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Nouvelle réglementation pour le mouillage à Huahine

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[La fin d'année reste à l'image de celle écoulée ! Encore un beau cadeau de Noël, dans la lignée malheureuse du PGEM de Moorea annoncé]

Article Radio1.pf de Lucie Rabreaud - 22/12/2021

 

Un arrêté du conseil des ministres encadre la circulation et le mouillage des navires dans le lagon de Huahine. Un texte basé sur le même principe que la réglementation de Moorea, qui est fortement contestée. 

Après Moorea, au tour de Huahine de restreindre les mouillages pour les bateaux. Le mouillage et le stationnement des navires fréquentant le lagon de Huahine, qu’ils soient engagés dans des activités de plaisance ou de transport touristique, vont être encadrés, annonce le conseil des ministres. Les navires de moyens et gros gabarits devront s’amarrer dans des zones spécifiques, qui seront équipées de mouillages écologiques. Les navires de grandes tailles (plus de 90 m) et les paquebots disposeront de places dédiées, positionnées dans des zones spécifiques, notamment dans les baies des Bourayne et de Maroe, où la qualité des fonds permettra leur ancrage en toute sécurité pour l’environnement. Les navires ne pourront séjourner plus de 72 heures sur le même emplacement. Le communiqué du conseil de ministres ne donne pas d’indication sur le nombre de navires qui pourront stationner, ni sur l’organisation de l’occupation de ces mouillages. Les plus petits navires, dont la longueur est inférieure à 6 mètres, pourront continuer de stationner dans d’autres emplacements du lagon à l’exception des passes et des chenaux. Ils seront invités à stationner dans des endroits adaptés, à l’écart des récifs et massifs coralliens. La durée de leur mouillage sera limitée à 24 heures.

 

 

Plaisance en Polynésie française : Le paradis n’existe plus ?

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[Traduction de l'article French Polynesia : Paradise No More ? paru sur le site noonsite, l'outil de planification ultime pour les plaisanciers. Au vu de l'actualité, il paraissait essentiel de montrer que le sujet n'était pas que "local" mais avait bien une résonance internationale.]

 

Dès que l'on évoque l'idée de naviguer dans le Pacifique Sud, il est presque inévitable qu'un nom emblématique comme Bora Bora ou Tahiti remonte à la surface. C'est peut-être grâce à Michener, mais aussi à Thor Heyerdahl, Robert Louis Stevenson et bien d'autres, que nous rêvons de la Polynésie française. Cependant, ces derniers temps, ces îles ont fait l'objet d'une grande attention, souvent peu flatteuse en ces temps de frontières fermées par le Covid et de rêves freinés par une pandémie. Les opinions actuelles sur la Polynésie française pour les bateaux de croisière vont de "Venez, l'eau est bonne" à "Il y a déjà trop de monde, passez votre chemin". La réalité, sur l'eau, se situe probablement quelque part entre les deux.

 

Noonsite a demandé à trois croisiéristes, qui sont en Polynésie française depuis un certain temps, de donner leur avis sur la situation actuelle dans les îles pour les yachts de passage.

 

PREMIER TÉMOIGNAGE

La Polynésie a cette image formidable de paradis sur terre : un ciel bleu et clair, des lagons et des montagnes magnifiques, des eaux cristallines et les gens les plus aimables. Bien que cela soit encore vrai dans certaines régions, et certainement ressenti comme tel par les touristes 6 étoiles se rendant à Bora Bora, cela ne reflète malheureusement pas l'expérience vécue par de nombreux marins sur une grande partie du territoire.

Le paradis n'existe plus ?

En 2014, le gouvernement a décidé que la communauté des navigateurs pouvait stimuler les revenus du tourisme et a changé les règles de séjour des bateaux de 6 mois à 3 ans. Le raisonnement était simple : le territoire est immense, et il peut facilement accueillir beaucoup plus de bateaux. Cette politique a connu un succès retentissant, car les bateaux qui devaient auparavant partir après une saison (ou importer leur bateau à 30 % de droits de douane !) pouvaient désormais passer 3 saisons complètes avant de partir plus à l'ouest (ou importer leur bateau à seulement 7 % de droits de douane). Beaucoup ont profité de ces changements.

En conséquence, le nombre de bateaux présents dans le PF (résidents plus transitoires) a explosé pour atteindre des centaines de plus qu'auparavant. Les chiffres absolus sont difficiles à obtenir car il n'y avait pas de véritables statistiques auparavant.

La soi-disant "route des 36 mois", qui était censée répartir ces chiffres sur un vaste territoire, ne tenait pas compte du fait que tous les bateaux de passage (ainsi que la plupart des bateaux résidents à un moment ou à un autre) restaient à Tahiti, où il est facile de se procurer des pièces de rechange, de faire des réparations, de recevoir des soins médicaux et, bien sûr, qui est le point d'arrivée et de départ des voyages internationaux.

Tahiti était déjà assez saturée, et ces nouveaux chiffres massifs ont rendu la situation intenable - ce qui a empiré lorsque les autorités locales ont décidé que le principal mouillage près de Papeete (Taina) devait être vidé en raison d'un projet de développement (qui est maintenant mort dans l'eau). Près de 100 bateaux y étaient ancrés. Aucune alternative n'a été proposée car, au même moment, les deux marinas de Tahiti (Papeete Marina et Taina Marina) étaient déjà pleines à craquer. Les bateaux ont fini par jeter l'ancre partout où ils le pouvaient, le drame étant encore aggravé par l'ordre donné à de nombreux bateaux de se rendre à Tahiti depuis l'endroit où ils se trouvaient dans le FP dans le cadre des restrictions du Covid.

Il est utile de mentionner qu'entre 2014 et aujourd'hui, pas une seule nouvelle infrastructure n'a été mise en place à Tahiti ou Moorea pour accueillir ces bateaux supplémentaires (à part un agrandissement mineur, un ponton visiteurs pour 4-6 bateaux et un dock pour dériveurs à Vaiare Marina sur Moorea), et à ce degré, la communauté des navigateurs paie maintenant le prix de la surpopulation après avoir été incitée à venir en grand nombre. Il y a eu (et il y en a encore un en cours) de nombreux projets de marina, mais tous ont - jusqu'à présent - été abandonnés à cause d'une objection (parfois très mineure) des résidents locaux - les mêmes qui se plaignent également que les voiliers leur obstruent la vue sur le lagon et "polluent" les eaux.

