font ces mouillages puisqu’il n’y a pas d’ancrage ? Ils balancent leurs ancres et s’accrochent comme ils peuvent. Ce n’est pas possible et il va falloir réglementer. La vraie question est de savoir à quel niveau d’accueil sommes-nous prêts à faire face ? Il ne faut pas aller au-delà d’une certaine limite. Ces plaisanciers, il faut qu’ils aillent aussi dans les îles.

La route des 36 mois est-elle toujours souhaitable ?

Nous y réfléchissons. Trois ans dans nos eaux, c’est long. Cela était justifié pour les super-yachts. Est-ce que pour la plaisance, il faut laisser la possibilité aux gens de rester pendant 36 mois ? C’est une vraie question. C’est un sujet d’actualité au sein du gouvernement.

Pour que ces voiliers aillent dans les îles, il va falloir là-encore des infrastructures pour éviter les ancrages sauvages dans le corail.

Une marina est prévue à Bora Bora, par exemple. Une belle marina aussi grande que la marina Taina. Il y a énormément de demandes, il y aura des branchements pour l’assainissement, l’électricité, etc. Il y a aussi une redevance à percevoir.

Les devoirs des plaisanciers
– Respect des règles internationales de navigation
– Limitation de la vitesse de circulation à 5 nœuds
– Règles applicables aux navires abandonnés et aux épaves maritimes
– Interdiction de la pratique de toute activité autre que le mouillage des navires dans les zones dédiées
– Interdiction de rejeter, déverser ou laisser s’écouler dans les eaux leurs ordures ménagères et déchets de toute sorte, les eaux souillées ou chargées d’hydrocarbures, d’huiles ou de produits toxiques.
– Obligation de disposer de tous les déchets dans des installations à terre prévues à cet effet
– Interdiction d’effectuer tous travaux de réparation, opérations de carénage, applications de produits ou peintures.