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Moorea : après le décès d’un adolescent faut-il interdire le mouillage à Ta’ahiamanu ?

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A Moorea, suite à l’accident survenu il y a près de deux semaines dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu, et au cours duquel un adolescent a perdu la vie : les voiliers ne pourront plus rester au mouillage sur ce site. Une décision que les parents d’Eddie, la victime, disent déplorer. Ils ont l’impression que la commune utilise cette affaire comme une excuse pour se débarrasser de cette zone de mouillage. Certains dénoncent une réponse qui ne répond pas au problème de la vitesse excessive dans le chenal.

Publié le 22/08/2020 à 6:53 - Mise à jour le 22/08/2020 à 7:24- TNTV

C’est dans le lagon de la plage Ta’ahiamanu qu’il y a une dizaine de jours, Eddie, un adolescent britannique de 14 ans de passage en Polynésie avec ses parents, a succombé à un accident dans le lagon. Il a été heurté par un bateau alors qu’il faisait du snorkeling à quelques mètres du voilier familial.

A Ta’ahiamanu, le chenal passe à moins de 30 mètres de la plage publique, fréquentée. La problématique est connue et une réflexion est en cours, dans la cadre de la révision du PGEM : le plan de gestion de l’espace maritime.

Plage Ta’ahiamanu – Crédit photo TNTV

« On s’est rendus compte que la vitesse de navigation actuelle n’était pas forcément adaptée dans certaines zones », explique Hereiti Arapari, chargée des projets maritimes de la commune de Moorea. « On l’a du coup réduite à 15 nœuds dans l’ensemble du lagon, et dans les espaces fréquentés, on l’a réduite à 5 nœuds. Cette problématique a été abordée et elle doit continuer à être discutée avec la direction polynésienne des affaires maritimes ».

La commune va prendre un arrêté pour interdire le mouillage. Mais impossible d’obtenir des explications quant à ce choix : le maire et ses adjoints étant aux abonnés absents. Pas plus d’interlocuteur du côté du Pays qui nous renvoie vers la mairie…

Site de Ta’ahiamanu, Moorea – Crédit photo TNTV

« Suite à la tournée gouvernementale [postérieure à l’accident – NDLR], notre tavana a mis en avant les problématiques qu’il y avait face au mouillage, à Ta’ahiamanu », indique la responsable des projets maritimes de Moorea, « et c’est suite à l’intervention de notre tavana que le président a mis en avant le fait qu’il ne faudrait plus qu’il y ait de mouillage à Ta’ahiamanu pour des raisons de sécurité ».

Pourtant la commune est interpellée depuis des années sur la dangerosité de ce site, et des solutions ont été proposées.

« Nous avons fait des propositions au maire il y a 4 ans, pour déplacer le chenal plus près du récif, et laisser les baigneurs et les bateaux stationnés plus près de la plage, afin de protéger tout le monde… mais on n’a pas été entendus, c’est dommage. Mais là, on a une personne qui est décédée », déplore Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers en Polynésie.

Proposition de modifier le balisage par l’Association des voiliers en Polynésie – DR AVP

« On entend parler d’une décision qui va être prise par la commune ou le pays d’enlever ces voiliers. Ce n’est pas la solution », s’exclame Hiro Kelley, habitant de Moorea et professionnel du tourisme sur l’île. C’est juste le balisage qui pose problème. Les prestataires ne savent pas où passer parce-qu’il n’y a pas de balisage. Il n’y a pas d’indications pour montrer par où passer! »

La réponse apportée par la commune est pour le moins surprenante : « Bouger une balise sous entendrait aller détruire encore du corail. Parce-qu’une balise, ça ne s’installe pas comme ça! »

« Si ça sauve la vie de quelqu’un, je ne vois pas pourquoi la question se pose », réplique une riveraine.

La responsable des projets maritimes apporte des éléments complémentaires : « Pour l’instant, il n’y a pas d’arrêté qui est pris, parce-que notre tavana attendait de faire adopter la révision du PGEM au conseil des ministres. Cependant, il y a différentes problématiques qu’il faut traiter dans leur ensemble, et tavana voulait prendre une décision globale. Il attendait que la révision du PGEM soit adoptée en Conseil des ministres. Retirer le mouillage permettra de limiter les accidents, la pollution. C’est vrai qu’on n’a pas assez pris en compte le monde de la plaisance, tout simplement parce-qu’avant, on n’en avait pas autant. C’est une question qui va au delà de l’échelle de Moorea. On doit avoir une réflexion générale. La DPAM va venir échanger avec nous sur la question du mouillage à Moorea. »

Balises dans le lagon de Ta’ahiamanu – crédit photo TNTV

Toujours une vitesse excessive dans le chenal

Malgré cet accident, les prises de risques continuent. Un responsable de la sécurité recense toute l’activité sur le site de Ta’ahiamanu, dans un registre consciencieusement tenu. Dimanche dernier, une semaine après l’accident mortel, une cohorte de 5 jetski a failli percuter un baigneur. En parcourant la plage, nous observons deux jet skis en train de faire la course à moins de 25 mètres du rivage.

« J’estime que c’est dangereux », confie une baigneuse. « Je vois là où est mon fils, ils sont passés très près. Quand on pense à l’accident qu’il y a eu, il faudrait peut-être faire quelque chose ». Une riveraine ajoute : « Ici c’est une plage publique. Ca veut dire qu’on peut se mettre à l’eau et nager devant. Déjà, on passe quelques patates, et après, on est à l’aise pour nager. Juste à ce moment là, on se retrouve en plein milieu du chenal, avec des jets skis qui passent à toute vitesse. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents! »

Les parents d’Eddie, rentrés en Grande Bretagne enterrer leur garçon, nous ont fait part de leur désarroi quant à cette décision. Ils considèrent que les propriétaires de voiliers sont des boucs émissaires…

La famille d’Eddie Jarman, à bord de son voilier – Crédit photo TNTV

« La victime est un membres d’un équipage d’un voilier, or, ce sont les voiliers qu’on interdit. Nous sommes doublement victimes. C’est un peu comme si on traversait la rue, et qu’on disait, si un accident se passe, qu’on interdit les piétons », regrette Arnaud Jordan.

La famille d’Eddie sollicitée par la BBC pour témoigner

Sollicitée par la chaîne télévisée BBC, Barbara, la mère d’Eddie, compte bien exprimer son désarroi dans les médias internationaux. De quoi ternir encore davantage l’image de la destination Polynésie.

Laure Philiber

PGEM Moorea rapport commissaire enquêteur

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Depuis la fin de l'enquête publique en mai 2019, nous avons réussi à obtenir le rapport du commissaire enquêteur que vous trouverez ci dessous en pdf à télécharger

Les commentaires de l'AVP sur le rapport :

Commentaires BG sur le rapport final du commissaire-enquêteur, relatif à l'enquête publique du PGEM de Moorea

On pouvait espérer un commissaire enquêteur faisant preuve d'un minimum de « neutralité », et rendant un rapport faisant preuve d'un minimum de « sérieux » et de professionnalisme : ça n'est absolument pas le cas ;

    • l'absence de toutes contraintes pour les pêcheurs est entérinée sans la moindre difficulté ; l'absence de concertation avec certaines catégories d'usagers (plaisanciers, notamment) ne fait l'objet d'aucune remarque (« excellente concertation (sic) »), les conditions d'organisation de l'EP sont balayées d'un revers de main, la régularisation des situations illégales actuelles (remblais, etc) est renvoyée aux calendes grecques, etc, etc, etc.

    • Normalement, un commissaire enquêteur « pro » fournit une réponse à toutes les observations émises par écrit, même les plus « idiotes » : ici, par exemple, sur mes 36 observations, 21 n'ont aucune réponse du tout, et pour 14 autres, le CE répond sans vergogne carrément à côté...

    • Sur les 46 pages de son rapport, les 17 premières sont la recopie pure et simple du texte du PGEM lui même, et des textes légaux : du remplissage. Les pages 18 à 38 sont la recopie des observations du public, faite sous la forme de résumés déformés : là encore, quasiment du remplissage. Seules les pages 39 à 46 (avec beaucoup d'espaces blancs) sont le travail du CE : vraiment pas grand chose pour un tel dossier.

    • Enfin, son avis final s'abrite derrière le faux-nez des « recommandations », dont il sait pertinemment que le comité du PGEM peut les mettre instantanément à la poubelle sans même les lire...

Conclusion : un CE aux ordres, et un rapport où il ne prend même pas la peine de le cacher .

# Rapport rendu le 27 mai 2019, conformément à la loi (un mois après fin EP).

Pourquoi n'y a-t-il eu aucune publicité, aucune diffusion, aucune information, aucun envoi (comme promis) au rédacteur des observations, …. voire une franche hésitation lorsque nous avons commencé à demander en juillet où en était ce document ???

# pages 1 à 15 : simple recopie du contenu du PGEM.

Du remplissage ….

# page 16 : G, composition du dossier

« a été élaboré en conformité avec les dispositions du Code de l'Aménagement » : Manifestement, non, car il manque une des cartes …

# page 17 : H, organisation de la consultation

Reprise pure et simple du texte de l'arrêté ministériel.

Accès au registre uniquement en présence du CE : pour le CE, c'est le cas de toutes les EP en PF.... :

Faux (voir par exemple Arrêté n° 475 MCE/ENV du 16/01/2019 : « Pendant les heures d'ouverture de la mairie, le public peut prendre connaissance du dossier et formuler ses observations sur le registre ouvert à cet effet . »)

# 150 personnes sont venues voir le dossier, et 70 ont émis des observations.

Pas d'indication du fait que des étrangers ont participé aux observations

# pages 18 à 38 : recopie des observations faites par les 70 personnes ci-dessus

Il ne s'agit pas d'une recopie stricte, mais d'un « résumé » qui déforme notablement les questions réelles...

# Page 39 à 46: analyse synthétique des observations par le CE

La présentation n'est pas destinée à favoriser la clarté de l'exposé ; habituellement, le CE fait un tableau en 2 colonnes, à gauche les observations (regroupées si elles sont émises identiquement par plusieurs personnes), à droite ses réponses. La méthode retenue par Mr Ponia lui permet de faire disparaître allègrement de très nombreuses questions …. à problèmes (dans mon cas, 21 questions sur 36 n'obtiennent aucune réponse de la part du CE).

