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MAJ – Une nouvelle marina à Papeete ?

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MISE À JOUR du 9 octobre 2023
(
article la1ère)

Le projet semble avancé mais la perspective de voir des voiliers de plaisance en profiter semble s'amenuiser !
En tout cas, c'est ce que laissent entendre les journalistes de l'article qui annoncent : "A savoir si la cinquantaine de plaisanciers qui occupent illégalement le lagon auront une place ? Que nenni ! Le collectif contre les voiliers aurait pourtant bien espéré que certains puissent s’y installer..."
D'où viennent leurs informations pour poser un si délicat "Que nenni" ? Qu'est-ce que ce "collectif contre les voiliers" ?
Encore des informations qui n'en sont peut-être même pas en fait.
Encore des journalistes qui réussissent cette performance remarquable de prendre de l'altitude, des grands airs, sans hauteur.

 

22 septembre 2023

Nous vous laissons vous faire votre propre idée.
Des projets comme celui-ci, il y en a déjà eu pas mal d'annoncés. De plus, il faut bien l'avouer, le titre "projet de ports de plaisance d'avenir" résonne étrangement au vu des décisions prises, ces dernières années, concernant la plaisance en Polynésie française.
Affaire à suivre.

 

ARTICLE LA1ÈRE

Une nouvelle marina à Papeete dans le cadre de "l'appel à projets de ports de plaisance d'avenir"

 

La commune de Papeete fait partie des 11 lauréats de l'appel à projets national concernant les ports de plaisance d'avenir. En clair, elle va recevoir une aide financière de l'Etat pour mener à bien la reconversion en marina de l’ancienne zone de réparation navale située près du pont de Motu Uta.

En devenant lauréate de l'appel à projet national des ports de plaisance d'avenir, la commune de Papeete va ainsi pouvoir construire une deuxième marina du côté de Fare Ute, mais qui sera cette fois-ci dédiée aux plaisanciers locaux.

Cette future marina sera construite "entre l'actuel dock et le pont" de Motu Uta menant à la digue, indique Rémy Brillant, directeur général des services à la mairie de Papeete.

Evaluée à 173 millions cfp, la "reconversion en marina de l’ancienne zone de réparation navale" devrait donc coûter ainsi moins chère à la ville de Papeete. Laquelle devrait recevoir une aide de "119 millions cfp", soit environ 1 million d'euros sur une "enveloppe globale de 20 millions d'euros pour financer la transformation des ports de plaisance", communique le secrétariat d'Etat à la mer qui publie les résultats de l'appel à projets.

La part communale serait donc d'une cinquantaine de millions cfp. Une fois construite, la future marina de Fare Ute pourra accueillir "150 bateaux de 35 pieds maximum", précise Rémy Brillant, c'est-à-dire des petits bateaux.

Cet appel à projets a été lancé pour "accompagner les ports de plaisance et les bases nautiques dans leurs projets de modernisation, de transition écologique et énergétique, d’adaptation climatique...ce dispositif est consacré au verdissement, à la modernisation et l’adaptation à la montée des eaux des ports de plaisance et des bases nautiques. Ce sont aussi des études et travaux visant à économiser les ressources en eau et en énergie, limiter les risques de pollution et moderniser les infrastructures".

En 2022, un premier appel à projets a déjà permis de soutenir 10 ports de plaisance et 4 bases nautiques exemplaires.

Le fameux “pipi caca” et la carte de la qualité des eaux de baignade 2021

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La soi-disant pollution des plaisanciers
avec leur fameux "pipi caca dans le lagon"
et la carte des qualités d'eaux de baignade en Polynésie française

 

 

La plaisance en Polynésie française ne déroge pas à la règle : en matière de stigmatisation, il faut 10 secondes pour sortir une ânerie, et plus de vingt minutes pour expliquer pourquoi c’est une ânerie.

Comment ne pas regarder cette carte de la qualité des eaux de baignade en Polynésie française (îles de Tahiti, Moorea, Bora-Bora, Raiatea et Tubuai) sans faire un parallèle avec l'activité de la plaisance ?

LE reproche numéro 1 qui est fait à la plaisance en Polynésie n'est autre que le fameux "pipi-caca" qui pollue les lagons ! Et ce pseudo argument ressort à chaque débat sur la plaisance, même dans les plus hautes sphères décisionnaires. Or, il est en grande partie, voire quasiment, infondé. Voici pourquoi.

 

Évacuons de suite la question du « pipi » dans le lagon … comme si d’ailleurs seuls les habitants de voiliers se soulageaient dans les lagons. Et les baigneurs ? Et les surfeurs ? Et les promeneurs ? Et les plongeurs ? Et les pêcheurs ?

L’urine humaine contiendrait plus de 95% d’eau et sa teneur en sodium et en chlorure ne menace ni la mer, ni les plantes et les animaux qui y vivent.

L’urée, un composant de l’urine, est une composante qu’on ne trouve pas dans l’océan. C’est un composé à base de carbone qui aide le corps à se débarrasser de l’azote. L’azote présent dans l’urée, combinée avec l’eau des océans et mers permet de développer de l’ammonium, un composé qui sert de nourriture pour les plantes. En fait, on peut presque dire que faire pipi dans l’eau est bon pour la flore marine et les animaux.

De plus, tous les animaux marins urinent également dans l’océan. Pour exemple, le rorqual commun produit 945 litres environ chaque jour !

Concernant le « caca ». Voici sa composition en faisant simple :

- 75 à 85 % d’eau
- 18 à 22 % de matières déshydratées (sèches), non digérées comme la cellulose
- des germes saprophytes (qui tirent de la décomposition des matières des substances utiles pour eux)
-
des bactéries et des virus pathogènes (susceptibles d’entraîner des maladies)
-
des constituants morts (cellules) du tube digestif

Alors oui, il y a cette fameuse portion de « bactéries et virus pathogènes ». Mais là encore, en chimie, une règle essentielle stipule que "Ce qui fait le poison, c'est la dose". Et c'est vrai pour n'importe quel polluant. Tout est une question de concentration, de dilution, de dosage. La ciguatera en est un très bon exemple.

Mais dans le cas présent, la dilution est énormissime.
De plus, il y a risque à partir du moment où il y a ingestion de cette eau soi-disant contaminée. La probabilité pour un riverain de prendre un bon verre d’eau du lagon pour boire reste extrêmement faible ! Alors qu’au contraire, le plaisancier, lui, la boit cette eau « contaminée », grâce à son dessalinisateur. Si elle était vraiment polluée par nos soins, la boirait-on ?

Évidemment, l’image ancestrale du « caca » est prégnante. Mais il faut la dépasser et tenter de voir cela d’un point de vue purement chimique ; sinon les arguments avancés ne vont pas bien loin, à part pour stigmatiser mais là c’est de la bêtise que l’on se rapproche, pas de la vérité.

Au kilomètre carré d'océan, les cacas de poissons doivent se compter en tonnes par jour. Mais bien entendu, comme il ne semble pas être autorisé d’être clairvoyant et de faire preuve de bon sens, ce sont les 150 gr de caca journalier du plaisancier qui deviennent la cause de tous les malheurs écologiques de la Polynésie française.
Voir même plus. Récemment, une pension (dont nous tairons le nom et lieu) a incriminé les plaisanciers pour justifier le fait qu’une partie de sa clientèle avait été empoisonnée en consommant des poissons au restaurant (les poissons mangeant le caca des plaisanciers bien évidemment). Sidérant !

 

 

Les excréments humains pour 1 personne sur 1 an contiendraient environ 548g de nitrates, 183g de phosphore et 460g de potassium par personne. La majorité des voiliers se déplacent durant l’année, donc il n’y a pas de concentration de ces éléments à un même endroit. Et combien même les voiliers restent au mouillage au même endroit, la carte de qualité des eaux de baignade le long des mouillages de la marina Taina (Tahiti) et de la plage de la Mareto (Moorea) prouve que la présence de ces voiliers n’amène pas la pollution escomptée que certaines personnes souhaitent mettre sur le dos des plaisanciers !

De plus, « Dans le cas de Tahiti, le BSE conclut que 57 % de points d'eau analysés sont propres à la baignade. Ce qui veut dire que 43 % des lieux étudiés sont contaminés par des bactéries de type fécales. S'y baigner présente donc un risque sanitaire ». Au vu de la carte, toutes les zones incriminées, donc impropres à la baignade, n’ont pas de voiliers aux alentours. D’où vient alors cette pollution fécale, suffisamment conséquente pour dépasser les doses autorisées ? Des embouchures pour la majorité, donc de l’intérieur des terres et des vallées. N’y aurait-il pas erreur de cible ?

Ce sont des faits. Que nos détracteurs apportent la preuve du contraire.

 

Le discours des autorités polynésiennes s’oriente vers une plaisance dite « de luxe » car les voiliers, bateaux et autres navires de croisières pourront payer toutes les taxes d’environnement qui seront mises en place par la Polynésie pour se donner bonne conscience : les riches ont les sous pour payer et s’octroyer le droit de polluer ! L’environnement restant un business.

Ces types de transports maritimes utilisent les pires carburants disponibles. Ils émettent dans l’air ainsi que dans l’eau de l’oxyde de soufre. Sans oublier que le secteur maritime à base de moteurs utilise un carburant bien plus riche en soufre que ceux autorisés pour le secteur automobile.

Une étude publiée en février 2018 a évalué les conséquences sanitaires de la pollution du transport maritime. En effet, les grandes villes portuaires (prenons Papeete par exemple) n’amassent pas que les touristes, mais aussi les particules fines. Le transport maritime contribue à hauteur de 5 à 10 % à la pollution de l’air mesurée en centre-ville dans les villes portuaires (navires de croisières, porte-conteneurs, ...). Les combustibles marins seront responsables chaque année de plus en plus de décès prématurés dans ces villes (250 000 décès prématurés en moyenne dans le monde alors qu’on en annonçait 60 000 il y a quelques années).