Résultat : le chaos, des ordres contradictoires de la part des autorités ("bougez !", "restez !", "restez 48 heures seulement !", "ne jetez pas l'ancre n'importe où !", etc...) et de plus en plus de refus de la part des habitants.

Les autorités et les médias ont commencé à pointer du doigt le grand nombre de bateaux, et à Tahiti et Moorea (et quelques autres endroits au plus fort de la pandémie de Covid), les locaux ont commencé à considérer les voiliers comme des parasites : "ils gâchent la vue", "ils polluent le lagon", "ils ne paient rien", "ils détruisent le corail", "ils jettent leurs ordures n'importe où et cueillent les fruits de nos arbres", etc...

En vérité, les locaux n'ont pas tort, car leur nombre est écrasant et aucune alternative n'est proposée. Certains marins, comme dans toute communauté, sont des brebis galeuses - ils jettent leurs ordures, se baignent nus devant les familles locales et cueillent des fruits dans les arbres (chaque arbre appartient à quelqu'un de FP, et bien que les locaux soient très généreux, ils ne tolèrent absolument pas que des gens "volent" leur récolte) - et ce sont eux (les brebis galeuses) dont tout le monde se souvient.

Le dégagement du mouillage de Taina à Tahiti a conduit à ce qu'un autre petit mouillage près de l'aéroport soit extrêmement saturé de bateaux, et sur le chemin des bateaux de pêche locaux. Cela signifie bien sûr plus de tension. J'ai reçu des rapports indiquant que certains bateaux sont retournés mouiller à Taina, soit en raison du manque de suivi habituel ici (dégager les bateaux puis oublier de les faire respecter), soit parce que l'on s'est rendu compte que le dégagement avait entraîné de graves complications. En tout cas, le mouillage de l'aéroport est actuellement moins encombré.

Plutôt que d'essayer de pacifier la situation, les autorités locales, en particulier l'agence maritime locale, ont embrouillé tout le monde avec une communication contradictoire. À un moment donné, à Moorea (l'île "sœur" de Tahiti, où de nombreux bateaux aiment mouiller), le maire a ordonné à tous les bateaux de se déplacer toutes les 48 heures, alors que le gouvernement central interdit tout mouvement de bateaux ! Une autre fois, après qu'un jeune garçon a été tué par un bateau rapide alors qu'il se baignait à côté de son bateau à Moorea, les autorités ont interdit aux voiliers de jeter l'ancre à Moorea, mais les bateaux rapides sont toujours autorisés à se déplacer !

Moorea a récemment émis un nouveau "PGEM" - une sorte de règle d'occupation du lagon - qui interdit le mouillage à tous les endroits sauf à quelques rares exceptions, et met en place un quota de 30 bateaux maximum au mouillage dans le lagon (la petite marina de Moorea compte déjà plus de 60 bateaux résidents). De plus, sur ces 30 emplacements, 20 se trouvent à plus de 25 mètres de profondeur, ce qui les rend peu sûrs la plupart du temps. En d'autres termes, Moorea est maintenant presque totalement interdite aux voiliers. Le seul soulagement est qu'à l'heure actuelle, le PGEM n'est pas pleinement appliqué et que l'AVP a lancé une action en justice.

Tout cela a conduit à une situation très désagréable, qui s'étend à toutes les îles de la Société (Tahiti, Moorea, Raiatea, Huahine, Bora Bora) : insultes de la part des habitants (Tahiti, Raiatea, Huahine), lignes d'ancrage coupées par certains habitants (Raiatea), violence physique à l'encontre des marins (une femme a été gravement battue à Huahine), tandis que la police ou la gendarmerie ne font pas grand-chose pour agir. De plus en plus d'habitants se font justice eux-mêmes, et il est clair que cela ne peut qu'engendrer de nouveaux problèmes.
Les médias, pour la plupart, continuent d'amplifier le rejet croissant des voiliers par la population locale.

 

Alors, le paradis n'existe plus ? Cela dépend de l'endroit où vous allez.

Heureusement, certaines îles accueillent encore les marins :

- Les Marquises, pour la plupart, ont compris que les voiliers ne sont pas des pollueurs, et qu'ils fournissent des emplois et des revenus.
- La plupart des îles Tuamotu ont suffisamment d'espace pour ne pas être dérangées par les bateaux au mouillage (tant qu'ils surveillent leur ancre et leur chaîne et n'endommagent pas le corail) - certaines comme Fakarava ont récemment interdit le mouillage dans la partie la plus agréable de l'île et imposent désormais la plongée avec un opérateur local, mais c'est une exception.
- Les Australes et les Gambier sont toujours très accueillants pour les marins bien élevés.

Le souci est bien sûr que, lorsque les restrictions Covid commenceront à être levées (de manière limitée) dans le Pacifique, de plus en plus de bateaux continueront à arriver, en partie encouragés par les divers rallyes du Pacifique. Ce n'est pas souhaitable.

Le territoire a cruellement besoin de plus d'infrastructures : marinas, chantiers navals, entrepôts secs, champs d'amarrage, et tant qu'il n'y aura pas de telles installations, la situation ne fera qu'empirer. Les autorités ont, dans un premier temps, décidé de réduire la "route des 36 mois" à un permis de séjour de 24 mois. Cela peut aider, mais ce n'est pas suffisant. Je pense qu'il sera extrêmement difficile de renverser la situation, d'autant plus qu'il n'y a aucune tentative de la part des autorités ou des médias.

Donc, plus de paradis dans les îles de la Société, clairement, et on devrait réfléchir à deux fois avant de décider de descendre à Tahiti : il n'y a pas de place pour les nouveaux arrivants.

O. M.

 

DEUXIÈME TÉMOIGNAGE

Nous avons eu, pour la plupart, une expérience très agréable. Mais je suis d'accord avec Olivier - il y a des problèmes au paradis. Tous les faits concernant la surpopulation sont exacts. Le COVID a mis les choses au point, mais les sentiments existaient déjà avant.

John et moi faisons des croisières 24h/24 et 7j/7 depuis 2005. Nous avons visité 50 pays en yacht, dépensons de l'argent dans l'économie locale et respectons toujours les règles et coutumes locales.

Nous n'avons jamais eu l'impression d'être mal accueillis, mais en juillet dernier, nous avons vécu une expérience troublante.

Nous étions ancrés dans une baie à l'ouest de Raiatea afin de nous rendre dans un restaurant local pour le déjeuner. Comme il n'y avait pas d'amarrage, nous avons jeté l'ancre en eau profonde, bien à l'écart du récif. Lorsque nous sommes revenus environ deux heures et demie plus tard, une de nos lignes avait été coupée. Elle faisait partie de l'appareil permettant de soulever le canot pneumatique.

