Pourquoi adhérer à l'AVP en 2022 ?
Pourquoi adhérer à l'AVP en 2022 ?

Créer du lien au sein de l’association et nous connaître un peu mieux. Parce qu’une association c’est avant tout créer des occasions de se rencontrer, d’échanger, nous avons décidé de déclencher ces occasions afin que tous les adhérents puissent avoir un vrai rôle participatif, que chacun puisse...

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1 - Chez nos représentants :
TAHITI : Tahiti Yacht Accessoire à la marina Taina (Michel Baltzer)
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FAKARAVA : Fakarava Yacht Services (au village)
FAKARAVA : Pakokota Yacht Services (Pension Pakokota)
2 - Ou en ligne sur ce site
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L'Association des Voiliers en Polynésie c'est avant tout un réseau de :
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Lettres aux autorités – sept/oct/nov. 2020

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Réponses (ou non) aux lettres envoyées aux autorités

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Réponse à la lettre au Port Autonome concernant la zone de Punaauia (14/10/20) :

Monsieur, Par correspondance électronique du 27 août 2020, vous avez interrogé Mon Établissement public sur les modalités d’applications concrètes de l’arrêté n° 650/CM du 02 juin 2020. Merci de trouver ci-après les observations qu’appellent de ma part vos demandes.

  1. Sur le mouillage dans la zone VAIRAI

Le mouillage et le stationnement de tout navire étant strictement interdits, pour quelque durée et quelque navire que ce soient, dans la zone VAIRAI (article 3 de l’arrêté précité), mon Établissement public procèdera effectivement à l’expulsion de tous les navires en infraction.
Ces expulsions débuteront en principe dès que la zone de mouillage P6 aura été aménagée (pose de corps-morts), ce qui arrivera très vraisemblablement avant la fin de l’année.
J’attire votre attention sur le fait que les navires mouillant ou stationnant dans cette zone sont d’ores et déjà en infraction et donc passibles, dès aujourd’hui, de sanctions pénales. Il leur appartient de se rapprocher sans délais des marinas et/ou des autorités compétentes pour obtenir un poste d’amarrage ou une autorisation de mouillage sur corps-mort.

  1. Sur le ponton des annexes de la Marina Taina

Ce ponton a été définitivement démonté et ne sera pas réinstallé.
Concernant les usagers de ce dernier : les voiliers au mouillage dans les zones P0 et P1 bénéficient déjà des infrastructures et équipements de la marina Taina, ce ponton ne leur est donc pas nécessaire ; quant aux voiliers au mouillage dans la zone VAIRAI, ce sont des occupants sans droits ni titre du domaine public maritime, ils n’ont donc aucun droit au maintien dudit ponton.

3. Sur le mouillage dans la zone P6

Aucun mouillage sur ancre n’est autorisé, ni toléré, dans la zone P6 conformément aux dispositions de l’article 5 de l’arrêté précité.
Des corps-morts y seront installés et proposés à la location avant la fin de l’année et la zone de mouillage sera délimitée conformément aux plans annexés à l’arrêté susmentionné.
Espérant avoir répondu à vos interrogations.
Cordialement,
Pour le Directeur général du Port autonome de Papeete, Monsieur Jean-Paul LE CAILL.

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Réponse à la lettre à la DPAM du 11/09/20 concernant la limitation de la vitesse sur l'île de Moorea :

Bonjour Monsieur,

En ce qui concerne la vitesse de circulation maritime, celle-ci est réglementée de manière générale par la délibération n°78-124 du 27 juillet 1978 portant règlementation de la circulation dans les lagons de la Polynésie française. Son article 2 précise que la vitesse doit être inférieure à 5 nœuds à moins de 70 mètres du rivage ou à moins de 70 mètres des installations de pêche fixes ou mobiles et des ouvrages portuaires (digues, quais, pontons, balisages, etc…). En dehors de ces limites, elle doit être telle que le pilote puisse garder le parfait contrôle de son navire quels que soient les circonstances et l’environnement, et telle qu’elle ne provoque pas des vagues pouvant occasionner des avaries aux embarcations à quai ou au mouillage.

D’autre part, la bande littorale des 300m s’applique aux zones de baignades. Ces dispositions relèvent du CGCT, le code général des collectivités territoriales, en son article L.2213-23, qui précise que le maire exerce la police des baignades et des activités nautiques à partir du rivage avec des engins de plage et des engins non immatriculés (comme les kayak, pirogue, paddle, pédalos, kite surf, etc…), jusqu’à une limite fixée à 300m à compter de la limite des eaux. Il faut donc comprendre cette limite de 300m comme la limite extérieure de la zone de baignade, son extension maximale, laquelle peut être plus petite, en fonction de la configuration de l’endroit. La zone de baignade doit être balisée, et de fait le chenal qui la borde le cas échéant. Cette police spéciale qui concerne la sécurité des personnes relève directement du maire.

Ces informations sont extraites du site internet de la DPAM : www.maritime.gov.pf

Vous trouverez en PJ les deux textes en référence, la délibération de 1978 et l'article L.2213-23 du CGCT extrait de légifrance.

Cordialement.

Yves HAUPERT, Direction Polynésienne des Affaires Maritimes

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Lettre envoyée le 5 novembre 2020 au maire de Moorea, sans réponse à ce jour :

M. le maire,
 
L'association des Voiliers en Polynésie, forte de plus de 300 membres tant polynésiens qu'internationaux a suivi de près la révision du PGEM qui arrive bientôt à son terme.
 
Certains de nos membres sont résidents à Moorea et tous sont susceptibles d'être de passage dans le lagon de Moorea. Pourtant, nous n'avons malheureusement jamais été conviés aux travaux d'élaboration du PGEM. Nous vous avons adressé à ce sujet une lettre ouverte le 7 septembre 2017 et vos services ont pu lire les remarques que nous avons faites lors de l'enquête publique. Nous avons apprécié, de la part de vos services, la réunion d'information qui a été organisée le 16 juin 2018 dans les jardins de l'Assemblée à Papeete.
 