La Polynésie française veut se montrer avant-gardiste sur le plan de l’environnement avec des réflexions pour tenter de trouver des solutions à un « tourisme vert, écologique ». Visiblement, elle souhaite privilégier le tourisme de luxe (hôtellerie, croisières et plaisance de yachts) dont l’empreinte carbone est déplorable : environ 4 T de CO2 estimé pour un touriste lambda se déplaçant en avion en Europe, imaginons alors la quantité pour un touriste venant en Polynésie française au vu des moyens de transport utilisés et de la distance, du coût environnemental pour la construction des infrastructures l’accueillant, …

Et du coup, cette même Polynésie fait véritablement une campagne de destruction lente des seuls touristes à empreinte carbone presque neutre qui passent chez elle (la plaisance rapporterait 4,77 milliards de Fxpf par an). Le tout à grand renfort d’arguments écologiques qui sont bien loin des réelles priorités environnementales de la Polynésie française à l’heure actuelle.

N’y aurait-il pas à nouveau erreur de cible ?

 

Arrêtons cette mascarade avec ce pseudo argument « super-écolo » du pipi-caca des plaisanciers dans les lagons. Évidemment que c’est une pollution mais à l’échelle des quantités engendrées, de la dissolution et des concentrations, elle ne représente rien, ou ridiculement peu, dans les lagons polynésiens.

 

Mais ce n’est pas une raison. Certes.

Rappelons alors que plus de la moitié des voiliers présents dans les eaux polynésiennes possèdent des cuves à eaux noires et/ou grises (+ tous les voiliers construits après 2008). Cela fait des années que l’A.V.P. demande la mise en place dans les ports et marinas d’infrastructures pour vider ces cuves. Visiblement, les autorités compétentes ici en Polynésie veulent bien copier les modalités de tarifs des mouillages en Méditerranée mais ne semblent pas prêtes à copier la mise en place d’un service de récupération des cuves à eaux noires. Des projets, il y en a mais point d’actes à l’horizon.

En attendant, la plaisance est stigmatisée. Il est toujours plus facile de critiquer et détruire que de tenter de proposer, créer et d’agir.

Un plaisancier qui en a ras le fiu

 

 

BONUS :

- Un seul mégot peut en effet contaminer jusqu'à 500 litres d'eau en raison des milliers de substances nocives (nicotine, phénols, métaux lourds, ...), et parfois cancérigènes, que contiennent les cigarettes. Un mégot peut mettre jusqu’à 15 ans pour se dégrader totalement.

- Un litre d'essence peut contaminer un million de litres d'eau

https://actu.fr/economie/plaidoyer-economique-pour-les-voiliers_35849525.html

https://voiliers.asso.pf/wp-content/uploads/2020/08/Etude-impact-plaisance-economie.pdf

https://animauxmarins.fr/actualites/etude-sauver-ocean-caca-de-baleine-artificiel/#un-plongeur-a-cote-drsquoun-cachalot-au-mauvais-moment

https://www.planetoscope.com/co2/1256-.html

https://www.fr.newsmonkey.be/est-ce-que-faire-pipi-dans-la-mer-ca-pollue/

https://fr.calcuworld.com/combien/combien-pollue-un-navire/

 

Défense de la Polynésie contre le recours de l’AVP

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Pièces liées au dossiers listées en-dessous.

1_Arrete_410_CM_du_21_octobre_2004

2_Deliberation_133_2014_du_24_septembre_2014

3_Arrete_n_41_PR_du_29_janvier_2015

4_Arrete_n_644_CM_du_20_mai_2016

5_Arrete_n_836_CM_du_23_juin_2016

6_Arrete_n558_MLA_du_21_janvier_2019

7_Rapport_du_Commissaire_enqueteur_avis_favorable_27_mai_2019

8_Compte_rendu_de_la_Commission_locale_de_l_espace_maritime_avis_favorable_11_ma

9_Courrier_n_1725_MLA_du_2_septembre_2021

10_Note_de_presentation_du_ministre_charge_de_l_amenagement_16_janvier_2015

12_Carte_indiquant_la_profondeur_de_la_baie_de_Paopao_dite_baie_de_Cook

 

 

 

 

 

Ces voiliers qui coupent l’axe de l’aéroport sans autorisation !

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Suite à la publication d'un post sur une page de réseau social et sa reprise dans un article de radio1.pf concernant le passage de voiliers dans l'axe de la piste d'aéroport sans autorisation.

Rien que dans le titre de l'article, on sent déjà la stigmatisation. "Ces voiliers qui coupent l'axe de l'aéroport sans autorisation" ... SANS AUTORISATION.

Oui, il y a sûrement des voiliers qui le font sans autorisation. C'est un fait. Mais de là à en faire une généralité, il n'y a qu'un pas ... encore une fois bien vite franchi. Le titre ne laisse planer que peu de doute : TOUS les voiliers le feraient sans rien demander à personne.

Et le bon sens dans tout ça ?
Visiblement encore bien loin de la réflexion nécessaire à avoir.

Justement, l'A.V.P. allait publier une réflexion sur la stigmatisation d'une communauté. L'occasion faisant le larron, l'article a été mis en ligne du coup. Cet exemple de l'article de Radio1.pf et surtout de la page d'un réseau social dont il est issu pour une très grande majorité  illustre à merveille la réflexion que nous proposons autour de la stigmatisation d'une communauté, au sens large.

En effet, en aucun cas l'A.V.P. cherche à cautionner ou excuser ce genre de comportement : passer l'axe de l'aéroport sans avoir demander l'autorisation. Évidemment, il y en a qui le font ... mais là encore, est-il besoin de généraliser ? Sauf à vouloir jeter un discrédit sur une communauté.

La plupart du temps, les voiliers qui ne respectent pas le franchissement de l'axe de piste sont des plaisanciers internationaux qui ne sont pas au fait de la réglementation locale, et qui dans ce cas précis enfreignent les règles par méconnaissance.
Aucun parmis eux ne mettraient en danger des personnes sciemment ! L'AVP s'est associé avec la Vigie du Port afin de clarifier les procédures et les communiquer au plus grand nombre. Il reste cependant compliqué de diffuser de l'information à des navigateurs qui sont la plupart du temps isolés, avec des moyens de communication très limités.

Oui, quelques citoyens ont enfreint des règles. Faut-il pour autant stigmatiser toute la communauté dont ils sont issus ?
Faisons la part des choses, s'il vous plaît.
Facile de toujours parler des avions, trains ou bus qui arrivent en retard ... pour combien qui arrivent à l'heure ?

Dans cet exemple précis du franchissement de l'axe de l'aéroport, l'A.V.P. avait mis en place une procédure (septembre 2019), qui serait à l'heure actuelle la seule proposée. Elle a été validée en concertation avec la vigie du Port.
L'A.V.P. met des choses en place et les diffuse autant qui lui ait permis et possible. Comme tout à chacun, elle n'est pas derrière chaque voilier pour vérifier le bon déroulement des règles établies. À chacun de faire preuve de respect des règles ... et de bon sens.

UPDATE – Last derogatory provisions for sailboats in transit

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UPDATE (DECEMBER 28, 2021)

ONE WEEK AFTER SENDING THE MAIL (see below) TO THE GOVERNMENT AND CUSTOMS, THEY ARE NOW AUTHORIZING EXTENSIONS UNTIL MARCH 31, 2022 !
Several boaters have received their derogation in this sense.

It would not be unimportant to think that our mail has something to do with it.


 

Article from December 9, 2021

 

Some international yachtsmen have alerted us about the feedback they have received from the Regional Customs Directorate of French Polynesia - Business Advisory Unit concerning the extension of the stay period for yachts in transit.

Here is the type of response they got:

"Hello,

As of 01/01/2022, there will no longer be any derogatory provision (decree 48 CM of 21/01/2021) concerning the extension of the period of stay for temporary admission of pleasure boats for private use registered outside of French Polynesia.
The provisions of Order 401 CM of 27/03/2013, as amended, will therefore be applicable.
This decree provides for the possibility of an exceptional extension of the stay period of 3 consecutive months maximum in case of force majeure (notably illness, major damage requiring the immobilization of the vessel) upon written request and express authorization from the Regional Director of Customs.
Also, I invite you to send us any document that can justify the case of force majeure."

The AVP has therefore made proposals to Mr. Vice-President Jean-Christophe BOUISSOU to try to solve this problem and has also proposed to finally meet him.

 

To the attention of Mr. Vice President Jean-Christophe BOUISSOU,

We would like to draw your attention to a recent decision of the customs authorities, concerning the end of the temporary exemption for vessels in transit in Polynesia, which will not be without consequences.
Indeed, it has been brought to our attention by international yachtsmen in transit that Customs will no longer grant them a delay on their temporary importation as of December 31, 2021.

At this date, they will be invited to :
1 - Either to leave Polynesia to go to the West Pacific in the middle of the hurricane season with the risk of safety and danger to human life that this implies, knowing on the other hand that insurance does not cover this risk and that they will do it at their own risk.
The consequences on the image of Polynesia forcing international yachtsmen (assimilated as tourists) to take this risk would be disastrous.
2 - Either import their vessel permanently and pay a tax of 7% of the value of their vessel.
Many of them, in order not to engage in a navigation that would potentially put their lives in danger, consider, under duress, paying this tax and importing their vessel permanently.
The consequences are clear: sedentarization of vessels which were only passing through Polynesia. Indeed, it is very likely that those who will choose security and invest 7% of the value of their vessel in a definitive importation, will be inclined to stay in Polynesia without limitation, to "amortize" this tax.
In conclusion, Polynesia would have an even larger resident yacht fleet, with all the consequences of saturation of the infrastructures which are already present today.
Knowing on the other hand that New Zealand and New Caledonia plan to reopen their borders in March/April, which would allow all these ships to continue their routes at the end of the cyclone season.
It would therefore be more coherent to extend their temporary importation until April so that they can leave Polynesia as planned from April.
Customs has granted waivers until now to all vessels that were "blocked" by the COVID situation.
It would be totally counterproductive to stop these waivers now, at the exact moment when the situation is clearing up and vessels will finally be able to continue their routes.
We hope to have been able to enlighten you a little more on the real situation in order to anticipate the risks and adapt your decisions accordingly,
We would be in any case and as we have proposed to you on many occasions, willing to meet you to bring you our expertise, or to bring you information.
Yours sincerely,

the A.V.P.

 

Plaisance en Polynésie française : Le paradis n’existe plus ?

1 Comment

[Traduction de l'article French Polynesia : Paradise No More ? paru sur le site noonsite, l'outil de planification ultime pour les plaisanciers. Au vu de l'actualité, il paraissait essentiel de montrer que le sujet n'était pas que "local" mais avait bien une résonance internationale.]