Un bateau local s'est approché et un jeune homme nous a dit que c'était une baie privée et que nous ne pouvions pas jeter l'ancre. Il a nié toute connaissance de la ligne coupée. Cela nous a laissé un très mauvais goût dans la bouche après un repas très agréable et très cher dans un restaurant où nous étions l'une des deux seules tables occupées pour le déjeuner. Il y avait au moins 5 personnes locales employées là.

Existe-t-il des baies privées où l'ancrage est interdit et si oui, comment sont-elles désignées ? Un simple avertissement courtois nous aurait fait passer à autre chose. Endommager notre bateau était un acte bas et lâche.

Nous sommes allés à la Gendarmerie Nationale à Uturoa, Raiatea, pour signaler l'incident, armés de notre récit de l'incident traduit en français. La femme officier a dit que je devais payer un droit pour jeter l'ancre et qu'il s'agissait d'une baie privée (Baie Pufau). J'ai été surpris et j'ai dit que nous n'étions pas au courant de ces frais et que je n'avais jamais entendu cela de la part de quelqu'un d'autre. Elle parlait peu l'anglais.
Son supérieur est sorti. Il parlait mieux l'anglais et a dit qu'il y avait un droit à payer. Il a dit que le gouvernement national devrait le dire aux croisiéristes. Il a dit que nous ne pouvions jeter l'ancre que pour deux nuits n'importe où. J'ai demandé ce qui serait fait pour les dégâts et, à contrecœur, le jeune officier a rédigé un compte rendu qui ne ressemblait que vaguement au mien.
J'ai été dirigé vers DPAM, sans doute pour payer la taxe. J'avais l'impression d'être le criminel. À la DPAM, une dame très gentille m'a dit qu'il n'y avait pas de taxe mais que nous ne pouvions jeter l'ancre que pour 2 nuits n'importe où dans le lagon. Elle a dit que la Baie Pufau n'était pas privée mais que c'était un très mauvais endroit !

Elle a envoyé tous les documents à Papeete - nous n'avons reçu aucune réponse. Il n'y a aucune règle disant que l'ancrage est autorisé pour deux nuits seulement.

En novembre de cette année, il a été annoncé que les autorités locales envisageaient de mettre en place un système d'amarrage et de faire payer une taxe, comme cela se fait à Bora Bora.

Nous avons rencontré beaucoup d'habitants de la région qui disent que seuls quelques-uns sont contre les bateaux dans leur lagon, mais ces quelques-uns se font entendre et pour John et moi, c'est terrible de ressentir une telle animosité. Il n'y a pas de solution facile en cours. Un afflux de bateaux supplémentaires n'est pas ce dont nous avons besoin.

Une autre chose que je voulais ajouter, c'est que le sentiment d'être dans leur bon droit qu'ont de nombreux croisiéristes est choquant. Nous en avons fait l'expérience lors du dernier confinement que nous avons passé à Bora Bora. La circulation des yachts était interdite, tout comme celle des locaux. Les croisiéristes se déplaçaient à leur guise dans Bora Bora comme si "cela n'avait pas d'importance". Et ce, au détriment des habitants qui ne pouvaient pas se déplacer. J'ai demandé une permission et on me l'a refusée. Cela me met très en colère !

Nous irons dès que nous pourrons, lorsque la saison des cyclones sera terminée.

S.A. & J.  P.

 

TROISIÈME TÉMOIGNAGE

Commençons par quelques faits indiscutables. Il y a beaucoup de bateaux supplémentaires ici. Beaucoup d'entre nous étaient ici en mars 2020, se préparant à partir vers l'ouest après la saison des cyclones, mais hélas cela n'a pas été le cas. Ajoutez à ceux d'entre nous qui sont "coincés" ici (honnêtement, ce n'est pas trop difficile) les bateaux qui étaient déjà légitimement en route depuis les Amériques, à destination de la Polynésie française (puis de l'ouest) lorsque les frontières ont commencé à se fermer à gauche et à droite.

Même si de nombreuses personnes, comme les ralliés de l'ARC World, n'étaient venues qu'avec des visas de 90 jours (et ont dû repartir par la suite), leurs bateaux sont restés bloqués ici, occupant pour la plupart un espace privilégié dans les quelques marinas et chantiers navals du territoire. Nous avons tous survécu à la première fermeture, mais les tensions étaient fortes et l'avenir incertain, tant à terre que sur l'eau. Cela nous a permis d'accumuler près de deux ans de bateaux.

Pour exacerber la situation, malgré la fermeture des frontières, les bateaux de croisière ont continué à arriver pendant toute la durée de la pandémie, poursuivant leur propre programme préconçu plutôt que de regarder le tableau d'ensemble d'un accueil tendu de la part de nos hôtes polynésiens. Il n'est pas surprenant que des échos de mécontentement se fassent entendre sur les médias sociaux chaque fois que la presse locale mentionne la communauté des navigateurs. Il s'agit peut-être d'un petit segment de la population, mais c'est indéniable. En partie généré par la xénophobie, en partie basé sur des idées fausses, en partie par la jalousie peut-être, et une poignée d'autres raisons, mais quel que soit le fondement, il nous pèse.

J'ai parlé avec de nombreux croisiéristes qui sont arrivés en Polynésie française de 2018 à aujourd'hui. Nous étions aux Gambiers au début de l'année 2021 et avons vu un flux constant de dizaines de bateaux arriver dans le port d'entrée éloigné de Rikitea. Une grande majorité d'entre eux, quelle que soit la date de leur arrivée ici, diront qu'ils ne se sont jamais sentis malvenus. Pour la plupart, je dirais la même chose, bien qu'en tant que francophone, je capte des propos que les croisiéristes anglophones n'entendent pas. D'un autre côté, je connais personnellement 5 bateaux qui ont été victimes de vol, de vandalisme, d'agression physique ou verbale, donc oui, il existe une agression réelle et documentée contre les croisiéristes. Est-ce que c'est partout ou omniprésent ? Est-ce nouveau depuis la pandémie ? Non, mais tout comme les réactions sur les médias sociaux, c'est suffisant pour donner à réfléchir.

Je pense que les causes de cette situation inconfortable sont complexes et remontent à plus loin que la pandémie, mais nous en sommes là aujourd'hui, à essayer de tirer le meilleur parti de la situation.