Cette année, un triste accident a endeuillé notre communauté et nous lisons avec stupeur l'article 19 du Chapitre 6 de l'arrêté qui rend exécutoire le plan de gestion de l'espace maritime de l'île de Moorea. :
 
"Chapitre 6 : CIRCULATION Art. 19.— Limitation de vitesse Sans préjudice de la réglementation en vigueur qui limite la vitesse des navires à 5 noeuds dans la bande de 70 mètres à partir du littoral, la vitesse des engins motorisés est limitée à 20 noeuds dans le lagon de Moorea, sauf dans les aires marines protégées où elle est limitée à 5 noeuds."
 
qui permet, semble-t-il, la vitesse autour des mouillages à vingt nœuds. Cette vitesse excessive met en danger de mort les baigneurs autour des bateaux ainsi que les baigneurs des plages publiques.
 
Nous attendons de votre part un signal fort à l'attention des usagers motorisés du lagon. Nous voudrions aussi que cesse le mépris qu'encourage l'attitude des autorités envers les voiliers qui sont, pour la plupart, respectueux des lois et des usages. Ces touristes au long cours représentent un fort potentiel économique que nous estimons à 4,5 milliard par an. Contrairement aux idées reçues, ils ont un très faible impact sur le lagon et sur l'environnement en général. La très grande majorité des voiliers respectent le PGEM actuel, notamment dans la durée de mouillage et l’utilisation de la cuve à eau noire qui est maintenant une norme sur les voiliers. Nous condamnons fermement la petite minorité qui ne respecte pas la réglementation en vigueur.
Nous nous sommes d'ailleurs doté d'une charte de bonne conduite que nous aurons plaisir à vous détailler. Elle est matérialisée par un pavillon que les plaisanciers peuvent mettre dans leur mâture.
 
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Pour toutes ces raisons, je me permets, par la présente, de solliciter un rendez-vous selon vos disponibilités. Je me tiens à votre disposition pour plus d'informations complémentaires et vous prie d'agréer, M. le Maire, mes salutations distinguées.
 
Arnaud JORDAN
Président de l'Association des Voiliers en Polynésie

Interview de J.-C. Bouissou : “Liberté et responsabilité sont indissociables”

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Interview de J.-C. Bouissou : “Liberté et responsabilité sont indissociables”

 

Vendredi 20 Novembre 2020 - écrit par Dominique SCHMITT

 

Crédit photo : Dominique Schmitt

Crédit photo : Dominique Schmitt
Suite à l’accident mortel survenu à Moorea, près de la plage de Ta’ahiamanu, la mairie aurait pris la décision d’interdire désormais le mouillage aux voiliers et le président de la Polynésie française serait prêt à le suivre par un arrêté du Pays. Qu’en est-il ? Qu’est-ce qui est prévu ?
“Je voudrais dire d’abord combien ce drame nous a tous endeuillés. Nous sommes profondément attristés de ce qui s’est passé et nous adressons nos condoléances et le témoignage de notre sympathie à la famille d’Eddie. La plage de Ta’ahiamanu est une plage publique dédiée aux familles et aux touristes. Elle a fait l’objet d’aménagements récents pour conforter cette vocation. En application du Code général des collectivités territoriales (CGCT), la réglementation de la baignade relève du maire dans la bande des 300 mètres, disposition qui s’applique en Polynésie française. La présence du chenal très proche de la plage rend cet endroit très fréquenté et en fait donc un site à risque potentiellement dangereux.” ...Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 443 en cliquant ICI

Enquête – QUAND LA PLAISANCE DEVIENT DÉPLAISANTE !

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Enquête– QUAND LA PLAISANCE DEVIENT DÉPLAISANTE !
Blog de Mediapart, revue Voiles et Voiliers, magazine Cruising World… Les articles à charge contre la gestion de la plaisance en Polynésie s’enchaînent dans la presse, ne cessant de ternir l’image de notre destination. Aussi, la volonté du maire de Moorea d’interdire le mouillage aux plaisanciers devant la plage de Ta’ahiamanu, après la mort de l’adolescent Eddie, a suscité l’incompréhension du monde de la mer, qui estime que le Pays doit revoir sa réglementation et offrir davantage d’infrastructures. Manque de marinas, places revues à la baisse dans le nouveau Plan de gestion de l’espace maritime (PGEM), pressions des élus et des riverains… l’accueil des voiliers est en berne au fenua !

Tahiti Pacifique N°443 du 20 novembre 2020

 

L’accueil des voiliers en berne au fenua !

 

Crédit photo : Dominique Schmitt

Crédit photo : Dominique Schmitt
La plaisance deviendrait-elle déplaisante en Polynésie ? Le décès du jeune Eddie, 14 ans, fauché par un speed-boat dans le lagon (lire encadré ci-contre), a ravivé la polémique des plaisanciers devenus indésirables au fenua. La presse nationale et internationale s’en fait malheureusement de plus en plus l’écho. Une tribune parue sur le blog de Mediapart a notamment fait le tour des réseaux sociaux. L’article, intitulé “La Polynésie : un paradis qui n’en est plus un - Chronique de la haine ordinaire”, relate ainsi la triste histoire : “Un dramatique accident survient le 9 août 2020, à Moorea. Un jeune garçon, qui vit sur un voilier et se baigne à proximité, est tué par un bateau à moteur passant à vive allure. En réaction, les autorités décident de chasser les voiliers du mouillage le plus populaire de l’île ! Explication d’une hérésie.”
Une décision surprenante, dont Tahiti Pacifique a essayé de comprendre le lien de cause à effet. Selon les textes en vigueur, la réglementation de la baignade relève du maire dans la bande littorale des 300 mètres ; c’est donc l’édile qui décide. Nous nous sommes alors rendus sur l’île Sœur à la rencontre des différentes antennes de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) : une interdiction du mouillage devant la plage publique de Ta’ahiamanu, à Moorea est bien envisagée. Du moins temporairement...Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 443 en cliquant ICI

Voiliers : mécontentement entre plaisanciers et riverains

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Le torchon brûle entre les plaisanciers, les pécheurs, les riverains et certaines communes. Quelle est la réglementation en vigueur ? Dans quelle mesure le mouillage est-il autorisé ? Reportage.

Le torchon brûle entre les plaisanciers, les pécheurs, les riverains et certaines communes. Au cœur du problème une règlementation parfois un peu flottante en ce qui concerne notamment les durées de mouillage des voiliers.