 

Dès que l'on évoque l'idée de naviguer dans le Pacifique Sud, il est presque inévitable qu'un nom emblématique comme Bora Bora ou Tahiti remonte à la surface. C'est peut-être grâce à Michener, mais aussi à Thor Heyerdahl, Robert Louis Stevenson et bien d'autres, que nous rêvons de la Polynésie française. Cependant, ces derniers temps, ces îles ont fait l'objet d'une grande attention, souvent peu flatteuse en ces temps de frontières fermées par le Covid et de rêves freinés par une pandémie. Les opinions actuelles sur la Polynésie française pour les bateaux de croisière vont de "Venez, l'eau est bonne" à "Il y a déjà trop de monde, passez votre chemin". La réalité, sur l'eau, se situe probablement quelque part entre les deux.

 

Noonsite a demandé à trois croisiéristes, qui sont en Polynésie française depuis un certain temps, de donner leur avis sur la situation actuelle dans les îles pour les yachts de passage.

 

PREMIER TÉMOIGNAGE

La Polynésie a cette image formidable de paradis sur terre : un ciel bleu et clair, des lagons et des montagnes magnifiques, des eaux cristallines et les gens les plus aimables. Bien que cela soit encore vrai dans certaines régions, et certainement ressenti comme tel par les touristes 6 étoiles se rendant à Bora Bora, cela ne reflète malheureusement pas l'expérience vécue par de nombreux marins sur une grande partie du territoire.

Le paradis n'existe plus ?

En 2014, le gouvernement a décidé que la communauté des navigateurs pouvait stimuler les revenus du tourisme et a changé les règles de séjour des bateaux de 6 mois à 3 ans. Le raisonnement était simple : le territoire est immense, et il peut facilement accueillir beaucoup plus de bateaux. Cette politique a connu un succès retentissant, car les bateaux qui devaient auparavant partir après une saison (ou importer leur bateau à 30 % de droits de douane !) pouvaient désormais passer 3 saisons complètes avant de partir plus à l'ouest (ou importer leur bateau à seulement 7 % de droits de douane). Beaucoup ont profité de ces changements.

En conséquence, le nombre de bateaux présents dans le PF (résidents plus transitoires) a explosé pour atteindre des centaines de plus qu'auparavant. Les chiffres absolus sont difficiles à obtenir car il n'y avait pas de véritables statistiques auparavant.

La soi-disant "route des 36 mois", qui était censée répartir ces chiffres sur un vaste territoire, ne tenait pas compte du fait que tous les bateaux de passage (ainsi que la plupart des bateaux résidents à un moment ou à un autre) restaient à Tahiti, où il est facile de se procurer des pièces de rechange, de faire des réparations, de recevoir des soins médicaux et, bien sûr, qui est le point d'arrivée et de départ des voyages internationaux.

Tahiti était déjà assez saturée, et ces nouveaux chiffres massifs ont rendu la situation intenable - ce qui a empiré lorsque les autorités locales ont décidé que le principal mouillage près de Papeete (Taina) devait être vidé en raison d'un projet de développement (qui est maintenant mort dans l'eau). Près de 100 bateaux y étaient ancrés. Aucune alternative n'a été proposée car, au même moment, les deux marinas de Tahiti (Papeete Marina et Taina Marina) étaient déjà pleines à craquer. Les bateaux ont fini par jeter l'ancre partout où ils le pouvaient, le drame étant encore aggravé par l'ordre donné à de nombreux bateaux de se rendre à Tahiti depuis l'endroit où ils se trouvaient dans le FP dans le cadre des restrictions du Covid.

Il est utile de mentionner qu'entre 2014 et aujourd'hui, pas une seule nouvelle infrastructure n'a été mise en place à Tahiti ou Moorea pour accueillir ces bateaux supplémentaires (à part un agrandissement mineur, un ponton visiteurs pour 4-6 bateaux et un dock pour dériveurs à Vaiare Marina sur Moorea), et à ce degré, la communauté des navigateurs paie maintenant le prix de la surpopulation après avoir été incitée à venir en grand nombre. Il y a eu (et il y en a encore un en cours) de nombreux projets de marina, mais tous ont - jusqu'à présent - été abandonnés à cause d'une objection (parfois très mineure) des résidents locaux - les mêmes qui se plaignent également que les voiliers leur obstruent la vue sur le lagon et "polluent" les eaux.

Résultat : le chaos, des ordres contradictoires de la part des autorités ("bougez !", "restez !", "restez 48 heures seulement !", "ne jetez pas l'ancre n'importe où !", etc...) et de plus en plus de refus de la part des habitants.

Les autorités et les médias ont commencé à pointer du doigt le grand nombre de bateaux, et à Tahiti et Moorea (et quelques autres endroits au plus fort de la pandémie de Covid), les locaux ont commencé à considérer les voiliers comme des parasites : "ils gâchent la vue", "ils polluent le lagon", "ils ne paient rien", "ils détruisent le corail", "ils jettent leurs ordures n'importe où et cueillent les fruits de nos arbres", etc...

En vérité, les locaux n'ont pas tort, car leur nombre est écrasant et aucune alternative n'est proposée. Certains marins, comme dans toute communauté, sont des brebis galeuses - ils jettent leurs ordures, se baignent nus devant les familles locales et cueillent des fruits dans les arbres (chaque arbre appartient à quelqu'un de FP, et bien que les locaux soient très généreux, ils ne tolèrent absolument pas que des gens "volent" leur récolte) - et ce sont eux (les brebis galeuses) dont tout le monde se souvient.

Le dégagement du mouillage de Taina à Tahiti a conduit à ce qu'un autre petit mouillage près de l'aéroport soit extrêmement saturé de bateaux, et sur le chemin des bateaux de pêche locaux. Cela signifie bien sûr plus de tension. J'ai reçu des rapports indiquant que certains bateaux sont retournés mouiller à Taina, soit en raison du manque de suivi habituel ici (dégager les bateaux puis oublier de les faire respecter), soit parce que l'on s'est rendu compte que le dégagement avait entraîné de graves complications. En tout cas, le mouillage de l'aéroport est actuellement moins encombré.

Plutôt que d'essayer de pacifier la situation, les autorités locales, en particulier l'agence maritime locale, ont embrouillé tout le monde avec une communication contradictoire. À un moment donné, à Moorea (l'île "sœur" de Tahiti, où de nombreux bateaux aiment mouiller), le maire a ordonné à tous les bateaux de se déplacer toutes les 48 heures, alors que le gouvernement central interdit tout mouvement de bateaux ! Une autre fois, après qu'un jeune garçon a été tué par un bateau rapide alors qu'il se baignait à côté de son bateau à Moorea, les autorités ont interdit aux voiliers de jeter l'ancre à Moorea, mais les bateaux rapides sont toujours autorisés à se déplacer !

Moorea a récemment émis un nouveau "PGEM" - une sorte de règle d'occupation du lagon - qui interdit le mouillage à tous les endroits sauf à quelques rares exceptions, et met en place un quota de 30 bateaux maximum au mouillage dans le lagon (la petite marina de Moorea compte déjà plus de 60 bateaux résidents). De plus, sur ces 30 emplacements, 20 se trouvent à plus de 25 mètres de profondeur, ce qui les rend peu sûrs la plupart du temps. En d'autres termes, Moorea est maintenant presque totalement interdite aux voiliers. Le seul soulagement est qu'à l'heure actuelle, le PGEM n'est pas pleinement appliqué et que l'AVP a lancé une action en justice.

Tout cela a conduit à une situation très désagréable, qui s'étend à toutes les îles de la Société (Tahiti, Moorea, Raiatea, Huahine, Bora Bora) : insultes de la part des habitants (Tahiti, Raiatea, Huahine), lignes d'ancrage coupées par certains habitants (Raiatea), violence physique à l'encontre des marins (une femme a été gravement battue à Huahine), tandis que la police ou la gendarmerie ne font pas grand-chose pour agir. De plus en plus d'habitants se font justice eux-mêmes, et il est clair que cela ne peut qu'engendrer de nouveaux problèmes.
Les médias, pour la plupart, continuent d'amplifier le rejet croissant des voiliers par la population locale.

 

Alors, le paradis n'existe plus ? Cela dépend de l'endroit où vous allez.

Heureusement, certaines îles accueillent encore les marins :

- Les Marquises, pour la plupart, ont compris que les voiliers ne sont pas des pollueurs, et qu'ils fournissent des emplois et des revenus.
- La plupart des îles Tuamotu ont suffisamment d'espace pour ne pas être dérangées par les bateaux au mouillage (tant qu'ils surveillent leur ancre et leur chaîne et n'endommagent pas le corail) - certaines comme Fakarava ont récemment interdit le mouillage dans la partie la plus agréable de l'île et imposent désormais la plongée avec un opérateur local, mais c'est une exception.
- Les Australes et les Gambier sont toujours très accueillants pour les marins bien élevés.

Le souci est bien sûr que, lorsque les restrictions Covid commenceront à être levées (de manière limitée) dans le Pacifique, de plus en plus de bateaux continueront à arriver, en partie encouragés par les divers rallyes du Pacifique. Ce n'est pas souhaitable.

Le territoire a cruellement besoin de plus d'infrastructures : marinas, chantiers navals, entrepôts secs, champs d'amarrage, et tant qu'il n'y aura pas de telles installations, la situation ne fera qu'empirer. Les autorités ont, dans un premier temps, décidé de réduire la "route des 36 mois" à un permis de séjour de 24 mois. Cela peut aider, mais ce n'est pas suffisant. Je pense qu'il sera extrêmement difficile de renverser la situation, d'autant plus qu'il n'y a aucune tentative de la part des autorités ou des médias.

Donc, plus de paradis dans les îles de la Société, clairement, et on devrait réfléchir à deux fois avant de décider de descendre à Tahiti : il n'y a pas de place pour les nouveaux arrivants.

O. M.

 

DEUXIÈME TÉMOIGNAGE

Nous avons eu, pour la plupart, une expérience très agréable. Mais je suis d'accord avec Olivier - il y a des problèmes au paradis. Tous les faits concernant la surpopulation sont exacts. Le COVID a mis les choses au point, mais les sentiments existaient déjà avant.

John et moi faisons des croisières 24h/24 et 7j/7 depuis 2005. Nous avons visité 50 pays en yacht, dépensons de l'argent dans l'économie locale et respectons toujours les règles et coutumes locales.