- contenu du PGEM :

Le CE tacle gentillement les pêcheurs : disparition complète des obligations pour les pêcheurs, mais sans oser s'y opposer frontalement

Multiplications des zonages, incompréhensibles

- Accès au dossier, déroulement de l'enquête :

Rien à dire pour le CE, conforme à la lettre de la loi et aux pratiques habituelles en Polynésie (ne répond pas à mes remarques, à savoir pourquoi on ne fait pas comme en Métropole, où la loi est pourtant la même …)

- Carte manquante

Le CE n'a pas vérifié ce point (« il s'agit vraisemblablement (sic) d'une erreur de rédaction »)

- Limite des 250 m

Le CE ne fournit pas d'explication sur ce changement (par rapport aux anciens 70m)

- Dispositions transitoires (pas de date)

Le CE laisse toute liberté pour fixer n'importe quelle date (y compris dans 150 ans …): lamentable

- Gouvernance

Nombreuses observations négatives sur le sujet

Le CE impose néanmoins de définir cette prérogative au profit de la commune, y compris le contrôle sur terrain..., malgré de nombreuses observations (y compris locales) totalement opposées du fait des conflits d'intérêts évidents

- Représentant des plaisanciers au comité permanent

Le CE dit non, avec l'argument hallucinant « les plaisanciers ne sont pas plus importants sur les visiteurs de l'île » ; heu, les visiteurs de l'île ne sont pas concernés par le PGEM (ils sont essentiellement à terre), et les plaisanciers sont aussi des … visiteurs de l'île...

- Vitesse

Le CE refuse (à juste titre) que les scientifiques puissent déroger aux limitations de vitesse

- Mouillages et quotas de voiliers

Estime que les quotas proposés sont un bon compromis (… fait sans concertation???)

Mais propose de supprimer 10 places (Tiki et Mamaa), en les reportant dans la marina prévue en fond de baie d'Oponohu

Demande la mise en place de bouées (Cook, …)

Demande gestion du mouillage (service à terre, …)

Et ne réponds pas aux propositions constructives (étaler les mouillages du nord vers les zones sud, etc …)

- Réseaux

Le CE confirme de préciser clairement les zones de protections (ça coûte rien ...)

- Autorisations d'Occupation Temporaire du domaine maritime (AOT)

Le CE demande l'interdiction des AOT à venir, même pour les hôtels....

Nota : les Zones de Mouillage Organisées (bouées payantes) sont aussi des AOT !!!

- Fouilles archéologiques

Le CE n'a rien à dire (et pour cause, y'a pas eu d'observations …!)

- Recherche scientifique

Le CE est d'accord avec les demandes des scientifiques, + bilan annuel & cartographie

- Accès à la mer

Le CE souhaite qu'on recherche d'autres accès

Limiter les crèmes solaires, monoï, etc …

- Kitesurf

Le CE ne se mouille pas, et ne répond en rien à l'observation des kitesurfers.

Demande l'interdiction de la zone de Teavaro

- Pêche au fusil

Le CE renvoie sur le (futur) comité des pêcheurs les décisions sur la réglementation des activités de pêche ….

Là, clairement, il est PRO-pêcheurs

- Nourrissage

Le CE fait une phrase alambiquée, pouvant être lue dans les deux sens : totalement interdit, ou autorisé...

- Temae (lac)

Diverses recommandations du CE ; je ne sais pas si ça va dans le bon sens ou non

- Cétacés

Le CE souhaite que l'on précise les règles dans les passes

- Petite marina fond de baie Oponohu

Le CE souhaite que l'on rende le PGEM compatible avec cette marina

- Observation raies et requins

Le CE ne souhaite pas de nouveaux sites

- Sites de plongées

Le CE ne se mouille pas : approbation du comité permanent pour les 3 nouveaux sites (c'est déjà écrit dans le PGEM)

- Hydravions

Le CE demande l'interdiction complète … : tiens, là, il prend un avis ferme … ?

- Développement touristique

Pour le CE, pas d'incompatibilité entre réduction de la plaisance et développement du tourisme (sans argumentation, évidemment …)

- Final

Rahui

Liaison PGA/PGEM (rejets terrestres, assainissements, pesticides,...)

Programmes éducatifs dans les écoles

Spots télévisés, articles presse

Ca fait bien , ça remplit la page, et ne mange pas de pain ….

# Page 46: Conclusion

« Avis favorable en recommandant de tenir compte de mes recommandations ».

Le CE ne peut émettre que 4 types d'avis final :

- Favorable

- Favorable avec réserves (à lever par le pétitionnaire)

- Favorable avec recommandations (le pétitionnaire est libre de les lire ou pas )

- Défavorable

Dans le cas présent, le comité, et le gouvernement, sont totalement libres de faire ce qu'ils veulent du texte du PGEM présenté...

Divers

    • Le CE ne parle nulle part du problème signalé à de multiples reprises, l'absence de concertation avec les voiliers (hormis une phrase générique « excellente concertation ») : il est manifestement coincé sur ce point.

Suite chronologique

On ne saura plus rien jusqu'à la mise la publication de l'arrêté promulguant le texte (modifié ou non) du PGEM révisé.

Avant ou après les élections municipales de 2020 ?

 

 

A télécharger :

Rapport CE_Enquête publique PGEM révisé

Commentaires sur rapport CE 2019 EP PGEM Moorea

Réponses à l’enquête d’utilité publique (version courte)

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Voici les arguments développés lors d'une réunion de travail le mardi 12 mars 2019 à partir de 18H00 dans la salle du Yacht Club de Tahiti à Arue [Plan] en réponse à l'enquête d'utilité publique sur le projet de modification du PGEM de Moorea. Ces arguments sont repris et complétés et détaillés sur le document : Réponses à l’enquête d'utilité publique (version longue)

Arguments des Voiliers

en réponse à l’enquête d'Utilité Publique sur le Plan de Gestion de l’Espace Maritime de Moorea

Sources : Le texte complet de l'enquête PGEM | Carte Pêche | Carte Activités | Carte Espaces | Plan | Le PGEM actuel

Tronc commun

SÉCURITÉ

  • La notion d'Abri Côtier disparaît avec une application stricte du PGEM
  • Information préalable impossible. Un voilier met au mieux quelques heures (sinon plusieurs jours) pour atteindre un mouillage. Doit-il se mettre en danger lorsqu'il constate qu'il n'y a plus de place (retourner à Tahiti de nuit, avec un équipage fatigué...) ?
  • Les mouillages dans plus de 15 m. d'eau sont des mouillages dangereux et impraticables pour des voiliers
  • Les zones de mouillage libre sur fond de sable sont indispensables et doivent être autorisés
  • Déséquilibre des zones est / nord (13 mouillages vs 60 mouillages) qui désavantage l'accès depuis Tahiti

LÉGISLATIF

  • Absence des voiliers (dont certains vivent dans le lagon) au processus de révision du PGEM
  • Le processus de révision des quota est inique : ne vise que les voiliers, aucune autre activité. Les voiliers n'ont même pas de voix délibérative, au mieux une voix consultative dans la commission de révision
  • Nous voudrions pouvoir identifier une autorité compétente unique et non plusieurs délégataires
  • Les mentions "navires de plaisance [...] à des fins non commerciales" mettent en danger l'activité de charter et suppose une distinction entre les navires

PROPOSITIONS

  • Nous ne sommes pas hostile au paiement s'il est proportionnel au service et négocié pour l'ensemble des mouillages de Polynésie française ou au moins par zones de navigation et non par corps-mort ce qui rend sa collecte irréaliste.
  • Aucune mention d'accès à la terre (des pontons aménagés) dans le PGEM ce qui est pourtant indispensable pour organiser un mouillage et source de difficultés potentielles avec les habitants à terre
  • Nous voudrions que soit rédigé et mise en place une charte de bonne conduite afin qu'elle soit connue et respectée de tous

Autres remarques

Il me semble important de mettre en avant dans nos arguments le fait, que nous voulons être associés réellement à l'élaboration de ce PGEM, que nous ne voulons pas seulement contester tout en bloc mais être des parties prenantes dans les discussions au même titre que les pêcheurs et les autres utilisateurs du lagon.

Imposer des mouillages dans des zones de 25 à 30m de fond prouve la non consultation des plaisanciers par son côté irréaliste.

Il y a une volonté de la mairie de mettre de côté le seul tourisme qui a un bilan carbone acceptable. En effet, se déplacer au gré du vent n’est pas (trop) polluant alors que les autres touristes prennent l’avion ou les navettes rapides. Les autres activités lagonaires sont elles aussi très carbonées, on pense notamment au jet ski...

observations en version pdf

Et pour les plus motivés:

Liste exhaustive ( ou presque) d'observations 

Une liste beaucoup plus détaillée d'observations susceptibles d'être retranscrites dans le registre d'enquête publique, et complétant le tronc commun ci-dessus, vous est proposée ici : https://voiliers.asso.pf/2019/04/06/reponses-a-lenquete-dutilite-publique-version-longue/

Réponses à l’enquête d’utilité publique (version longue)

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A link to a human translation in english

PGEM Moorea 2019

Liste d’observations à retranscrire dans le registre d’enquête publique

Le tableau ci-dessous récapitule un ensemble d’observations susceptibles d’être transmises au commissaire-enquêteur pour inscription dans le registre d’observations du public pour le projet de révision du PGEM de Moorea.

Il comprend 3 parties :

  • d’abord, les observations concernant essentiellement la plaisance,
  • puis les observations ayant trait au déroulement de l’enquête elle-même (horaires d’accès au registre d’observations, incomplétude du dossier soumis à enquête, etc) ;
  • et enfin des observations sur le contenu du dossier, qui ne concernent pas directement la plaisance .

Il n’est pas nécessaire que vous repreniez toutes les observations : il vous suffit d’en sélectionner quelques unes, qui vous paraissent les plus pertinentes à votre point de vue.

Il n’est pas nécessaire non plus de les recopier in extenso : une version abrégée, mais compréhensible est bien suffisante.

Vous pouvez bien sûr ajouter d’autres éléments qui ne figurent pas dans le tableau : dans ce cas, évitez totalement les attaques personnelles ou contre les habitants de Moorea, ainsi que contre les autres activités lagonaires.

Vous pouvez les mettre directement par écrit sur le registre de l’enquêteur : dans ce cas, il vous faudra vous déplacer aux jours et heures prévues pour cela (à Papeete par exemple, c’est les 15 et 16 avril, au service de l’Urbanisme ; à Moorea, c’est entre le 17 et le 27 avril, dans les différentes mairies).