A Moorea, la mairie de Moorea réfléchit à un renforcement de la règlementation dans ses zones de mouillage. Un nouveau plan de gestion de l’espace maritime est en cours de finalisation. Il devrait  être opérationnel d’ici le mois de novembre. "On va durcir cette régelementation pour dire qu'il faut quitter au-delà de 48h et ne plus revenir au bout d'un laps de temps", explique Ataria Firiapu, 1er adjoint au maire de Moorea-Maiao

A Mahina, la mairie est d’accord pour un mouillage de deux ou trois jours mais pas plusieurs mois. Quelle est la réglementation en vigueur ? Dans quelle mesure le mouillage est-il autorisé ?

L’invité café : Arnaud Jordan – 24/09/2020

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L'invité café du jeudi 24 septembre est Arnaud Jordan, président de l'association des voiliers en Polynésie.

Arnaud Jordan est le président de l’association des voiliers en Polynésie, il est venu s’exprimer sur les tensions actuelles entre les voiliers et certains riverains de Moorea, Faa'a et Mahina.

"Les voiliers font ce qu'on leur demande. Rester plusieurs mois au mouillage ? C'est un usage normal du domaine public, tant que cela ne gène pas les autres. (...) Lorsque l'on dit partout que le mouillage est interdit, c'est faux ; on met de fausses idées dans la tête des gens qui permettent des débordements. C'est dangereux pour les voiliers. Les voiliers rapportent de l'argent au Pays et respectent très largement le lagon. Nous ne sommes pas des nuisances, mais plutôt une chance".

Arnaud Jordan est interrogé en direct par téléphone par Ibrahim Ahmed Hazi :

Moorea : le balisage toujours en question après un nouvel accident nautique

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Deux mois après le décès d’un adolescent britannique, percuté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à proximité de la plage de Taahiamanu, et quelques jours après qu'une touriste autrichienne s'est également fait percuter à Patae, du côté de Vaiare, la question du balisage des zones de baignade à Moorea se pose toujours.

TNTV - Publié le 18/09/2020 à 11:00

La plage de Taahiamanu attire du monde, aussi bien sur terre que sur mer. C’est dans ce chenal de Moorea que séjournent les voiliers et que fréquentent également les jet skis, les petits bateaux de pêche et de tourisme. Depuis l’accident de l’adolescent britannique, l’inquiétude des prestataires d’excursions touristiques ne cesse de grandir. Tous sont en attente de propositions.

Comme « bien ponctuer les voiliers, les baigneurs et les bateaux, confie Juliano Arapari, prestataire d’excursions touristiques sur Moorea. Normalement, quand tu es dans le chenal, c’est limité à 5 nœuds, mais on voit des bateaux qui ne respectent pas la limitation sur le plan d’eau. Aussi nous n’avons pas de limite pour les nageurs. Donc quand ils traversent le chenal, ils se mettent en danger. »

Du côté du PGEM de Moorea, des discussions sont en cours, avec un objectif : la protection de toutes les personnes qui fréquentent ce lieu.

« L’avantage de Taahiamanu, c’est un lieu accessible à tous, indique Alain Druet, vice-président du PGEM de Moorea. A la population locale et à la population de passage. Mais la cohabitation voiliers, prestataires de service qui passent des fois à des vitesses excessives il faut le reconnaître, un balisage pas très bien marqué, un lieu de baignade pas bien délimité, fait qu’on peut encore s’attendre à différents accidents comme le triste accident que nous venons d’avoir. »

En effet, lundi dernier, un autre drame s’est produit à Patae, près du port de Vaiare. Une touriste autrichienne a été percutée par une embarcation. Transportée à l’hôpital de Afareaitu, ses jours ne sont pas en danger.

En attendant des travaux, la population est appelée à rester très prudente.

Au tour de la famille d’Eddie de faire un don à la Polynésie

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TAHITI INFO - Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 8 Septembre 2020 à 18:53

Au tour de la famille d'Eddie de faire un don à la Polynésie

Tahiti, le 8 septembre 2020 - La famille d'Eddie, le jeune adolescent mortellement percuté par un bateau à Tahiamanu à Moorea en août dernier, a décidé d'offrir une partie des dons récoltés pour son fils à des jeunes musiciens polynésiens, à travers le Conservatoire artistique de la Polynésie française (CAPF).

La famille du jeune Eddie, décédé à Moorea le 9 août dernier percuté par un bateau à Tahiamanu, a rencontré le directeur du Conservatoire artistique, Fabien Dinard, vendredi dernier. Les proches du jeune homme ont visité l'établissement et ont surtout découvert tous les cours proposés aux artistes en herbe du fenua. Mais cette visite avait un autre but. En effet, en souvenir de l'amour que portait Eddie pour la musique, la famille du jeune a décidé d'aider de jeunes musiciens, en leur offrant des cours au Conservatoire ou en leur achetant des instruments de musique, grâce aux nombreux dons reçus pour permettre le rapatriement du corps du jeune homme.

Rappelons en effet que lorsque ce drame est survenu, la famille de l'adolescent avait lancé une campagne de financement pour rapatrier Eddie au Royaume-Uni. "Malheureusement, nous n'étions pas couverts pour de telles dépenses. Alors nous avons lancé une campagne de financement sur Internet. Et en quelques heures, nous avons rassemblé tout l'argent dont nous avions besoin et plus encore". La famille a donc décidé de créer un fonds de bienfaisance intitulé Eddie Jarman Young Musicians Trust Fund pour les jeunes musiciens.

 

"Très beau geste"

"Nous avons voulu étendre ce don aux jeunes de la Polynésie, car c'est là qu'Eddie a passé les neuf derniers mois de sa vie, qui ont été des moments très heureux, même lors du confinement", explique la mère du jeune homme, Barbara. "Nous voulons garder un lien avec le pays où Eddie était le plus heureux et où il est mort". La famille du jeune Eddie compte essayer de financer les études de deux à quatre jeunes musiciens sur du "long terme" au Conservatoire. Et pour ce faire, elle a décidé de continuer à collecter des fonds, auprès notamment de la communauté musicale du Royaume-Uni mais aussi à l'international. Elle a même mis en place une autre campagne de financement : www.justgiving / crowdfunding / eddie-jarman. Et par ailleurs, les proches d'Eddie comptent mettre aux enchères les instruments du jeune homme ainsi que ses enregistrements piano et violon pour participer à cette cagnotte.