Nous n'avons jamais eu l'impression d'être mal accueillis, mais en juillet dernier, nous avons vécu une expérience troublante.

Nous étions ancrés dans une baie à l'ouest de Raiatea afin de nous rendre dans un restaurant local pour le déjeuner. Comme il n'y avait pas d'amarrage, nous avons jeté l'ancre en eau profonde, bien à l'écart du récif. Lorsque nous sommes revenus environ deux heures et demie plus tard, une de nos lignes avait été coupée. Elle faisait partie de l'appareil permettant de soulever le canot pneumatique.

Un bateau local s'est approché et un jeune homme nous a dit que c'était une baie privée et que nous ne pouvions pas jeter l'ancre. Il a nié toute connaissance de la ligne coupée. Cela nous a laissé un très mauvais goût dans la bouche après un repas très agréable et très cher dans un restaurant où nous étions l'une des deux seules tables occupées pour le déjeuner. Il y avait au moins 5 personnes locales employées là.

Existe-t-il des baies privées où l'ancrage est interdit et si oui, comment sont-elles désignées ? Un simple avertissement courtois nous aurait fait passer à autre chose. Endommager notre bateau était un acte bas et lâche.

Nous sommes allés à la Gendarmerie Nationale à Uturoa, Raiatea, pour signaler l'incident, armés de notre récit de l'incident traduit en français. La femme officier a dit que je devais payer un droit pour jeter l'ancre et qu'il s'agissait d'une baie privée (Baie Pufau). J'ai été surpris et j'ai dit que nous n'étions pas au courant de ces frais et que je n'avais jamais entendu cela de la part de quelqu'un d'autre. Elle parlait peu l'anglais.
Son supérieur est sorti. Il parlait mieux l'anglais et a dit qu'il y avait un droit à payer. Il a dit que le gouvernement national devrait le dire aux croisiéristes. Il a dit que nous ne pouvions jeter l'ancre que pour deux nuits n'importe où. J'ai demandé ce qui serait fait pour les dégâts et, à contrecœur, le jeune officier a rédigé un compte rendu qui ne ressemblait que vaguement au mien.
J'ai été dirigé vers DPAM, sans doute pour payer la taxe. J'avais l'impression d'être le criminel. À la DPAM, une dame très gentille m'a dit qu'il n'y avait pas de taxe mais que nous ne pouvions jeter l'ancre que pour 2 nuits n'importe où dans le lagon. Elle a dit que la Baie Pufau n'était pas privée mais que c'était un très mauvais endroit !

Elle a envoyé tous les documents à Papeete - nous n'avons reçu aucune réponse. Il n'y a aucune règle disant que l'ancrage est autorisé pour deux nuits seulement.

En novembre de cette année, il a été annoncé que les autorités locales envisageaient de mettre en place un système d'amarrage et de faire payer une taxe, comme cela se fait à Bora Bora.

Nous avons rencontré beaucoup d'habitants de la région qui disent que seuls quelques-uns sont contre les bateaux dans leur lagon, mais ces quelques-uns se font entendre et pour John et moi, c'est terrible de ressentir une telle animosité. Il n'y a pas de solution facile en cours. Un afflux de bateaux supplémentaires n'est pas ce dont nous avons besoin.

Une autre chose que je voulais ajouter, c'est que le sentiment d'être dans leur bon droit qu'ont de nombreux croisiéristes est choquant. Nous en avons fait l'expérience lors du dernier confinement que nous avons passé à Bora Bora. La circulation des yachts était interdite, tout comme celle des locaux. Les croisiéristes se déplaçaient à leur guise dans Bora Bora comme si "cela n'avait pas d'importance". Et ce, au détriment des habitants qui ne pouvaient pas se déplacer. J'ai demandé une permission et on me l'a refusée. Cela me met très en colère !

Nous irons dès que nous pourrons, lorsque la saison des cyclones sera terminée.

S.A. & J.  P.

 

TROISIÈME TÉMOIGNAGE

Commençons par quelques faits indiscutables. Il y a beaucoup de bateaux supplémentaires ici. Beaucoup d'entre nous étaient ici en mars 2020, se préparant à partir vers l'ouest après la saison des cyclones, mais hélas cela n'a pas été le cas. Ajoutez à ceux d'entre nous qui sont "coincés" ici (honnêtement, ce n'est pas trop difficile) les bateaux qui étaient déjà légitimement en route depuis les Amériques, à destination de la Polynésie française (puis de l'ouest) lorsque les frontières ont commencé à se fermer à gauche et à droite.

Même si de nombreuses personnes, comme les ralliés de l'ARC World, n'étaient venues qu'avec des visas de 90 jours (et ont dû repartir par la suite), leurs bateaux sont restés bloqués ici, occupant pour la plupart un espace privilégié dans les quelques marinas et chantiers navals du territoire. Nous avons tous survécu à la première fermeture, mais les tensions étaient fortes et l'avenir incertain, tant à terre que sur l'eau. Cela nous a permis d'accumuler près de deux ans de bateaux.

Pour exacerber la situation, malgré la fermeture des frontières, les bateaux de croisière ont continué à arriver pendant toute la durée de la pandémie, poursuivant leur propre programme préconçu plutôt que de regarder le tableau d'ensemble d'un accueil tendu de la part de nos hôtes polynésiens. Il n'est pas surprenant que des échos de mécontentement se fassent entendre sur les médias sociaux chaque fois que la presse locale mentionne la communauté des navigateurs. Il s'agit peut-être d'un petit segment de la population, mais c'est indéniable. En partie généré par la xénophobie, en partie basé sur des idées fausses, en partie par la jalousie peut-être, et une poignée d'autres raisons, mais quel que soit le fondement, il nous pèse.

J'ai parlé avec de nombreux croisiéristes qui sont arrivés en Polynésie française de 2018 à aujourd'hui. Nous étions aux Gambiers au début de l'année 2021 et avons vu un flux constant de dizaines de bateaux arriver dans le port d'entrée éloigné de Rikitea. Une grande majorité d'entre eux, quelle que soit la date de leur arrivée ici, diront qu'ils ne se sont jamais sentis malvenus. Pour la plupart, je dirais la même chose, bien qu'en tant que francophone, je capte des propos que les croisiéristes anglophones n'entendent pas. D'un autre côté, je connais personnellement 5 bateaux qui ont été victimes de vol, de vandalisme, d'agression physique ou verbale, donc oui, il existe une agression réelle et documentée contre les croisiéristes. Est-ce que c'est partout ou omniprésent ? Est-ce nouveau depuis la pandémie ? Non, mais tout comme les réactions sur les médias sociaux, c'est suffisant pour donner à réfléchir.

Je pense que les causes de cette situation inconfortable sont complexes et remontent à plus loin que la pandémie, mais nous en sommes là aujourd'hui, à essayer de tirer le meilleur parti de la situation.

Il existe encore de nombreux endroits où les mouillages sont nombreux et l'accueil sincère. Les Gambiers, par exemple, ne sont pas du tout un archipel touristique, les perles étant la principale industrie. Les quelques douzaines de bateaux de croisière sont répartis sur les motus au large et ont tendance à se rassembler sur l'île principale lorsque le bateau de ravitaillement arrive, toutes les 3 semaines environ. Il semble qu'il y ait toujours un peu de jockey maladroit pour le modeste approvisionnement en légumes frais lorsqu'ils arrivent, mais d'un autre côté, plusieurs résidents sont prompts à offrir des fruits de leurs jardins, généralement sans rien demander en retour. Il n'y a pas d'installations pour la navigation de plaisance, et en fait à peine une quincaillerie de base, mais il y a de magnifiques mouillages éloignés dont on peut profiter.

On peut dire à peu près la même chose de la plupart des Tuamotus, avec quelques différences notables. Il n'y a pratiquement pas de fruits à donner ou à échanger dans la vieille tradition polynésienne et l'accueil est plus discret. De même, dans les îles les plus grandes, où le tourisme aérien est plus important, nous avons parfois l'impression de n'être qu'une transaction commerciale de plus, tolérée mais pas appréciée, bien que nous ayons eu des échanges personnels très mémorables. Comme aux Gambier, il y a peu d'infrastructures pour les bateaux, bien qu'un groupe de jeunes entrepreneurs dans un petit atoll ait créé une entreprise de services aux yachts et qu'il y ait des plans concrets pour une petite marina. Le chantier naval d'Apataki a investi dans de nouveaux équipements et a dégagé un nouvel espace pour les bateaux sur le dur. Dans l'ensemble, les Tuamotu restent donc un lieu de croisière agréable.

Je ne peux pas parler de la situation dans les Australes, si ce n'est pour mentionner des rapports de seconde main sur la surpopulation de l'île la plus souvent visitée. La saison dernière, il y avait jusqu'à 15 bateaux dans le lagon, contre une moyenne précédente d'environ 5 et certains membres de la communauté étaient mécontents de ce nombre de bateaux.

Les Marquises ont vu très peu de touristes depuis le début de la pandémie et les croisières restent donc une source de revenus appréciée, bien que modeste, pour les agriculteurs et les artisans. Après la surpopulation temporaire et stressante des principaux ports de l'île pendant la première période de fermeture de la Covid, Nuku Hiva a retrouvé le nombre modeste de bateaux qu'il avait avant la pandémie, soit une trentaine aujourd'hui, dans une baie pouvant en accueillir une centaine. Nuku Hiva s'enorgueillit d'un nouveau magasin d'accastillage, géré par des croisiéristes qui sont arrivés ici en tant que croisiéristes et qui s'y sont trouvés "chez eux". En tant que premier port d'escale pour la plupart des bateaux arrivant des Amériques, je suis sûr que ce sera un ajout bienvenu à l'attrait de Nuku Hiva.

Ce bref tour des archipels nous conduit aux Sociétés, où les relations entre Polynésiens et croisiéristes de passage sont les plus complexes et les plus tendues.