Vous pouvez également les adresser directement par courrier au commissaire-enquêteur à l’adresse suivante :

M. Gaspard PONIA

Ccommissaire-enquêteur PGEM Moorea

Service de l’urbanisme, bat. A1

11, rue du commandant Destremau

BP 866 Papeete 98713 Tahiti

Vous pouvez enfin les remettre à l’AVP, par courrier (BP 3691, 98713 Papeete) ou à un membre du Bureau, qui les remettra elle-même au commissaire-enquêteur lors d’une entrevue avec lui.

Il est IMPORTANT d’avoir un maximum de participations individuelles : l’effet de masse et de mobilisation, de connaissance des imperfections du dossier, de propositions, … sont les plus sûres chances de faire bouger les choses dans un sens favorable et d’obtenir une concertation de dernière minute.

Texte incriminé

Observations

Observations spécifiques plaisance

Annexe 2 : Quotas de mouillages :

Il n’est fourni aucune justification quant à la méthode de détermination des chiffres des quotas de mouillages. Il n’est fourni aucune étude scientifique déterminant ces chiffres. Aucune association reconnue de plaisanciers n’a été associée à la détermination de ces chiffres.

Ils sont donc arbitraires ou plus probablement de la seule volonté déclarée de l’équipe municipale.

Les justifications, méthodes et études doivent, s'ils existent, être rendus publics.

Article 50-II-1° : Mouillages dangereux en milieu des deux baies :

Ces mouillages s’effectueraient par 30 à 40 mètres de profondeur, sur un fond de tenue médiocre.

C’est totalement ignorer comment il faut ancrer un bateau et bien la preuve que les plaisanciers n’ont pas été consultés : les bonnes pratiques de mouillage sont les suivantes :

- beau temps, bon fond, une personne à bord : 3 fois la hauteur d’eau

- idem, équipage à terre : 5 fois la hauteur d’eau

- mauvais temps : 7 fois la hauteur d’eau

Les voiliers embarquent 30 à 80 mètres de chaîne en moyenne (limitation due au poids), soit une capacité de mouillage sécuritaire par 15 m de profondeur environ.

Les mouillages en milieu des deux baies de Cook et d’Oponohu sont donc impossibles, sauf aux très grosses unités (25 m ou plus) ou dans des calmes plats totaux. Une obligation de les utiliser relèverait de la mise en danger de la vie d’autrui …

Les mouillages doivent choisis dans d’autres zones moins profondes.

Annexe 2 Répartition nord-sud des mouillages (60/13):

La grande majorité des activités lagonaires se situe au nord de Moorea.

Et la majorités des zones de mouillage imposées se situent aussi au nord de Moorea…

Pourquoi le PGEM n’équilibre pas les quotas de mouillages nord et sud ?

De plus, la répartition actuelle défavorise les voiliers venant de Tahiti, où se trouvent la plupart des voiliers locaux.

Information préalable sur l’occupation des mouillages :

Rien n’est prévu par le PGEM quant à l’information préalable des plaisanciers sur l’occupation réelle des mouillages.

Comment les voiliers sauront-ils que le(s) mouillage(s) envisagé(s) est(sont) déjà complet(s) ?

Impossibilité pratique du respect et du contrôle de ces quotas :

- des voiliers arrivant à la tombée de la nuit mouilleront là même si le quota est déjà atteint

- un éventuel contrôleur sera dans l’impossibilité de déterminer quels bateaux sont arrivés en derniers, en cas d’infraction au quota

Discrimination générale :

La loi autorise évidemment des différences de règles pour des situations différentes ; encore faut-il ne pas exagérer :

- La plaisance, qui ne fait l’objet d’aucune remarque négative dans le rapport portant sur le vécu du PGEM pour la période 2004-2013 « ÉLÉMENTS POUR UN DOCUMENT D'OBJECTIFS ET ACTIONS PRIORITAIRES, Association du PGEM, 2013 » se voit appliquer des mesures drastiques, non-concertées et injustifiées.

- L’activité de pêche, dont le préambule du texte du PGEM indique explicitement que le lagon est en état de sur-pêche, se voit après 5 années de concertation simplement imposée de mettre en place un comité chargé de proposer des mesures, et ce sans la moindre indication de délai.

Cette différence de traitement n’est pas acceptable.

A minima, la plaisance demande à être traitée comme l’activité de pêche, avec la mise en place d’un comité chargé de faire des propositions réalistes en termes de quotas, de charte de bonne conduite, d'équipements, dans un délai de quelques mois.

Article 50-1, alinéa 2 : Révision systématique des quotas tous les ans :

Cette mesure spécifique à la plaisance est manifestement discriminatoire : les autres activités lagonaires ne sont pas astreintes à cette exigence, et ce sans aucune justification apportée. Ceci, ajouté à la volonté déclarée publiquement de la municipalité de supprimer les voiliers du lagon, démontre le manque d’impartialité qui a prévalu à la rédaction du texte du PGEM.

Cette mesure doit être supprimée.

Préambule, avant-avant dernier alinéa : Concertation (absence de) :

« Afin de garantir une révision basée sur la concertation efficiente, la Commune (avec l’aide des projets RESCUE et INTEGRE) a défini une méthodologie pour identifier les cibles et les acteurs de cette révision ». Manifestement, cette méthodologie (pour laquelle aucune information pratique n’est donnée) a été un échec, car elle n’a pas permis de repérer l’AVP (seule association de représentation des plaisanciers de Polynésie française depuis 1981), ni d'ailleurs le Yacht Club de Tahiti ou la fédération tahitienne de voile, impactés eux aussi par le PGEM.

On peut en conclure que les mesures concernant les plaisanciers ont été « étudiées » sans eux : la concertation sur ce plan n’a donc pas été efficiente, voire inexistante.

La municipalité a accepté de participer enfin à une réunion d'information informelle organisée par l'AVP le 16 juin 2017, le rapport de final du PGEM est daté du 22 juin 2017.

L’AVP demande à être associé à la révision du PGEM.

Politique du tourisme :

L’avis favorable sous réserves de la mairie de Moorea-Maiao a été émis le 13 septembre 2018 : selon la presse, le maire y expose une position totalement opposée à la présence de voiliers dans le lagon de Moorea.

La politique déclarée du Gouvernement [« Objectif n° 2 : développer les activités nautiques et de croisière (actions n°29 et 30). De même, les segments du tourisme nautique (plaisance, charter, yachting et croisière), malgré un développement notable ces 5 dernières années, disposent encore d’un potentiel de croissance très important.... (DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE PREALABLE AU VOTE DU BUDGET PRIMITIF POUR L’EXERCICE 2018, RAPPORT DU GOUVERNEMENT, 11 octobre 2017) est d’augmenter encore la présence de voiliers dans les eaux polynésienne. Les Iles du Vent (donc nécessairement Tahiti et Moorea) vont donc voir encore plus de voiliers si les souhaits du Gouvernement se réalisent.

Comment est-il prévu par le PGEM de faire coïncider ces deux positions manifestement irréconciliables ?

Mouillages forains :

La version 2004 du PGEM autorisait le mouillage forain sur fonds de sable, à juste titre puisqu’il est partout reconnu que les ancres ne font pas de dégâts sur les fonds de sable. Cette possibilité n'existe plus dans cette version du PGEM révisée, sans qu'il n'y ait une seule justification étayée de cette décision.

Cette possibilité de mouillage forain, dans des zones raisonnables, doit être rétablie.

Accès à terre :

De même que le PGEM prévoit à juste titre de préserver les accès à la mer, il faut également qu’il prévoit des accès à la terre dans les zones de mouillage : pour des raisons de sécurité (approche des annexes motorisées à proximité des éventuelles zones de baignade), pour des raisons simplement économiques (accès des équipages aux magasins, bars et restaurants, prestataires touristiques terrestres, services payants terrestres (poubelles, eau, sanitaires, …).

Ceci doit être inclus dans le texte du PGEM.

Article 6-I-A Membres du comité permanent :

Alors que la plaisance fait l’objet de plusieurs pages à elle seule dans le texte du PGEM, elle n’a pas droit à un seul représentant avec voix délibérative :

Les plaisanciers demandent d’avoir un représentant au comité permanent, avec voix délibérative.

Article 50-I, alinéa 4 Redevance :

Les plaisanciers ne sont pas opposés au principe d’une redevance. Ils demandent simplement à être associés réellement lors de l’établissement de ses modalités, que ce soit sur une base locale (en fonction des prestations fournies), ou sur une base globale (permis de circuler …).

Article 49, 1° alinéa : Discrimination plaisance commerciale / plaisance amateur :

« Ces zones visent à organiser et gérer durablement les navires de plaisance à usage personnel, à savoir pour le loisir ou le sport et à des fins non commerciales ... ».

Compte tenu de l’imprécision de la rédaction, deux lectures peuvent en être faites :

- la plaisance commerciale (charters, locations AirBNB, etc) ne peut pas utiliser les zones organisées, et est de facto totalement exclue du lagon de Moorea puisqu’il n’y a aucun article traitant de son cas dans le reste du texte du PGEM ;

- la plaisance commerciale est libre de toutes contraintes, les limitations fixées dans le texte ne s’appliquant qu’à la plaisance amateur. De facto, les charters et autres AirBNB peuvent mouiller partout (ou presque) sur fonds de sable sans limitation de durée.

Il n’est donc pas possible de lire : la plaisance commerciale a les même contraintes que la plaisance amateur. Cette discrimination est contestable, ces deux formes de plaisance générant les mêmes problèmes vis-à-vis du lagon dans le cadre de ce PGEM ...

Procédure d’enquête publique

Arrêté ministériel 558 MLA du 21 janvier 2019

Accès au registre des observations :

Le registre d’observations n’est pas disponible au public en permanence, mais uniquement lors des rares et courtes présences physiques du commissaire-enquêteur dans chaque lieu.

Ceci est totalement inhabituel dans les enquêtes publiques. C’est contraire à une bonne participation du public à l’enquête.

Quelle sont les raisons ayant empêché la mise à disposition permanente du registre ?