"C'est un très beau geste de financer des études artistiques d'un enfant ou de plusieurs enfants,  considérant ce qui s'est passé pour cette famille", a réagi Fabien Dinard. "J'aurais pensé qu'ils auraient eu un mauvais souvenir de notre pays. Finalement le geste est très fort envers les enfants de la Polynésie". Le directeur du Conservatoire explique que cette aide va être destinée à la fois aux enfants les moins favorisés et aux plus méritants. "Que cela soit des études musicales, de danse ou même de théâtre. On va identifier quelques enfants. Mais maintenant, on doit avoir des échanges avec la famille surtout pour savoir quelles sont les disciplines qu'elle aimerait soutenir"

 

Une stèle en mémoire d'Eddie

Autre projet que la famille d'Eddie aimerait voir sortir de terre, la mise en place d'une pierre commémorative, à Tahiamanu, lieu de l'accident, en souvenir de leur fils. "Nous espérons que le mémorial va sensibiliser tous ceux qui utilisent le lagon à être plus réfléchis et plus respectueux (…).Un court moment de plaisir dû à un excès de vitesse peut entraîner un accident tragique", assure la mère de l'adolescent. À travers cette stèle, la famille espère qu'une réglementation fera son apparition. Quant au souhait du tāvana de Moorea d'interdire le mouillage des voiliers à Tahiamanu, la famille concède que cette décision n'a pas dû être facile, mais trouve que cette annonce est mal venue une semaine après l'accident. "Cela nous a semblé malheureusement comme une tentative de rendre les voiliers responsables de ce qui s'est passé, et ce n'est clairement pas juste".

La famille considère qu'une enquête "appropriée et approfondie" aurait dû être menée pour déterminer les responsabilités de chacun. La mère d'Eddie affirme que beaucoup de questions restent encore en suspens et que cette interdiction de mouillage est "une décision précipitée (…). Comment l'interdiction des voiliers pourra résoudre le problème des bateaux à grande vitesse et des jet-skis qui s'approchent de la plage?". La famille endeuillée rappelle d'ailleurs que "'l'argent des voiliers' va directement à la communauté (…), contrairement au cas des grands hôtels où les dépenses ne sont pas toujours distribuées à la population locale."

La Polynésie : un paradis qui n’en est plus un – Chronique de la haine ordinaire

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Une dramatique accident survient le 9 août 2020 à Moorea. Un jeune garçon, qui vit sur un voilier et se baigne à proximité, est tué par un bateau à moteur passant à vive allure. En réaction, les autorités... décident de chasser les voiliers du mouillage le plus populaire de l'île ! Explication d'une hérésie.

23 août 2020 - Par  - Blog : Le blog de William Wallace - BLOG MEDIAPART

Tahiti, Bora Bora, Moorea, ces noms vous font rêver ? Si vous avez le désir d’y séjourner, alors préparez vous à une cruelle désillusion.

La réalité, depuis quelques années, est bien différente de l’image que tout un chacun conserve de ces îles jadis paradisiaques : circulation effrénée, bouchons interminables aux heures de pointe à Papeete, mendiants omniprésents au centre ville, pollution sans équivalent des paquebots de croisière, piètre qualité de la nourriture importée, coût de la vie exorbitant, délinquance et trafic de drogue, vente d’alcool réglementée en fin de semaine en raison des innombrables rixes et violences, taux record de violences conjugales, chiens errants faméliques à tous les coins de rue, tel est le quotidien d’un tahitien lambda.

Où sont passées les vahinés au corps de rêve et au sourire enjôleur qui venaient jouer du ukulélé sur la plage pour souhaiter la bienvenue aux arrivants ? Elles ont disparu depuis longtemps. 70% de la population est en surpoids et près de 50% au stade de l’obésité.

Qu’importe, rétorquent ceux qui considèrent que l’attrait principal de ces îles, précisément, réside dans le fait que ce sont des îles. Il faut y aller en bateau et s’offrir une croisière de rêve, affirment ceux qui croient encore au mythe polynésien.

Seulement, ça, c’était avant... Avant qu’une incompréhensible vague de haine anti-voiliers déferle sur les rivages de Tahiti et des 117 autres îles de l’archipel polynésien. Que s’est-il donc passé pour que les voiliers soient désormais jugés indésirables un peu partout, et essentiellement dans les mouillages les plus prisés ? Qu’est ce qui explique ce rejet de plus en plus marqué de ces voyageurs atypiques, qui, le plus souvent, ont tout abandonné pour vivre une vie en dehors de sentiers battus sur leur coque de noix ?

Retour en arrière...

 

2016-2017. La Polynésie française s’étend sur un territoire vaste comme l’Europe. Pourtant, en dépit de cette immensité, les comportements, à Fakarava aux Tuamotu, ou à Bora-Bora aux îles de la Société, sont les mêmes.

Fakarava : immense atoll au cœur de l’archipel des Tuamotu, classé "réserve de biosphère" par l’Unesco. Un paradis pour les plongeurs et les voiliers, qui ont l’habitude d’aller mouiller près de la passe sud, aux "sables roses". A l’écart des habitations, des plongeurs, et des pensions de famille qui accueillent les touristes.

Mais les sables roses, c’est "la" curiosité de Fakarava, que les prestataires de services touristiques font découvrir lors de leurs excursions. Or, selon eux, les voiliers gênent, ils gâchent la vue. Il faut les chasser. S’est on posé la question de savoir si les touristes, eux, n’apprécient pas de voir un beau voilier à l’ancre dans ce décor de carte postale ? Non... A-t-on demandé leur avis à ceux qu’on allait déloger ? Non plus...

Alors, avec une mauvaise foi qui dépasse l’entendement, et sous prétexte de préserver l’environnement, on interdit le mouillage sur les sables roses, et on oblige les voiliers à aller mouiller de l’autre côté de la passe, au beau milieu des patates de corail ! Une hérésie.

Un voilier doit en effet si possible jeter son ancre sur fond de sable. Elle y est plus efficace, donc la sécurité est assurée. Et surtout, elle n’abîme rien. Au milieu des patates de corail, l’ancre et la chaîne font des dégâts considérables sur l'écosystème. Mais les touristes peuvent désormais faire leurs photos de rêve sans qu’un voilier traîne dans un coin du cliché. Les prestataires sont satisfaits. Les coraux beaucoup moins. L’Unesco pas davantage.