Les Sociétés sont le lieu où les bateaux et les plaisanciers doivent se rendre pour obtenir des biens et des services : soins médicaux, artisans de toutes sortes, pièces détachées pour bateaux, tout ce qu'une métropole du Pacifique Sud a à offrir. C'est également là que les sentiments anti-boat sont les plus forts et les plus bruyants. À Tahiti, les marinas de Papeete et de ses environs sont pour la plupart pleines et ne prennent aucune réservation. Le seul mouillage autorisé dans cette zone est également problématique. Il se trouve à deux miles du quai pour canots pneumatiques le plus proche, et il est en train d'être transformé en un champ d'amarrage qui donne la priorité aux bateaux locaux ayant des contrats à long terme, comme les champs d'amarrage existants. Le tableau d'ensemble montre un manque de compréhension des besoins des bateaux de passage de la part des autorités. Il n'y a pas eu d'augmentation significative des infrastructures depuis que le gouvernement a commencé à autoriser les bateaux à rester jusqu'à 36 mois avant que les droits d'importation ne soient dus.

Mo'orea, l'île sœur de Tahiti, vient de se voir imposer des restrictions draconiennes et inapplicables sur ses mouillages. Elles ne sont pas appliquées pour l'instant et sont contestées sur plusieurs fronts, notamment par l'AVP, l'association locale de voile, mais elles ont force de loi. Ce que certains ne comprennent peut-être pas, c'est que ces restrictions ont été imposées par le gouvernement du FP, et non par celui de Mo'orea, et qu'elles sont beaucoup plus strictes que ce que le comité local de Mo'orea avait recommandé. Pour moi, cela indique une sérieuse déconnexion au niveau du gouvernement. D'une part, il prétend encourager activement le tourisme nautique et durable, mais d'autre part, il vient de promulguer une loi anti-bateaux radicale, sans tenir compte de l'avis de la communauté concernée.

Bora Bora a déjà pratiquement interdit l'ancrage, au profit d'amarrages, le plus souvent dans des endroits peu pratiques pour accéder aux biens et services de la ville principale. Raiatea et Huahine, qui se trouvent à proximité, discutent activement de plans visant à faire de même.

Ainsi, dans presque toutes les sociétés, il existe un mouvement au niveau gouvernemental visant à imposer des restrictions inutiles à ce que certains appellent ici "l'ancrage dans la nature". La plupart d'entre nous considèrent qu'il s'agit simplement de jeter l'ancre dans un environnement agréable, plutôt que d'être enfermés dans une marina. Même si nous le voulions (je pense que la plupart des croisiéristes ne le veulent pas), il n'y a tout simplement pas de place. J'ai vu les plans d'une marina proposée à Huahine. Ils sont en train de terminer l'expansion de la marina existante à Mo'orea (dont les cales sont déjà presque toutes occupées). Il y en a une toute petite nouvelle, avec une poignée d'amarrages, également à Mo'orea, mais elle est loin de répondre aux besoins des bateaux de passage. Ils sont plus susceptibles de devenir des lieux pour les bateaux résidents sur une base permanente ou où les gens entreposent leurs bateaux pendant qu'ils s'envolent pour une visite "à la maison". Au niveau du gouvernement, il y a une faction qui dit que le tourisme nautique est un secteur important à développer, puisqu'ils continuent à donner des avantages fiscaux aux compagnies de charter, mais aussi un aveuglement à ce que nous, les touristes nautiques à long terme, voulons et avons vraiment besoin.

Pour moi, la partie la plus décevante de cette image de "croisière au paradis" n'est pas la politique du gouvernement, mais plutôt le ressentiment de notre présence à un niveau personnel. Il y a eu des vols et des agressions bien avant la pandémie, et même des manifestations officielles contre notre présence. Il est vrai que, comme dans tous les segments de la population, certains plaisanciers ont un mauvais comportement, mais on nous met tous dans le même sac : "Ils polluent le lagon, physiquement et visuellement", "Ce sont des squatters", "Ils utilisent nos services sans payer", "Les croisiéristes rentrent chez eux", etc. Pour être honnête, c'est un peu pénible. Nous faisons de notre mieux pour avoir des interactions positives avec toutes les personnes que nous rencontrons, pour avoir une empreinte modeste, pour dire aux gens d'ici combien ils ont de la chance de vivre dans un endroit aussi magnifique et combien nous l'apprécions. En même temps, lorsque les gens nous demandent depuis combien de temps nous sommes ici, on a l'impression qu'ils nous demandent en fait "Pourquoi êtes-vous encore là ?" et qu'ils exigent une réponse un peu défensive du fait que les frontières vers l'ouest sont pratiquement toutes encore fermées.

Surtout quand la Polynésie a la réputation d'être gracieuse et généreuse envers les étrangers, avec une concentration toujours plus grande de croisiéristes, nous sommes peut-être en train d'user notre accueil. Bien que je ne suggère jamais de contourner cette zone de croisière spectaculaire, je dirais qu'elle n'a plus les bras grands ouverts pour nous. Il y aura toujours des frictions entre certains résidents et certains croisiéristes. Je pense donc que le conseil que je donnerais à quiconque prévoit de naviguer dans cette région est d'être conscient de la nature et de l'emplacement des problèmes sous-jacents, d'y aller doucement et d'être les hôtes les plus aimables que vous puissiez imaginer.

J. A.

“LE RECOURS” dans la presse !

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Chassés par Moorea, les voiliers attaquent le PGEM

Article La Dépêche de Tahiti par Yan Roy - 6 décembre 2021

En octobre, l’association des voiliers en Polynésie (AVP) s’était insurgée contre la modification du plan de gestion de l’espace maritime (PGEM) de Moorea. Alors que l’ex-PGEM de 2004 prévoyait, pour les voiliers, une liberté totale d’ancrage sur les fonds de sable pour une durée de moins de 48 heures, le nouveau les bannit quasiment, avec un système de quotas « ridiculement faibles », selon l’AVP. Sur plus de 5 000 hectares de lagon autour de Moorea, seuls dix voiliers sont dorénavant autorisés à venir transiter une ou deux nuits maximum sur Moorea. Vingt autres mouillages, en fond de baies de Cook et Opunohu, sont plutôt destinés aux arrêts de longue durée.

Après s’être insurgée contre cet « acharnement », sans obtenir de rendez-vous avec le maire de Moorea, sans soutien visible du Pays – qui a validé ce PGEM par arrêté le 10 septembre –, l’AVP vient de se résoudre à attaquer ledit arrêté. Par un recours adressé au tribunal administratif le 17 novembre, l’association en demande l’annulation. C’est l’avocat Thibault Millet qui défend le dossier.

Pour obtenir gain de cause, l’association soulève de nombreux points. Par exemple, l’absence de justification notamment scientifique pour interdire globalement tout mouillage forain en dehors des zones dédiées, l’absence de justification notamment scientifique pour le nombre de mouillages proposés et pour les zones choisies ou encore un « problème de contradiction entre les restrictions du PGEM vis-à-vis des mouillages de voiliers et les orientations du gouvernement de Polynésie française favorable au développement de la plaisance ».

Des quotas « irrationnels »

Depuis la mise en place du nouveau PGEM, l’association des voiliers en Polynésie dénonce le caractère totalement irrationnel des mesures prises, le mépris et la stigmatisation de la plaisance.

Selon l’AVP, des questions simples, préalables à l’élaboration du document, auraient pu permettre d’éviter une situation intenable. Quand un voilier quitte Tahiti pour rejoindre Moorea, comment peut-il savoir s’il aura une place au mouillage ? Sachant qu’il lui faudra de 3 à 5 heures pour rejoindre un mouillage, comment peut-il savoir si le futur mouillage, libre au moment de son départ, ne sera pas occupé à son arrivée ?

Qui fera demi-tour en fin de journée pour trouver une éventuelle place ailleurs ? Sachant qu’il faudra au voilier plus de 2 heures supplémentaires pour rejoindre un autre mouillage, sans savoir s’il est aussi déjà occupé. Comment connaître le statut de chaque voilier présent au mouillage afin de déterminer quand il devra libérer sa place et à quel moment un nouveau voilier sera en mesure de rejoindre cette place laissée vacante ? Qui est en mesure d’évaluer la notion de « cas de force majeure » d’un voilier qui vient occuper « illégalement » un mouillage dont le quota est dépassé ? Et bien d’autres questions se posent, notamment celles de la sécurité et de l’accessibilité des mouillages, très profonds, au fond des deux baies.

 


Un recours pour sauver la plaisance à Moorea

Article Radio1.pf de Charlie Réné (voir sur le site pour les extraits audios) - 6 décembre 2021

L’Association des voiliers de Polynésie a déposé un recours contre le nouveau PGEM de Moorea, qui restreint drastiquement les possibilités de mouillage. Pour son président, cette règlementation, « inapplicable » et « injuste », stigmatise les plaisanciers « sur la base d’idées erronées ».

Après les propositions de discussion, les alertes et dénonciations, l’association des voiliers de Polynésie s’en remet à la justice. Comme l’écrivait La Dépêche de Tahiti ce matin, le collectif vient de déposer un recours contre le plan de gestion de l’espace maritime de Moorea. Un PGEM validé en septembre dernier, et qui restreint drastiquement les possibilités de mouillages dans les lagons de l’île Soeur. Trente places officiellement, une dizaine réellement adaptés à l’activité de plaisance. « Inconcevable », s’alarme le collectif pour qui cette décision, prise « sans concertation », risque de tuer la plaisance. Une activité, qui, d’après Arnaud Jordan, le président de l’association, souffre de nombreux préjugés : « les voiliers ne sont pas une source de pollution importante, ils paient de nombreuses taxes et des loyers », la plupart des propriétaires sont résidents Polynésiens – et disposent donc, en plus de leur corps-mort ou de leur place payante à la marina, d’un logement à terre… Quant aux voiliers de passage, ils sont eux aussi au centre d’une petite économie : « Ils dépensent en moyenne 450 000 francs par mois au fenua », détaille le responsable.

Le nouveau PGEM n’est pour l’instant pas appliqué, et pour cause : il est « complètement inadapté » dans la pratique, « parce qu’il a été fait sans aucune considération du terrain ». Une autre association, la fédération environnementale Aimeho To’u Ora, a d’ailleurs déposé un autre recours, pour des raisons différentes. Pour les voileux de Polynésie, l’important, c’est que les discussions reprennent sur ce dossier : « Nous ne sommes pas contre l’idée d’organiser les mouillages là où c’est nécessaire », reprend Arnaud Jordan.