Arrêté ministériel 558 MLA du 21 janvier 2019

Dématérialisation de l’enquête publique :

Alors que le Gouvernement veut une administration plus efficace et plus proche des citoyens, via l’utilisation d’Internet, l’enquête publique du PGEM de Moorea n’est pas disponible sur Internet, alors qu’il existe des outils « clés en main » pour ce faire.

Pour quelles raisons cette possibilité permettant un accès simple, complet et permanent au dossier et au registre, n’est-elle pas mise en œuvre, la législation ne semblant pas s’y opposer ?

Arrêté ministériel 558 MLA du 21 janvier 2019

et

article 1

Le dossier d’enquête publique n’est pas complet :

L’arrêté 558 MLA du 21/1/2019, article 2, indique la composition du dossier : « pièce n° 1, rapport de présentation (…) ». Le rapport de présentation, à son article 1, parle de cinq cartes pour définir entièrement le PGEM : il manque donc « la carte des vocations générales qui fixe les grandes orientations de l’espace lagonaire ». L’absence de cette carte ne permet pas au citoyen de juger si les 4 cartes fournies sont en accord avec la carte manquante.

Pourquoi avoir omis de joindre cette carte au dossier d’enquête ?

Le dossier d’enquête publique n’est pas complet :

L’avis favorable sous réserves de la mairie de Moorea-Maiao a été émis le 13 septembre 2018 : il devrait déjà figurer dans le dossier d’enquête (et/ou le registre) et être consultable par les citoyens: ce n’était toujours pas le cas à la date du (aujourd’hui). Il n’est également pas disponible via Internet.

Quelles sont les raisons juridiques (ou non) ayant empêché l’insertion de ce document, extrêmement important pour l’information complète du public sur l’avenir de certaines activités lagonaires susceptibles d’être remises en cause dès la publication finale du PGEM, dans le dossier d’enquête publique ?

Annexe 1

Le dossier d’enquête publique n’est pas complet :

L’annexe 1 renvoie à de nombreux documents via des « hyperliens », qui ne sont évidemment pas actifs dans un document … « papier ». Le dossier présenté à enquête publique devrait donc contenir également ces documents, dont la consultation a semblé suffisamment importante au rédacteur du dossier de présentation du PGEM pour qu’il prenne la peine de les lier informatiquement.

Pourquoi ces documents ne sont-ils pas joints au dossier ?

Article 4

Le dossier d’enquête publique n’est pas complet :

L’article 4 indique :« Dispositions transitoires : Les autorisations administratives délivrées avant l’entrée en vigueur du présent texte et qui ne lui sont pas conformes demeurent applicables jusqu’à la date du XXX. ».

L’absence de la date du XXX, surlignée en jaune dans le document, empêche le citoyen de porter un jugement éclairé sur l’application et les conséquences éventuelles de cette disposition (il y a une différence de fond essentielle dans le sens que prendrait l’article 4 selon que l’on retiendrait la date du 31/12/2019 ou celle du 31/12/2029 (équivalente à : aucune mise en conformité ne sera exigée), par exemple ...).

Comment le citoyen peut-il émettre un avis éclairé sur le document présenté à enquête sans cette information capitale ?

Copie du dossier :

Pour quelle raison objective et juridique (autre que celle de l’habitude) n’est-il pas permis d’obtenir une copie du dossier d’enquête (en version papier complète ou en version informatique) ?

Il est par contre autorisé d’en faire une photographie, mais pas une photocopie.

Arrêté ministériel 558 MLA du 21 janvier 2019 Adresse du commissaire-enquêteur :

Alors que dans d’autres dossiers d’enquête publique en Polynésie française l’adresse précise et complète du commissaire-enquêteur figure dans l’arrêté ministériel et dans les avis diffusés par voie de presse, ici il a fallu la demander expressément par mail.

Cette omission vient s’ajouter aux autres observations ci-dessus et ne facilitent  pas l’expression des opinions des citoyens.

Dossier de présentation – Éléments non spécifiquement plaisance

Autorités compétentes :

A de multiples reprises, le terme « autorités compétentes » est utilisé dans le texte du PGEM.

Il est indispensable de faire préciser dans un alinéa à rajouter que la Commune de Moorea n’est jamais incluse dans ce terme, qui ne concernera donc que des organismes du Pays .

Article 2 Limites géographiques du PGEM :

La définition de la limite du PGEM passe de la profondeur bathymétrique de 70 m à la distance de 250 mètres de la crête récifale. Il n’est indiqué nulle part les raisons, ni conséquences de ce changement de limites.

L’information du public est là encore incomplète.

Article 2 Limites du PGEM :

La bande côtière inaliénable des 3 mètres est-elle incluse dans la zone de responsabilité du PGEM ?

Article 8 Gestionnaire futur du PGEM

Après 14 ans d’existence, et 5 ans de révision, le texte du PGEM proposé est incapable de définir le système de gestion à venir : la commune de Moorea est seulement « identifiée » comme possible gestionnaire ! Alors qu’il existe potentiellement d’autres solutions envisageables (structure privée, structure associative, organisme du Pays, …), le dossier proposé à enquête publique laisse dans le flou le plus complet cette partie essentielle à la mise en œuvre efficace du PGEM.

Pire, la solution de la commune gestionnaire « sera discutée avec le gouvernement » : quid si le gouvernement refuse ? Aucune solution de repli, aucun délai n’est indiqué.

Il est donc difficile à la population de se prononcer sur un dossier aussi lacunaire.

Le texte du PGEM est donc notoirement incomplet, et doit être repris et finalisé.

Article 7, alinéa 1 Désignation des membres du comité permanent :

« En cas de désaccord sur la nomination d’un membre, il [le maire] procède à la désignation d’un membre ». Cette rédaction permettrait au maire de désigner tout le bureau en cas de désaccords multiples …

Pourquoi ne pas laisser le Comité trancher, et non le Maire ?

Article 10 Vitesse :

Les « zones fréquentées », où la vitesse est limitée à 5 nœuds, ne sont pas définies : le mot « fréquentées » n’est pas explicité sans la moindre ambiguïté, ce qui permet toutes les interprétations, et donc l’inapplicabilité de cette règle.

Elle doit être totalement claire, c’est un problème majeur de sécurité.

Article 12 Réseaux :

La zone de protection des réseaux sous-marins (interdiction d’ancrage) n’est pas définie en mètres dans le texte du PGEM, entraînant là encore des risques pour la sécurité de ces câbles.

Cette information doit figurer explicitement dans le texte du PGEM.

Article 43, alinéa 1 Pêche :

Alors que le PGEM a un vécu de 15 ans, et une période de révision de 5 ans, il n’a pas été possible de fixer les contraintes pour l’activité « pêche » dans ce PGEM : seule la mise en place d’un comité chargé de faire des propositions dans un délai non-défini est envisagée. C’est clairement là un chèque en blanc fait à cette activité, et un encouragement à la sur-pêche dénoncée dans l’introduction du document. C’est ce que dit en d’autres mots la Chambre Territoriale des Comptes dans son rapport 2017 sur la politique environnementale du Pays : « L’expérience a montré que les PGA et PGEM, tels qu’ils sont conçus, constituent davantage des outils d’organisation de l’espace et moins de protection du milieu naturel ».

Financement du PGEM :

Le dossier présenté à enquête publique n’aborde nulle part la question du financement : le public (contribuable) n’est absolument pas informé de combien le PGEM, va coûter, ni comment il sera financé ! L’incertitude totale sur le futur gestionnaire n’améliore pas les choses.

Par exemple, l’étude RESCUE (2016, non-jointe au dossier d’enquête publique) sur des mouillages payants conclut à une très grande difficulté à simplement équilibrer les comptes de la collecte de cette éventuelle recette…

Pourquoi n’y a-t-il aucun élément de chiffrage dans le dossier de présentation soumis à enquête publique ? Les habitants de Moorea seront-ils les seuls à payer pour ce PGEM ? Le dossier d’enquête est incomplet.

Révision :

L’article 8 du PGEM 2004 a disparu (il prévoyait la possibilité d’une révision exceptionnelle, autre celle décennale )

Nous demandons son rétablissement

Article 48-III Hydravions :

« Toute nouvelle autorisation d’amerrissage et de décollage sur le lagon des aéronefs est interdite. »

Sans être spécialiste de la chose, cette formulation paraît largement entachée d’illégalité...

Les observations en pdf

Révision du PGEM de MOOREA

3 Comments

Enquête publique en cours concernant le PGEM 2019 de MOOREA.

Restriction considérable du nombre de voiliers de passage autorisés sur l'ile de Moorea.

Ce qu'il faut retenir :

-> Interdiction de mouiller hors des zones définies dans le PGEM.
-> Interdiction de dépasser les quotas alloués sur chaque zones.
-> 83 bateaux maximum autorisés sur l'ensemble de Moorea.
-> 50% de ces mouillages autorisés sur Moorea se feront en fond de baie (COOK et OPUNOHU) sur des fonds de 25 à 35m.
-> Concentration des zones de mouillages au nord de l'île, là où la densité des fonds sableux qui permettent le mouillage sans risque de détériorer la faune et la flore est le plus faible et où la concentration de habitations et activités touristiques est la plus importante.
-> 48H de séjour maximum sur un mouillage.
-> Seulement 13 voiliers seront autorisés sur la façade EST de Moorea, la seule pouvant accueillir raisonnablement les plaisanciers venant de Tahiti pour séjour maximum autorisé de 48H (Alors que Moorea compte sur cette façade : 50 plaisanciers résidents  et Tahiti compte plus de 250 plaisanciers résidents)
-> Sachant que ces mouillages sur la façade EST sont naturellement et logiquement déjà occupés la plupart du temps par les plaisanciers de la marina de Vaiare pour le week-end du fait de leur proximité.
-> Quotas des mouillages révisables annuellement de façon unilatérale par la commission.