Il existe encore de nombreux endroits où les mouillages sont nombreux et l'accueil sincère. Les Gambiers, par exemple, ne sont pas du tout un archipel touristique, les perles étant la principale industrie. Les quelques douzaines de bateaux de croisière sont répartis sur les motus au large et ont tendance à se rassembler sur l'île principale lorsque le bateau de ravitaillement arrive, toutes les 3 semaines environ. Il semble qu'il y ait toujours un peu de jockey maladroit pour le modeste approvisionnement en légumes frais lorsqu'ils arrivent, mais d'un autre côté, plusieurs résidents sont prompts à offrir des fruits de leurs jardins, généralement sans rien demander en retour. Il n'y a pas d'installations pour la navigation de plaisance, et en fait à peine une quincaillerie de base, mais il y a de magnifiques mouillages éloignés dont on peut profiter.

On peut dire à peu près la même chose de la plupart des Tuamotus, avec quelques différences notables. Il n'y a pratiquement pas de fruits à donner ou à échanger dans la vieille tradition polynésienne et l'accueil est plus discret. De même, dans les îles les plus grandes, où le tourisme aérien est plus important, nous avons parfois l'impression de n'être qu'une transaction commerciale de plus, tolérée mais pas appréciée, bien que nous ayons eu des échanges personnels très mémorables. Comme aux Gambier, il y a peu d'infrastructures pour les bateaux, bien qu'un groupe de jeunes entrepreneurs dans un petit atoll ait créé une entreprise de services aux yachts et qu'il y ait des plans concrets pour une petite marina. Le chantier naval d'Apataki a investi dans de nouveaux équipements et a dégagé un nouvel espace pour les bateaux sur le dur. Dans l'ensemble, les Tuamotu restent donc un lieu de croisière agréable.

Je ne peux pas parler de la situation dans les Australes, si ce n'est pour mentionner des rapports de seconde main sur la surpopulation de l'île la plus souvent visitée. La saison dernière, il y avait jusqu'à 15 bateaux dans le lagon, contre une moyenne précédente d'environ 5 et certains membres de la communauté étaient mécontents de ce nombre de bateaux.

Les Marquises ont vu très peu de touristes depuis le début de la pandémie et les croisières restent donc une source de revenus appréciée, bien que modeste, pour les agriculteurs et les artisans. Après la surpopulation temporaire et stressante des principaux ports de l'île pendant la première période de fermeture de la Covid, Nuku Hiva a retrouvé le nombre modeste de bateaux qu'il avait avant la pandémie, soit une trentaine aujourd'hui, dans une baie pouvant en accueillir une centaine. Nuku Hiva s'enorgueillit d'un nouveau magasin d'accastillage, géré par des croisiéristes qui sont arrivés ici en tant que croisiéristes et qui s'y sont trouvés "chez eux". En tant que premier port d'escale pour la plupart des bateaux arrivant des Amériques, je suis sûr que ce sera un ajout bienvenu à l'attrait de Nuku Hiva.

Ce bref tour des archipels nous conduit aux Sociétés, où les relations entre Polynésiens et croisiéristes de passage sont les plus complexes et les plus tendues.

Les Sociétés sont le lieu où les bateaux et les plaisanciers doivent se rendre pour obtenir des biens et des services : soins médicaux, artisans de toutes sortes, pièces détachées pour bateaux, tout ce qu'une métropole du Pacifique Sud a à offrir. C'est également là que les sentiments anti-boat sont les plus forts et les plus bruyants. À Tahiti, les marinas de Papeete et de ses environs sont pour la plupart pleines et ne prennent aucune réservation. Le seul mouillage autorisé dans cette zone est également problématique. Il se trouve à deux miles du quai pour canots pneumatiques le plus proche, et il est en train d'être transformé en un champ d'amarrage qui donne la priorité aux bateaux locaux ayant des contrats à long terme, comme les champs d'amarrage existants. Le tableau d'ensemble montre un manque de compréhension des besoins des bateaux de passage de la part des autorités. Il n'y a pas eu d'augmentation significative des infrastructures depuis que le gouvernement a commencé à autoriser les bateaux à rester jusqu'à 36 mois avant que les droits d'importation ne soient dus.

Mo'orea, l'île sœur de Tahiti, vient de se voir imposer des restrictions draconiennes et inapplicables sur ses mouillages. Elles ne sont pas appliquées pour l'instant et sont contestées sur plusieurs fronts, notamment par l'AVP, l'association locale de voile, mais elles ont force de loi. Ce que certains ne comprennent peut-être pas, c'est que ces restrictions ont été imposées par le gouvernement du FP, et non par celui de Mo'orea, et qu'elles sont beaucoup plus strictes que ce que le comité local de Mo'orea avait recommandé. Pour moi, cela indique une sérieuse déconnexion au niveau du gouvernement. D'une part, il prétend encourager activement le tourisme nautique et durable, mais d'autre part, il vient de promulguer une loi anti-bateaux radicale, sans tenir compte de l'avis de la communauté concernée.

Bora Bora a déjà pratiquement interdit l'ancrage, au profit d'amarrages, le plus souvent dans des endroits peu pratiques pour accéder aux biens et services de la ville principale. Raiatea et Huahine, qui se trouvent à proximité, discutent activement de plans visant à faire de même.

Ainsi, dans presque toutes les sociétés, il existe un mouvement au niveau gouvernemental visant à imposer des restrictions inutiles à ce que certains appellent ici "l'ancrage dans la nature". La plupart d'entre nous considèrent qu'il s'agit simplement de jeter l'ancre dans un environnement agréable, plutôt que d'être enfermés dans une marina. Même si nous le voulions (je pense que la plupart des croisiéristes ne le veulent pas), il n'y a tout simplement pas de place. J'ai vu les plans d'une marina proposée à Huahine. Ils sont en train de terminer l'expansion de la marina existante à Mo'orea (dont les cales sont déjà presque toutes occupées). Il y en a une toute petite nouvelle, avec une poignée d'amarrages, également à Mo'orea, mais elle est loin de répondre aux besoins des bateaux de passage. Ils sont plus susceptibles de devenir des lieux pour les bateaux résidents sur une base permanente ou où les gens entreposent leurs bateaux pendant qu'ils s'envolent pour une visite "à la maison". Au niveau du gouvernement, il y a une faction qui dit que le tourisme nautique est un secteur important à développer, puisqu'ils continuent à donner des avantages fiscaux aux compagnies de charter, mais aussi un aveuglement à ce que nous, les touristes nautiques à long terme, voulons et avons vraiment besoin.