Si cette nouvelle réglementation s’inscrit dans un contexte de défiance d’un certain nombre à l’égard des plaisanciers, le président de l’association rappelle que les rapports entre voiliers et les autres usagers du lagon « se passent globalement bien ». « Il faut souligner que la Polynésie reste une terre d’accueil, explique-t-il. Ce n’est que parfois que le climat est délétère et que des gens s’arrogent le droit de faire respecter leur loi dans des conditions quelques fois agressives. C’est ça qu’il faut absolument éviter ».


 

L'association des voiliers de Polynésie attaque le PGEM de Moorea

Article Polynesiela1ère de Corinne Tehetia - 6 décembre 2021 (voir sur le site pour l'extrait audio de Maître Thibaud Millet)

L’association des voiliers de Polynésie Française monte au créneau. Elle conteste la nouvelle mouture du PGEM de Moorea. Un recours a été déposé le mois dernier devant le tribunal administratif.

La version 2021 du Plan de Gestion des Espaces Maritimes de Moorea n'est du goût de l'association des voiliers de Polynésie. Un recours a été déposé devant le tribunal administratif. Selon son conseil, maître Thibaud Millet, ce texte ne reposerait sur aucun fondement. L'avocat met en exergue les nombreuses restrictions pour le secteur de la plaisance. Avec, par exemple, un temps divisé par deux dans les zones de mouillage, ou encore des sites historiques qui ne sont plus accessibles. Pour maître Thibaud Millet, cette nouvelle mouture du PGEM de Moorea ne règle aucun problème, bien au contraire.

Le recours devrait être étudié dans un délai de 6 à 7 mois. La plaisance est une manne financière pour le Pays. Un voilier rapporterait 450 000 francs par mois.

“Orientations générales” actuelles concernant le PGEM de Moorea

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Chacun apportant sa pierre à l'édifice, un adhérent a pris l'initiative de demander directement à la DRM ce qu'il en était des mouillages actuellement sur Moorea. Son message a été transféré à la Commune de Moorea, notamment les personnes en charge du Pôle maritime et donc du PGEM.

Voici ce qu'il en ressort.
Concernant le mouillage sur Moorea, les orientations générales sont :

"Article 11. – Mouillage

  1. Le mouillage se définit comme :
  • L’action d’immobiliser un navire en mer au moyen d’une ancre, en utilisant les apparaux[i] de mouillage (chaînes, bosses, guindeau ou cabestan…) ;
  • L’amarrage permanent constitué d’un flotteur (bouée ou coffre), maintenu en position fixe par un corps-mort posé au fond, dans un endroit abrité ;
  1. Sauf cas de force majeure ou lorsque l’embarcation est utilisée à des fins de pêche, le mouillage de 19 heures à 6 heures est interdit dans l’ensemble du lagon en dehors des zones dédiées au mouillage prévues aux articles 50 et 51.

L’ancrage de toute embarcation n’est autorisé que sur fonds sablonneux. L’ancre et la chaîne ne doivent en aucun cas toucher des coraux, même isolés.
Le mouillage est interdit dans les chenaux de navigation balisés, sauf cas de force majeure.

III.   Les navires possédant des toilettes doivent être équipés d'un système de récupération des eaux usées et de détergents biodégradables.

Aucun déchet, même biodégradable, ne doit être jeté à l'eau. Les eaux usées doivent être rejetées conformément à la réglementation en vigueur. Des services à terre sont prévus pour assurer la gestion des déchets et des eaux usées (???).

  1. Le navire doit être en état de naviguer avec possibilité de manœuvre et faire l’objet d’une garde et d’une surveillance appropriées."

 

A ce jour, les zones de mouillage organisées semblent avoir été définies et placées sur des cartes (celles des quotas ?) et le fonctionnement de chacune d’elle doit être précisé (durée du mouillage, type de mouillage, redevance…) avec le concours de la direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) afin de transférer cet arrêté ministériel en "loi Pays".

Donc pour l’instant, il n’y a pas encore de zones de mouillage autorisées gérées par la Commune à Moorea.
Une dernière précision, et pas des moindres, stipulerait que dans tous les cas, le texte qui reste applicable pour l’instant concernant le stationnement est défini par l'arrêté n°1211 AU du 24/08/1983.
Oui, vous avez bien lu ... 1983 !

Alors le voici : Arrêté n° 1211 AU du 24_08_1983

On y retrouve déjà cette dénomination à l'encontre de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen "Le stationnement des habitations flottantes est interdite sur le domaine public maritime territorial en dehors des zones autorisées." Soit.
Mais qu'en est-il alors de cette fameuse limitation des 48h ? Il n'en est pas fait mention ici en tout cas.
D'où sort-elle ?
Elle apparaît dans l'arrêté n°410 CM du 21/10/2004. Mais à part une mise en place soit disant "tacite" qui s'est instituée entre la Commune et les plaisanciers, aucune information sur des retours d'amendes pour les contrevenants n'a été relevée. C'est pourquoi la démarche du nouveau PGEM, certes sortie par l'Arrêté n° 2009 CM du 10/09/2021, semble vouloir aller plus loin en passant tout simplement le PGEM en "loi Pays", afin de pouvoir prévoir certainement une Brigade nautique pouvant verbaliser.
Si cela reste en l'état et que c'est appliqué, bon courage à cette "Brigade" pour gérer la logistique des mouillages mais surtout il faudra bien définir les responsabilités en cas de mise en danger si la "Brigade" oblige un voilier à quitter un mouillage alors que la météo n'est pas bonne, ou qu'il va faire nuit, ou qu'il a un souci moteur, ou ...

 

Plaisanciers : les mal-aimés du tourisme ?

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Suite à la parution d'un article dans La Dépêche de Tahiti du 4 octobre 2021 et grâce à l'aimable autorisation et transmission des résultats de l'étude par Pierre Ghewy, nous publions leurs analyses et réflexions sur le sujet, en accord et partenariat avec les auteurs.

Pour information, voici un lien pour télécharger l'article de la Dépêche en pdf : Article Dépêche 4 octobre 2021

 

Cette étude de la sensibilisation de la population polynésienne à la plaisance et aux plaisanciers est le fruit d’un travail en collaboration avec les étudiants de la Licence 3 Économie-gestion de l’Université de la Polynésie Française (UPF). Il a été réalisé dans le cadre de leur cours d’Études de marché. Pour le réaliser, ils en ont rédigé la problématique, le questionnaire, administré ce dernier et enfin analysé les données recueillies1.
Dans les années à venir, cette étude pourra être répétée pour en établir un baromètre et ainsi suivre l’évolution des éléments mesurés.

Les plaisanciers sont des touristes à part entière. Ils arrivent de l’étranger, séjournent en Polynésie française et, comme tous les touristes « normaux », ceux arrivés en avion, ils y consomment divers produits : artisanat local, nourriture, habillement, divertissements (loisirs, restaurants, hôtels, activités, transports aériens), entretien de leur voilier, etc. Une étude de l’Association des Voiliers de Polynésie (AVP) a récemment estimé que leur apport au pays équivaut à 4,77 milliards de francs2 par an. Pourtant, on les insulte, on les menace, on les agresse (au moins deux blessés à Huahine en 2021), on détériore leur matériel (amarres coupées3 ou annexes lacérées) 4 et un mort5, certes accidentel, est déjà à déplorer.
La seule différence avec le touriste traditionnel, arrivé en avion, est que le plaisancier vient avec son habitation et la localise où il le souhaite. Quel est le regard du résident polynésien sur ce touriste particulier et quels en sont les déterminants ? Ce sont les questions auxquelles ce travail tente de répondre.

Une première question posée cherche à déterminer le positionnement global des répondants vis-à-vis de la plaisance6.

Étonnamment, par rapport à l’actualité citée précédemment, les avis sont plutôt neutres sur le sujet7. Cette neutralité apparente cache cependant des avis très différents et plus tranchés : 15,1% sont très favorables à la pratique de la plaisance contre 9,5% très défavorables.

Une autre question, « Souhaites-tu qu’ils (les plaisanciers) quittent le lagon ?», reçoit une réponse similaire : assez neutre (moyenne : 4,24), mais également avec des extrêmes forts : 12,3% des répondants sont absolument opposés à l’idée de voir les plaisanciers quitter le lagon alors que 20,5% veulent absolument les voir partir.

Ces premiers résultats donnent à penser qu’une minorité de personnes fortement hostiles à la plaisance et aux plaisanciers entraîne le reste de la population à protester contre les voiliers.

« Pollueurs profiteurs trop nombreux »

D’autres questions cherchent à cerner plus précisément l’image qu’ont les résidents des plaisanciers en Polynésie française8. Celle-ci est assez négative. Ils sont principalement envisagés comme des « Pollueurs profiteurs trop nombreux ». Encore une fois, la majorité des répondants est plutôt neutre vis-à-vis de cette image : 4,81 sur une échelle de 1 à 7. Comme pour les mesures précédentes, une minorité (11%) adhère complètement à cette image.

La pollution visuelle des voiliers est souvent citée dans les médias et dans les réseaux sociaux, pourtant, étonnamment, le fait de voir ou non les voiliers de son habitation, n’influence pas l’image du plaisancier. Qu’ils les voient, ou pas, à longueur de journées, les répondants ont le même point de vue sur les voiliers. En fait, deux éléments influencent l’image du plaisancier : l’archipel d’habitation du répondant et son implication dans l’environnement.

Image négative du plaisanciers en fonction du lieu

Concernant le lieu d’habitation, dans l’ordre décroissant, l’image la plus négative est aux Tuamotu (5,82 sur une échelle de 1 à 7), Les Marquises, Îles-sous-le-vent et Moorea sont quasiment à égalité (entre 5,08 et 5,05 sur 7). Tahiti, où se trouve la plus grande concentration de voiliers, n’arrive qu’en cinquième position (4,79). Les plaisanciers sont les moins mal vus aux Australes (4,04 – position neutre sur l’échelle de 1 à 7). Ainsi, l’ensemble des archipels, à des degrés différents, partagent cette image négative du plaisancier. Le comportement des plaisanciers varie-t-il d’un archipel à un autre ou est-ce le seuil de tolérance des résidents qui varie ?