Le commissaire enquêteur se tiendra à la disposition du public pour recevoir les observations :
- A Papeete au service de l'urbanisme (1er étage bureau 127) le lundi 15 avril et le mardi 16 avril de 8h à 12h et 13h30 à 15h30
- Mairie de Teavaro le 17 avril de 8h à 12h et 13h30 à 15h30
- Mairie de PaoPao le 18 avril de 8h à 12h et 13h30 à 15h30
- Mairie de Papetoai le 23 avril de 8h à 12h et 13h30 à 15h30
- Mairie de Haapiti le 24 avril de 8h à 12h et 13h30 à 15h30
- Mairie d'Afareitu le 25, 26 et 27 avril de 8h à 12h et 13h30 à 15h30

Vous pouvez également les adresser directement par courrier au commissaire-enquêteur à l’adresse suivante :

M. Gaspard PONIA

Commissaire-enquêteur PGEM Moorea

Service de l’urbanisme, bat. A1

11, rue du commandant Destremau

BP 866 Papeete 98713 Tahiti

 

Sources : Le texte complet du PGEM | Carte Pêche | Carte Activités | Carte Espaces | Plan

En réponse à ce texte, l'association a organisé une réunion de travail et publié des liste d'arguments et des propositions dont vous pouvez vous servir pour apporter votre contribution à l’enquête d’utilité publique :

Saisissez-vous de ces arguments et participez à l'enquête d’utilité publique !

Nautisme : indésirables voiliers à Moorea

2 Comments

Voici l'article paru sous le titre Nautisme : indésirables voiliers à Moorea dans Tahiti Pacifique du 25 janvier. Vous pouvez le télécharger à cette adresse

https://www.tahiti-pacifique.com/Nautisme-indesirables-voiliers-a-Moorea_a1081.html

ou le lire ci-après.

Comme vous, je suis tout à fait peiné (et je mesure mes mots) à la lecture de cet article. Mais restons positifs. Nous passons pour des râleurs indisciplinés ? Et bien râlons, mais entre nous. Ne tendons pas les verges pour nous faire battre. Que cet article soit l'occasion que chacun s'exprime, en commentaire, sous l'article. Et c'est peut-être aussi le moment

  • de faire des propositions concrètes, réalistes, intelligentes, avec une vraie connaissance du terrain,
  • de rassembler les arguments qui nous servirons à réagir à l'enquête d'utilité publique,
  • d'afficher nos véritables préoccupations pour le nautisme durable en suivant cette formation en ligne

Si vous parvenez à me lire, vous devez pouvoir commenter. Organisons le débat, nous irons porter cette parole légitime où l'on voudra bien l'entendre.

En réunion de crise le 25 janvier, le bureau de l'Association des Voiliers en Polynésie a débattu autour de l’attitude à tenir. Deux positions divergentes ressortent :

  • publication d’un droit de réponse (version light : simplement factuel, version hard : offensif contre la municipalité et ses contre-vérités).
  • ne pas réagir (journal lu essentiellement par popaa, pas de faits ou de déclarations nouvelles …)

Nous convenons de ne pas réagir pour l’instant ; par contre, nous demanderons une nouvelle fois un rendez-vous avec le maire de Moorea (sans grand espoir, les précédentes demandes étant restées sans réponse)

Même débat autour de la diffusion de cet article. Là encore, deux positions divergentes :

  • - ne rien faire, pour éviter de « mettre de l’huile sur le feu » ;
  • - diffuser cet article de Tahiti-Pacifique sur le site AVP.

La mise en ligne d’un article d’un journal payant encore en vente étant peu légale, nous convenons de le diffuser seulement à nos membres.


Nautisme : indésirables voiliers à Moorea

Vendredi 25 Janvier 2019 - écrit par Toatane Rurua

À l’approche de l’enquête publique pour le renouvellement du PGEM à Moorea, la municipalité a décidé, par souci de l’environnement et de la sécurité des usagers de la mer, de supprimer certaines zones de mouillage jugées "polluantes" ou présentant  "des risques d’accident". De nouvelles zones ainsi que de nouvelles infrastructures seraient à l’étude pour mieux structurer l’accueil des voiliers. La zone de Tahiamanu, notamment, cristallise toutes les tensions, en attendant des solutions.

À Tahiamanu, il a été recensé sept bateaux dans lesquels vivent des résidents de l’île Sœur. Crédit photo : DR

Alors que le projet de révision du PGEM (Plan de gestion de l’espace maritime) sera bientôt soumis à une enquête publique à Moorea en vue d’une concertation avec la population et les institutions, l’inquiétude règne chez les plaisanciers. Et pour cause, lors d’un conseil municipal tenu à la fin de l’année dernière, la majorité des élus a décidé de supprimer certaines zones de mouillage très appréciées des voiliers et des touristes, notamment celle en face de la plage de Tahiamanu.

Et, pourtant, depuis le début des discussions entre les différentes parties (élus, représentants des voiliers…) dans le cadre de la révision du PGEM, les représentants des voiliers ont adopté d’emblée une position catégorique : il était hors de question d’exclure les plaisanciers de la zone "mythique et emblématique" de Tahiamanu. Ce site serait incontournable pour les plaisanciers, en particulier pour les touristes, au vu de la beauté du site et du paysage. Le ton était d’ailleurs rapidement monté, puisque des plaisanciers de l’île Sœur ont lancé, dès le début des négociations, une pétition contre la suppression de cette zone de mouillage, au mois de septembre 2017. Les esprits se sont finalement apaisés avec les élus, par la suite...

Mais alors que les discussions se poursui­vaient, avec le soutien technique de l'Agence française pour la biodiversité, dans le cadre du projet RESCCUE (Restoration of Ecosystem Services and Adaptation to Climate Change, restauration des services éco-systémiques et adaptation au changement climatique), les élus de la majorité ont décidé d'adopter une décision ferme vis-à-vis des zones de mouil­lage à autoriser. Outre le site de Tahiamanu, d'autres zones de mouillage seraient également retirées : Papetoai (près des tiki submergés), Opunohu, Haapiti, Afareaitu (Maatea et Patae), de Teavaro (face à la vallée Maamaa).

Plaisanciers déterminés

Il reste toutefois à voir prochainement la réaction des représentants des plaisanciers. Est-ce que l'on n'assistera pas à un clash dans les jours à venir, entre la municipalité et eux ? Une chose est sûre, ces derniers seraient déterminés à faire entendre leur voix. Mais pourquoi tant d'intransigeance de la part du maire de Moorea, Evans Haumani, et de sa majorité vis-à-vis des voiliers ?

Le tàvana et son conseil municipal expriment tout simplement, face au nombre grandissant de voiliers, leur volonté de structurer l'accueil des plaisanciers et de remettre de l'ordre face à certains comportements nuisibles autour de l'île Sœur. Il y a une volonté claire de leur faire payer les services communaux habituels, tels que l'eau ou le ramassage des déchets, comme tout citoyen de l'île. Dans l'annexe de

RÉACTION

EVANS HAUMANI, MAIRE DE MOOREA-MAIAO

"NOTRE VŒU EST QU'IL N'Y AIT PLUS DE VOILIERS À TAHIANIANU"

"Il y a un problème de sécurité sur la zone de mouillage de Tahiamanu. Les voiliers occupent le chenal, alors que celui-ci est utilisé par plusieurs prestataires. Ces derniers viennent vers la plage pour éviter ces voi­liers, là où il y a justement plein de baigneurs. Il y a donc des risques d'accident. Tahiamanu est peut-être un site international, mais c'est une plage publique. On se préoccupe avant tout de la sécurité de la popu­lation. C'est notre priorité.

Je rappelle à tout le monde que la commune a été condamnée à verser 20 millions de Fcfp à la famille de la victime de l'accident de paddle, survenue en novembre 2011 à Haapiti. On a aussi été obligés de prendre, à un moment donné, un arrêté pour suspendre les activités de kitesurf dans certaines zones lagunaires de Moorea, à cause de quelques com­portements dangereux. On a finalement trouvé un accord par la suite. Le vœu du conseil municipal est qu'il n'y ait plus de voiliers à Tahiamanu.
Il y a aussi des risques d'accident dans la baie d'Opunohu et celle de Paopao avec les voiliers. Ceux-ci gênent le passage des paquebots. On fait d'ailleurs souvent appel à la brigade nautique de la commune ou du service de l'équipement pour intervenir en cas de souci. Les riverains se plaignent également des rejets d'eaux sales des voiliers ou des poubelles qui sont amenées sur les bords de route.
On a un projet de création d'une marina flottante dans la baie de Paopao. La commune a aussi commencé a acheté des terrains à Paopao afin de construire les infrastructures d'accueil pour les plaisanciers, comme les toilettes, les sanitaires ou les buanderies. On étudie également à la possibilité de mettre en place de nouvelles zones de mouillage autour de l'île."

sa délibération n°93 /2018 du 13 septembre 2018, les élus, qui ont émis leur souhait de mettre en place une redevance/taxe, ainsi que de réduire le quota des mouillages, font justement le constat suivant : "Trop de voiliers et yachts sont présents sur le plan d'eau, sans aucune contrepartie financière versée à la commune, alors que ces derniers déposent leurs déchets à terre ou viennent se ravitailler en eau."
L'absence de ces services à la disposition des voiliers provoquerait quelques dérives, qui seraient très mal appréciés par cer­tains riverains. "Ces voiliers (dans la Baie de Opunohu) sont là depuis des années. Au début, ils venaient jeter leurs déchets dans la poubelle du magasin, avant que le propriétaire ne s'en rende compte et retire ses poubelles. Par la suite, ils ont continué à jeter leurs sacs poubelles dans la mer. II y a toutes sortes de déchets dans leurs sacs, comme des boîtes de conserve", témoigne un pêcheur de Urufara. "Une fois, un plai­sancier est venu déposer ses déchets sur des chaises dans ma cour et a utilisé mon eau. Je lui ai clairement fait comprendre qu'il ne devait pas recommencer. Je me demande s'ils utilisent désormais les poubelles ou l'eau des autres habitants", a déclaré Edmée Brosious, présidente de l'association Paruru ia Opunohu.

La pollution dans le lagon est égale­ment l'une des problématiques qui préoccupe les élus de l'île Soeur. Pour rappel, l'un des objectifs du PGEM de Moorea est le contrôle des pollutions et des dégradations du milieu marin. Or, à l'aube du renouvellement de ce PGEM, créé en 2004, on ne peut pas dire que les voiliers ont fait, jusqu'à présent, forte impression auprès des élus, ainsi que de la population, en matière de limitation de leur impact sur l'environnement. C'est ce que révèle notamment une enquête réalisée dans le cadre du projet Rescue auprès des riverains de la baie de Opunohu (Rapport "Gestion des mouillages à Opunohu/Moorea et aux Gambier"). Selon les résultats de cette enquête, "les plaisanciers souffrent dans l'ensemble d'une mauvaise image, les résidents considèrent que toutes les eaux usées (toilettes, vaisselle) partent à la mer sans traitement et polluent, avec un impact notable sur les poissons qui risquent d'être pêchés et sur les eaux de baignade. Ils considèrent également que les voiliers jettent leurs ancres sur les récifs et détruisent les coraux".