Pour moi, la partie la plus décevante de cette image de "croisière au paradis" n'est pas la politique du gouvernement, mais plutôt le ressentiment de notre présence à un niveau personnel. Il y a eu des vols et des agressions bien avant la pandémie, et même des manifestations officielles contre notre présence. Il est vrai que, comme dans tous les segments de la population, certains plaisanciers ont un mauvais comportement, mais on nous met tous dans le même sac : "Ils polluent le lagon, physiquement et visuellement", "Ce sont des squatters", "Ils utilisent nos services sans payer", "Les croisiéristes rentrent chez eux", etc. Pour être honnête, c'est un peu pénible. Nous faisons de notre mieux pour avoir des interactions positives avec toutes les personnes que nous rencontrons, pour avoir une empreinte modeste, pour dire aux gens d'ici combien ils ont de la chance de vivre dans un endroit aussi magnifique et combien nous l'apprécions. En même temps, lorsque les gens nous demandent depuis combien de temps nous sommes ici, on a l'impression qu'ils nous demandent en fait "Pourquoi êtes-vous encore là ?" et qu'ils exigent une réponse un peu défensive du fait que les frontières vers l'ouest sont pratiquement toutes encore fermées.

Surtout quand la Polynésie a la réputation d'être gracieuse et généreuse envers les étrangers, avec une concentration toujours plus grande de croisiéristes, nous sommes peut-être en train d'user notre accueil. Bien que je ne suggère jamais de contourner cette zone de croisière spectaculaire, je dirais qu'elle n'a plus les bras grands ouverts pour nous. Il y aura toujours des frictions entre certains résidents et certains croisiéristes. Je pense donc que le conseil que je donnerais à quiconque prévoit de naviguer dans cette région est d'être conscient de la nature et de l'emplacement des problèmes sous-jacents, d'y aller doucement et d'être les hôtes les plus aimables que vous puissiez imaginer.

J. A.

Le mouillage à Vaitupa remis en question

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Article Tahiti-Infos rédigé par Sébastien Petit - 07/12/2021

Tahiti, le 7 décembre 2021 - En mai 2020, le conseil des ministres avait pris un arrêté réglementant les zones de mouillage des navires sur Punaauia et Faa’a. Un arrêté contesté au tribunal administratif par une dizaine d’habitants de Faa’a. En séance ce mardi, le rapporteur public a conclu à l’annulation partielle du texte. La baie de Vaitupa ne devrait pas être considérée comme une zone dédiée au mouillage. 

 

L’arrêté de mai 2020 interdit toutes activités nautiques, aquatiques et subaquatiques dans les différentes zones dédiées au mouillage de navires délimitées sur Punaauia et Faa’a. Des restrictions qu’une dizaine de particuliers ont contesté devant le tribunal administratif de Papeete invoquant de multiples arguments. Les dispositions du texte ne relèveraient pas de la compétence du conseil des ministres. Ces restrictions porteraient aussi notamment atteinte à la reconnaissance de l’identité culturelle polynésienne et de son attachement à la mer, à la reconnaissance des droits des peuples autochtones ou encore mettraient en lumière la gestion défaillante des épaves maritimes en Polynésie. Des arguments écartés un par un par le rapporteur public qui a rappelé que l’arrêté n’avait que pour objet la réglementation des zones de mouillages et que cette dernière concernait surtout des zones loin du rivage.

Vaitupa libérée

Mais le magistrat a cependant été sensible à l’effet de cette interdiction sur une zone à proximité immédiate du rivage, à savoir la zone P2 correspondant à la baie de Vaitupa. Sur cette zone, le rapporteur a considéré que le principe d’une interdiction générale et absolue des activités nautiques, aquatiques et subaquatiques apparait “excessif”. Il est en effet notamment constaté que l’activité de va’a y est très présente mais également que “la commune de Faa’a ne dispose que de très peu de points d’accès à la mer”, compte tenu de l’implantation de la piste de l’aéroport. Le magistrat a donc conclu à l’annulation partielle du texte attaqué avec la suppression dans l’arrêté de la mention de la baie de Vaitupa comme zone dédiée au mouillage et au stationnement autorisé des navires. Une suppression qui, si elle était actée par le Tribunal dans une semaine, permettrait à la population de bénéficier d’un accès facilité au lagon.

 

 

 

“LE RECOURS” dans la presse !

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Chassés par Moorea, les voiliers attaquent le PGEM

Article La Dépêche de Tahiti par Yan Roy - 6 décembre 2021

En octobre, l’association des voiliers en Polynésie (AVP) s’était insurgée contre la modification du plan de gestion de l’espace maritime (PGEM) de Moorea. Alors que l’ex-PGEM de 2004 prévoyait, pour les voiliers, une liberté totale d’ancrage sur les fonds de sable pour une durée de moins de 48 heures, le nouveau les bannit quasiment, avec un système de quotas « ridiculement faibles », selon l’AVP. Sur plus de 5 000 hectares de lagon autour de Moorea, seuls dix voiliers sont dorénavant autorisés à venir transiter une ou deux nuits maximum sur Moorea. Vingt autres mouillages, en fond de baies de Cook et Opunohu, sont plutôt destinés aux arrêts de longue durée.

Après s’être insurgée contre cet « acharnement », sans obtenir de rendez-vous avec le maire de Moorea, sans soutien visible du Pays – qui a validé ce PGEM par arrêté le 10 septembre –, l’AVP vient de se résoudre à attaquer ledit arrêté. Par un recours adressé au tribunal administratif le 17 novembre, l’association en demande l’annulation. C’est l’avocat Thibault Millet qui défend le dossier.

Pour obtenir gain de cause, l’association soulève de nombreux points. Par exemple, l’absence de justification notamment scientifique pour interdire globalement tout mouillage forain en dehors des zones dédiées, l’absence de justification notamment scientifique pour le nombre de mouillages proposés et pour les zones choisies ou encore un « problème de contradiction entre les restrictions du PGEM vis-à-vis des mouillages de voiliers et les orientations du gouvernement de Polynésie française favorable au développement de la plaisance ».

Des quotas « irrationnels »

Depuis la mise en place du nouveau PGEM, l’association des voiliers en Polynésie dénonce le caractère totalement irrationnel des mesures prises, le mépris et la stigmatisation de la plaisance.

Selon l’AVP, des questions simples, préalables à l’élaboration du document, auraient pu permettre d’éviter une situation intenable. Quand un voilier quitte Tahiti pour rejoindre Moorea, comment peut-il savoir s’il aura une place au mouillage ? Sachant qu’il lui faudra de 3 à 5 heures pour rejoindre un mouillage, comment peut-il savoir si le futur mouillage, libre au moment de son départ, ne sera pas occupé à son arrivée ?