 

L'implication dans l'environnement

Concernant l’implication dans l’environnement, second élément influençant l’image que les résidents polynésiens ont des voiliers, plus les répondants s’en sentent concernés, plus l’image qu’ils ont des plaisanciers est négative. Ce constat semble assez logique puisque la pollution par rejet d’eaux usées (vaisselle et toilettes) est également reprochée aux plaisanciers. Ce dernier point nous amène alors à nous questionner sur le classement des éléments susceptibles de polluer le lagon demandé aux répondants. Une question de l’étude consistait à demander aux répondants de classer, selon leur pouvoir polluant, des éléments cités. Le classement de ces éléments, par ordre décroissant selon le nombre de fois qu’ils sont cités en premier, donne les résultats suivants :
- les
épaves de voiliers (110 citations en premier, 28,2% des répondants)
- la faiblesse du traitement des eaux usées des maisons (80, 20,5%) l
- les habitations sur l’île (60 citations en premier, 15,4% des répondants)
- les infrastructures pour
la plaisance (47, 12,1%)
- les hôtels (40, 10,3%)
- les
voiliers dans le lagon (25, 6,4%)
- l’agriculture (20, 5,1%)
- la pêche professionnelle (6, 1,5%).

Les voiliers en bon état, ceux qui flottent, n’arrivent finalement qu’au 6ème rang des éléments polluant, après les hôtels, les habitations et le mauvais traitement des eaux usées des maisons. Au travers de leurs réponses, les répondants indiquent qu’ils considèrent ainsi que leurs habitations ont un pouvoir plus polluant que les voiliers.

Ces résultats indiquent ainsi que, de la même manière qu’il semble qu’une minorité de répondants soit très hostile à la plaisance et aux plaisanciers, il semble qu’une minorité de plaisanciers, celle qui laisse leur voilier dépérir puis couler dans le lagon, soit perçue comme très polluant. Les uns et les autres ont probablement un comportement exagéré qui exacerbe les tensions entre les deux communautés.

Corrélation avec la qualité des eaux de baignade

Ce classement des éléments polluant le lagon est conforme aux résultats de l’étude de la qualité des eaux de baignade publiée tous les ans par le Ministère de la santé9 :

Selon cette carte, les problèmes de qualité de l’eau sont concentrés aux embouchures des rivières. Comme l’indique ce rapport, « Sur les 16 points contrôlés en 2019 aucun n’est propre à la baignade contre 11% en 2018. La qualité des eaux de baignade en embouchure de rivière reste très préoccupante que ce soit en zone urbaine (100% en qualité insuffisante en 2018 et 2019) ou rurale (100% de qualité insuffisante en 2019 contre 78% en 2018).
Le rapport pointe du doigt la déficience du traitement des eaux usées. Les installations sont souvent vétustes ou insuffisantes ».

Les voiliers, eux, sont concentrés devant la marina Taina et l’aéroport… en zone bleue : eaux de bonne qualité.

Malgré ces différentes informations, les oppositions les plus fortes à la plaisance viennent de ceux qui pensent que les voiliers, les infrastructures de la plaisance et les épaves de voiliers polluent le plus le lagon. Si ces personnes souhaitent protéger les lagons polynésiens en chassant les voiliers, visiblement, elles se trompent d’adversaire. Mais, comme le démontrent les socio-psychologues au travers des théories de l’attribution causale, il peut être plus facile de rejeter la faute de nos actions sur d’autres personnes ou des événements externes, plutôt que d’en assumer la responsabilité10.

Trop nombreux et pollueurs ?

Parmi les attributs qui ont permis de définir l’image du plaisancier, la critique la plus forte qui leur est faite est d’être trop nombreux. Sans évoquer la Route des 36 mois, la recrudescence actuelle des voiliers dans le lagon vient du fait que, lors du confinement, en 2020, le gouvernement de la Polynésie française a demandé aux plaisanciers de venir se confiner dans le lagon de Tahiti. Ceci avait pour objectif d’éviter la propagation du virus dans les îles. Aucune infrastructure d’accueil n’ayant été mise en place pour les accueillir, sans le vouloir, ceux-ci ont été contraints de « s’entasser » là où ils le pouvaient…

Le second attribut fort de l’image négative des plaisanciers auprès de la population est d’être « Des pollueurs, responsables de la dégradation des lagons (coraux cassés, rejets d’eaux usées et d’huile moteur) ». Concernant les coraux, les plaisanciers ne mettent pas, par plaisir, leur ancre dans les coraux. Une ancre dans les coraux sera abîmée, voire bloquée. Il faudra alors plonger pour la décoincer ou la perdre avec sa chaîne. Le meilleur mouillage, le plus sûr, reste le sable. Concernant les eaux usées. Il est souvent reproché aux plaisanciers de polluer le lagon avec leurs rejets organiques (toilettes, restes alimentaires, etc.). Les voiliers modernes et certains plus anciens sont maintenant équipés de cuves à eaux noires qui leur permettent de rejeter ces eaux usées en dehors du lagon, en pleine mer, ou dans les marinas équipées pour cette récupération. Cela pose le problème de l’investissement dans les infrastructures d’accueil. Les répondants qui reprochent le plus aux voiliers de polluer sont également les plus opposés aux investissements pour améliorer leur accueil et réduire ces éventuels rejets11. Les plaisanciers ont, pour la plupart, fait les investissements pour réduire cette nuisance. Ce dernier argument, celui de la pollution organique, devrait perdre de sa force quand on sait que, en période normale, hors Covid-19, seuls 26 voiliers sont habités à l’année aux corps morts de la marina de Taina. Combien de bateaux à moteur se concentrent-ils tous les week-end au banc de sable du récif Tepuahono, près de la passe de Ta’apuna pour aller faire la bringue … et sans aucunes toilettes !

Alors, les plaisanciers sont-ils les mal-aimés du tourisme ?
Les résultats cités ont pu montrer que tous les reproches qui leurs sont fait ne sont pas toujours justifiés ni partagés par l’ensemble de la population. Ces reproches leur restent cependant imputés et dégradent leur image. Dans deux enquêtes séparées, réalisées par les mêmes étudiants de la Licence 3, des questions similaires pour décrire le comportement des répondants vis-à-vis des touristes, d’une part, et des plaisanciers, d’autre part, décrivent des comportements différents. La note de comportement vis-à-vis des touristes est de 6,12 contre 5,42 pour les plaisanciers. L’échelle de mesure est, là aussi, en 7 points. Dans les deux cas, le comportement est bienveillant mais le touriste reste mieux noté que le plaisancier.

D’autres questions ont été posées pour évaluer l’attitude non plus vis-à-vis de la personne, touriste ou plaisancier, mais de l’activité, tourisme ou plaisance. Dans ce cas, les avis sont plus tranchés : +1,12 pour le tourisme contre -1,30 pour la plaisance. Ces deux mesures sont sur une échelle de -6 à +6.

Problème plus large du tourisme

Une explication possible de ces différences peut provenir du fait que ces deux activités n’ont pas la même visibilité. Les touristes, même nombreux, restent souvent dans les hôtels qui les hébergent. Ceux-ci sont d’ailleurs équipés à cette fin. Ils possèdent de quoi les loger, bien-sûr, mais aussi les nourrir et les divertir. Rares sont alors les touristes à sortir de ces structures. Nous en voyons parfois quelques-uns à l’arrière des pick-up qui les emmènent visiter la Papenoo ou d’autres endroits remarquables du pays mais cela reste marginal. Les voiliers, quant à eux, sont dans le lagon, visibles de tout le monde. Ils sont un peu comme ces touristes des Airbnb, plus visibles que les touristes des hôtels. Après avoir passé la nuit dans leur logement, les touristes Airbnb en sortent pour aller à la rencontre de la population. Une étude publiée en 2020, montrait d’ailleurs que les deux indicateurs évoqués précédemment, le comportement vis-à-vis des touristes et l’attitude vis-à-vis du tourisme, tendaient, tous deux, à baisser avant la crise de la Covid-19. Les polynésiens étaient-ils déjà fiu des touristes ? 12 Nous en étions à près de 240 000 touristes par an.

Le fond du problème

Une autre donnée numérique importante montre que les résultats des analyses explicatives sont particulièrement intéressants puisqu'ils indiquent les vraies raisons du rejet des plaisanciers : les répondants rejettent l’autre (le plaisancier) parce qu’il n’est pas (culturellement) comme eux et, économiquement, ne leur apporte rien. Le facteur environnemental, souvent mis en avant pour justifier une attitude négative vis-à-vis de la plaisance et des plaisanciers, est effectivement relevé comme un élément justifiant ce comportement mais il est plus faible que la culture et l’économie. L’environnement ne serait donc qu’un prétexte pour cacher d’autres motivations.

 

Sur la dernière position du répondant ("le lagon appartient à tout le monde"), l'analyse du détail des réponses est intéressante au regard de l'actualité autour du PGEM de Moorea.

Dans l’ordre décroissant du partage du lagon, le classement est le suivant : Tuamotu (moyenne : 2,71) ; Australes (my : 1,19) ; Iles sous-le-vent (my : 1,14) ; Tahiti (my : 0,53) et Moorea (my : 0,35). Les Marquises n’ayant pas de lagon ne sont pas prises en compte dans ce classement.
Les habitants de Moorea ont donc le sentiment d’appartenance le plus fort vis-à-vis de leur lagon. Ce sont, dans toute la Polynésie, ceux qui considèrent le plus que le lagon appartient avant tout aux habitants de l'île et pas à tout le monde. Ils ne veulent pas partager. Ajoutez à cela M. Le Maire qui se sent obligé de suivre ce que la population souhaite (article dans la Dépêche du 11/10/2021), mais il ne fait, du coup, que suivre les velléités d'une minorité de personnes (en moyenne autour de 15 - 20 %) "extrémistes" aux idées bien arrêtées sur la plaisance ... et vous obtenez le PGEM 2021 en voie d'officialisation.

Quoiqu’il en soit, il ressort de ce travail que les répondants, résidents de la Polynésie française, distinguent l’activité de la personne. Ils rejettent l’activité plaisance mais, sauf cas exceptionnels cité en introduction, pas le plaisancier. Pas encore.

 

 

 

 

 


1390 résidents ont été interrogées en vis-à-vis, principalement à Tahiti, Moorea, Îles-sous-le vent et Australes. La distribution hommes/femmes, dans l’échantillon, est représentative de la population.

2Pinel-Peschardière E. (2020), « Etude d’impact de la plaisance sur l’économie de la Polynésie française ».