Certains riverains n'hésitent d'ailleurs pas à exprimer leur frustration. "Ces voiliers [à Urufara, dans baie de Opu­nohu] sont là depuis des années. Ils utilisent un seau d'eau pour récupérer les eaux des toilettes et les versent dans la mer. Ce qui est très mauvais pour les enfants puisque ces derniers se baignent juste à quelques mètres des voiliers. Je n'habite pas aux alentours de Tahiamanu, mais je suis certain que les voiliers font la même chose là-bas", témoigne encore le pêcheur de Urufara avant d'ajouter que " les mtito'i et les élus savent pertinemment ce qui se passe. C'est à eux d'aller les voir pour faire un rappel à l'ordre. Ça serait bien que ces voiliers soient déplacés vers des sites où ils auraient des infrastructures adéquates à leur disposition, comme les toilettes. Il y a par exemple le quai de Papetoe".

La cohabitation avec les prestataires de service pourrait être améliorée par un meilleur partage de la zone.

"Beaucoup de poissons tels que les ôrare, les ohopu ou les ha'urà ne viennent plus dans la baie de Opunohu, depuis quelques années. Cela en va de même pour les dauphins. ll y a aussi moins de ature. Nous sommes convaincus que cela est dû à la pollution causée par les voiliers et par les excursions de Jet-Ski. J'ai personnellement dit à tavana Evans que nous n'en voulons plus [les voiliers et les Jet-Skis] dans cette baie", insiste Edmée Brosious.
Outre l'impact environnemental sur le milieu marin, la gêne visuelle causée par les voiliers auprès de la population dans certaines zones de mouillage, telle Tahiamanu, inquiéterait également les élus de l'île Soeur.

Non-respect de la réglementation sur les ancrages

Mais s'il y a bien un point qui inquiète le plus le tàvana de Moorea et ses maires-adjoints dans la révision du PGEM, c'est bien celle de la sécurité de tous les usagers de la mer. Il y est écrit, par exemple, que la présence de voiliers dans la zone de Tahiamanu gêne le chenal. Ce qui augmente les risques d'ac­cident et pose une question de sécurité, qui incombe au maire. La décision de suppri­mer cette zone ne s'est pas fait attendre d'autant qu'elle est l'une des zones les plus fréquentées par les prestataires touristiques (bateaux, pirogues à moteurs, Jet-Skis, etc.), les pêcheurs et la population. Cette zone lagunaire, en plus d'être bien située entre plusieurs hôtels et pensions de famille, représente une voie d'accès indispensable vers quelques sites touristiques incontour­nables (plongée sous-marine, shark-feeding, nourrissage de raies, tiki sous-marins ...) ou d'autres sites très appréciés de la popula­tion tels que les motu Tiahura et Faaone, à Haapiti. Toutes ces embarcations sont donc obligées de contourner à chaque fois les quelque 20 à 30 voiliers présents dans le chenal, pendant toute l'année. Outre la sécurité dans le chenal, celle des baigneurs qui viennent régulièrement se détendre à la plage de Tahiamanu, située à quelques mètres de la zone de mouillage et du chenal, préoccupe également les élus.

RÉACTION

JULIEN GUILLET, TECHNICIEN À CREOCEAN, DANS LE CADRE DU PROJET RESCCUE

"ON A DÉTERMINÉ COMBIEN DE MOUILLAGES ON POUVAIT METTRE"

"Notre travail sur le site de Tahiamanu était de deux ordres : la protection contre l'érosion du sol de la plage et la mise en place d'une zone de mouillage organisée pour , les plaisanciers. L'aspect technique était de concevoir, la zone de mouillage, de dimensionner les ancrages. écologiques, la ligne de mouillage, les bouées et de mettre tout cela sur des plans. Il fallait savoir combien on pouvait mettre de bateau sur la zone en respectant les zones d'évitages, les longueurs de ligne de mouillage. Pour cela, on a fait une cartographie des fonds, on a été voir la nature des fonds, les épaisseurs des matériaux de fonds de sable pour savoir si on pouvait mettre des ancrages écologiques, en sachant qu'un tel ancrage écologique nécessite d'avoir deux à trois mètres de sable. Une fois qu'on a eu ces informations, on a pu déterminer combien on pouvait mettre de mouillages avec leurs caractéristiques, ainsi que le diamètre des chaînes, des bouées... Sur l'emplacement des mouillages, on a échangé au préalable avec les élus. De même, on a effectué des visites de terrain et des enquêtes auprès des riverains. Il y avait la problématique, avec ces derniers, de ne pas trop mettre de mouillages en face des lagons. ll y a aussi eu des échanges sur le terrain avec les élus et le représentant des plaisanciers. Cela a permis de circonscrire une zone qui convenait globalement à tout le monde. On a revu notre plan d'implantation des mouillages à plusieurs reprises, en tenant compte à chaque fois des contraintes des acteurs locaux. Ainsi, sur la zone de Tahiamanu, on avait fixé un premier nombre de mouillages. Celui-ci a été revu en fonction de l'im­plantation de la zone, qui a été déplacée en cours de route pour tenir compte des remarques, comme le problème de navigation dans le chenal et le passage des prestataires. C'est une problématique des décideurs publics qui, à un moment donné, doivent décider combien on en accepte. Les discussions se sont déroulées dans le cadre de la révision du PGEM. Ce qui se passe après est en dehors de notre cadre d'intervention."

Le risque d'accident créé par le nombre trop élevé de voiliers dans certaines zones de mouillage n'est en fait que la conséquence directe du non-respect de la réglementation du PGEM, de la part de certains plaisanciers depuis quelques années, au sujet du délai autorisé des ancrages. La réglementation en vigueur prévoit qu'un bateau peut rester ancrer 48 heures sur les fonds de sable. Passé ce délai, il doit être ancrée dans les zones prévues à cet effet, au maximum 7 jours consécutifs et 90 jours cumulés au cours de l'année". Force est de constater que cette règle n'est pas respectée par tous. Dans la zone de mouillage de Tahiamanu par exemple, cinq voiliers seraient restés sur place depuis quelques années, selon la brigade nautique de la municipalité. S'il n'est pas question de bannir la présence de plaisanciers à Moorea, alors même que ce tourisme tend à se développer, entre incivisme de certains plaisanciers et laxisme des autorités, il est temps de mettre un peu d'ordre.

Toatane Rurua

INTERVIEW

Stéphanie BETZ PRÉSIDENTE DE TAIMOANA (SYNDICAT DES ACTIVITÉS NAUTIQUES)

"COMME PARTOUT DANS LE MONDE, TU PAYES S'IL Y A UN SERVICE"

La présidente de Taimoana n'est pas à court d'idées pour améliorer la situation.

Plusieurs problématiques pré­occupent actuellement les élus de Moorea, telles que les poubelles ou encore la pollution causée par les voiliers. Que leur répondez-vous ?

On entendait ces problématiques l'année dernière lors des réunions du PGEM avec le maire et les équipes de la commune. Il y avait un nombre trop élevés de voiliers à Tahiamanu, les poubelles, les histoires de pollution avec les eaux usées des voiliers, les toilettes, etc. On voudrait dire qu'on comprend lorsqu'il y a une problématique, mais il y a aussi des solutions. Par exemple, les bateaux peuvent avoir des "holding tank" (réservoir de stockage) pour les eaux usées, puis les vider quand ils s'en vont. Concernant les déchets, on a payé et installé des poubelles avec des auto­collants à l'ancien hôtel Bali Hai (hôtel Aimeo Lodge) pour que les plaisanciers puissent aller mettre leurs déchets dans les poubelles sans se dire : "J'utilise la poubelle de quelqu'un d'autre ou personne n'a payé la rede­vance à la commune pour mes déchets." Nous attendons que les nouvelles zones de mouillage soient fixées par la commune avant de proposer de déposer de nouvelles poubelles. On leur demande en fait de nous prendre comme des sources de solution parce que la commune ne pourra pas tout gérer toute seule. Si on travaille avec tous les acteurs, on peut arriver à gérer et à réguler pour que cela soit le moins nuisible possible pour la population.

Les élus sont très préoccupés par les risques d'accident à Tahiamanu. Com­prenez-vous leurs réactions ?

Effectivement, 40 bateaux sur le site de Tahiamanu, c'est trop. Du coup, les bateaux débordent un peu dans le chenal. Mais on a aussi fait des propositions par rapport à la problématique de la sécurité.

On pourrait avoir les baigneurs à la plage de Tahiamanu et placer les voiliers immobiles juste après, pour protéger ces baigneurs. Les speed boats passeraient ainsi par le chenal, sans tra­verser au milieu des voiliers. Les baigneurs pourraient dans ce cas faire tranquille­ment des activités nautiques sans avoir à craindre des engins à moteur. Si on limite le nombre de bateaux à Tahiamanu, il faut aussi donner à l'en­semble des utilisa­teurs la possibilité d'y aller. Si dix mouillages sont autorisés dans le PGEM à Tahiamanu, il faudrait avoir une durée limitée pour l'utilisation des corps-morts et un code couleur pour chaque type d'utilisateur. Ce qui permettrait à chacun d'avoir la possibilité d'y aller et de ne pas nuire au développe­ment économique de l'île, des sociétés de charter ou de la plaisance en général. Il faudrait effectivement se dire qu'il y en a trop, qu'on doit réguler et qu'on doit réfléchir au nombre de mouillage supportable pour le site.

Pour quelle raison les plaisanciers veulent absolument garder le site de Tahiamanu comme zone de mouillage ?

C'est un peu comme quand tu vas à Paris, tu vas voir la Tour Eiffel. Quand les plaisan­ciers de l'étranger viennent à Moorea, ils viennent voir Tahiamanu. Avant de venir, ils ont déjà vu le site dans les livres ou dans les guides dans lesquels les gens racontent leur escale à Moorea. C'est un mouillage mythique et emblématique, un des plus beaux de la Polynésie française. La vue, le mouillage dans le sable, la montagne, la baie : c'est magique. Le site de Tahiamanu fait partie des escales que les plaisanciers-résidents, les plaisanciers internationaux ou les sociétés de charter veulent voir.