 

2018-2019. Bora Bora. Le nom fait rêver la planète entière. Les célébrités s’y bousculent, l’hôtellerie de luxe y est florissante. Enfin, en théorie. En pratique, la concurrence acharnée entre les grands hôtels fait rage, et les faillites se succèdent aussi vite que les reprises et les rénovations. Bora Bora, c’est le haut du panier. L’élite. L’inaccessible. Depuis des décennies, les voiliers y jetaient leur ancre sans problème, et sans qu’il y ait le moindre incident avec les riverains. Un plaisancier témoigne. "J’étais arrivé depuis quelques jours, et je me trouvais à une manifestation culturelle. Le hasard me met en présence de la femme du maire, charmante. Nous devisons, quand je lui apprends que je suis venu avec mon voilier. Glaciale, elle me lance qu’elle déteste les bateaux. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’elle vit au bord de l’eau (évidemment, sur ces îles minuscules, tout le monde vit au bord de l’eau) et que les voiliers... lui gâchent la vue ! Je crois à une plaisanterie. Il n’en est rien."

En effet, quelques semaines plus tard, le mouillage devant chez elle, jusqu’alors prisé, sera définitivement interdit. Quelques mois plus tard, une société privée héritera du monopole de gérer des corps morts partout dans le lagon. Il est interdit de mouiller sur son ancre, et payer un corps mort devient obligatoire, alors que le lagon fait 78 km2...! Les voiliers s’indignent, car la majeure partie du lagon est éloignée des habitations, donc ils ne gênent personne, et ne créent aucune nuisance. Pire, quelques semaines après l’installation desdits corps morts, l’un d’eux cède alors qu’un catamaran américain est amarré dessus. Le bateau finit encastré sur un ponton d’hôtel proche. Les dégâts sont considérables, pour l’hôtel mais surtout pour le bateau. La société qui gère, exploite et entretient les corps morts décline toute responsabilité. La mairie ne veut pas en entendre parler... Malgré cela, les voiliers qui, par souci de sécurité, refusent de s’amarrer sur ces corps morts inadaptés font l’objet de menaces !

 

2020. Moorea. Un américain jette l’ancre de son catamaran sur la côte ouest de l’île. Fan de kite surf, il veut seulement profiter de l’endroit et kiter un peu. Il est également handicapé. À peine est-il arrivé qu’une patrouille de la police municipale lui demande de déguerpir. Soucieux de ne pas créer d’ennuis, il s’exécute. Il demande tout de même les raisons de cette injonction. "C’est X qui nous a appelé, il en a marre d’avoir des voiliers devant chez lui." En effet X habite "tout près" : à 800 mètres de là ! De quel droit exige-t-il l’expulsion du voilier ? Mystère... En vertu de quoi la police municipale s’immisce dans ce litige privé ? Mystère...

Mais le summum de la haine anti-voiliers est atteint ces jours-ci. Le 9 août 2020, un jeune garçon d’une famille de plaisanciers anglais vivant sur un voilier est déchiqueté par un bateau à moteur tandis qu’il faisait du snorkeling, à proximité de la plage de Ta’ahiamanu, le mouillage le plus populaire de l’île. Le Parquet ouvre une information.

Les plaisanciers, endeuillés, sont terriblement attristés par cet accident dramatique. Depuis 4 ans, l’Association des Voiliers de Polynésie (AVP) demandait aux autorités de baliser un chenal afin que les bateaux à moteur (le plus souvent des prestataires) contournent le mouillage, au lieu de passer en plein milieu à des vitesses souvent excessives.

Ainsi les prestataires pouvaient continuer leur activité, et les plaisanciers, comme les baigneurs de la plage toute proche, étaient en sécurité. À la faveur de ce drame, l’AVP imaginait naïvement qu’elle allait enfin être entendue.

Coup de tonnerre quelques jours plus tard : les autorités, sous l’impulsion du maire de Moorea fraîchement réélu, décident... d’interdire le mouillage aux voiliers et de les chasser ! Un arrêté en ce sens est attendu sous peu. Incroyable : ce sont les victimes qui sont punies ! Les parents du jeune défunt expriment leur indignation.

Voilà... En quelques années, les voiliers sont devenus indésirables un peu partout en Polynésie. Vols, insultes, altercations, on ne leur laisse aucun répit. La Polynésie vit essentiellement du tourisme. Les voiliers sont donc une manne inespérée pour toutes les îles, en particulier en cette période troublée par le Covid-19.

Jusqu’alors, la durée d’admission temporaire (la période durant laquelle un bateau français peut séjourner en Polynésie sans payer de taxes) était de trois ans. On imaginait si ce n’est un assouplissement, du moins un statu quo, puisque les touristes sont tenus à l’écart des îles pour des raisons sanitaires, ce qui constitue un manque à gagner considérable.

Que nenni ! La durée d’admission temporaire vient d’être raccourcie à deux ans. La Polynésie réduit la durée de séjour des touristes à la voile alors que ce secteur économique est sinistré. Une logique un peu déconcertante...

 

Qu'est-ce qui explique cette chasse aux voiliers ? Les critiques vont bon train :

  • les voiliers polluent. C’est faux. L’analyse, par des organismes certifiés et indépendants, de l’eau des zones où les voiliers jettent leur ancre démontre que celles-ci sont... plus propres qu’ailleurs. Dans le même temps on accueille de gigantesques paquebots de croisière qui polluent autant qu'un million de véhicules, sans états d'âme. La pollution a bon dos...
  • les voiliers détruisent les coraux avec leur ancre. C’est faux. Aucun voilier n’aurait l’idée saugrenue d’aller jeter son ancre au milieu des coraux. C’est dangereux, bruyant, et inefficace. Les ancres sont conçues pour être performantes dans le sable vierge. C’est là que les bateaux mouillent.
  • les voiliers ne rapportent rien, ils profitent des infrastructures sans rien payer. C’est faux. Chaque voilier dépense des sommes considérables lors de son passage en Polynésie (nourritures, vêtements, pièces détachées, réparations, restaurants, excursions avec des prestataires...), bref, tout comme un touriste "ordinaire". Des données officielles le confirment.
  • les voiliers déversent leurs excréments dans les lagons. C’est faux. L’immense majorité des bateaux aujourd’hui est équipée de cuves à eaux noires, qui stockent les déchets organiques et sont déversées au large. Qui plus est, même si l’idée heurte, il s’agit de déchets naturels et parfaitement biodégradables. Dans le même temps, les égouts des "terriens" sont, eux, tous déversés dans les lagons (à l’exception de Bora Bora).