3Teriiteporouarai T. et Vesco J. (2021), « Raiatea : la plainte pour dégâts sur un voilier échoue au tribunal », Polynésie la 1ère, 21 février. https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/raiatea/raiatea-la-plainte-pour-degats-sur-un-voilier-echoue-au-tribunal-941071.html

4Rofes J. (2021), « Huahine – Les agressions sur les voiliers s’accentuent », La Dépêche de Tahiti, 22 avril. https://actu.fr/polynesie-francaise/huahine_98724/huahine-les-agressions-sur-les-voiliers-s-accentuent_41280619.html

5Réné C. (2020), « Moorea : mort d’un jeune baigneur percuté par une embarcation », Radio 1.pf, 10 août. https://www.radio1.pf/moorea-mort-dun-jeune-baigneur-percute-par-une-embarcation/

6

74,3, en moyenne, sur une échelle de 1 à 7 ; 1 = opposé et 7 = favorable ; 42,1% des répondants se positionnent sur la modalité de réponse neutre, 4.

8L’image obtenue est le résultat de la factorisation de différentes questions abordant cette image sous des angles différents.

9Rapport CHSP "Qualité bactériologique des eaux de baignade"  Publié le 25 mai 2020 à 15h31, mis à jour le 26 mai 2020 à 20h13 : https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/qualite-eaux-baignades-leger-progres-836292.html

10Heider F. (1958), « The Psychology of Interpersonal Relations », John Wiley & Sons, Inc, Kansas, USA.

11Corrélation significative (Sig. = 0,000) et négative (corrélation de Pearson = -0,222) entre la question concernant les rejets (« Les voiliers polluent les lagons (rejet d’huile de moteur et des eaux usées : toilettes, vaisselle, déchets alimentaires) ») et la question sur le besoin d’investissement pour mieux accueillir les plaisanciers (« Le gouvernement devrait investir plus pour l’accueil des plaisanciers (corps morts, marinas, zones de carénage, etc) »).

12Ghewy P. (2020), « Bientôt fiu des touristes ? », Tahiti Infos, 16/02/2020. https://www.tahiti-infos.com/Bientot-fiu-des-touristes_a188903.html

Projets d’envergure à Moorea : population et associations contre la révision du PGEM

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Moorea compte aujourd’hui près d’une dizaine de grands projets d’aménagement. Lotissements de luxe, terrassements et hôtels sont quelques-uns des projets qui sont dans les cartons. Pour leur réalisation, le gouvernement a procédé à une révision du Plan de gestion de l’espace maritime, le PGEM.

 

 

Article sur la1ere.francetvinfo.fr de David CHANG - Publié le 20 novembre 2021

Les membres de l'association PGEM se sont réunis aujourd'hui pour échanger sur les modifications qui vont être apportées au plan.
La révision du PGEM de Moorea, le plan de gestion des espaces maritimes, ne fait pas que des heureux. D'ailleurs, de nombreux pêcheurs ont affiché leur mécontentement. Ce samedi matin 20 novembre, les référents des pêcheurs de l'île sœur, se sont réunis autour de l'association PGEM pour mieux saisir les modifications qui ont été apportées au plan. La partie qui les intéresse le plus est notamment la « zone prioritaire de développement ». Lee Rurua, la présidente de l'association PGEM, parle d'efforts réalisés en vain : « Si c'est dans une aire marine protégée, cette loi va passer au-dessus. Là où les habitants ont tellement géré leurs ressources depuis 15 ans maintenant, cet article va arriver et va détruire tout ce qu'on a fait depuis 1994. »

 


Le conseil des ministres a validé le 8 septembre dernier une révision du PGEM de Moorea Maiao. "Le dossier a été envoyé au gouvernement, il est entre leurs mains aujourd’hui, nous attendons maintenant de savoir quelle sera la marche à suivre. Notre partie est faite, à eux maintenant de voir", déclare Evans Haumani maire de Moorea Maiao.

La révision du PGEM était obligatoire selon le gouvernement car il venait à l’encontre d’une loi de Pays votée en 2015. "On n’a jamais vu dans un pays qu'un gouvernement était lié à l'avis favorable d'une commission. Ca va même en contresens du mode de fonctionnement normal des institutions", précise le ministre de l'Aménagement du territoire, Jean-Christophe Bouissou.

Incompréhension des associations

 

Pour les associations de protection de l’environnement de l’île, c’est l’incompréhension. Elles souhaiteraient avoir plus d’informations sur les zones prioritaires de développement et être inclues dans toute révision du PGEM. Pour Dom Leoture, de la fédération des associations de protection de l’environnement de Moorea-Maiao, "le Pays ne veut pas fondamentalement du PGEM. Il a essayé de le supprimer à de multiples reprises, même depuis sa révision. On a réussi tant bien que mal à avoir des analyses juridiques qui fortifient ce mouvement pour qu'il perdure. On voit encore qu'on n'écoute pas la population".

Parmi les points de friction de cette révision pour les pêcheurs, par exemple des autorisations d’amerrissage dans des zones jusqu’ici protégées par le PGEM. "C'est la porte ouverte, même au niveau du PGA, pour tous les projets immobiliers, hôteliers...sans que la population et les pêcheurs ne soient consultés", dénonce Rahiti Buchin, de l'association des pêcheurs de Moorea . "On aurait aimé garder notre plage comme ça, comme elle est", regrette une habitante de Temae. "Je ne comprends pas exactement qu’est ce qui est prévu, nous ne sommes pas du tout au courant, mais si ce n’est pas un bon projet pour Moorea il faut que la population dise non", ajoute un autre habitant.

Le Pays privilégie la concertation

 

Pour la zone de Temae, le gouvernement affirme n’avoir qu’un projet d’acquisition et non d’aménagement d’un quelconque hôtel ou de la plage. "C'est bien un PGA qui gère Moorea, c'est bien un PGEM qui gère Moorea. La seule manière pour le Pays, à un moment donné, en fonction de projets d'envergure (certains faisant plus de 15 milliards cfp), c'est de créer une zone de développement prioritaire. Et auquel cas on repasse par toute la procédure : enquête publique, rencotre avec le conseil municipal...C'est contraire à ce que j'ai pu entendre de certains qui disaient "mais ils peuvent faire ce qu'ils veulent". C'est faux !", détaille Jean-Christophe Bouissou.

Il n’y a pas que la révision du PGEM qui échauffe les esprits… mais aussi les autorisations accordées à des projets immobiliers de luxe, largement hors de portée de la majorité des habitants malgré les contestations. Des preuves, s’il en faut selon les associations, que le politique en local comme au niveau du Pays privilégie un développement sans concertation.

 

PGEM de Moorea : l’espace lagunaire plus aussi préservé…

Article de

Mercredi 8 septembre 2021, le Plan de Gestion des Espaces Maritimes de Moorea a été approuvé en conseil des ministres. Après de multiples échanges et travaux menés en collaboration avec les associations et les habitants, la commune a présenté son PGEM, avec des modifications de dernière minute.

Après 13 ans d’existence, le PGEM de Moorea était entré dans les mœurs, faisant de l’île sœur un exemple en matière de gestion et de préservation de ses espaces maritimes. Les élus municipaux n’en étaient pas peu fiers. Toutefois, le plan nouvelle version, pourrait détruire tout ce qui a été accompli jusqu’ici.

Ce serait presque passé inaperçu, si l’on s’en tenait au compte-rendu du conseil des ministres qui précisait : « Par ce PGEM révisé, le Pays et la commune partagent l’ambition de préserver le cadre et la diversité du lagon de Moorea, tout en permettant l’essor économique de l’île au travers notamment le développement du secteur touristique, tant à destination des touristes étrangers que des résidents. ».

Toutefois, à travers cette attention commune du Pays et de la commune, il faut comprendre que les futurs projets à vocation de développement, notamment touristiques, auront le champ libre.

Selon nos informations, d'après un courrier datant du 02 septembre 2021 émanant du ministère du logement et de l’aménagement, des modifications auraient été apportées au PGEM nouvelle version. Des changements sans consultation du CLEM, le comité local de l'espace maritime, créé pour mettre en forme le nouveau PGEM. Ce dernier avait validé à l'unanimité de ses membres, la version initiale du plan. Les dernières modifications permettraient notamment de concrétiser des projets touristiques.

Agrandissement de l’hôtel Sofitel ?

La dernière version du document indique que les zones de développement prioritaires outrepassent les règles établies par le PGEM. Ces zones, définies par le gouvernement, permettent, comme leurs noms l’indiquent, de mettre en place un projet de développement économique.

A titre d’exemple, la baie de Nuarei, à Tema’e, pourrait alors voir fleurir les bungalows de l’hôtel Sofitel. Un article inséré dans le PGEM prévoit en effet que les interdictions posées dans les zones à vocation de protection de l’environnement s’appliquent, sauf dans les zones de développement prioritaire.

L’article 31 concernant l’occupation du domaine maritime précise : « D’une manière générale, tout ouvrage sur l’eau, dans la colonne d’eau, sur les fonds marins et sous les fonds, est interdit ». S’en suivait initialement : « Toutefois, des autorisations spéciales peuvent être accordées pour cause d’utilité publique sous réserve de l’avis favorable du comité de gestion de l’espace maritime ». Cette dernière phrase a été purement et simplement supprimée. En d’autres termes, le comite de gestion de l'espace maritime n'a plus de pouvoir de décision.

Idem dans le paragraphe II, concernant spécifiquement la zone de Nuarei, à Tema’e. La mention qui prévoit que « le comité de gestion de l’espace maritime de Moorea est consulté sur l’organisation de ces événements par les services du Pays compétents et les organisateurs » a été supprimée. Cette baie accueille chaque année des courses de pirogues. Les organisateurs aussi, auront le champ libre.

Nourrissage des espèces interdit

Jusqu’alors contraire au code de l’environnement, le PGEM 2021 met à jour une règle. Le nourrissage d’espèces est interdit, sauf dérogation.
Par ailleurs, le comité de gestion de l’espace maritime de Moorea est toujours présidé par le maire et lui seul peut décider de changer un membre, en cas de désaccord.

Enfin, si le PGEM prévoyait initialement que toute nouvelle autorisation d’amerrissage et de décollage d’aéronefs ne pourra être délivrée à compter de l’entrée en vigueur du présent rapport, une modification a été apportée, pour permettre l’amerrissage en cas de besoin ou de nécessité.

Le plan de gestion des espaces maritimes de Moorea devrait être rendu exécutoire par arrêté ministériel.

 

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