Ce site et celui près des tiki (tiki sub­mergés du sculpteur Tihoti dans le lagon de Papetoai, ndlr) font partie des sites de mouillage incontournables de la Polynésie française. D'ailleurs, on aimerait qu'il y ait au moins deux à trois corps-morts au site des tiki dans le nouveau PGEM pour que les plaisanciers aient la possibilité d'y aller pendant le jour.

Pour Tahiamanu, c'est aussi une ques­tion de sécurité, une histoire d'ancre. Un plaisancier n'a pas assez de chaîne pour mouiller dans 20 mètres de profondeur. S'il y a 20 mètres de profondeur, tu dois mettre au moins 60 mètres de chaîne pour être sûr que ton bateau ne va pas partir lorsqu'il y a un coup de vent. Or les bateaux n'ont pas 60 mètres de chaîne, parce que c'est trop lourd. À Tahiamanu, il y a 5 mètres de profondeur alors que dans la baie, c'est profond. Si toutefois la commune décide de mettre des corps-morts dans la baie, il faut que ceux-ci soient entretenus, vérifiés. S'ils cassent, les plaisanciers pourraient avoir des problèmes avec leur bateau et on leur aurait fait payer, dans ce cas, la nuit au corps-mort pour rien.

Vous mettez souvent en avant l'argument de l'impact économique de la présence des plaisanciers à Moorea. Pourriez-vous nous donner quelques chiffres ?

Il y a deux sociétés de charter indépendan­tes basées à Moorea qui font 150 à 200 jours de charter par an, sachant qu'une journée de charter coûte en moyenne 100 000 francs. La société "Tahiti Voile et Lagon" fait 120 jours par an d'excursion pour le navire Paul Gauguin. La société "Poe Charter" fait en gros 60 jours de charter par an avec les paquebots. Après, il y a les loueurs indépen­dants qui font en moyenne 5 à 10 jours d'excursion par an. Au total, on estime que les sociétés de charter totalisent ensemble 400 journées d'excursion par an. Concer­nant le flux de la plaisance internationale, il y a 700 bateaux de l'étranger qui restent une dizaine de jours par an. Ce qui leur fait donc 7 000 nuits. Leurs zones de mouillage favori sont Opunohu et Tahiamanu. Après, il y a les rallyes, c'est-à-dire des voiliers qui naviguent en groupe. Il y a deux à trois rallyes par an dans lesquels 30 bateaux naviguent ensemble. C'est comme quand on organise l'événement "Tahiti-Moorea sailing rendez-vous", auquel participent 60 bateaux. Dans ce cas, il y a une organ­isation qui s'assure que les bateaux sont mouillés au bon endroit. La population est carrément impliquée dans cet événement, depuis quinze ans. La commune nous sou­tient aussi. Donc on ne peut pas dire que la commune ne veut pas des voiliers, parce qu'elle nous aide dans ce type d'activité.

Après, il y a les voiliers-résidents de la Polynésie française. L'AVP (Association des voiliers de Polynésie) a estimé que 30 à 40 bateaux viennent régulièrement passer un week-end à Moorea. Ceux-là utilisent et payent également plusieurs services, comme l'accrobranche (à Opunohu, ndir). Ils vont aux snacks, etc. L'AVP a aussi recensé sept bateaux à Tahiamanu dans lesquels vivent des résidents de l'île Sœur.

Les plaisanciers seraient-ils d'accord pour payer des taxes à Moorea ?

On est d'accord pour payer des taxes. Comme partout dans le monde, tu payes s'il y a un service. Ce n'est pas un problème. Mais l'idée, c'est plutôt de payer à chaque fois qu'on s'arrête. Peut-être qu'on pourrait payer une taxe de navigation quand on rentre en Polynésie française. Par exem­ple, un séjour de trois mois pourrait coûter 100 000 francs. On pourrait alimenter une caisse avec cet argent pour financer des infrastructures dans les sites les plus fréquentés. On en discute avec le Pays.

À Moorea, les sociétés de charter et les plaisanciers sont d'accord pour payer la nuitée au corps-mort, car ça se passe comme cela dans le monde. Mais c'est bien qu'il y ait un service associé, comme par exemple le wifi, les poubelles, le gardiennage des petits annexes ou la laverie. Il y a plein de petits services qui pourraient être développés par les habitants de Moorea. Il pourrait y avoir des micro-activités et un petit lieu d'interface terre-mer entre la population et les plaisanciers, dans lequel ces derniers pourraient trouver des services ou des informations au sujet de ce qu'il y a à faire à Moorea, comme les fêtes des paroisses ou les grands bals. Dans ce cas, il y aurait une interaction entre les plaisanciers et les habitants de l'île, non plus un mur. Les clients des sociétés de charter vont manger au restaurant ou vont faire un tour de l'île en 4x4. Les plaisanciers internationaux vont faire leurs courses pour s'acheter à manger ; il y a des retombées possibles pour la population.

Toutes les problématiques concernant les plaisanciers à Moorea ne datent pas d'hier. Comment se fait-il que cela a perduré ?

L'erreur des professionnels est de n'avoir rien fait. On voyait qu'il y avait de plus en plus de bateaux, mais personne ne s'est dit qu'il fallait structurer, organiser. Aujourd'hui, on ne veut donc pas que la commune se retrouve seule face à ce problème. On aime notre lagon. On n'a pas envie que les sites soient détériorés ou qu'il y ait trop de monde. Du coup, on ne pourrait plus en profiter. L'idée est de travailler ensemble : acteurs, professionnels, commune et comité PGEM. RI

Propos recueillis par Toatane Rurua

Moorea : Mon cœur est meurtri…

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Mon cœur est meurtri aujourd’hui, parce des bruits de pontons rapportent que l’île de Moorea est actuellement survolée par un oiseau de mauvaise augure. Oui mes amis, il plane dans notre ciel un mauvais présage qui met en péril le respect de notre liberté à tous.

Alors une petite lumière au fond de moi me dit qu’il faut réagir et lancer un cri d’alarme afin d’éviter une énorme erreur. Mes seules armes : mon amour démesuré pour l’océan sur lequel je vis depuis quinze ans, et ma plume, que j’espère manier avec assez de sincérité pour vous expliquer qui sont ces gens qui vont sur la mer et qu’on accuse aujourd’hui de polluer ou de détruire les lagons, et auxquels on veut interdire les mouillages autour de l’île de Moorea.

Que nous soyons terriens, marins, aériens, ou entre les deux, nous sommes tous concernés.

Dessin de Nilo Gima : Moorea plaisanciers pollueurs vraiment ?

Tout le monde le sait, notre planète n’est pas simplement malade, elle est à l’agonie. Le réchauffement climatique, la pollution atmosphérique, la destruction de la couche d’ozone, la déforestation, la pêche intensive et le non respect de l’océan avec ses conséquences désastreuses. La dernière en date : la découverte d’un continent de résidus plastiques au milieu des océans ! La vérité, c’est que nous sommes tous directement responsables. Combien d’assiettes, de couverts en plastique, de bouteilles et autres déchets finissent dans nos lagons, évacués par le courant dans les passes ? Évidemment on s’en fout, puisque ça part au large. Combien d’entre nous se baignent-il après avoir mis de la crème solaire faisant fi des effet désastreux pour nos coraux ? Combien de voitures mal réglées polluent chaque jour le ciel de notre Polynésie sans qu’on s’en préoccupe vraiment puisque le vent des Alizés se charge d’emmener les gaz ailleurs. Combien de maisons en bord de mer n’ont pas encore de fosses septiques et déversent leur merde dans nos eaux turquoises dans la plus grande insouciance parce que de toutes les manières, il y a le courant. Combien d’hôtels évacuent leurs égouts par des pipe-lines au large, combien de gros bateaux de croisières viennent s’ancrer dans nos baies avec la pollution qu’ils engendrent ! Et aujourd’hui on veut nous laisser croire qu’il faut interdire au voiliers le mouillage de nos lagons parce qu’il polluent ? Comment peut-on interdire par exemple au voiliers le mouillage de Maharepa et autoriser en même temps les gros bateaux de croisières à jeter leur ancre en baie de Cook quand on sait qu’un seul des ces bateaux peut émettre en une journée autant de particules fines qu'un million de voitures !
Les élus à l’origine de cette initiative ne se trompent-ils pas de cible en faisant des voiliers leur bouc émissaire ?

Parce que moi je les connais bien les gens de la mer, je les connais bien parce que j’en fais moi-même partie. Les voiliers constituent l’un des modes de locomotion les plus propres et écologiques parce qu’un voilier par définition, ça se déplace avec le vent et n’utilise son moteur que pour faire sa dernière manœuvre au mouillage. Il produit son énergie grâce au soleil et non pas à l’aide d’une centrale électrique thermique, parce que nous sommes pour la plus part équipés de panneaux solaires. Notre eau douce, nous la produisons à partir de la mer grâce au dessanilisateur ou récupérons l’eau de pluie. Contrairement à ce que l’on peut dire, nous sommes les premiers à préserver les coraux parce que nous choisissons toujours des fonds de sable pour jeter notre ancre, parce qu’ils offrent la meilleure tenue et que nous y sommes en sécurité. De même, nous sommes les premiers à aimer l’océan et à choyer son jardin de corail, parce que nous sommes conscients de la chance extraordinaire que nous avons de pouvoir encore nager au dessus avec nos enfants. À ce sujet. je ne connais pas une annexe de voilier qui ne s’arrête pas pour récupérer une bouteille plastique qui flotte sur son passage, et croyez-moi, il y en a ! «Oui mais les plaisanciers ils ne paient pas de taxes et profitent de nos poubelles pour déposer leurs déchets, ce sont des profiteurs qui vivent tout nu sur leur bateaux ! » Combien de fois ai-je lu ce genre d’argument sur les réseaux sociaux ? Erreur, ceux qui comme moi sont arrivés par la mer et se sont installés en Polynésie ont tous payé un impôt conséquent pour Papeetiser leur bateau. Il en est de même pour ceux qui achètent un bateau sur place, ils doivent s’acquitter d’une taxe foncière (5% de la valeur du bateau). Pour les autres, ceux de passage, je suis d’accord, et des solutions ont été présentées par l’association des plaisanciers en Polynésie, comme la perception d’un droit de navigation accompagné d’un petit fascicule rappelant les règles de bonnes conduites. En réponse à tous ces efforts, toutes ces propositions, les élus de Moorea ont tout simplement proposé d’interdire le mouillage aux plaisanciers sans même préciser la raison d’une telle décision.