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut chasser les voiliers, on les rend responsables de tous les maux possibles et imaginables.

 

Une attitude discriminatoire, pour ne pas dire raciste, qui va bien évidemment à l’encontre des intérêts de la Polynésie comme de ceux des plaisanciers.

On observe un fait rarissime : pour la première fois, la presse nautique internationale recommande aux voiliers de ne pas aller en Polynésie ! Cruising Word, le prestigieux magazine américain, recommande aux navigateurs à la bannière étoilée d’éviter ces îles, précisant que celles-ci "envoient un message fort selon lequel la présence des plaisanciers n’est plus souhaitée", rappelant en outre des incidents survenus à Huahine et une manifestation locale hostile aux voiliers. La même recommandation est faite par Voiles & Voiliers aux plaisanciers.

Les besoins de ces derniers sont pourtant pléthoriques, ils sont en attente de marinas, de quais de débarquement pour les annexes, de chantiers navals, de réparateurs, de mécaniciens, de voileries, de pièces détachées, autant de postes pouvant générer une importante activité économique, des emplois, dont la Polynésie a cruellement besoin.

 

Un plaisancier témoigne : "cela fait des années que je tente d’ouvrir un chantier naval à Tahiti ou Moorea. Chaque fois que je trouve un terrain, et que je propose des solutions, je me heurte à des refus systématiques. Je ne comprends pas."

Pourtant Tahiti-Infos écrit en 2018 à propos des super yachts : "300 à 400 visiteurs, 1 milliard XPF à l’économie locale, 3 millions XPF de retombées économiques moyenne par visiteur." Soit au total 2,5 milliards XPF. Pour les plaisanciers à la voile, c’est 1,5 milliard XPF qui tombe dans l’escarcelle de la Polynésie. Malgré un manque criant d’infrastructures d’accueil. Le syndicat des activités nautiques de Polynésie française déclare qu’un travail est en cours "pour accueillir toujours mieux les usagers locaux et internationaux des lagons".

C’est sans doute pour cela qu’on va interdire aux voiliers de mouiller à Ta’ahiamanu...!

A propos du manque de moyens et d’offres de service aux voiliers qui permettraient pourtant de générer une activité économique considérable, le syndicat indique : "certains ont été réalisés, d’autres le seront dans les prochaines années. Il nous semble important d’encourager la création de micro-services aux yachts dans les autres îles, afin de limiter le temps de séjour de ces bateaux sur Tahiti."

Un beau discours théorique, mais en pratique, les voiliers se heurtent à une hostilité croissante, des mesures qui tendent à les empêcher de mouiller dans les endroits adaptés, et pire encore, ils vont prochainement être sanctionnés alors qu’ils viennent de perdre l’un des leurs dans des circonstances dramatiques.

Un accident survenu précisément parce que les mesures de prudence préconisées depuis des années par les voiliers eux-mêmes ont été superbement ignorées par les responsables.

 

Bref, un peu partout en Polynésie désormais, les voiliers sont jugés indésirables. Cet étonnant repli sur soi de ces îles traditionnellement dépeintes comme hospitalières et accueillantes interpelle.

Effets indirects de la crise du Covid-19 ? Résurgence d’un racisme ordinaire aussi infondé que condamnable ? Réveil de velléités indépendantistes ?

Quelles que soient les motivations des adversaires toujours plus nombreux des voiliers, et leurs justifications écologico-sécuritaires, il est navrant de constater que des êtres humains sont incapables de vivre en harmonie dans des endroits qui ont pourtant tous les atouts pour être de véritables paradis sur terre.

Les terriens entendent imposer des contraintes parfaitement injustifiées aux marins. Et les marins devraient les subir sans sourciller ? Imaginons un instant que, pris d’une brutale frénésie d’avoir eux aussi toutes leurs aspirations satisfaites, les marins, soudainement investis du pouvoir de réglementer, décident de faire raser les maisons qui se trouvent devant l’endroit où ils ont jeté leur ancre, sous prétexte que ça leur gâche la vue, et qu’ils préfèrent une nature vierge de tout occupant... On leur rirait au nez, bien sûr...

Et pourtant, l’inverse devrait être accepté ?

 

Un touriste de passage, navigateur à l’occasion, résume bien la situation : "la Polynésie, c’est tellement loin, tellement cher, si c’est pour être accueilli de cette façon, plus jamais... il y a bien d’autres pays dans le monde tout aussi beaux et beaucoup moins onéreux, où je n’aurai pas le sentiment comme ici d’être indésirable. C’est détestable..."

Bref, en frappant d’ostracisme les voiliers, la Polynésie est en train de scier consciencieusement la branche sur laquelle elle est assise. Son image à travers le monde est ternie, sa réputation de terre d’accueil est écornée, et elle se prive de ressources considérables dont elle a pourtant grand besoin compte tenu de l’impact de la crise sanitaire.

Les voiliers ne sont pas les ennemis des terriens, et n’aspirent qu’à la paix et la tranquillité, de même que les terriens n’ont pas à se faire les ennemis des voiliers sous des prétextes fallacieux.

Faire la chasse aux voiliers comme jadis le maccarthysme a fait la chasse aux sorcières est vain et n’apportera rien à personne.

Les responsables politiques vont-ils continuer sur cette voie sans issue, ou bien corriger le tir, et enfin comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans les lagons, pour autant que chacun fasse preuve d’un peu de tolérance, de compréhension et d’humanité ?

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Moorea : après le décès d’un adolescent faut-il interdire le mouillage à Ta’ahiamanu ?

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A Moorea, suite à l’accident survenu il y a près de deux semaines dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu, et au cours duquel un adolescent a perdu la vie : les voiliers ne pourront plus rester au mouillage sur ce site. Une décision que les parents d’Eddie, la victime, disent déplorer. Ils ont l’impression que la commune utilise cette affaire comme une excuse pour se débarrasser de cette zone de mouillage. Certains dénoncent une réponse qui ne répond pas au problème de la vitesse excessive dans le chenal.