Qui fera demi-tour en fin de journée pour trouver une éventuelle place ailleurs ? Sachant qu’il faudra au voilier plus de 2 heures supplémentaires pour rejoindre un autre mouillage, sans savoir s’il est aussi déjà occupé. Comment connaître le statut de chaque voilier présent au mouillage afin de déterminer quand il devra libérer sa place et à quel moment un nouveau voilier sera en mesure de rejoindre cette place laissée vacante ? Qui est en mesure d’évaluer la notion de « cas de force majeure » d’un voilier qui vient occuper « illégalement » un mouillage dont le quota est dépassé ? Et bien d’autres questions se posent, notamment celles de la sécurité et de l’accessibilité des mouillages, très profonds, au fond des deux baies.

 


Un recours pour sauver la plaisance à Moorea

Article Radio1.pf de Charlie Réné (voir sur le site pour les extraits audios) - 6 décembre 2021

L’Association des voiliers de Polynésie a déposé un recours contre le nouveau PGEM de Moorea, qui restreint drastiquement les possibilités de mouillage. Pour son président, cette règlementation, « inapplicable » et « injuste », stigmatise les plaisanciers « sur la base d’idées erronées ».

Après les propositions de discussion, les alertes et dénonciations, l’association des voiliers de Polynésie s’en remet à la justice. Comme l’écrivait La Dépêche de Tahiti ce matin, le collectif vient de déposer un recours contre le plan de gestion de l’espace maritime de Moorea. Un PGEM validé en septembre dernier, et qui restreint drastiquement les possibilités de mouillages dans les lagons de l’île Soeur. Trente places officiellement, une dizaine réellement adaptés à l’activité de plaisance. « Inconcevable », s’alarme le collectif pour qui cette décision, prise « sans concertation », risque de tuer la plaisance. Une activité, qui, d’après Arnaud Jordan, le président de l’association, souffre de nombreux préjugés : « les voiliers ne sont pas une source de pollution importante, ils paient de nombreuses taxes et des loyers », la plupart des propriétaires sont résidents Polynésiens – et disposent donc, en plus de leur corps-mort ou de leur place payante à la marina, d’un logement à terre… Quant aux voiliers de passage, ils sont eux aussi au centre d’une petite économie : « Ils dépensent en moyenne 450 000 francs par mois au fenua », détaille le responsable.

Le nouveau PGEM n’est pour l’instant pas appliqué, et pour cause : il est « complètement inadapté » dans la pratique, « parce qu’il a été fait sans aucune considération du terrain ». Une autre association, la fédération environnementale Aimeho To’u Ora, a d’ailleurs déposé un autre recours, pour des raisons différentes. Pour les voileux de Polynésie, l’important, c’est que les discussions reprennent sur ce dossier : « Nous ne sommes pas contre l’idée d’organiser les mouillages là où c’est nécessaire », reprend Arnaud Jordan.

Si cette nouvelle réglementation s’inscrit dans un contexte de défiance d’un certain nombre à l’égard des plaisanciers, le président de l’association rappelle que les rapports entre voiliers et les autres usagers du lagon « se passent globalement bien ». « Il faut souligner que la Polynésie reste une terre d’accueil, explique-t-il. Ce n’est que parfois que le climat est délétère et que des gens s’arrogent le droit de faire respecter leur loi dans des conditions quelques fois agressives. C’est ça qu’il faut absolument éviter ».


 

L'association des voiliers de Polynésie attaque le PGEM de Moorea

Article Polynesiela1ère de Corinne Tehetia - 6 décembre 2021 (voir sur le site pour l'extrait audio de Maître Thibaud Millet)

L’association des voiliers de Polynésie Française monte au créneau. Elle conteste la nouvelle mouture du PGEM de Moorea. Un recours a été déposé le mois dernier devant le tribunal administratif.

La version 2021 du Plan de Gestion des Espaces Maritimes de Moorea n'est du goût de l'association des voiliers de Polynésie. Un recours a été déposé devant le tribunal administratif. Selon son conseil, maître Thibaud Millet, ce texte ne reposerait sur aucun fondement. L'avocat met en exergue les nombreuses restrictions pour le secteur de la plaisance. Avec, par exemple, un temps divisé par deux dans les zones de mouillage, ou encore des sites historiques qui ne sont plus accessibles. Pour maître Thibaud Millet, cette nouvelle mouture du PGEM de Moorea ne règle aucun problème, bien au contraire.

Le recours devrait être étudié dans un délai de 6 à 7 mois. La plaisance est une manne financière pour le Pays. Un voilier rapporterait 450 000 francs par mois.

Plaisanciers et habitants de Raiatea et Taha’a tentent de trouver une entente

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Très bonne initiative, en espérant que cela débouche sur des avancées dans un climat sain et constructif.

 

Article la1ere.francetvinfo.fr -

La cohabitation pose problème pour les voiliers et les administrés de Raiatea. Le sujet est parfois source de conflit entre les deux
parties. Cette semaine, une réunion était organisée par les quatre communes de Raiatea et Tahaa à la demande de la DPAM, la direction polynésienne des affaires maritimes. L'idée était qu'ils évoquent ensemble les futures zones de mouillage comme ce fut le cas pour l'île de Bora Bora. Benoit Gatras, vice-président de l’association des plaisanciers de Apooiti estime que le mouillage des voiliers, ne représentera pas de danger pour le corail, il est au micro de notre correspondant Julien Vescovali.

Aller sur le lien pour écouter Benoit Gatras et regarder le petit reportage du journal TV.

Nettoyage du mouillage de Patae (Vaiare – Moorea)

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Le Week end n'est pas nécessairement signe de flemme et de repos.

Deux plaisanciers de la marina de Vaiare ont "nettoyé" une partie du mouillage de Patae (Vaiare - Moorea) dans la lignée d'une famille de plaisanciers, toujours de Vaiare, dont l'activité journalière du "petit dernier"  (3 ans) était d'effectuer une "chasse au trésor de déchets" lors du premier confinement.

Ces deux nettoyeurs n'ont pas chômé pendant plus d'une heure et demie ce matin, chacun dans son annexe, à ramasser tout ce qui pouvait passer à porter de mains.

Là encore ... croire que ces déchets proviennent des voiliers seraient une incommensurable erreur. Quel serait l'intérêt de les jeter dans le lagon pour ensuite aller perdre son temps à les ramasser à nouveau ?