Alors plutôt que d’interdire, ne vaudrait-il pas mieux faire l’effort de mieux nous connaître ? Plutôt que de repousser les plaisanciers, ne vaudrait-il pas mieux s’en inspirer et profiter de leur expérience, de leur connaissance unique de la mer afin trouver ensemble des solutions ?

Platon disait: « Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer. »

Ne tuons pas cette dernière catégorie, sans laquelle je vous le rappelle, la Polynésie française n’aurait jamais été découverte… la Polynésie, terre d’accueil...

Pierre Cosso

Pierre Cosso

Pierre Cosso,
Acteur, navigateur, libre penseur

Les mouillages de Moorea bientôt interdits ?

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Les mouillages les plus agréables de Moorea sont-ils en train d'être interdits ? Réponse samedi 16 juin 2018 à 9:00 dans le fare potee des jardins de l'Assemblée de la Polynésie française à Papeete

Présentation du projet du nouveau PGEM de Moorea par Franck TAPUTUARAI et Hereiti ARAPARI, en charge du dossier à la mairie de Moorea aux membres et sympathisants de l'Association des Voiliers en Polynésie.

Participez à la réunion d'information organisée par l'AVP sur le projet du nouveau Plan Gestion de l'Espace Maritime de Moorea par les autorités de Moorea. 45 minutes d'information, 45 minutes de questions-réponses.

Éditorial, juin 2018

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Chères plaisancières, chers plaisanciers,

 

L’Association des Voiliers en Polynésie s’est donné pour mission d’être l’interlocuteur incontournable et représentatif des plaisanciers⋅ières, qu’ils ou elles soient d’ici ou de passage auprès des décideur⋅euse⋅s, des représentant⋅e⋅s politiques qui n’ont pas souvent une bonne image de la plaisance. C’est dans ce but que vous nous avez rejoint. Nous travaillons à multiplier les contacts mais aussi à ce que l’image de la plaisance soit mieux perçue et acceptée par les habitant⋅e⋅s. Enfin, nous sommes tous sensibles à l’environnement marin, axe de communication qu’il me tient à cœur de privilégier.

 

Vous trouverez dans cette longue lettre les liens sur nos actions en cours ainsi que l’esprit dans lequel nous voudrions travailler ensemble pour que la plaisance soit un loisir et peut-être même une façon de vivre en harmonie avec les habitant⋅e⋅s des îles dans un environnement préservé.

 

Nous voulons que les responsables comprennent mieux les problématiques spécifiques de la plaisance. Peut-être faut-il répéter que de Tahiti, il nous faut, nous plaisanciers⋅ières, une demie journée pour arriver à Moorea, une journée entière (oui, oui, 24 h chrono) pour aller au Îles-Sous-le-Vent, quelquefois le double pour en revenir. Nous parcourons l’étendue du Pacifique à la vitesse d’un coureur à pied. Et pas Usain Bolt, prenez plutôt un coureur moyen. Pendant ce temps, nous dormons peu, pouvons avoir des difficultés pour nous nourrir et assurons une veille nuit et jour. Bref, les escales sont indispensables à notre sécurité, sinon à notre bien-être. Que nous soyons alors cantonnés au fond des baies pour de mauvaises raisons et au profit d’autres activités touristiques nous paraît extrêmement injuste car nous sommes, tous, amoureux de notre environnement. Nous utilisons le vent pour nous déplacer et non des énergies non renouvelables, nous sommes tributaires des conditions météo en conséquence les limites de temps de mouillage nous paraissent difficiles à appliquer.

C’est pourquoi la révision du Plan de Gestion de l’Espace Maritime (PGEM) de Moorea est un de nos grands chantiers. En résumé, nous voulons conserver la possibilité de mouiller partout où ce n’est pas interdit.

Les raisons sont diverses, la sécurité des transports en est une et vous pouvez participer à la rédaction des nombreuses autres raisons que nous ajouterons à l'enquête d’utilité publique que devrait lancer bientôt la municipalité de Moorea. Car c’est la pratique même de la plaisance qui est en danger, rien de moins. Si toutes les îles emboîtent le pas sur ce genre de décisions, nous passerons plus de temps à réserver des bouées en fond de baie qu’à profiter de mouillages agréables. À quoi bon avoir un voilier dans ces conditions…  Nous sommes convaincus, au contraire, que la plaisance est un réservoir d’emplois et que son impact environnemental est très supportable. C’est ce message que nous voudrons délivrer au Tavana Franck TAPUTUARAI et Hereiti ARAPARI de la mairie de Moorea qui viendront présenter le projet de PGEM samedi 16 juin 2018 à 9:00, dans les jardins de l’Assemblée de Polynésie française.

Bien entendu, il faut aussi que nous soyons irréprochables. Et il nous faudra un peu balayer devant notre porte. Il faudra faire nôtre le slogan “Rien par-dessus bord, tous mes déchets au port !” et agir pour que les ports soient capables de recevoir nos poubelles, triées. Quelle tristesse de voir, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, les poubelles parfaitement triées de trois bateaux de la Tahiti Pearl Regatta (verre, plastiques/aluminium, déchets ménagers) finir dans des conteneurs approximatifs, abandonnés au centre ville… Nos eaux noires doivent être collectées ou rejetées au large, le lagon doit être préservé et protégé. Les ancrages doivent se faire sur des fonds de sable…  C’est dans cet esprit et pour diffuser ce message que nous participerons à la journée mondiale des Océans le 9 juin, à l’action de nettoyage sous-marin du Yacht Club de Tahiti le 24 juin...

Nous défendons les plaisanciers, ceux qui naviguent avec un bateau en état, manœuvrant, qu’il soit au port ou au mouillage. Nous recensons les bateaux-poubelles, bateaux-épaves, et bateaux-ventouses car nous nous considérons qu’un bateau de plaisance n’est pas une maison mais un moyen de transport habitable et en ce sens doit pouvoir naviguer ! Alertés par la pratique du airbnb sur les bateaux, nous ne sommes pas opposés car elle n’est pas illégale mais nous condamnons l’utilisation de bateaux ancrés quasiment à demeure pour le faire, notamment à Moorea, car ils sont en contradiction avec le PGEM actuel.

Nous sommes respectueux de la loi et des règles administratives, de sécurité, de protection de l’environnement mais entendons aussi faire respecter nos droits. Il n’est pas normal, comme nous le voyons de plus en plus, d’être agressés par des riverains qui outrepassent leurs droits et font la police eux-même. Mais c’est en étant particulièrement irréprochables sur les arrêtés, les usages et les pratiques locales que nous parviendrons, j’en suis sûr à naviguer paisiblement, en respect avec l’environnement et les habitant⋅e⋅s des îles.

Les membres de notre association que vous êtes ne souhaitent rien d’autre que maintenir le lien entre plaisancier⋅ière⋅s, environnement et habitant⋅e⋅s.

 

Arnaud JORDAN, Président de l’Association des Voiliers en Polynésie

 

PS Vous allez bientôt recevoir un login et un mot de passe personnel pour accéder au back office de notre site web : https://voiliers.asso.pf. Cet accès nous permettra, si besoin, de réserver des parties du site à nos adhérents et vous permettra de participer à la rédaction d’articles. Le site est en perpétuelle fabrication. Participez, de rédacteur⋅trice devenez collaborateur⋅trice. Utilisez nos outils et développez les recensements des épaves, les informations sur les mouillages. N’hésitez pas à demander à être publié. La qualité de notre information passe par le réseau que nous constituons. Vous pouvez aussi commenter chaque article, les rédacteurs ont une opinion, vous avez la vôtre, notre position naît du débat. Et si vous ne savez pas le faire, ou si votre connexion est par trop calamiteuse, envoyez un simple mail…

 

Merci de votre confiance. N’oubliez pas de faire adhérer autour de vous.

Le PGEM de Moorea

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Le Plan de Gestion de l'Espace Maritime de 2005 s'applique actuellement (29 octobre 2020) et ce jusqu'à ce qu'un nouvel arrêté le remplace. D'après la mairie de Moorea, le nouvel arrêté devrait intervenir après une enquête d'utilité publique qui débuterait après les élections, c'est à dire fin mai 2017. [Edit 7 mars 2019 : L’enquête d’utilité publique a démarré le 25/02/2019 et sera close le 25/04/2019. Le commissaire enquêteur sera à Papeete le 15 et 16 avril 2019.] Les registres de l’enquête d'utilité publique restent ouverts pendant deux mois puis un rapporteur présente le rapport et enfin le gouvernement élaborera une loi de pays que fera appliquer les différents délégataires de l'espace public désignés par la mairie et la mairie elle-même.

Téléchargez le livret "L'essentiel du Plan de Gestion de l'Espace Maritime"

On y lit notamment (p.2) Votre bateau peut rester ancrer 48 heures sur les fonds de sable. Passé ce délai, il doit être dans les zones prévues à cet effet, au maximum 7 jours consécutifs et 90 jours cumulés au cours de l'année.

Sur le CM93, on lit :

MOUILLAGE
Le mouillage sur ancre n'est autorise que sur les fonds de sable et pour une durée n'excédant pas 48 heures. Passé ce délai, il doit se faire dans les zones prévues a cet effet, et au maximum pour 7 jours consécutifs. Le mouillage dans une marina ou sur un corps mort n'est pas limite dans le temps (voir Instructions Nautiques).

Ce qui est quelquefois pertinent (1ère illustration Ta'iamanu, permis 7 jours consécutifs, maximum 90 jours dans l'année) ou parfois difficile à interpréter (2e illustration : mouillage interdit en fond de baie)

Ailleurs, sur le site de l'urbanisme, on lit notamment :

CIRCULATION
La vitesse des engins motorisés est limitée à 20 nœuds dans le lagon de MOOREA

PROTECTION DES RÉSEAUX
Une zone de protection de 50 mètres de part et d'autre des câbles, conduites et autres réseaux immergés dans le lagon peut être balisée. L’ancrage est interdit dans cette zone.

L'arrêté rendant exécutoire le Plan de Gestion de l'Espace Maritime :

http://lexpol.cloud.pf/document.php?document=191373&deb=419&fin=429&titre=QXJyw6p0w6kgbsKwIDQxMCBDTSBkdSAyMS8xMC8yMDA0

Arrêté n° 410 CM du 21_10_2004

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