Publié le 22/08/2020 à 6:53 - Mise à jour le 22/08/2020 à 7:24- TNTV

C’est dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu qu’il y a une dizaine de jours, Eddie, un adolescent britannique de 14 ans de passage en Polynésie avec ses parents, a succombé à un accident dans le lagon. Il a été heurté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à quelques mètres du voilier familial.

A Ta’ahiamanu, le chenal passe à moins de 30 mètres de la plage publique, fréquentée. La problématique est connue et une réflexion est en cours, dans la cadre de la révision du PGEM : le plan de gestion de l’espace maritime.

Plage Ta’ahiamanu – Crédit photo TNTV

« On s’est rendus compte que la vitesse de navigation actuelle n’était pas forcément adaptée dans certaines zones », explique Hereiti Arapari, chargée des projets maritimes de la commune de Moorea. « On l’a du coup réduite à 15 nœuds dans l’ensemble du lagon, et dans les espaces fréquentés, on l’a réduite à 5 nœuds. Cette problématique a été abordée et elle doit continuer à être discutée avec la direction polynésienne des affaires maritimes ».

La commune va prendre un arrêté pour interdire le mouillage. Mais impossible d’obtenir des explications quant à ce choix : le maire et ses adjoints étant aux abonnés absents. Pas plus d’interlocuteur du côté du Pays qui nous renvoie vers la mairie…

Site de Ta’ahiamanu, Moorea – Crédit photo TNTV

« Suite à la tournée gouvernementale [postérieure à l’accident – NDLR], notre tavana a mis en avant les problématiques qu’il y avait face au mouillage, à Ta’ahiamanu », indique la responsable des projets maritimes de Moorea, « et c’est suite à l’intervention de notre tavana que le président a mis en avant le fait qu’il ne faudrait plus qu’il y ait de mouillage à Ta’ahiamanu pour des raisons de sécurité ».

Pourtant la commune est interpellée depuis des années sur la dangerosité de ce site, et des solutions ont été proposées.

« Nous avons fait des propositions au maire il y a 4 ans, pour déplacer le chenal plus près du récif, et laisser les baigneurs et les bateaux stationnés plus près de la plage, afin de protéger tout le monde… mais on n’a pas été entendus, c’est dommage. Mais là, on a une personne qui est décédée », déplore Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers en Polynésie.

Proposition de modifier le balisage par l’Association des voiliers en Polynésie – DR AVP

« On entend parler d’une décision qui va être prise par la commune ou le pays d’enlever ces voiliers. Ce n’est pas la solution », s’exclame Hiro Kelley, habitant de Moorea et professionnel du tourisme sur l’île. C’est juste le balisage qui pose problème. Les prestataires ne savent pas où passer parce-qu’il n’y a pas de balisage. Il n’y a pas d’indications pour montrer par où passer! »

La réponse apportée par la commune est pour le moins surprenante : « Bouger une balise sous entendrait aller détruire encore du corail. Parce-qu’une balise, ça ne s’installe pas comme ça! »

« Si ça sauve la vie de quelqu’un, je ne vois pas pourquoi la question se pose », réplique une riveraine.

La responsable des projets maritimes apporte des éléments complémentaires : « Pour l’instant, il n’y a pas d’arrêté qui est pris, parce-que notre tavana attendait de faire adopter la révision du PGEM au conseil des ministres. Cependant, il y a différentes problématiques qu’il faut traiter dans leur ensemble, et tavana voulait prendre une décision globale. Il attendait que la révision du PGEM soit adoptée en Conseil des ministres. Retirer le mouillage permettra de limiter les accidents, la pollution. C’est vrai qu’on n’a pas assez pris en compte le monde de la plaisance, tout simplement parce-qu’avant, on n’en avait pas autant. C’est une question qui va au delà de l’échelle de Moorea. On doit avoir une réflexion générale. La DPAM va venir échanger avec nous sur la question du mouillage à Moorea. »

Balises dans le lagon de Ta’ahiamanu – crédit photo TNTV

Toujours une vitesse excessive dans le chenal

Malgré cet accident, les prises de risques continuent. Un responsable de la sécurité recense toute l’activité sur le site de Ta’ahiamanu, dans un registre consciencieusement tenu. Dimanche dernier, une semaine après l’accident mortel, une cohorte de 5 jetski a failli percuter un baigneur. En parcourant la plage, nous observons deux jet skis en train de faire la course à moins de 25 mètres du rivage.

« J’estime que c’est dangereux », confie une baigneuse. « Je vois là où est mon fils, ils sont passés très près. Quand on pense à l’accident qu’il y a eu, il faudrait peut-être faire quelque chose ». Une riveraine ajoute : « Ici c’est une plage publique. Ca veut dire qu’on peut se mettre à l’eau et nager devant. Déjà, on passe quelques patates, et après, on est à l’aise pour nager. Juste à ce moment là, on se retrouve en plein milieu du chenal, avec des jets skis qui passent à toute vitesse. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents! »

Les parents d’Eddie, rentrés en Grande Bretagne enterrer leur garçon, nous ont fait part de leur désarroi quant à cette décision. Ils considèrent que les propriétaires de voiliers sont des boucs émissaires…

La famille d’Eddie Jarman, à bord de son voilier – Crédit photo TNTV

« La victime est un membres d’un équipage d’un voilier, or, ce sont les voiliers qu’on interdit. Nous sommes doublement victimes. C’est un peu comme si on traversait la rue, et qu’on disait, si un accident se passe, qu’on interdit les piétons », regrette Arnaud Jordan.

La famille d’Eddie sollicitée par la BBC pour témoigner

Sollicitée par la chaîne télévisée BBC, Barbara, la mère d’Eddie, compte bien exprimer son désarroi dans les médias internationaux. De quoi ternir encore davantage l’image de la destination Polynésie.

Laure Philiber

« Faire croire que les voiliers ne sont pas les bienvenus est mensonger »

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La réponse du gouvernement concernant les voiliers suite à un dossier rédigé par Voiles et voiliers, dressant un tableau peu reluisant de la situation des voiliers au fenua.

« Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens »,explique le ministre Jean-Christophe Bouissou.
« Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens »,explique le ministre Jean-Christophe Bouissou. (©présidence)

La semaine dernière, La Dépêche a relayé une partie d’un dossier rédigé par nos confrères de Voiles et voiliers, dressant un tableau peu reluisant de la situation des voiliers et des amateurs de bateaux en tout genre dans nos eaux.

Le ministre de l’Aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, a souhaité réagir à la publication de nos confrères sur une situation polynésienne qui n’est pas aussi catastrophique que le magazine métropolitain a bien voulu le dépeindre, d’autant que seul l’article pointant les aspects négatifs du problème reste consultable gratuitement sur le site du magazine. Les réponses apportées par les autorités, sont, elles, payantes.

« Par souci d’équilibrer les points de vue, nous avons demandé au magazine Voiles et voiliers de rendre l’intégralité de l’article accessible sur son site internet, mais celui-ci n’a pas estimé utile de faire suite à notre demande. C’est donc un nouvel article à charge que nous devons essayer de rectifier et c’est bien regrettable », explique le ministre.

« Jamais cette association (l’Association des voiliers de Polynésie, citée dans l’article de Voiles et voiliers, NDLR), qui a brusquement fait parler d’elle durant le confinement, n’a jugé utile de solliciter un rendez-vous, ni auprès de moi, ni auprès de la DPAM (direction polynésienne des affaires maritimes, NDLR), pour se présenter, se faire expliquer la réglementation qui existe et qui n’est pas floue contrairement à ce qui est colporté. On ne peut pas d’un côté affirmer ne pas être entendu par les autorités et dans le même temps les ignorer et ne pas chercher à les rencontrer. Je m’interroge donc sur les réelles intentions du responsable de l’association dont l’agitation partisane ne sert pas la cause des voiliers en Polynésie française. »

Le ministre poursuit : « Faire croire que les voiliers ne sont pas les bienvenus et que les autorités les ignorent est mensonger. Je l’ai dit et redit maintes fois lors d’entretiens dans la presse locale, que ce soit à La Dépêche de Tahiti ou à Tahiti Pacifique Magazine, les voiliers sont les bienvenus. Le président du Pays dans deux courriers, ainsi que moi-même, avons même pris la défense des plaisanciers auprès des associations de riverains, et nous les avons tous accueillis en toute sécurité durant la période de confinement, mettant en pratique la tradition d’accueil polynésienne. Je ne vois pas en quoi nous aurions tenu des propos qui exacerberaient les tensions, comme le journal l’affirme. Les seuls propos qui exacerbent les tensions et qui stigmatisent de surcroit les Polynésiens sont ceux de cette association. »

Des propos « inexacts, excessifs, voire méprisants »

« Il ne faut pas mélanger les problèmes comme cela est le cas. Nous avons été confrontés à une situation difficile, comme partout dans le monde, lorsque les frontières se sont fermées et que les navires ont dû regagner leur port d’attache ou le port le plus proche. Cela a eu pour effet en Polynésie française de concentrer les voiliers dans des zones adaptées près des services, comme ce fut le cas dans le lagon de Faa’a et de Punaauia, ou vers des zones de mouillage dédiées et protégées. Mais cette situation était transitoire. À l’occasion du confinement, cette concentration a eu pour effet d’occasionner ici ou là quelques tensions avec des riverains ou d’autres utilisateurs du lagon, excédés par cette présence soudaine de voiliers que certains ont pu juger envahissante. Nous le regrettons, et nous nous sommes employés à apaiser les relations avec les associations de riverains, en particulier pour rappeler que le lagon est un bien commun qu’il convient de partager dans le respect des règles existantes et de notre tradition d’accueil. Ce n’est pas toujours facile à faire accepter, de part et d’autre d’ailleurs. Les problèmes de voisinage existent aussi sur l’eau ! Certains dérapages regrettables se sont aussi produits dans certaines îles, probablement consécutifs à la peur que cette pandémie mondiale a pu susciter, mais ils sont très minoritaires et il n’y a pas lieu d’en faire une règle générale. Dans l’ensemble, les plaisanciers ont été bien accueillis dans la plupart des îles. Des initiatives d’accueil et des dons en produits frais offerts aux plaisanciers ont même été prises par la population. De tout ceci, l’association ne dit mot. Je trouve donc les propos du responsable de l’association inexacts, excessifs, voire méprisants pour les Polynésiens. »

« Les voiliers sont les bienvenus »

« S’agissant de la réglementation, naturellement elle existe et elle n’a pas changé depuis des années. Les voiliers sont les bienvenus en Polynésie, des marinas sont disponibles pour cela. Celle de Taina est saturée, c’est exact, mais celle de Papeete a été refaite, celle de Vaiare à Moorea est en cours de rénovation, et d’autres projets existent. Des zones de mouillage dédiées sont créées pour permettre aux voiliers de jeter l’ancre légalement là où il n’y a pas de marina, et des corps morts sont même installés dans certaines de ces zones pour faciliter le mouillage. Des communes comme Bora Bora, Huahine, Hitia’a par exemple, sollicitent les autorités pour définir des zones dédiées parce qu’elles n’ont pas de marina. On le voit, chacun s’organise pour accueillir le mieux possible les plaisanciers de passage chez nous dans le respect des contraintes environnementales. La plaisance et le tourisme nautique sont essentiels au développement de notre pays et laisser croire que les autorités y seraient opposées est simplement mensonger et malveillant. Tout s’est toujours bien passé pour les voiliers jusqu’à présent et il n’y pas de raison que cela change à condition que chacun fasse preuve de bonne volonté et le gouvernement s’inscrit bien évidemment dans cette démarche. Comme toute législation, elle existe et elle consultable auprès des autorités concernées ou sur leurs sites internet, en l’occurrence celui de la DPAM. Pour qui veut la trouver, elle est disponible. Et si le président de l’association s’était donné la peine de venir à la rencontre des autorités pour échanger, faire part de ses observations, comprendre ce qui existe, nous n’en serions pas à communiquer par articles de presse interposés. Ce n’est pas en jetant le discrédit sur les autorités et en faisant une publicité injuste et déplorable à la Polynésie française que les choses avanceront. Je jugerai la bonne foi du responsable de l’association à sa volonté de solliciter une rencontre avec les autorités. Le reste n’est que de l’affichage et du brassage polémique qui n’est ni justifié, ni constructif. »

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