On le répète, certains plaisanciers ont leur part de responsabilités certes, en jetant notamment des déchets organiques au motif que c'est biodégradable. Là aussi, erreur ! Ces déchets dits "biodégradables" arriveront sur une plage (privée ou non) avant de se dégrader.

TOUS ces déchets viennent de terre ! Notamment dû aux dernières pluies et aux rivières qui ont déversé leur eau certes mais aussi les "cadeaux" de certains riverains et autres.

Des plaisanciers montrent l'exemple ... cela fait partie de l'image des gens de bateaux. L'Environnement est évidemment une préoccupation majeure pour la très grande majorité d'entre eux.

Entendre ou lire que ce sont les voiliers qui polluent le lagon est intolérable. Alors ne nous cachons pas des grincheux et haineux vis à vis des plaisanciers et de leurs arguments de pollution infondés, n'ayons ni peur ni honte de nous agiter sur les lagons et s'il faut nous justifier, redisons à tout le monde comme ces petits gestes de nettoyeurs, qualifiés d'inutiles par beaucoup, sont essentiels.
S'il faut nous justifier encore, ... ne nous justifions plus. Fonçons, agissons et nettoyons !
Les actes parlent d'eux-mêmes.

 

Nicole Bouteau : « Dix mouillages à Moorea… nous avons été très surpris »

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Le Gouvernement, par la voix de Nicole Bouteau ministre du Tourisme, semble donc s'intéresser à ce fameux PGEM de Moorea. Nous ne pouvons qu'encourager cette démarche en espérant que cette fois le monde de la plaisance soit représenté dans le "comité stratégique de développement durable" afin d'aider à trouver des solutions viables pour tout le monde.

 

 

article Radio1 de Carole Perdrix du 02/11/2021

Le nouveau PGEM de Moorea, qui limite à 10 le nombre de mouillages ouverts aux voiliers, inquiète beaucoup les plaisanciers. La décision a aussi surpris le Pays, dit la ministre du Tourisme Nicole Bouteau. Le Pays a proposé à l’île sœur la création d’un comité stratégique de développement durable, auquel le Pays serait associé, pour une meilleure gestion de l’espace maritime. Bora Bora est citée en exemple.

« Pour tout vous dire, dix mouillages… nous avons été très surpris, ça parait incroyablement restrictif, mais c’est vraiment une décision du comité local, rappelle la ministre du Tourisme Nicole Bouteau. Nous avons rencontré le conseil municipal et nous leur avons proposé la mise en place d’un comité stratégique de développement durable (qui inclurait le Pays, ndlr) pour que tous ces sujets puissent être discutés. On leur a prod’un comité stratégique de développement durable (qui inclurait le Pays, ndlr) pour que tous ces sujets puissent être discutés. On leur aposé d’étudier ce qui a été fait à Bora Bora, on doit les revoir. Mais c’est vrai qu’avec le Covid on est dans un moment très anxiogène et qu’il y a un gros travail d’information à faire. »

« Aujourd’hui, effectivement on a une vraie problématique. La grande plaisance, la plaisance résidentielle et les charters nautiques, toutes ces activités sont essentiellement concentrées sur les îles de la Société, c’est-à-dire Tahiti, Moorea et les Îles Sous-le-Vent. » Une première action du gouvernement, rappelle la ministre, a été de ramener de 36 à 24 mois l’admission temporaire des bateaux. La crise Covid a empêché les voiliers de poursuivre leur route parce que tous les ports du Pacifique étaient fermés, et ils ont trouvé face à eux « une population qui se sent envahie ».

 

« Le tourisme nautique reste un tourisme important », affirme Nicole Bouteau, et la solution réside dans « une meilleure répartition des flux, mais au-delà des îles de la Société. » Même si des chantiers de carénage se sont installés à Apataki et Hiva Oa et peuvent attirer une partie des plaisanciers, la majorité des bateaux sont concentrés sur quelques îles. La ministre admet qu’il y a « un problème d’aménagement. On a besoin de plus de marinas à Tahiti, à Moorea ». Nicole Bouteau souligne que Moorea n’est pas seule dans son rejet des voiliers : Huahine et Raiatea demandent elles aussi une meilleure gestion des espaces maritimes. La ministre cite Bora Bora, qui pourrait servir d’exemple en la matière : près d’une centaine de bouées ont été installées, en concertation entre la commune et le Pays – elles doivent être bientôt « connectées » – et elles sont gérées par une entreprise privée, qui organise contre redevance le ramassage des poubelles, ainsi que les formalités d’accès au quai de Vaitape pour l’approvisionnement en eau potable et la vidange des eaux noires.

La ministre du Tourisme fait la distinction entre plaisance touristique et plaisance résidentielle, laissant entendre que ce sont surtout ces derniers qui posent problème.  Elle souhaite que soit trouvé « un équilibre » et « un partage de l’espace » pour que les activités de yachting puissent se poursuivre sans nuire à la qualité de vie.

 

 

“Orientations générales” actuelles concernant le PGEM de Moorea

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Chacun apportant sa pierre à l'édifice, un adhérent a pris l'initiative de demander directement à la DRM ce qu'il en était des mouillages actuellement sur Moorea. Son message a été transféré à la Commune de Moorea, notamment les personnes en charge du Pôle maritime et donc du PGEM.

Voici ce qu'il en ressort.
Concernant le mouillage sur Moorea, les orientations générales sont :

"Article 11. – Mouillage

  1. Le mouillage se définit comme :
  • L’action d’immobiliser un navire en mer au moyen d’une ancre, en utilisant les apparaux[i] de mouillage (chaînes, bosses, guindeau ou cabestan…) ;
  • L’amarrage permanent constitué d’un flotteur (bouée ou coffre), maintenu en position fixe par un corps-mort posé au fond, dans un endroit abrité ;
  1. Sauf cas de force majeure ou lorsque l’embarcation est utilisée à des fins de pêche, le mouillage de 19 heures à 6 heures est interdit dans l’ensemble du lagon en dehors des zones dédiées au mouillage prévues aux articles 50 et 51.

L’ancrage de toute embarcation n’est autorisé que sur fonds sablonneux. L’ancre et la chaîne ne doivent en aucun cas toucher des coraux, même isolés.
Le mouillage est interdit dans les chenaux de navigation balisés, sauf cas de force majeure.

III.   Les navires possédant des toilettes doivent être équipés d'un système de récupération des eaux usées et de détergents biodégradables.

Aucun déchet, même biodégradable, ne doit être jeté à l'eau. Les eaux usées doivent être rejetées conformément à la réglementation en vigueur. Des services à terre sont prévus pour assurer la gestion des déchets et des eaux usées (???).

  1. Le navire doit être en état de naviguer avec possibilité de manœuvre et faire l’objet d’une garde et d’une surveillance appropriées."

 

A ce jour, les zones de mouillage organisées semblent avoir été définies et placées sur des cartes (celles des quotas ?) et le fonctionnement de chacune d’elle doit être précisé (durée du mouillage, type de mouillage, redevance…) avec le concours de la direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) afin de transférer cet arrêté ministériel en "loi Pays".

Donc pour l’instant, il n’y a pas encore de zones de mouillage autorisées gérées par la Commune à Moorea.
Une dernière précision, et pas des moindres, stipulerait que dans tous les cas, le texte qui reste applicable pour l’instant concernant le stationnement est défini par l'arrêté n°1211 AU du 24/08/1983.
Oui, vous avez bien lu ... 1983 !

Alors le voici : Arrêté n° 1211 AU du 24_08_1983

On y retrouve déjà cette dénomination à l'encontre de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen "Le stationnement des habitations flottantes est interdite sur le domaine public maritime territorial en dehors des zones autorisées." Soit.
Mais qu'en est-il alors de cette fameuse limitation des 48h ? Il n'en est pas fait mention ici en tout cas.
D'où sort-elle ?
Elle apparaît dans l'arrêté n°410 CM du 21/10/2004. Mais à part une mise en place soit disant "tacite" qui s'est instituée entre la Commune et les plaisanciers, aucune information sur des retours d'amendes pour les contrevenants n'a été relevée. C'est pourquoi la démarche du nouveau PGEM, certes sortie par l'Arrêté n° 2009 CM du 10/09/2021, semble vouloir aller plus loin en passant tout simplement le PGEM en "loi Pays", afin de pouvoir prévoir certainement une Brigade nautique pouvant verbaliser.
Si cela reste en l'état et que c'est appliqué, bon courage à cette "Brigade" pour gérer la logistique des mouillages mais surtout il faudra bien définir les responsabilités en cas de mise en danger si la "Brigade" oblige un voilier à quitter un mouillage alors que la météo n'est pas bonne, ou qu'il va faire nuit, ou qu'il a un souci moteur, ou ...

 

“General Orientations” concerning the Moorea’s PGEM

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Each one bringing his stone to the building, a member took the initiative to ask directly to the DRM what was the situation of the moorings currently on Moorea. His message was transferred to the Commune of Moorea, in particular to the persons in charge of the Maritime Pole and thus of the PGEM.

Here is what it comes out.
Concerning the mooring on Moorea, the general orientations are :

"Article 11. - Anchoring

Anchoring is defined as :

The action of immobilizing a vessel at sea by means of an anchor, using the apparatuses[i] of anchoring (chains, humps, windlass or capstan...) ;
Permanent mooring consisting of a float (buoy or trunk), held in a fixed position by a mooring body placed on the bottom, in a sheltered place;

Except in cases of force majeure or when the boat is used for fishing purposes, anchoring from 7:00 p.m. to 6:00 a.m. is forbidden in the entire lagoon outside of the zones dedicated to anchoring as provided for in articles 50 and 51.

The anchoring of any boat is only authorized on sandy bottoms. The anchor and the chain must not touch coral, even if it is isolated.
Anchoring is prohibited in the marked navigation channels, except in cases of force majeure.

III. Vessels with toilets must be equipped with a wastewater recovery system and biodegradable detergents.

No waste, even biodegradable, must be thrown into the water. Wastewater must be discharged in accordance with the regulations in force. Onshore services are provided to ensure the management of waste and wastewater (???).

The vessel must be seaworthy with the ability to maneuver and be properly guarded and monitored."

 

To date, the organized anchorage areas seem to have been defined and placed on maps (those of the quotas?) and the functioning of each of them must be specified (duration of anchorage, type of anchorage, fees?) with the assistance of the Polynesian Directorate of Maritime Affairs (DPAM) in order to transfer this ministerial decree into "loi Pays" (= official conutry's law).

So for the moment, there are no authorized anchorage areas managed by the Municipality in Moorea.
A last precision, and not the least, would stipulate that in any case, the text which remains applicable for the moment concerning the parking is defined by the decree n°1211 AU of 24/08/1983.
Yes, you read it right ... 1983 !

So here it is: Order n° 1211 AU of 24_08_1983

We already find this denomination against the Universal Declaration of Human Rights and Citizen "The parking of floating homes is prohibited on the territorial public maritime domain outside of authorized areas". So be it.

But what about this famous 48-hour limitation? It is not mentioned here in any case.
Where does it come from ?
It appears in the decree n°410 CM of 21/10/2004. But apart from a so-called "tacit" implementation that was instituted between the Municipality and the boaters, no information on the return of fines for the offenders has been found. This is why the approach of the new PGEM, certainly released by the Order No. 2009 CM of 10/09/2021, seems to want to go further by simply passing the PGEM in "Country law", in order to be able to certainly foresee a Nautical Brigade being able to verbalize.

If this remains as it is and if it is applied, good luck to this "Brigade" to manage the logistics of the anchorages, but above all it will be necessary to define the responsibilities in case of danger if the "Brigade" forces a sailboat to leave an anchorage when the weather is not good, or when it is going to be dark, or when there is an engine problem, or...

Plaisanciers = figurants de tableaux

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(article La Dépêche de Tahiti - de Jeannot Rey -  20/10/2021)

 

 

Voilà à quoi les voiliers vont être réduits sur Moorea : à faire bonne figure sur les belles toiles de Maïre Vallaux Bodereau !
Évidemment que la plaisance peut prendre cela comme un honneur mais malheureusement cela marque aussi l'aboutissement d'une stratégie incompréhensible de la Commune de Moorea certes, mais aussi du Pays en général.

"Alors que l’heure est aux préparatifs des départs des voiliers du lagon de Ta’ahiamanu, Maïre Vallaux Bodereau, artiste peintre et résidente à Opunohu, peint de son atelier qui donne sur le lagon, quelques voiliers qui se dandinent au gré du clapot. Ces bateaux qui savourent leurs derniers instants en mouillage forain à Moorea, seront les figurants de tableaux qui seront accrochés aux cimaises du siège du « Yacht-club de France » avenue Foch à Paris XVIe ."